Riri2, directeur artistique de PRNA : « Produire Bitch at the Whit House ne me fait pas bander ! »Après avoir décommandé une première interview, Riri2, fondateur de Production Riri3 et Neveu Associé (PRNA) et aujourd’hui directeur artistique, nous a donné rendez-vous ce matin dans un troquet de GerardMerveille. Une interview offensive qui permet de mieux comprendre l’état d’esprit de Riri2 et la situation à PRNA après celle que nous avons réalisée de Laure Pariseau. Une interview exclusive des Potins de GM.
Q – Suite à votre annulation de l’interview, de nombreux membres de PRNA évoque une situation tendue entre Laure Pariseau et vous. Est-ce la réalité ?R2 – Ils sont sans doute bien placés pour juger de l’atmosphère à PRNA depuis le dernier conseil d’administration et l’arrivée Laure Pariseau au poste de P-D.G. Effectivement, les entretiens que j’obtiens avec Laure Pariseau sont plutôt vifs.
Q – Avez-vous lu l’interview de Laure Pariseau ?R2 – Evidemment. Pour reprendre une expression qu’elle a due me rabâcher une bonne cinquantaine de fois, je suis fumasse ! (rires) Franchement, annoncez 100 millions de spectateurs en 2012 puis être dans le top 5 l’année d’aprés, c’est aberrant ! C’est de la gestion pure et simple. Bref, ça ne vaut rien. Et après, elle s’arroge le droit de parler création ! Produire
Bitch at the Whit House ne me fait pas bander !
Elle a sans doute oubliée que j’ai été élu directeur artistique. Que chacun reste dans son rôle, la gestion d’un côté, la création de l’autre.
Q – Justement, n’est-ce pas là l’une des causes de votre échec lors de l’élection au poste de P-D.G. ? Un des membres de PRNA évoquais avoir préféré la « rigueur » de Pariseau que vos « approximations légendaires ».R2 – Il est assez facile de dire ce genre d’ânerie. Outre que c’est blessant, c’est méconnaître la vérité. Lorsque j’ai fondé PRNA, il a fallu tout gérer avec trois autres personnes dont Emily Decroix. Cela a été loin d’être facile de financer nos deux premiers films.
L’on évoque que ça fait maintenant neuf moins que PRNA n’a pas sorti un nouveau film. Et alors ? Il a fallu faire face au relatif succès des deux premiers, s’installer dans nos locaux, se faire connaître de la profession, faire face à notre manque constant de trésorie et puis surtout rechercher des projets. Au printemps 2011, quatre films ont été tournés. Des projets qui ont demandés du temps pour réunir un casting cohérent et pouvoir laisser carte blanche a des réalisateurs que nous avons accompagnés. Je suis fier de ce travail collectif que nous avons mené.
Q – Cependant, aujourd’hui, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour PRNA. Y avez-vous encore votre place ?R2 – Je ne pense pas qu’il y a une nouvelle ère. Une rupture, certes, avec l’élection de Pariseau et la transformation de la structure juridique de PRNA. Mais il ne faut pas oublier que c’est la même équipe qu’auparavant. Pour l’instant, c’est elle qui décide de ce qu’on produit ou non. Pas Pariseau.
Ce qui est à craindre, c’est davantage la question de l’augmentation du capital. Cela pourrait alors indiquer une nouvelle ère si le personnel de PRNA n’est plus majoritaire
*. Si ce cas se produit, il est évident que je quitterais PRNA ainsi que la majorité de l’équipe.
Q – Que répondez-vous aux inquiétudes de Jérémie Walken ou de Rroseselavy de Prod’Artaud ?R2 – Leurs témoignages d’affection me touche. C’est un secret pour personne que j’apprécie ces deux producteurs qui réalisent ce qu’il y a de plus intéressant sur les écrans de GerardMerveille. En outre, j’ai un profond respect pour Prod’Artaud, pour son œuvre, son talent et sa façon d’être brut de décoffrage.
J’ai été atterré par les déclarations de Pariseau à son encontre. D’ailleurs, un communiqué de PRNA devrait bientôt paraître pour indiquer que ces propos n’engagent que la P-D.G. et que l’équipe de PRNA ne s’y associe absolument pas.
Je leur dis simplement que malgré les changements, PRNA conserve à ce jour l’âme de ses débuts. Les prochains films qui sortiront le prouveront. Comme je l’ai indiqué plus haut, il faut dissocier l’équipe et Pariseau. Certes, ce n’est pas agréable. Mais le mandat ne dure qu’un an…
Q – Pouvez-vous nous dire les projets sur le plan artistique que vous menez ?R2 – D’abord, il y a la préparation de la sortie de quatre films déjà tournée. Les deux premiers me tiennent particulièrement à cœur,
Théâtreuses qui est né de ma rencontre avec Joan Chusid lorsqu’elle avait achevé le tournage de
Zina pour Prod’Artaud et
Dernière lueur avant la nuit, un polar des plus sombres dont le scénario m’a séduit.
Et puis, en parallèle, Emily Decroix travaille d’arrache pied sur le projet
Utopie et fin du monde. Les contacts avancent et j’espère qu’elle pourra en dire davantage dans quelques semaines.
Quand à moi, je reçois avec mon équipe des projets chaque jour. Je prends des contacts. D’or et déjà, deux projets devraient être financé dès janvier et tournée dans la foulée. Je n’oublie pas
Civilizations même si mes démarches sont au point mort faute de trésorie.
Et puis enfin, je suis attentif à l’actualité de GerardMerveille. De nombreux films que je vois me font saliver. Certaines arrivées de nouveaux producteurs sont intéressantes. Bref, j’ai hâte de pouvoir porter avec l’équipe de PRNA nos films à l’écran. Hâte aussi d’avoir les avis de mes collègues.
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* Laure Pariseau a affirmé vouloir ouvrir le conseil d’administration à des administrateurs extérieurs qui prendrait une part dans le capital social de PRNA. Aujourd’hui, il est ainsi composé actuellement de la manière suivante : Personnel de PRNA 78%, Riri2 17%, Laure Pariseau 5%.
Les Potins de GM, août 2011.