Le directeur du département Economie et Budget de Calamity Pictures a écrit :Mon directeur bien-aimé, vénéré, adulé,
Pardonnez ma misérable intrusion sur une terre si merveilleuse qu'est le papier, trop merveilleuse pour que ma malheureuse écriture l'abîme, mais c'était trop urgent pour ça.
$400 000 ont été investis dans la publicité du prochain Zone 666, votre grande saga to be continued. C'est bien pour une série B telle que Opération Congo, mais il faudra bientôt que nous achetions un studio pour séries A si nous voulons suivre le rythme de la demande croissante du spectateur moyen.
Nous avons également débloqué $100 000 pour la promotion de Li-Wom II, votre deuxième série ... vous savez, celle avec le grand roi à petite tête, dixit Romuald... J'espère que vous en ferez bientôt une B.
Veuillez agréer, Mr. le directeur, mes salutations distinguées proches de la vénération,
Jean-Jacques Bertrand, directeur du département Economie et Budget de Calamity.
Le directeur commercial de Calamity Pictures a écrit :Mon cher directeur,
Je tenais à vous signaler dans cette courte dépêche que les demandes de nos films sont croissantes. Notre capital avoisine les 10.000.000 $ et nous avons un grand plaisir à dépenser pour la publicité.
Cependant, je tenais à critiquer le fait que vous ayez replongé dans le Z. Je sais que notre budget ne permet pas les A, mais les B sont un très bon revenu moyen. De plus, aucun des acteurs de cette série Z ne sont connus dans le monde, et même le compositeur déteste le genre et n'a aucune expérience.
Où allez-vous ?
Aimablement,
Votre directeur commercial
Le graphiste associé par contrat à Calamity Pictures a écrit :Voilà mec, j'ai fini l'affiche d'Une histoire de vampires. C'est joint.
Le scénariste attaché à Une histoire de vampires a écrit :Cher calamiteux, j'ai enfin fini le scénario définitif de Une histoire de vampires. Le voilà :Cal remontait la voie de métro vide, sans qu'une seule rame passe pour lui permettre de se faire les dents. Son ami Crom avait bien raison quand il disait que Fundanse était trop vide pour qu'on puisse y travailler convenablement. Mais il avait insisté ! Et maintenant il errait simplement dans un métro déserté, car la seule population qui restait campait presque dans les cinémas, infestés de mangas animés de B/G Productions et de superproductions d'un certain Cronos. "Peuh !" songea le vampire. "Ils ne savent pas ce qu'ils ratent en refusant mon invitation !".
Cal reprit sa route en trébuchant sur les rails. Il s'extasiait devant la beauté des constructions humaines... et de l'art décoratif qui égayait les longs couloirs habituellement mornes du métro. Dire que cela était puni par les autorités ! Ils étaient pourtant magnifiques, ces tags...
Le vampire, avant la morsure fatale, était grand amateur de tags. Il ne se promenait jamais sans bombe, et, quand il voyait un beau mur de briques flamboyantes, il parachevait l'ouvrage en peignant de longues branches de saule ou des ailes d'aigle royal. Et, se jouant sans peine des maladroites forces de l'ordre, immensément bêtes sous leur puissance apparente, il sautait sur les toits uniformes des gratte-ciels du groupe "Les Aravis".
Mais un jour, tout avait mal tourné. Il sautait sur les toits comme à son habitude, et il était tard ; près de dix heures du soir. Il s'apprêtait à regagner sa maison, car il avait semé les poulets, mais, au moment même où la porte s'ouvrit, il s'évanouit, terrifié par ce qu'il vit.
- Et qu'est-ce qui s'est passé, ensuite ? fit soudain un autre vampire, Chrin.
- Tu m'écoutais parler ? fit Cal scandalisé. Depuis quand tu me suis ?
- À peu près, mais peut-être un peu moins.
- Les jeux de mots ça ne prend pas, OK ? Alors remballe tes blagues et réponds à ma question.
- Oooh, ça va, ne monte pas sur tes grands zombies ! Ca doit bien faire cinq minutes, tout au plus.
