"Viendra le jour où un homme ayant bravé tous les dangers jusqu'à la mort elle-même, armé d'une dague qu'il aura faite forger, libérera la déesse de la magie de la prison dans laquelle elle aura été enfermée, et répendra de nouveau la magie sur tout Faoryl."  

- Ember le Sage -  

Miliùs était parvenu à entrer dans le sombre repaire sousterrain dont l'entrée était située au pied des montagnes naines, juste après la frontières de l'empire d'Oliana, là où se trouvait l'ancienne forteresse où régnait autrefois le Seigneur d'Oliana, avant que le Royaume ne perde ses territoirs du Nord dans sa bataille contre les Nains. Il lui avait fallu traverser la forteresse, en profitant de ses talents de voleur pour se glisser dans l'ombre, et éviter les nombreuses créatures malfaisantes qui avaient élu domicile en ces lieux, pour pouvoir s'engouffrer dans ses entrailles et atteindre l'entrée de ce passage dont il avait apris l'existence par un heureux hasard, en laissant traîner ses oreilles dans la Taverne des Deux Chopes d'Ongas, la deuxième ville la plus importante d'Oliana.  

D'après ce qu'il avait entendu, une société secrète avait installé là son repaire pour une raison qu'il ignorait. Or ce genre de société possédait bien souvent d'immenses fortunes, et c'est ce qui avait attiré le jeune voleur avide de richesses. En plus de dix ans, il s'était forgé une solide expérience dans le domaine du cambriolage, et avait dévalisé de nombreuses demeure d'Ongas, sa ville natale, jusqu'à celles de nobles de la ville. Mais Miliùs voyait plus grand. Il voulait pouvoir s'offrir tout ce qu'il voulait, et pour ça, il lui fallait bien plus d'argent que ce qu'il avait mis de côté depuis dix ans.  

Le boyau dans lequel il se faufila au coeur de la montagne, située sous l'antique cité, était si sombre que même son regard habitué à l'obscurité avait ici du mal à la percer. Le sol et les parois contre lesquelles il s'appuyait étaient si humides qu'une personne normale aurait sans doute déjà chuté à plusieurs reprises depuis l'entrée du tunnel, mais l'expérience du voleur lui permettait de garder l'équilibre. Il avança avec discrétion en ayant l'impression d'être petit à petit avalé par la pierre qui l'entourait.  

Il aperçut soudain une source de lumière, très faible, mais présente tout de même, et s'approcha avec plus de discrétion encore.  

Une torche était fixée à une paroie, laissant découvrir le décors. Le tunnel débouchait sur une immense grotte souterraine dont Miliùs ne voyait pas le fond de là où il se trouvait. Debout sur la plate-forme se trouvant juste à l'endroit ou débouchait le corridor, à deux pas de la torche, un homme restait immobile, attendant l'arrivée de possibles assaillants. Caché dans l'ombre, le voleur l'observa en silence. Le garde était lourdement armé, et vêtu d'une armure qui le protégeait des attaques. Face à lui, Miliùs ne ferait pas le poids. Il ne pouvait donc pas l'affronter en face à face. Une seule solution s'offrait donc à lui : la ruse.  

Le jeune homme attrappa alors l'arc qui était fixé dans son dos, et une flèche se trouvant dans son carquois. Celle-ci, de son invention, n'avait pas de pointe faite pour blesser à son extrémité, mais une fiole de verre remplie d'eau, qui éclatait assez facilement avec un choc violent. Il était assez fier de son invention qui lui avait déjà permis de régler le cas de certains hommes sans les tuer. Car Miliùs n'aimait pas donner la mort. Le dieu Turmak lui faisait peur, et il amait autant ne pas trop "faire affaire" avec lui.  

Tout doucement, il glissa alors sa flèche sur son arc, banda ce dernier, et visa la roche juste au dessus de la torche. Le sifflement du trait fut bref, et la torche s'éteignit immédiatement lorsque la fiole d'eau explosa au dessus d'elle. Le voleur ne perdit pas un instant et bondit alors sans bruit dans la direction du garde qui n'eut pas le temps de donner l'alerte, et reçu un coup de matraque sur la nuque.  

Miliûs traina ensuite le corps inanimé dans le tunnel par lequel il était arrivé, le ligotta et le baillonna pour ne plus être ennuyé par cet homme. Son coeur battait la chamade. Il en était persuadé, il allait mettre là la main sur une énorme fortune. S'en était sûr ! Pour quelle raison sinon y aurait-il une telle protection ?  

Il avança alors dans le noir jusqu'à la plate-forme où se trouvait juste avant le garde, et jeta un oeil à ce qui se trouvait autour de lui. Un escalier de pierre partait de l'endroit où il se trouvait et longeait la paroie de pierre en descendant plus loin encore dans les profondeur de la terre. De nombreux mètres plus bas, une lueur indiquait la présence d'une autre torche, et peut-être aussi d'un autre gardien, voir plus.  

Avec précaution, il avança dans l'escalier dont les pierres étaient aussi glissantes que le couloir qui l'avait amené jusque là. Au bout d'une dizaine de minutes, il approcha d'une nouvelle plate forme éclairée elle aussi par une torche, mais aucun garde ne la protégeait. Sans faire de bruit, il continua d'avancer. La plate forme donnait sur un nouveau couloir qui s'enfonçait dans la roche et qu'il emprunta précautionneusement, soulagé de quitter cet escalier qui surplombait un vide sans fond. Le corridor était assez court, et donnait dans une nouvelle pièce.  

