La pleine lune éclarait la plage de la petite île bretonne de ses rayons blafards, illuminant le sable où paraissaient s'être échoués des poussières d'étoiles. Revenant des rochers de Sauzon où, comme une trentaine d'autres locaux il avait profité de la grande marée pour aller à la pêche à la crevette, Joël Le Quintrec traversa la plage pour rejoindre son fourgon garé sur le port. Pêcheur de métier, Joël avait comme tous ses collègues des fins de mois difficiles, le métier ne rapportant plus assez pour vivre. Mais que pouvait-il faire d'autre sur cette île, lui qui y vivait depuis toujours et n'imaginait à aucun moment rejoindre le continent ? Ces crevettes qu'il ramenait allait leur permettre à lui et sa femme de manger autre chose ces prochains jours, ce qui n'était pas un mal.  

Admirant le ciel dégagé où brillaient mille étoiles, il marchait tranquillement sans se soucier de l'heure tardive. On approchait de trois heures du matin, et il allait reprendre la mer à bord de son bateau de pêche d'ici quelques heures seulement. Joël était habitué à dormir peu, ce n'était pas un souci pour lui. Pour le moment, il profitait de l'air marin tandis qu'il marchait vers le port. Tout était calme à cette heure. Quelques autres pêcheurs qu'il avait abandonnés derrière lui s'affairaient encore sur les rochers, mais le reste de l'île s'était endormi depuis deux heures maintenant, avec la fermeture du bistrot de Jeannette qui donnait sur le port.  

Un léger bruit dans son dos attira soudain son attention, comme si quelqu'un marchait derrière lui, sans doute un autre pêcheur qui n'avait pas traîné comme lui sur la plage, pressé de rejoindre son logis. Mais lorsque le pêcheur se retourna, il tomba nez à nez avec une immense silhouette drapée de noir qu'il reconnut immédiatement. Glacé d'effroi, il n'osa pas pousser un seul cri. La main froide de la silhouette se ferma sur son bras alors qu'il s'apprétait à s'enfuire. Un rayon de lune se refléta sur la longue lame qui siffla dans le vent marin, puis la tête du pêcheur roula silencieusement sur le sable. Elle s'arrêta les yeux tournés vers le large, vers cette mer qu'il avait tant aimée, et à qui il adressa son dernier regard.  

En se réveillant dans ce lit où elle n'avait plus dormi depuis plusieurs années, de vieux souvenirs de ses vacances passées chaque été chez sa grand-mère durant toute son enfance revinrent à la mémoire d'Océane (Earinn Stone). Combien en avait-elle laissés ici derrière elle la dernière fois qu'elle avait quitté l'île ? De si bons souvenirs avec la bande d'amis qu'elle retrouvait à l'époque chaque année, mais avec qui elle avait rompu le contact après ce tragique accident qui les avait tous marqués.  

Bien qu'elle n'était pas habitante de l'île, la jeune femme y était particulièrement attachée, et s'y était toujours sentie comme chez elle. Ses amis habitants de l'île formaient un vrai groupe soudé dont elle avait toujours fait partie, bien que ne résidant sur l'île que deux mois par an pendant l'été. Elle y avait connu ses plus belles aventures, sur les plages et dans les criques de l'île, et y avait connu également ses premiers émois amoureux. Elle y avait connu Gaëtan qu'elle retrouvait chaque année amoureusement depuis ses seize ans, jusqu'à cet été où tout s'était terminé.  

Très amoureux lui aussi, Gaëtan n'avait pas supporté de se séparer une nouvelle fois de sa petite-amie une fois l'été terminé. Lui travaillait sur le bateau de pêche de son père, avec son frère Alexandre. Comme la plupart des habitants de l'île, il n'imaginait pas un instant rejoindre le continent. Océane elle aussi était attristée de devoir le quitter pour rejoindre le continent où elle allait reprendre ses études. Mais lorsque son petit-ami s'était agenouillé devant elle en tenant cette bague, la demandant en mariage et lui demendant de rester avec lui, elle n'avait pas pu dire oui. Bien qu'elle aimait cette île, elle avait pu voir au fil des années comme la vie était devenue de plus en plus dûre pour ces pêcheurs, et ne voulait pas d'une telle vie.  

Le coeur lourd, elle avait quitté l'île sans savoir que c'était la dernière fois qu'elle y mettait les pieds. Car quelques semaines plus tard, Gaëtan périt en mer lors d'une tempête. Certains affirmaient que depuis le départ de sa petite amie il n'avait plus été le même. On l'avait retrouvé saoul de très nombreuses fois, et beaucoup pensaient qu'il n'était pas dans son état normal cette nuit là. Océane n'avait plus jamais osé mettre les pieds sur l'île de Riec depuis.  

