La journée terminée, Alex Payne (Aidan Meade) quittait sa petite librairie pour enfin rentrer chez lui et retrouver son épouse. En rejoignant sa voiture garée un peu plus loin, il salua les autres commerçants de la rue qui eux aussi fermaient leurs boutiques. Installé depuis sept ans dans cette petite ville du Delaware, Alex s'était fait de nombreux amis dans la petite communauté locale, et appréciait la vie simple de cette petite ville de campagne située à une cinquantaine de kilomètres de Dover. D'un naturel discret, le libraire parlait peu de son passé, mais ici les gens posaient peu de questions.  

C'est ici qu'il avait fait la connaissance de Veronica, native de cette ville où elle avait toujours vécu, et où elle était pharmacienne. Deux ans plus tard ils se mariaient, pour le plus grand bonheur de tous les habitants qui étaient heureux de voir enfin Veronica connaître le bonheur après ce qu'elle avait vécue. Orpheline à seize ans, suite à un accident de voiture dans lequel ses parents et son petit frère étaient décédés tous les trois, la jeune fille était parvenue à s'en sortir seule et à faire les études qu'elle souhaitait malgré la difficulté de la situation. Refusant de revendre la maison de ses parents, elle était restée vivre ici, y compris durant ses études La voir de nouveau heureuse avec cet homme avait donc fait plaisir à tous ceux qui la connaissaient.  

Après s'être arrêté acheter des fleurs pour son épouse, Alex rentra chez lui, à l'extrérieur de la ville. Mais lorsqu'il passa la porte, il reçut soudain un violent coup derrière le crâne et s'écroula par terre inconscient...  

Lorsqu'il reprit connaissance, tout lui paraissait encore trouble. Près de lui, il entendait des gémissements, et devant lui se tenaient plusieurs hommes. Lorsque son esprit s'éclaircit, et qu'il se rappela où il était, il comprit rapidement ce qui se passait. "Quel plaisir de te revoir depuis tout ce temps, Caleb !" lança une voix qu'il reconnut immédiatement. Ce petit merdeux de Nikolaï (Ian Morcar) se trouvait là, au milieu de son salon, le visage traversé par un de ces sourires narquois qu'il aimait afficher sans arrêt. Ainsi donc ils avaient retrouvé sa trace.  

Deux hommes l'attrapèrent le libraire et le firent mettre à genou près de sa femme. Tournant la tête vers elle, il lut sur son visage toute l'incompréhension qui la traversait à ce moment là. Qui étaient ces hommes qui s'en prenaient à eux, et pourquoi appelaient-ils sont mari Caleb ? Mais de son côté, Veronica pouvait voir sur le visage de son époux que celui-ci comprenait très bien ce qui se passait. Elle eut alors l'impression d'avoir près d'elle un total inconnu. Ce regard n'était pas celui de l'homme qu'elle avait épousé. Mais qui était vraiment celui-ci ? Voir celle qu'il aimait totalement perdue lui fit très mal. Chaque jour il espérait ne pas avoir à lui révéler la vérité à son propos, mais chaque jour également vivre ainsi dans le mensonge lui faisait très mal.  

Tournant de nouveau les yeux vers Nikolaï, Caleb lui jeta un regard assassin qui fit éclater de rire son agresseur.  

- Ne sois pas ainsi en colère contre moi, Caleb ! Tu te doutes bien que nous n'allions pas te laisser ainsi tranquille, que nous n'allions pas laisser ton crime impuni ! Ca m'aura pris du temps de retrouver ta trace, c'est certain. Le FBI a bien rempli sa tâche en te créant cette nouvelle identité. Mais je n'ai jamais lâché l'affaire. Je ne pouvais pas te laisser ainsi vivre tranquillement pendant que mon père croupit en prison par ta faute.  

- Ce n'est en rien par ma faute que ton père est en prison. Il y purge pour les crimes qu'il a commis.  

- Et les tiens de crime, alors. Tu les payes quand ?  