Le spectacle qui se déroula alors sous ses yeux le cloua sur place. Au milieu de la pièce, une colonne gigantesque reliait le sol au plafond séparés d'une quinzaine de mètres, et au coeur de cette colonne, un énorme bloc transparent était figé, visiblement une sorte de résine, avec à l'intérieur de celui-ci le corps d'une femme aux cheveux longs et roux. Autour de la colonne, plusieurs hommes montaient la garde. Ce qui déçut le plus le voleur, ce fut de s'apercevoir qu'il n'y avait rien d'autre sur les lieux, aucun signe de richesse.  

Alors qu'il faisait demi-tour pour s'en aller, un garde l'aperçut et donna l'alerte. Immédiatement, tous les hommes sur place se mirent en mouvement. Miliùs s'enfuit alors en direction de l'escalier, mais arrivé au pied de celui-ci, il aperçu plusieurs hommes qui descendaient dans sa direction. Il comprit alors qu'il était déjà trop tard. Pris entre deux, il savait qu'il n'arriverait pas à s'échapper. Il ne pouvait qu'espérer la plus grande clémence de la part de ces hommes. Il ne savait pas encore que les hommes qui lui font face sont membres de la confrérie des Renonciateurs, créée par le Seigneur Ulrick et dont la mission était de protéger Aleria, la déesse de la magie, afin que personne ne la libère. Car Ulrick avait fait croire à la mort de cette dernière, mais n'avait pu en réalité que l'enfermer, faisant ainsi disparaître la magie de toute la planète.  

Tandis que les hommes s'avançaient vers lui silencieusement, Miliùs jeta un oeil sur le gouffre qui se trouvait derrière lui. S'échapper par là était impensable. Et pourtant, c'est bien par là que les Renonciateurs souhaitaient le voir partir. Bientôt, il allait rejoindre le royaume de ce dieu qui lui faisait si peur...  

*  

Revenu du royaume de Turmak, le dieu de la mort, Ravim Cringon (Chris Kruger) est bien décidé à accomplir son destin et à libérer la déesse Aleria. Ayant récupéré sa dague au royaume de Turmak, celle qui selon les écrits d'Ember le Sage lui permettra de libérer la magie sur Faoryl, c'est accompagné de l'elfe Arilyne (Alice Adéessel), de son amie Elora (Joanna McClean), revenue d'entre les morts grace à lui, et de Rorkar (Zizete Epouzixe), le charmeur de dragon, que l'ancien chef de la guilde des Ecorchés quitte Tarmif, la capitale d'Oliana, pour partir à la recherche du repaire des Renonciateurs.  

Leur quête s'annonce difficile, d'autant plus qu'ils sont poursuivis par de nombreux ennemis.  

A présent à la solde du nouveau Seigneur d'Oliana qui ne veut pas voir réapparaître la magie qui a causé tant de mal à Oliana et ailleurs, le rôdeur Vimruil (Barry Tudyk) a pour mission d'arrêter à tout prix ceux qui souhaitent libérer la déesse. Pourtant, avec l'aide de la magie, le royaume parviendrait sans difficulté à repousser l'invasion Orc qui le menace au Sud, mais le Seigneur Algant préfère ne plus avoir recours à la déesse Aléria, quelle qu'en soit la raison.  

L'objectif de l'Ombre (Joel Courtenay), l'assassin revenu lui aussi d'entre les morts, est tout autre, et bien plus simple : la vengeance. Son seul souhait est de renvoyer Ravim au royaume de Turmak pour venger le décès de sa fiancée, et poussé par une rage qui dépasse tout entendement, il sera prêt à tout pour y arriver.  

Ce que Ravim n'a pas souhaité préciser à ses compagnons cependant, c'est qu'il ne souhaite pas seulement libérer la déesse Aléria. Armé de sa dague, il compte bien la libérer puis profiter du moment de faiblesse à son réveil pour la tuer et prendre sa place au Panthéon des divinités. Car si le Seigneur Ulrick a fait enfermer la déesse, et non tuer, c'est parce qu'il savait que toute personne qui mettrait fin à la vie de celle-ci devrait prendre sa place.  

Ravim a donc décidé de faire bien plus que de libérer Aléria. Car la prédiction d'Ember le Sage dit qu'il va "répendre de nouveau la magie sur tout Faoryl", mais elle ne précise pas comment. Et pour Ravim, c'est une certitude. Il la répendra en prenant la place de celle qui avait faillit face au Seigneur Ulrick. Son objectif à présent est donc de devenir le nouveau dieu de la magie, et par la même occasion devenir immortel.  

Pour ça, il devra traverser l'antique forteresse d'Oliana, peuplée d'abominables créatures et de spectres. Mais une chose pourrait mettre son plan en péril, car Vimruil a compris quel était le point faible de son adversaire, et projette d'enlever Elora, celle pour qui Ravim avait bravé la mort, et qui ne sait pas encore qu'elle porte en elle l'enfant de son sauveur...