- Tu as tout entendu, alors ?
- Ce... ce n'est pas ce que tu crois...
- Je t'avais dit que je ne voulais plus te reprendre à m'espionner !
Cal bondit alors sur Chrin, et la mêlée qui s'ensuivit ne dura même pas dix secondes. Cal, assis sur l'espion, fumait une cigarette.
- Tu n'as pas le droit de fumer en territoire humain ! cria Chrin.
- La ferme, minable. Je ne t'ai pas demandé ton avis.
- Qu'est-ce que tu vas faire ?
- T'attacher. Oh, juste assez pour que tu ne t'éloignes pas ! Mais quand le train passera...
- Tu es un monstre, Cal.
- Nope, je fais mon boulot. C'est différent.
Un grondement sourd se fit entendre au bout du tunnel.
- Le temps presse.
En une demi-seconde, Chrin fut ligoté à la voie, et chaque mouvement qu'il faisait lui coûtait un lambeau de peau.
- Bonne chance dans l'au-delà, Chrin...
Cal se remémorait cette scène. Les lambeaux de chair de Chris avaient giclé sur les rails, sur les graviers et le béton des murs. Le vampire avait même reçu un doigt dans l'oeil, arraché par les roues grinçantes de la rame lancée à pleine vitesse. Il savait qu'il n'aurait pas dû faire ce qu'il avait fait... mais ç'avait été plus fort que lui. Savoir que la Commission des Vampires lui avait collé des espions sur le dos l'avait tellement ébranlé qu'il était devenu fou furieux. Mais il avait tout de même encadré le doigt, et l'avait placé sur une étagère de son humble logis. Et ce soir, il portait dans sa poche le doigt comme porte-bonheur. Cela lui avait porté chance, lorsqu'il s'était fait renverser par un tram à Saint Propez, quelques jours après la mésaventure. Il avait à peine eu quelques égratignures.
Il se préparait à présent à attaquer les enfants qui figuraient sur sa liste. Aujourd'hui, jour de Halloween, ils devaient disparaître d'une manière ou d'une autre.
Il était seul dans la rue de Fundanse.
Il était 22 heures, fermeture des cinémas.
Il allait bien s'amuser.
Le premier s'appelait John Bellie Workshire. Il le suivit pendant quelques minutes dans la rue, puis, voyant que le charmant petit garçon était occupé à manger ses têtes brûlées, il lui sauta à la gorge. D'une hauteur de six mètres, ce qui n'est rien pour un vampire, Cal sauta sur le jeune John, et appuya sur la sonnette la plus proche. Caché juste à côté de l'ouverture, Cal pouffa en voyant le propriétaire hurler de peur en voyant l'enfant agonisant au sol.
Le second était un chinois : Li Li. Il habitait dans le quartier chinois, en bordure de la ville. L'inconvénient était qu'il ne croyait pas aux histoires de terribles démons et détestait les déguisements : il n'était donc pas dans la rue, mais sur son ordinateur, dans sa chambre. Cal sourit de plaisir en voyant l'enfant trépigner sur les touches Ctrl+Alt+Suppr. Il sauta dans la fenêtre fermée qui explosa sous le choc et renversa l'écran sur la tête du garnement.
- Voilà un gestionnaire des tâches très mal optimisé ! fit gaiement le vampire.
Le troisième...
- Tu vas tous me les raconter ?
- Mais, Annabelle, il s'agit de ma plus belle victoire !
- C'est long et chiant. Et puis j'ai déjà tout lu dans le canard.
- Tu trouves que je raconte mal ?
- Exactement ! Et tout le monde devrait le penser !
La vampire tourna les talons aiguilles et s'en fut dans la pénombre du crépuscule.
- Ayez donc des aventures ! cria Cal. J'ai même pas pu raconter le coup du couteau de boucher à cran d'arrêt !
Le maître de l'horreur a écrit :hardgot a écrit :[...]Fundance.
Fundance[...]
Fundanse avec un s comme dans steak hacké, pas avec un c, espèce d'inculte partisan des parties hardcore
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