Italie - 1690  

Antonio Giacomo Stradivari (Robert Hartnett) vient de fêter ses 46 ans. Riche, célèbre et adulé, il est le luthier le plus influent de son époque et le fabricant d'instrument à cordes le plus recherché... Personne n'explique le son ample et la résonance de ses violons : la peinture, le choix des essences de bois utilisées... mais aussi le génie personnel de cet honnête artisan.  

En compagnie de son ami Guissepe Guarneri (Joshua Erotas), fils de son mentor Niccolo Amati (rien de moins que l'inventeur du violon moderne), il vient de parcourir l'Europe, répondant aux nombreuses demandes des cours royales avide du "son" des Stradivarius, comme on a désormais l'habitude de qualifier ses instruments... De retour en Italie, on l'informe pourtant d'une étrange nouvelle.  

En ce mois d'octobre, une nouvelle Académie vient de voir le jour à Rome : l'Académie d'Arcadie, inspirée des fondations de l'antiquité et de la mythologie Grecques et qui prône le retour à la simplicité. L'établissement s'est donné pour objectif "l'élimination systématique de la pensée complexe et du mauvais goût culturel". Puissamment subventionnée par la noblesse et de riches marchands, elle a déjà commencé à faire pression sur les autorités afin de réduire le nombre de musiciens dans les formations orchestrales. Les solistes eux-mêmes commencent à être menacés - on parle d'une "liste noire des compositeurs"...  

Tout celà n'augure rien de bon pour l'art de Stradivari : au-delà du simple aspect économique, c'est tout un pan culturel qui semble menacé par ceux que Guarneri appelle "les rétrogrades" : les recommandations de l'Académie bannissent en effet la viole, ancêtre du violon (considéré comme "trop moderniste"). Les plus hautes autorités catholiques elles-mêmes ferment les yeux sur ces agissements, le Pape Alexandre VIII (Klaus Keith) ayant été par le passé grand ami de la fondatrice d'Arcadie, feu-Christine de Suède.  

Après avoir contacté les huiles de l'Académie, Guarneri et Stradivari décident de faire le déplacement à Rome afin de rencontrer la Duchesse de Monalchelli (Sophie Fonsec), personnage-clé dans l'organigramme : s'ils y sont autorisés, ils demanderont audience publique...  

Ils remonteront jusqu'au Pape si besoin est.  

(Script original, inspirés de certains faits réels)