Mohammedali (Adrian Kordic) est né en Absurdie, Principauté située entre la Suisse et le Paraguay. De parents forgerons et fonctionnaires, il grandit dans le Ghetto de Karakoss où il pratique le sport et la peinture pour tromper son ennui.  

Devenu grand, beau et fort (quoique toujours analphabète), il décide de disputer ses premiers matches d'Ultimate Painting (ou "UP") à la suite d'une beuverie et d'un pari perdu. Repéré par un politique-philosophe aux dents longues et à la mèche rebelle qui devient son agent (la mèche rebelle, pas le politique), il se fait remarquer lors d'un championnat amateur de son quartier retransmis en PlanétoVision : la légende est née - Mohammedali roule désormais les "r", pète dans la soie et décide de devenir porte-parole des opprimés de son rang. Pour ça il va frapper.  

Et pas que les esprits. Il monte les échelles (littéralement) de la renommée et fréquente des rings de plus en prestigieux jusqu'au moment où Joe Picasso (Chubby Birze), un concurrent à tendance anar le provoque sur un plateau de télévision - le mettant au défi de réaliser un tableau incohérent lors d'une rencontre d'UP sponsorisée par Galak, le chocolat des têtes blondes à tendance aryenne. "Mo" accepte le défi et ajoute de la grandeur au combat - en plus de peindre, il faudra sculpter.  

Le titanesque combat a lieu quelques semaines plus tard, commenté par Mimi Ke (Kerrilyn Torkildsen), grande spécialiste de l'UP et du flan aux carottes (elle tient aussi une rubrique culinaire en Odorama sur une chaîne cryptée). Joe Picasso est là, entouré de sa cour - tandis que Mo a pour lui toute la ténacité de ses origines sociales. Joe est immense, ses poings sont gros comme la tête de Mo. Il est rapide et peint avec ses gants aussi vite qu'il boxe : non seulement Mo est défait (Joe finit avant lui - y compris la sculpture) mais les juges estiment son travail moins bon que son adversaire. Il faut dire que le néo-cubisme structuraliste et le coup de pied levé font très mal au jeune adepte du surréalisme psycho-métaphysique et de boxe française, forcément moins à la mode.  

Vaincu et recalé, Mo part se ressourcer dans le château de son ami Riley Shanti (Daniel Buxton), avec lequel il partage une passion trouble pour les camemberts mous et la musique sérielle. Riley est lui-même musicien reconnu dans le monde entier pour son oeuvre répétitive : son dernier album consiste en la note do jouée 70 fois avec de l'écho (le disque dure 70 minutes) - pressé en un seul exemplaire, il a été vendu aux enchères un prix indécent.  

Riley, philosophe, conseille à Mo de retrouver "la musique de son corps" et lui offre une muse en la personne de Galak, sa soeur (Estelle Reviglio). Galak, dont le père a fondé une dynastie chocolatière au passé douteux.  

Tandis qu'il reprend petit à petit confiance en lui en voyageant à travers le monde, il apprend que depuis sa défaite, une fronde sociale est menée en Absurdie par la militante crypto-capitaliste Misha Luxembourg (Nene Takishonda) : pour Misha, le combat Dali/Picasso, c'est la lutte des classes revisitée new-look : elle engage donc ses partisans dans des happenings dada et libéro-marxistes de plus en plus artistiques - le peuple gronde...  

Mo prend alors conscience du symbole qu'il représente...  

(Script original)