par Ciné Merveilles » Lun Avr 11, 2011 23:12
Interview : Alain Blakstad
Avec le rachat de Blakstad Films par Morcar Prod, on imaginait Alain Blakstad poursuivre son travail à la tête de la société de production la plus riche de la ville, mais il a surpris tout le monde en annonçant qu'il quittait ses fonctions de PDG de la société au 31 Décembre prochain, et laisserait le poste à un nouveau Président Directeur. Alors qu'on s'interroge encore sur l'identité de celui ou celle qui lui succèdera, Ciné Merveilles est allé à la rencontre de cet homme, figure importante du monde du cinéma de Gérardmerveille, pour tenter de comprendre cette décision.
Alain Blakstad, bonjour. Vous avez surpris tout le monde en annonçant votre choix de laisser le poste de PDG de Morcar Prod à la fin de l'année. On s'attendait pourtant à vous voir poursuivre votre travail maintenant que Blakstad Films est devenue une filiale de la société que vous dirigez actuellement. Pourquoi avoir fait ce choix ?
Ces deux dernières années ont été pour moi des années très éprouvantes. Dès le début de mon mandat à la tête de Morcar Prod, j'ai été confronté à divers problèmes. Les rumeurs, colportées par divers journaux et magazines, affirmaient même que ma place à la tête de la société était compromise, alors que je n'occupait le poste de PDG que depuis quelques mois seulement. A ça s'est ajouté les difficultés rencontrées dernièrement par la société que j'ai fondée, difficultés qui ont été finalement réglées, mais qui ont demandé malgré tout beaucoup de travail et d'implication. Aujourd'hui, je me sens un peu épuisé et las, et je ne m'imagine pas vivre deux années supplémentaires comme les deux dernières. C'est la raison pour laquelle j'ai pris cette décision.
On vous sent un peu déçu par cette situation.
Usé plus que déçu. Le monde du cinéma est un monde impitoyable dans lequel il faut être chaque jour prêt à affronter les plus grandes difficultés. Aujourd'hui, je suis fier du travail que j'ai fait pendant deux ans à la tête de Morcar Prod, je suis content que Blakstad Films ait échappé au pire qui pouvait lui arriver, et je souhaite donc me consacrer à d'autres choses, à ne pas utiliser tout mon temps à mon travail.
Vous voulez dire que la production et le cinéma sont finis pour vous ?
Pas du tout. Nous discutons actuellement de la place que je peux occuper au sein de Morcar Prod, bien qu'il y ait actuellement en place une équipe très solide, donc je pense que je serai toujours présent dans le monde du cinéma dans les années à venir. Mais je ne veux plus avoir de telles responsabilités que celles que j'ai eut ces dernières années. Cela me permettra d'autant plus de me remettre à l'écriture de scénario.
Vous allez donc continuer de travailler avec Morcar Prod ?
Nous en discutons actuellement, mais rien n'interdit que je travaille avec une autre société. Chaque année, on voit de nombreux professionnels quitter une société pour travailler avec une autre. Je ne suis pas lié à Morcar Prod par un contrat, en tout cas je ne le serai plus à partir du 31 Décembre, donc on verra.
Justement, plusieurs noms circulent concernant votre successeur au poste de PDG de Morcar Prod. On parle notamment de votre soeur Rebecca, d'Aaron Aronosky, d'Anna Bunnet ou même de Nikolas Morcar lui-même. Quel serait pour vous le meilleur candidat à votre succession ?
Je ne souhaite pas donner mon avis à ce sujet. Un vote doit avoir lieu par le Conseil d'Administration de Morcar Prod dont je fais partie, et j'exprimerai mon avis à ce moment là. Je pense malgré tout que, quel que soit celui ou celle qui sera élu parmi ces candidat, si tant est que le prochain PDG de Morcar Prod figure dans cette liste, je ne m'inquiéterai pas pour l'avenir de la société. Tous sont de grands professionnels qui sauront gérer Morcar Prod sans problème.
Vous aviez souhaité vous lancer dans la production en fondant Blakstad Films, une société de co-production. Vous avez ensuite élargi l'activité de la société en ouvrant des locaux à Fundanse, puis vous avez occupé des fonctions encore plus grandes à la tête de Morcar Prod. N'avez-vous pas peur que tout cela vous manque ?
On verra bien. Je ne sais pas encore si cela va me manquer plus ou moins rapidement. Depuis bientôt neuf ans (ndlr : Blakstad Films a été fondé en 2012), je travaille d'arrache pied, et de plus en plus intensément. Il est temps pour moi de lâcher un peu la bride, et de me concentrer sur autre chose. J'ai sans doute trop délaissé ma femme pendant toutes ces années. Elle a fait une brève carrière d'actrice à Fundanse, mais aujourd'hui elle aussi est loin de tout ça, donc nous allons profiter un peu tout les deux des prochaines années.
Votre fille Emily s'est lancée elle aussi dans le métier, et rencontre un joli succès sur les planches, mais n'est jamais passée encore au cinéma. Lui conseilleriez-vous de se lancer ?
Je ne conseillerais rien à Emily. Elle a souhaité faire du théatre, et s'en sort très bien dans cette activité. Si elle souhaite faire du cinéma par la suite, je ne l'en empêcherai pas. Mais puisque son travail actuel semble la combler, mieux vaut pour elle poursuivre comme cela pour le moment.
Merci d'avoir accepté de répondre à nos questions.
C'est moi qui vous remercie.
- Interview réalisée par Nathalie Morenson -