Il paraît qu'il existe énormément de choses que l'on arrive pas à expliquer, à quantifier.  

Quand Jérémie Lovelock (Barclay Wryn) s'est marié avec Iréna Garibaldi (Marie Courtenay), il savait que cette union nécessiterait, malgré leur amour respectif, une bonne dose de sacrifice.  

Iréna était luthier de profession : elle forgeait violons, violes, violoncelles.... Mais elle pratiquait avant tout dans un cadre personnel, quasiment comme une autiste, recluse au fin fond d'une forêt toscane. Elle le faisait parce qu'elle DEVAIT le faire. Parce qu'elle sculptait le violon à l'image de l'âme de son futur propriétaire.  

C'est ainsi que chacun de ses instruments, s'il est une pièce unique, sonnait différemment. Personne ne savait comment elle accomplissait ce miracle - c'était en tout cas la marque des grands. Et malgré son désintérêt pour les choses de l'argent, on venait la solliciter de loin quérir "un Garibaldi" pour des sommes folles.  

La sélection pour se retrouver sur la liste est donc rude.  

Le client doit d'abord exposer par écrit ses besoins, ses envies, la relation qui le liera avec l'instrument. Le courrier est lu par Iréna, Jérémie et Jézabel Price (Morena Cox), amie de longue date du couple. Les courriers dactylographiés partent directement à la poubelle.  

Ensuite, c'est l'oral : Jérémie et Jézabel reçoivent dans un lieu neutre le musicien / collectionneur / producteur. Là, libre à lui d'exprimer ce qu'il n'a pas su/pu par écrit.  

Rapport est remis à Iréna qui choisit ou non de travailler avec celui ou celle qui la sollicite. Elle peut, de manière facultative si elle le désire, accepter de rencontrer ce client. Elle sera alors grimée et l'entretien peut être de longueur variable. Jérémie et Jézabel auront préalablement traité des affaires pécunières.  

Aujourd'hui par exemple, elle doit rencontrer Ludwig (David Miller), jeune prodige de la Symphonia de Munich. Elle hésite encore un peu sur l'essence qu'elle choisira pour son instrument, en fait elle a un peu de mal à cerner le personnage : elle le trouve à la fois fascinant, mais également futile. Cette rencontre se fait sans l'approbation de Jézabel qui elle, n'aime carrément pas son profil.  

Ce qu'Iréna ignore encore, c'est que Ludwig ne vient pas la quérir comme un musicien ordinaire. Ludwig vient lui proposer quelque chose. Et ce n'est pas une offre commerciale.  

L'argent ne l'intéresse pas non plus. Les âmes, oui.  

(Script original inspiré par une histoire de Delorès de V.)