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MMP présente
Une Icône Américaine

"- Ils ont tué l'étoile, ils ont tué l'Amérique !!"  

 

Ce jeune homme qui gémit, des trémolos dans la voix, sort d'une boutique de comic-books. Sam Hardy l'interroge. Le garçon vient d'apprendre la "mort" de Captain America, héros de BD sexagénaire issu de l'univers "Marvel".  

 

Les décès et autres disparitions brutales de héros costumés sont désormais communs dans l'univers du comic-book, l'industrie s'en étant acclimatée à la faveur des excellents chiffres de ventes réalisés à cette occasion. Dans les années 90, DC avait joué son va-tout avec la défaite de Superman... et son retour quelques mois plus tard ! Un chapitre que les historiens retiendront, plus comme une réussite commerciale que littéraire.  

 

La disparition du Captain Américain, héros patriotique "étoilé" aux couleurs des USA (créé durant la 2nde Guerre Mondiale) arborant fièrement bouclier, cote de maille et masque à ailettes, revêt un caractère un peu particulier dans le contexte et le timing : son éditeur, Marvel, considéré comme plutôt "conservateur" a changé de cap vis-à-vis de l'administration Bush. C'est cette administration qui est visée au travers de cette disparition.  

Autre fait marquant, ce décès brutal par assassinat intervient en épilogue d'un méga-crossover (événement mettant en scène l'ensemble des séries éditées par la compagnie et modifiant profondément les codes de son univers) intitulé "Civil War" - durant lequel les héros perdent leur masque, révêlant ainsi au monde entier leur identité "secrète".  

 

Or, le "Capitaine" avait su faire son autocritique dans les années 70's à la faveur du Viêt-Nam, se méfiant désormais des administrations et politiques qui souhaitaient continuer à le voir jouer le rôle d'ambassadeur musclé des USA. Au fil du temps, et si l'on excepte quelques revirements "réacs" dans les années 90 ("Heroes Reborn"), le personnage avait su (ré)incarner le Mythe codifié d'une Amérique ouverte, fraternelle et respectueuse, "au-dessus des partis" - critique aussi bien envers les "Libéraux" que les "Conservateurs".  

 

Une indépendance de ton qu'il devait au fait d'avoir traversé les époques : en soi, le personnage s'opposait désormais frontalement aux fondamentaux politiques menés non seulement dans la réalité (évocation régulière de l'Irak et des guerres "utiles") mais également au sein de l'univers Marvel (le SHIELD étant le meilleur exemple des organisations responsables de "tambouilles" pas nettes) par l'administration en place.  

 

Le temps était venu pour le Capitaine de tirer sa révérence... pour le moment en tout cas. Pourtant "un sacré mauvais moment pour disparaître, nous avons tellement besoin de lui en ce moment" selon son co-créateur Joe Simon.  

 

Une Icône Américaine dresse le portrait du mythe fondateur des origines à nos jours, revenant sur sa création par Jack Kirby et Simon pour Timely, de sa (première) disparition dans les glaces - son remplacement par des "clônes" et imposteurs - jusqu'à sa réapparition au sein des "Vengeurs", décongelé tel un "hibernatus" en costume, posant les jalons de son évolution à travers les interviews de scénaristes et dessinateurs lui ayant donné vie (Syd Shores, Dick Ayers, Don Heck, Kirby lui-même de retour sur la série, Gene Colan, Roger Friedrich, Stan Lee, Sal Buscema, John Byrne, J-M. de Matteis, Rob Lefield, Mark Waid, Steve Englehart, etc.). On reviendra également sur les tentatives de rendre crédible le personnage au cinéma, toutes vouées à l'échec en raison de son caractère symbolique "bigger than life". Si Superman pouvait être crédible, c'était dans le rôle d'un "étranger" à ce monde - Captain America est à la fois le citoyen lambda derrière son masque/anonymat et la personnification d'un concept.  

 

Tandis que Kerrilyn Whittall et Daniel Winstone iront chercher la parole du fan dans les boutiques et les conventions encore sous le choc de la nouvelle, Kristen Richardson se frottera aux historiens de la BD européens et américains afin de déterminer l'impact de sa disparition autant que celle de sa carrière sur le super-héros moderne.  

 

(Script original d'après le personnage Timely créé par Simon & Kirby - image de l'affiche Mitchell Breitweiser)  

 

 

Scénario : (2 commentaires)
une série B documentaire de Jeanne Richardson

Sam Hardy

Kerrilyn Whittall

Daniel Winstone

Kristen Richardson
Sorti le 31 janvier 2009 (Semaine 213)
Entrées : 20 992 179
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