Cinejeu.net : devenez producteur de cinéma ! (jeu en ligne gratuit de simulation économique)

MMP présente
Ces Gens du Crépuscule

Il (Adrien CMP) est jeune, stupide et arrogant : il a la vie devant, déborde d'énergie, pourrait prendre le monde à bras le corps. Ce soir, ce qu'il prend, c'est une autoroute réputée pour sa dangerosité un soir de beuverie, avec une moto trop rapide offerte pour un anniversaire trop arrosé. La neige, la confusion, une erreur d'appréciation des distances. Il ne voit pas l'autre véhicule arriver.  

Le choc. Le vol plané. Le truc qui craque en lui, la douleur et puis plus rien.  

 

L'hôpital. Les médecins qui lui disent qu'il ne pourra plus jamais remarcher, même avec de la rééducation ou des béquilles - fini, terminé le jogging, la marche...  

Sa petite amie en larmes le plaque car elle ne veut pas vivre aux côtés d'un "suicidaire alcoolique", ses parents ne le regardent plus tout-à-fait de la même manière. L'avocat de l'assurance qui vient le voir : le conducteur de l'autre véhicule est mort. Il roulait à contre-sens. La bonne nouvelle c'est qu'il n'est pas totalement responsable de l'accident. Youpi.  

 

Il revient au travail, quatre mois plus tard - ses collègues évitent son regard, on ose pas regarder "l'handicapé", "l'infirme" à la chaise roulante, le casse-cou qui, finalement "n'a eu que ce qu'il méritait".  

Lui était commercial. Toujours sur la route. Depuis l'accident, son management a changé. Ca délocalise, mais son cas pose problème. La nouvelle direction lui propose un poste aux archives. Avec ascenseur, hein, parce que l'on ne fait pas de discrimination - tout le monde a le droit aux postes avec bureau sans fenêtre et ampoule souffreteuse... C'est ça ou la porte.  

Il accepte. Et sombre dans la morosité.  

 

De temps à autre, il se rend sur le bord de mer, à deux pas des anciens parcs d'attraction désaffectés et revendus par la mairie aux promoteurs immobiliers. En face de Bristol, la voisine Newport et plus au Sud, l'océan atlantique. Alors il contemple la surface des eaux, s'abandonnant à ses pensées. Souvent sous la pluie, accompagné de son seul ciré et de son fauteuil. Ses rares amis disent qu'il est en train de vieillir prématurément. Et de faire une grosse déprime.  

 

Un soir de week-end, alors qu'il continue de contempler la surface de l'eau tandis que le soleil décroit, il remarque la présence d'un petit groupe d'individus qui se réunissent ici. Parmi eux, une belle jeune femme (Lucy Charest), accompagnée de deux imposants Dobermans Pinscher. Son apparence ne dénote pas avec les autres convives, tous habillés comme s'ils devaient se rendre à une réception huppée. Ce soir, il crachine une petite pluie. Un homme au port altier amène la jeune femme sous un parapluie tandis que ses chiens tournent autour de l'assemblée. Cet homme se dit-il, ça aurait pu être lui - dans une autre vie.  

 

Des gens qui en attendent d'autres. Au bord de l'eau, sous le clapotis et qui regardent le soleil se coucher. Ce soir, il reprend sa petite voiture et rentre pleurer dans son appartement. Comme tous les soirs.  

Quand il revient la semaine suivante, le même rituel se déroule sous ses yeux : lui en train de regarder les irisations liquides pendant une bonne partie de la journée, puis troublé par quelques bruits de pas et de conversations en sourdine alors que les rayons du soleil décroissent. Et toujours ces mêmes personnes et cette étrange et belle femme.  

 

Ils regardent le bord de mer, l'océan lointain. Comme lui. A la recherche de quelque chose. En smoking et robe et soirée. Puis s'éloignent pour disparaître dans la nuit tandis que leurs conversations décroissent.  

Il finit par leur donner des prénoms à chacun.  

Ils sont Ceux du Crépuscule.  

Un jour peut-être, elle se décidera à le regarder.  

 

Cette pensée finit par tourner à la névrose : il multiplie les présences au bord de l'eau, à cet endroit précis et - surprise ! - "ils" viennent aussi en semaine. Il finit par ne plus observer qu'eux, les photographie discrètement. Eux se désintéressent totalement de lui. Comme s'il n'existait pas.  

Comme s'il ne faisait pas partie de leur existence. De leur univers.  

Il les écoute aussi, essaye d'enregistrer leurs discussions. Las, il n'obtient qu'un indistinct "bruit" sonore - pas de mots, pas de phrases. Rien d'intelligible.  

 

"Ils" deviennent son obsession.  

 

(Script original)

Scénario : (2 commentaires)
une série Z dramatique (Insolite) de Sam Courtenay

Adrien CMP

Lucy Charest
Musique par Enya Kanno
Sorti le 21 janvier 2017 (Semaine 629)
Entrées : 14 003 421
url : http://www.cinejeu.net/index.php?page=p&id=54&unite=fenetre&section=vueFilm&idFilm=8976