Mais cet été, son grand-père ayant été hospitalisé sur le continent et sa grand-mère se retrouvant seule, la jeune femme avait cédé à ses parents et accepté de retourner habiter chez elle le temps que son grand-père soit de nouveau sur pied. Elle avait pourtant tenté avec ses parents de convaincre sa grand-mère de rejoindre le continent pour être près de son époux, mais comme la plupart des isliens, elle avait préféré rester chez elle.  

Lorsqu'Océane ouvrit les volets, elle s'aperçut que le soleil était déjà haut dans le ciel. Combien d'heures avait-elle dormi ? La veille, elle avait fait un long voyage en train depuis Paris où elle faisait ses études jusqu'à Lorient où elle avait pris le bateau pour rejoindre l'île. Le voyage l'avait épuisée, et à peine arrivée, elle avait dîné puis s'était immédiatement couchée.  

Lorsqu'elle sortit de sa chambre, elle s'aperçut que sa grand-mère n'était déjà plus là. Sans doute avait-elle rejoint le bourg pour y faire quelques courses. Océane grignota alors rapidement quelque chose puis sortit pour récupérer le vélo qui l'avait attendue toutes ces années et semblait encore en état de rouler. Elle fila ensuite droit vers le port, roulant au coeur de ce paysage où elle s'était promenée tant de fois.  

Mais lorsqu'elle approcha du port, elle découvrit un attroupement étrange. On aurait dit que tous les habitants se trouvaient là, tournés vers la plage qui menait aux rochers de Sauzon. Un fourgon de la gendarmerie était arrêté, son girophare tournoyant au-dessus de la tête.  

Arrivant à la hauteur de l'attroupement, Océane n'arrivait toujours pas à comprendre ce qui était à l'origine de tout ça. L'apercevant, Enora (Léa Geoffrey) vint alors vers elle. La jeune femme était la seule sur l'île avec la grand-mère d'Océane à savoir que cette dernière allait revenir passer l'été ici. Enora était sa meilleure amie, et la seule avec qui elle avait gardé le contact malgré les années passées loin l'une de l'autre.  

- Que se passe-t-il ? demanda Océane à son amie.  

- C'est terrible, murmura Enora. On a retrouvé Le Quintrec mort sur la plage, décapité.  

Sur la plage, le capitaine et le lieutenant venus tout droit de Lorient par la première navette analysaient la scène de crime le plus minutieusement possible. La tête de cet homme avait été tranchée nette, et aucune trace de lutte dans le sable ne semblait apparaître. Qui avait bien pu commettre ce crime ? Soudain, un homme hurla dans leur direction depuis la falaise qui surplombait la plage. "C'est l'Ankou ! hurlait-il. J'ai tout vu !.  

Le capitaine abandonna un moment son collègue et marcha en direction de cet homme pour lui parler directement.  

- Vous dites avoir tout vu ? Pouvez-vous me dire votre nom ?  

- Je m'appelle Pierrick, et je sais qui a tué Le Quintrec.  

- Parfait, pouvez-vous me décrire cette personne ?  

- Ce n'est pas une personne, mais la mort elle-même ! Drapée de noir, et portant une faux dans la main. Elle vient nous chercher quand notre heure est venue. Hier soir, j'étais chez moi quand j'ai entendu sa charette rouler vers la plage. Je suis resté tétanisé chez moi, mais j'ai jeté un oeil par un trou de la cloison, et j'ai vu sa silhouette.  

L'homme montra du doigt une vieille baraque en bois qui servait autrefois à entreposer du matériel de pêche, qu'il utilisait apparemment comme habitation. A en juger par son apparence et son haleine, l'homme ne devait pas être d'une toute dernière fraîcheur. Le capitaine nota alors son témoignage et lui demanda de se tenir à disposition de la police avant de rejoindre la plage.  

Lorsqu'il eut rejoint ses collègues, il demanda à un gendarme local qui était cet homme. Il s'agissait d'un ancien marin, un dénommé Pierrick Carradec (Robert Angier), qui n'avait plus mis le pied sur un bateau depuis des années, depuis la mort de son frère au cours d'une pêche. Ne vivant plus que de petits boulots, en aidant les pêcheurs à décharger leurs cargaisons à leur retour au port, il dépensait tous ses revenus au bistrot de Jeannette et squattait cette baraque ancienne pour pouvoir dormir à l'abri.  

Lorsque le capitaine de police lui demanda pourquoi il ne pêchait plus, le gendarme fit la grimace.  

