Larry Hermann : Comment vous sentez-vous après une année passée à Gérardmerveille ? Quel bilan faites-vous ?
Corbeau : Très bien, merci ! Cette année est plutôt formidable : je me sens inspiré, je prends beaucoup de plaisir à écrire des scénarios et à les produire, je rencontre des gens passionnants... Et jusqu'à présent, une bonne partie du public et des critiques semble accueillir mes projets d'une très belle façon. Alors que demander de plus !
Larry Hermann : Quel est le film que vous avez produit dont vous êtes le plus fier ? Et pour quelles raisons ?
Corbeau : J'ai beaucoup d'affection pour Mademoiselle X, sorti en mars dernier. Parce qu'il a reçu un très bel accueil bien sûr, mais aussi parce que c'est le type de film qui me ressemble le plus je pense, et c'est le premier qui m'a semblé abouti. Mais j'aime beaucoup d'autres titres aussi, comme Allonge-toi, meurs... et crève encore. J'aime beaucoup son atmosphère et ses personnages. Pour la petite histoire, c'est une idée qui m'est venue en rêve au cours d'une sieste, moi qui n'en fait quasiment jamais ! J'ai rêvé de quelques scènes sans dialogue, de personnages, de l'atmosphère... il y a à peu près 10 ans ! Et l'idée ne m'avait pas quitté... Je suis assez fier aussi du Désarroi de Lord Pemberton, qui sortira en décembre et qui est toujours dans la lignée "drame historique" que j'affectionne particulièrement. J'espère que les critiques et le public partageront mon avis...
Larry Hermann : Envisagez-vous de faire des co-productions ?
Corbeau : Oui tout à fait. L'idée m'intéresse beaucoup. L'idée d'entrer dans l'aventure d'une franchise existante m'attire aussi, mais je n'en ai pas trouvé une qui me parle suffisamment pour l'instant. Pour en revenir à la co-production, j'en ai même déjà parlé rapidement à une production de GM. Ce n'est pas pour demain, c'était surtout pour "tâter" son envie, mais j'ai l'idée d'un projet pour lequel je pense que ce prod pourrait éventuellement s'intéresser et m'apporter beaucoup, car le genre du film n'est pas un genre dans lequel je me sens à l'aise. Mais il y a d'autres prods avec qui je me verrais bien travailler. Seulement je ne sais pas encore si je suis capable de travailler à 4 mains, et comment s'organiserait la chose... On verra ! En tout cas, je n'hésiterai pas à les contacter.
Larry Hermann : Quels films sortis cette année vous ont marqué en tant que spectateur ?
Corbeau : Il y en a eu beaucoup ! C'est dur de répondre sans oublier de citer des productions de talent. Mais comme ça, à brûle pourpoint, je pense à plusieurs films de la Drexl Prod, dont le style me plait beaucoup. Les films de la Morcar Prod ont été aussi très bons cette année, et je me souviens avec admiration de certains titres de la Guards, InShadow, Chpom, Gérard Cousin... Je suis assez curieux de savoir ce que nous donnera la jeune société Onze Arpents, dont le premier film m'avait bien plu. Mais il y a beaucoup d'autres films et de productions que je pourrais citer ! Que les oubliés me pardonnent...
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Larry Hermann : Parlez-nous un peu des artistes Leonard Brumel et Suri Pendragon que vous nous avez fait découvrir.
Corbeau : Leonard Brumel est un ami que j'ai découvert il y a des années au théâtre gérardmerveilleux. Il n'avait jamais particulièrement pensé au cinéma, mais j'ai réussi à le convaincre. Plus que je ne l'imaginais, puisqu'il a décidé par lui-même de se lancer dans la réalisation ! Je crois beaucoup en lui, mais pour l'instant, il n'a pas vraiment trouvé sa place dans le coeur des critiques... J'étais déçu qu'ils ne perçoivent pas comme moi je l'ai ressenti son merveilleux travail sur Allonge-toi... Il parle parfois de délaisser le jeu pour la réalisation. J'espère surtout qu'il continuera les deux ! Suri Pendragon est une autre artiste dont je suis très proche. Je lui trouve beaucoup de talent. Elle était magnifique dans Mademoiselle X par exemple, et si ça ne tenait qu'à moi, elle jouerait dans tous les films que je produis ! Mais d'après ses propres dires, elle n'a pas encore trouvé "sa cadence", je ne la sens pas encore aussi à l'aise devant une caméra que sur scène, par exemple. Mais je mise beaucoup sur elle. Il y a aussi Adele Cohen, et son petit-fils Hugh Darby, que les spectateurs connaissent encore peu, mais que je compte mettre en valeur dans mes prochaines productions.
Larry Hermann : Y a t-il un certain genre de films dans lequel vous n'êtes pas encore à l'aise à produire ?
Corbeau :Oui clairement, la science-fiction. Côté imagination, vous aurez sans doute remarqué que je suis davantage tourné vers le passé que le futur. C'est pour ça que je n'en ai pas encore produit, d'autant plus que le public n'a pas l'air d'avoir envie de voir ce type de films pour le moment. Mais j'essaierai ! La comédie est aussi un genre dans lequel je ne suis pas très à l'aise. Je m'y suis essayé, mais je suis en général plus inspiré par des idées "amusantes" que vraiment drôles. En tant que spectateur, tous les genres peuvent m'attirer, s'ils sont bien fait. L'horreur peut-être un peu moins. Pourtant, je prends du plaisir à travailler sur ce type de scénario.
Larry Hermann : 2031 approche à grands pas, quels sont vos projets ? vos envies ?
Corbeau : Je vais tenter de continuer sur ma lancée ! J'ai toujours l'envie, après je ne serais pas étonné de m'essouffler un peu... Ce serait surprenant que l'inspiration et le punch gardent la même cadence. Produire des films à GérardMerveille prend beaucoup de temps et d'énergie ! Après le prix de la meilleure Révélation aux derniers GM Awards, qui m'a fait vraiment très plaisir, je me suis dit : "Bon ben maintenant, je n'ai plus qu'à décevoir !" Bon a priori, ça va encore. Personne ne m'a jeté de tomate... Maintenant que les critiques me connaissent un peu mieux, ils deviennent plus exigeants, plus sévères. Tant mieux ! C'est signe qu'on avance dans la bonne direction. Pour en revenir aux projets concrets, pas grand chose encore. J'ai deux films en tournage, un qui sortira peut-être avant la fin de l'année, et l'autre qui sera assurément pour 2031. Pour le reste, on verra ! Je vis au jour le jour, je suis très volatile... En tout cas, pour le moment je me suis posé sur une branche gérardmerveilleuse, je m'y sens bien et bien entouré. |