Caleb resta silencieux. Lui-même se posait la même question tous les jours depuis des années. Certes, l'offre qui lui avait été faite en échange de son témoignage contre Dimitri Dzasokhov consistait à effacer totalement son dossier, et à bénéficier du programme de protection des témoins, mais il ne se passait pas un jour sans qu'il pense à tous les crimes qu'il avait commis lui-même. Le tueur à gage qu'il était avait longtemps oeuvré pour celui qu'il avait fini par dénoncer. Il était même l'un des meilleurs dans son domaine, et s'il n'avait aucun remords concernant certaines des cibles qu'il avait abattues, qui faisaient partie des pires crapules existantes sur cette planète, il en était d'autres qu'il avait froidement assassinées et qui n'étaient que de pauvres victimes.  

Pendant des années, Caleb Murphy avait exécuté ses contrats sans se poser aucune question. Il était doué dans son domaine, et il faisait son travail, rien d'autre. Mais au fil du temps, il avait fini par éprouver des remords, et avait voulu mettre un terme à sa carrière. Mais il savait que Dimitri Dzasokhov ne laisserait pas filer son meilleur assassin sans rien dire. Il avait alors contacté le FBI pour leur faire une proposition qu'ils n'avaient pas pu refuser. En échange d'une amnestie totale, il leur avait fourni sur un plateau les preuves dont ils avaient besoin pour coffrer le parrain de la mafia Russe de Boston qu'ils essayaient en vain d'arrêter depuis des années.  

Depuis ce jour, Caleb Murphy était devenu Alex Payne, et il n'aspirait plus qu'à vivre tranquillement dans cette ville paisible où il s'était installé. Il s'était d'abord tenu au maximum à l'écart de la population, mais il avait fini par tomber amoureux de Veronica. Petit à petit, il avait baissé sa garde et ignoré le danger auquel il risquait de confronter la jeune femme en la fréquentant. Après tout, le programme de protection des témoins semblait être efficace.  

- Tu vas payer pour ce que tu as fait, Caleb Les paroles du fils de son ancien patron tirèrent l'ancien tueur à gage de ses pensées. Tu as une jolie petite vie, et une bien jolie femme. Je vais prendre un malin plaisir à les détruire toutes les deux, comme tu as détruit la vie de mon père.  

- Si tu touches un cheveux de Veronica, je te ferai souffrir à un tel point que tu me suppliera de t'abattre sans sommation, lança Caleb en serrant les dents de colère.  

A ses côtés, Veronica qui ne comprenait rien à la situation sanglottait recroquevillée sur elle-même. Lorsque Nikolaï pointa son pistolet sur la tête de Veronica, Caleb tenta de se redresser brusquement pour frapper de la tête son agresseur, mais il fut retenu de justesse par l'un des hommes de main, ce qui amusa Nikolaï qui semblait prendre un malin plaisir à maitriser ce célèbre tueur à gage. Le regard plongé dans celui de Caleb, il appuya sur la détente sans une once de remord, abattant ainsi froidement la pauvre femme sous les yeux de son époux. La colère qu'il put lire alors dans le regard du repenti lui procura un plaisir immense. Il devinait ce qui traversait alors l'esprit de celui qui se tenait à genoux devant lui, mais celui-ci ne pouvait rien.  

Caleb baissa alors la tête, comme abattu par ce qui lui arrivait. Il avait toujours craint que son passé ressurgisse, et voilà que Veronica était morte par sa faute, elle qui avait tant souffert par le passé, et qui avait pensé trouver avec lui enfin le bonheur qu'elle méritait. Et soudain, se redressant d'un mouvement brusque, il frappa en arrière de son crâne l'homme qui le maintenait, lui éclatant littéralement le nez, et bondit vers Nikolaï qui, surpris par ce geste bascula en arrière et lâcha son arme. Se sachant en position de faiblesse, Caleb se releva et prit la fuite, sans prendre le temps de s'en prendre à l'assassin de son épouse. Avant qu'il ai pu faire quelque chose, ses hommes l'abattrait sans sommation, il savait donc qu'il ne pouvait pas se venger encore pour le moment.  