- Il affirme avoir vu la mort en personne le jour où son frère est mort sur ce bateau. Depuis, il n'a plus jamais voulu retourner en mer et préfère se noyer dans l'alcool. Pas sûr que ce soit mieux que de mourir noyé en mer...  

- Il a parlé d'un certain "Ankou", dit alors le capitaine en relisant ses notes. Savez-vous de qui il s'agit ?  

- Du folklore local. Vous n'avez jamais entendu parler de la Légende de la Mort ? On la nomme L'Ankou en Bretagne. Les anciens connaissent de nombreuses légendes à son propos, mais plus personne n'y croit de nos jours. Si vous voulez mon avis, Pierrick ne s'est juste jamais remis de la mort de son frère, et n'a plus vraiment toute sa tête. L'alcool n'a pas aidé à arranger sa situation.  

Sur le port, Océane et Enora s'apprétaient à repartir quand elles furent hêlées par un jeune homme. "Eh ben ça alors ! Si on m'avait dit que je te reverrais un jour, je n'y aurais pas cru !" En se retournant, Océane reconnut immédiatement Alexandre Lester (Ian Morcar), le frère de Gaëtan. Il lui ressemblait tellement ! Le jeune homme la regardait en souriant, semblant ravi de la revoir. Ne sachant pas quoi dire ni quoi faire, elle resta sans rien dire, quelque peu ébêtée. Elle avait maintes fois imaginé cette rencontre avant de revenir sur l'île, mais bien qu'elle avait cherché plusieurs choses à dire à ses anciens amis, une fois devant le fait accompli, aucun mot ne sortit de sa bouche.  

S'apercevant de sa gène, Alex préféra briser la glace tout de suite et s'approcha d'elle pour la serrer dans ses bras. Très rapidement, il fut rejoint par plusieurs autres jeunes de son âge, dont la plupart des visages étaient connus d'Océane. Evidemment, Nicolas (Oliver Low) en faisait parti, étant le meilleur ami d'Alexandre, et si tous semblaient heureux de retrouver leur amie qu'ils n'avaient pas revue depuis plusieurs années, il en était un qui de son côté ne semblait pas être aussi heureux de la voir.  

Meilleur ami de Gaëtan, Julien (Guillaume Neuville) considérait Océane comme étant la seule responsable de la mort de son ami, et ne lui avait jamais pardonné ce qu'elle lui avait fait.  

"On dirait bien que la mort n'est jamais loin quand tu es dans les parages" balança-t-il en passant près d'elle, avant de continuer sa route vers le bistrot où il comptait rejoindre ses collègues pêcheurs pour boire un coup.  

Depuis la découverte du corps, plus personne n'avait été autorisé à quitter l'île, y compris pour la pêche. La police avait verrouillé le port et voulait garder chacun à disposition pour d'éventuels interrogatoires. Les pêcheurs voyant leur journée foutue, ne voyaient donc rien d'autre à faire que d'aller boire un coup pour passer le temps. Comme s'il n'était pas assez dur comme ça pour eux de gagner de quoi vivre, il fallait en plus qu'on les empêche de travailler.  

- Ne te préoccupe pas de lui, souffla Nicolas à l'oreille d'Océane en lui passant un bras autour du cou. Alors, qu'est-ce qui te ramène sur notre île ?  

- Je suis venue tenir compagnie à ma grand-mère.  

- Ah oui, on a su pour ton grand-père, il va bien ?  

- Ca va mieux, plus de peur que de mal a priori. Les médecins sont rassurants.  

Le groupe de jeunes marcha en s'éloignant du port, discutant ainsi de tout et de rien. Tous semblaient heureux de revoir Océane, comme si ce qui les avait séparés d'elle n'était jamais arrivé. Océane elle-même fut troublée par la situation. Pendant tout ce temps, elle avait imaginé que tous lui en voulaient de ce qu'elle avait fait à Gaëtan, bien qu'Enora lui avait répété que ce n'était pas le cas. Il semblait que son amie avait raison.  

Celle-ci leur proposa justement de continuer leur discussion autour d'un verre, plutôt que sur la route, et les invita chez elle. Le groupe accepta avec plaisir. La matiné touchait déjà à sa fin, et avec ce beau soleil un apéritif en terrasse était une excellente idée. Les amis discutèrent longuement, racontant ce qu'ils étaient devenus depuis le départ d'Océane. Evidemment, celle-ci avait eut vent de ce qui se passait sûr l'île par l'intermédiaire d'Enora, des couples qui s'étaient formés, mais eux ignoraient totalement ce qu'elle était devenue.  

