Grand Nord canadien, 2006

À –70°C avec des vents de 150 km/h, on ressent parfois de drôles de sensations sur le visage, comme si quelqu’un s’amusait à le taillader avec des lames de rasoirs. Aussi, les extrémités du corps subissent des engelures rapidement. Les mains et les pieds deviennent bleus et difformes, il est impossible de marcher normalement et la souffrance est si forte qu’on tombe sur le sol et qu’on ne se relève plus. Mais tout ceci survient avant que l’air ne gèle les poumons et empêche l’oxygène de circuler dans le corps.

-70°C avec des vents de 150 km/h vient d’être annoncé par la station météorologique d’Alert pour la région du Lac Wäabish. Avec leur petite radio portative, le groupe de chercheurs scientifiques menés par Scott Johannsen (Tristan Torres) a entendu cette nouvelle. Ceux-ci inspectent les environs du Lac Wäabish depuis bientôt trois mois, à la recherche d’un champ magnétique inconstant ayant troublé les fréquences d’écoute canadienne et russe à de nombreuses reprise dans les dernières décennies. La subvention reçue pour leur investigation nordique dépasse le million de dollars, mais le contrat est contraignant. Scott Johannsen et ses trois acolytes doivent trouver une réponse d’ici un mois s’ils veulent conserver leur poste pour le gouvernement. C’est pourquoi, malgré l’avis de température dangereuse, les quatre scientifiques décidèrent de rester sur place.

Robert Lindman (Robert Jezek), l’expert en magnétisme, Maria Ikola (Marie Courtenay), l’experte en micro-onde et Annie Paulson (Estelle Howerton), cartographe, sont les trois scientifiques avec qui Scott doit travailler. Chacun est le meilleur de son domaine, ce qui fait de cette équipe une des plus compétentes dans la recherche de l’insolite champ magnétique.

Alors que le changement de température commence déjà à se faire sentir, à peine quelques minutes après son annonce par la station, l’équipe aperçoit un homme solitaire (Chris Dias) qui marche vers eux sur la glace du lac. Il semble désorienté et mal en point, titubant à gauche et à droite. Scott et Robert se portent à sa rencontre et l’aident à s’asseoir. Annie lui donne rapidement une gorgé de soupe chaude. L’homme ne porte pas de manteau et son regard est profond et fantomatique, apeuré même. Les scientifiques lui posent des questions sur sa présence dans le Grand Nord, mais il ne répond pas. Il fait de plus en plus froid et un vent violent se lève sur le Lac Wäabish. L’équipe commence à s’inquiéter et songe à rentrer avec le pauvre homme lorsque celui-ci s’écrit soudainement :

- Ils sont là! Ils m’ont trouvé! Ils vont me faire passer la Frontière 409!

Puis, comme un éclair, la glace se rompt autour de lui et quelque chose le tire vers le fond. L’écho de ses cris se perd dans la plaine et laisse entendre son dernier mot : 409.

Les quatre scientifiques, ahuris, s’approchent tranquillement du trou percé dans la glace. À leur grand étonnement, il n’y a pas d’eau, seulement un vaste trou noir tourbillonnant…