Mais sa vengeance arriverait bien assez tôt. Se glissant entre les balles, l'ancien tueur à gage se mit à l'abris derrière le mur de pierre qui séparait le salon de la cuisine. Puis avant que ses agresseurs n'aient le temps de rejoindre la pièce, il se jeta à travers une fenêtre dans le jardin. Il disparut dans l'obscurité de l'hiver avant que les tireurs n'aient le temps de l'abattre. Surgissant dans le jardin, Nikolaï pesta alors contre le mauvais sort. Son père allait être furieux de cette déconvenue. Et dieu savait qu'il était toujours préférable de ne pas mettre son père en colère.  

Le véhicule se gara sur le bord de la route près de la maison qui avait déjà été barricadée par la police arrivée sur les lieux dès que les voisins les avaient prévenus pour les coups de feu entendus dans la nuit. L'agent Lauren Gibson (Julianne Frayor) surgit de la voiture sans perdre de temps et avança vers la maison. Brandissant son insigne du FBI pour qu'on la laisse passer, elle se faufila en-dessous de la bande de sécurité qui avait été installée pour délimiter la scène de crime, et fila droit à l'intérieur de la maison.  

Sur place, les policiers tentaient de comprendre ce qui avait eu lieu, et furent surpris de voir les fédéraux débarquer. Pour quelle raison s'en était-on ainsi pris à la pauvre Veronica ? Lorsque l'agent Gibson eut la confirmation qu'il s'agissait bien d'elle, et que son mari était introuvable, elle en déduisit immédiatement qu'il s'agissait bien de ce qu'elle avait craint lorsqu'on lui avait annoncé la situation. Voulant voir de ses propres yeux s'il s'agissait bien de ce qu'elle craignait, elle avait immédiatement sauté dans un hélicoptère pour se rendre sur place en personne.  

A présent, elle savait Caleb Murphy en fuite, poursuivi par ceux qui avaient tué sa femme, et sans doute plus en colère qu'il ne l'avait jamais été. Pas seulement contre ces assassins, mais aussi contre ceux qui avaient promis de le protéger contre ces hommes. Lauren Gibson elle-même n'arrivait pas à comprendre comment le clan Dzasokhov avait pu retrouver la trace de l'ancien tueur à gage. Voilà des années qu'il bénéficiait du programme de protection des témoins, et seules quelques personnes étaient au courant de sa nouvelle identité. Il était donc impossible selon elle que la mafia russe ait réussi à retrouver sa trace. Et pourtant, elle voyait mal qui d'autre aurait pu s'en prendre à Caleb et sa femme.  

Assis au parloir, Nikolaï Dzasokhov attendait l'arrivée de son père. Lorsque Dimitri Dzasokhov (Aymeric Santer) arriva, il baissa les yeux, conscient de ce qu'il allait prendre pour avoir commis ce qu'il avait fait.  

- Foutu crétin ! Qu'est-ce qu'il t'a pris d'aller t'en prendre à Murphy ?  

- J'ai réussi à retrouver sa trace, que voulais-tu que je fasse ?  

- Je t'avais dit d'abandonner tes recherches, qu'il était inutile de t'en prendre à lui, à moins d'être certain à cent pour cent de t'en débarasser.  

- J'étais certain...  

- Foutaises !!! Avec Murphy, on ne peut jamais être sûr de rien. Si je t'avais ordonné de laisser tomber, c'est parce que j'avais une bonne raison de le faire. Au lieu de ça, tu as réveillé un tueur qui n'aura désormais de cesse que de se venger de ceux qui s'en sont pris à lui !  

- Mais c'est à cause de lui que...  

- Qu'est-ce que je t'avais ordonné ?!!!  

- ...  

- Qu'est-ce que je t'avais ordonné, Nikolaï ?  

Sachant pertinemment qu'il avait désobeï à son père, le jeune homme resta silencieux. Il n'avait jamais vraiment compris pourquoi son père lui avait ainsi interdit de rechercher l'homme responsable de sa chûte. Mais aujourd'hui, il comprenait que tant que Caleb profitait de sa nouvelle vie, il ne représentait plus aucun danger pour la famille, alors qu'à présent, il n'avait sans doute plus qu'un seul objectif en vue, tuer ceux qui s'en étaient pris à lui. Or Nikolaï connaissait la réputation de l'ancien tueur à gage, qui ne lâchait plus jamais une cible dès lors qu'il avait jeté son dévolu sur elle.  

