Synopsis : Aidé d'une équipe composée de plongeurs en apné, de créateurs de décors pour le cinéma etc..., Richard O'Barry, défenseur des dauphins à travers le monde, et le réalisateur Louie Psihoyos vont tout faire pour pouvoir avoir des images du massacre de dauphins qui se répète inlassablement dans la baie de Taiji, caché aux yeux de tous par un gouvernement qui sait que s'il venait aux yeux du monde, ils devraient y mettre fin immédiatement.
Avis : Loin de tout documentaire écolo à la mode en ce moment, Louie Psihoyos propose ici un documentaire d'espionnage, qui prouve à quel point le problème qui est ici mis à jour est important et à quel point les personnes impliquées ne veulent pas que tout cela se sache. Car les membres de l'équipe du film ont du mettre en place une véritable mission d'espionnage pour réussir à avoir des images du massacre de dauphins que Rick O'Barry dénonce depuis des années, alors que les autorités locales et les pêcheurs veulent le faire taire.
L'ancien dresseur de dauphins, qui s'accuse en toute humilité d'être à l'origine du problème qui touche aujourd'hui les dauphins, que les delphinariums achètent jusqu'à 150 000 $ pièce, avoue qu'il ne pensait pas devenir un activiste comme il est aujourd'hui, mais qu'il n'a pas d'autre choix pour mener ce combat. Un combat qui a causé la mort de deux personnes l'ayant mené avec lui déjà, preuve de la violence des personnes à qui il s'oppose.
Alors pour ce film, le réalisateur a décidé de sortir l'artillierie lourde. Equipé d'un énorme matériel composé de caméras thermiques, de micros sous-marins et de caméras haute définition, il rapporte des images habilement montées qui donnent un film vraiment prenant qui n'ennuira pas comme pourraient le faire d'autre docu-écolo. Ici, on suit cette équipe tout au long de la mise en place de sa mission, et on nous montre à quoi ils sont confrontés. On croirait voir un véritable film, tel "Mission Impossible", ce qui donne au documentaire un aspect cinématographique très réussi. Pourtant, ça reste bien un documentaire, face auquel le spectateur ne peut pas rester passif.
Au centre de cette équipe, Rick O'Barry reste un élément central, qui nous rappelle l'origine du problème. Car si les dauphins sont aujourd'hui devenues des animaux de cirques pour les delphinariums qui sont prêts à dépenser de véritables fortunes pour en avoir, c'est à cause de la série Flipper, pour laquel O'Barry avait capturé et dressé six dauphins, jusqu'à se qu'il se rende compte de la souffrance de ces animaux lorsqu'un de ces dauphins s'est suicidé dans ses bras, en arrêtant volontairement de respirer (car contrairement à l'Homme, le fait de respirer découle d'un effort conscient chez le dauphin). Il le dit lui-même : "
J'ai passé 10 ans de ma vie à monter cette entreprise, et 35 à tenter de la détruire." Voir cet homme parler aujourd'hui de cette période où, selon ses propres mots, il se souciait davantage de sa nouvelle Porsche annuelle que du sort des dauphins, et voir à quel point il voue aujourd'hui sa vie à leur protection fait énormément réfléchir. Car aujourd'hui, ces animaux souffrant constemment de stress dans ces parcs, sans que personne ne s'en aperçoive à cause du sourire figé et trompeur qui s'affiche constamment sur leur visage, sont capturé chaque année dans la baie de Taiji, et tandis que certains "heureux élus" s'en vont vers les delphinariums, les autres sont tout bonnement massacrés sans ménagement pour leur viande. Une viande non commestible d'autant plus, de par son fort taux de mercure, et qui empoisonne donc ceux qui la mangent à leur insu.
Bien qu'utilisant rapidement certains éléments moins bons comme ce surfeur et l'héroïne de Heroes qui une année tentèrent à leur manière de mettre la lumière sur ce massacre, le filme de Louie Psihoyos évite de tomber dans le piège du mélodramatique. Il présente simplement ce problème, et le fait qu'il soit inconnu de tous, y compris des japonais eux-même qui s'étonnent de savoir qu'on tue des dauphins pour leur viande, n'imaginant même pas que des gens en mangent. Pourtant, on en vend même dans les delphinariums, si bien qu'on peut manger du dauphins assis dans les gradins à regarder un spectacle de ces animaux.
Le film n'a donc alors qu'un seul but, celui d'obtenir enfin des images de ce massacre pour que chacun prenne conscience du problème, et qu'on arrête tout ça. Le film se termine d'ailleurs sur une petite victoire qui permet d'être optimiste, mais le combat de Rick O'Barry risque d'être pourtant encore très long.
En attendant, ce documentaire est à voir absoluement, même si la violence de la scène du masssacre sur la fin peut en rebuter certains. On ne peut que saluer l'entreprise de ces hommes dévoués, et prêts à se mettre dans l'illégalité (surtout quand on sait comment est la justice japonaise) pour atteindre leur but.
A ce niveau, en dehors du sujet, le documentaire reste vraiment le meilleur du genre que j'ai pu voir, par un montage intelligent qui évite le larmoyant pour nous donner l'impression de voir un véritable scénario de film. Et pourtant, tout ceci est malheureusement vrai...
Note : 17/20
DVD9,99 euro seulement à sa sortie, soit à peine plus que le prix d'une entrée de cinéma.
Un documentaire d'1h35 vraiment bien fait
Les bonus sont en fait des petits documentaires fait à partir d'images prises pour le film, mais qui n'ont pas été intégralement mises dans le film. Dommage que les sous-titrages ne s'affichent bizarrement pas entièrement.