Face à lui, son père Dimitri semblait franchement contrarié. S'il n'avait pas été son fils, le sort de Nikolaï aurait sans doute été déjà scellé. Car le jeune homme savait que malgré son incarcération, son père continuait de diriger la famille depuis sa cellule. Il ne fut donc pas surpris de découvrir que celui-ci avait déjà prévu un plan pour rémédier à la situation épineuse dans laquelle Nikolaï les avait mis. Dimitri lui annonça avoir engagé Olga Itchenko (Maria Jaculenko), l'une des meilleures tueuses à gage de sa génération, pour retrouver la trace de Caleb Murphy et régler le problème une fois pour toutes. Un tel contrat allait lui coûter très cher, car il s'agissait là pour elle de s'en prendre à une cible très coriace, mais elle avait accepté sans trop d'hésitation à relever le défi.  

Au siège du FBI, l'agent Colin Anderson (Daniel Egger) masquait le plus possible son malaise. Il avait pris un énorme risque en révélant à Nikolaï la nouvelle identité de Caleb Murphy, mais le fils Dzasokhov lui avait certifié qu'il n'y aurait aucun moyen de remonter jusqu'à lui, et que Murphy ne pouvait pas s'en tirer. Cela n'avait pas été facile pour l'agent corrompu de découvrir l'information que Nikolaï lui avait demandé, mais il y était parvenu, en forçant quelques verrous.  

Mais aujourd'hui, ce n'était pas pour sa carrière qu'il avait le plus de crainte. Car avec Caleb Murphy en vie, en liberté et en colère, sa principale préoccupation n'était pas que le FBI découvre sa trahison, mais que cet ancien tueur à gage remonte la piste jusqu'à lui et désire se venger. Anderson sursauta lorsque son téléphone portable sonna. C'était Nikolaï, qui sortait tout juste de la prison où il était aller rendre visite à son père. Le jeune homme tenta de le rassurer en lui expliquant que son père contrôlait la situation et que Murphy serait très vite hors d'état de nuire.  

Mais Colin Anderson sentait bien au son de la voix de son interlocuteur que lui-même n'était pas convaincu par ses propos. Tous les deux savaient très bien qu'ils avaient aujourd'hui une cible dans le dos, et bien que l'affrontement de l'ancien tueur à gage contre la nouvelle génération de la profession allait lui compliquer la tâche, rien ne l'arrêterait. Et tous risquaient d'y laisser la vie.  

A l'intérieur de sa cellule, Dimitri Dzasokhov lui-même craignait le pire. Depuis toutes ces années, bien qu'évidemment en rage contre celui qui l'avait trahi, il avait préféré le laisser tranquille où il était, pour ne pas devenir la cible de ce tueur hors-pair. Mais aujourd'hui, il savait que Caleb Murphy viendrait le trouver jusqu'au font de sa prison. Il savait parfaitement de quoi était capable de tueur à gage pour remplir un contrat. Or ici il s'agissaitt d'une vengeance personne, ce qui allait décupler encore sa détermination.  

Malgré ses efforts, l'agent Lauren Gibson n'était pas parvenue à retrouver la trace de Caleb Murphy. Or elle devinait que si elle n'arrêtait pas l'ancien assassin, celui-ci allait mettre le feu aux rues de Boston. C'est la raison pour laquelle elle devait au plus vite trouver un moyen de retrouver sa trace, car elle craignait le pire de cet affrontement entre la famille Dzasokhov et celui qu'ils avaient tenté de tuer.  

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Caleb Murphy / Alex Payne (Aidan Meade)  

Lauren Gibson (Julianne Frayor)  

Dimitri Dzasokhov (Aymeric Santer)  

Olga Itchenko (Maria Jaculenko)  

Colin Anderson (Daniel Egger)  

Nikolaï Dzasokhov (Ian Morcar)