Se retrouver ainsi au centre de toutes les attentions la mettait quelque peu mal à l'aise, mais elle était par ailleurs ravie de ces retrouvailles, bien loin de celles qu'elle avait imaginées. Au bout d'un moment, elle dut cependant s'excuser et les quitter un moment. Elle n'avait pas vu sa grand-mère encore depuis son réveil, et celle-ci devait sans doute l'attendre pour le déjeuner. Elle leur promit de les retrouver dans l'après-midi et ils se donnèrent rendez-vous à la plage où les jeunes isliens avaient gardé l'habitude de se voir. La jeune fille reprit alors son vélo et roula jusqu'à la petite maison de ses grand-parents.  

Lorsqu'elle y entra, elle découvrit sa grand-mère quelque peu étrange. Celle-ci s'affairait dans sa cuisine à préparer des légumes, mais semblait totalement paniquée. Océane mit ça sur le compte de la nouvelle qu'elle avait apprise comme les autres habitants de l'île, et tenta de la calmer. Mais soudain, la vieille femme s'écroula sur son épaule et se mit à pleurer.  

- Ton grand-père va mourir, dit-elle alors en sanglottant.  

- Mais non voyons, pourquoi dis-tu ça ? Les médecins ont dit que tout allait bien !  

La grand-mère ne répondit pas, ce qui commença à inquiéter Océane. Avait-elle eut des nouvelles alarmantes de l'hôpital ? Finalement, la vieille femme lui montra quelque chose. En rentrant de ses courses, elle avait trouvé quelque chose déposé sur le rebord de sa fenêtre, une petite bourse de peau contenant de la mousse, un os d'animal et d'autres choses diverses. Océane ne comprit pas ce que cela avait à voir avec les propos de sa grand-mère, mais celle-ci lui expliqua alors.  

Les plus anciens en Bretagne racontaient que lorsqu'on voulait jeter le mauvais oeil sur quelqu'un, lorsqu'on voulait appeler l'Ankou pour qu'elle emporte avec elle une personne, il fallait réunir tout ce que contenait cette bourse, et la déposer ainsi sur le rebord de la fenêtre de la maison. La grand-mère d'Océane était donc convaincue que ceci était un signe que son époux n'allait pas survivre. L'Ankou était venu déposer ceci sur sa fenêtre pour la prévenir de son passage prochain.  

Océane tenta alors de la rassurer, de lui faire comprendre que tout ça n'étaient que d'anciennes croyances auxquelles il ne fallait plus faire attention. Mais intérieurement, elle ne put s'empêcher de se poser la question si cela avait un rapport avec la mort de ce pêcheur retrouvé sur la plage.  

L'après-midi, elle retrouva ses amis sur la plage comme prévu, et tandis que les garçons se baignaient, les filles préféraient rester sur le sable pour bronzer et discuter. Parmi elles se trouvaient quelques nouvelles têtes qui autrefois étaient trop jeunes pour se joindre au groupe que formaient les amis d'Océane, mais qui aujourd'hui les avait rejoint, et étaient même pour certaines en couple avec ceux qu'Océane cotoyaient chaque été.  

La jeune fille raconta alors à sa meilleure amie ce qui s'était passez chez sa grand-mère le midi. Enora ne put masquer son sourire, même si elle savait que cela n'amusait pas son amie de savoir sa grand-mère dans cet état.  

- C'est incroyable comme ces croyances ont la vie dure ! Entre ceux qui pensent que c'est l'Ankou qui a tué Le Quintrec et ta grand-mère qui croit que la mort a déposé un message sur sa fenêtre, on n'est pas aidés sur cette île !  

- Certains pensent que Le Quintrec a été la victime de l'Ankou ? s'étonna Océane.  

- Des histoires de bistrot, rien de plus, répondit Enora en repoussant d'un revers de la main ces balivernes.  

- Quand même, ajouta Solène qui était allongée à côté d'elles. Mon grand-père m'a raconté plusieurs histoires étranges à propos de l'Ankou.  

- Ne me dis pas que tu crois toi aussi à ces histoires de vieillard ! s'emporta Enora. Si même ceux de notre génération se mettent à y croire !  

La discussion fut interrompue par les garçons qui revenaient de leur baignade et se jetèrent sur leurs serviettes sans se soucier d'asperger de sable les jeunes filles couvertes de crême solaire. L'après-midi se termina dans la bonne humeur, mais dans un coin de son esprit Océane ne pouvait s'empêcher de repenser à tout cela.  

La bande d'amis décida alors d'organiser un feu de camp sur la plage comme ils ne l'avaient plus fait depuis des années, et de prolonger ces retrouvailles jusque tard dans la nuit. Après avoir été faire quelques courses à magasin de Guite, ils retournèrent sur leur plage favorite et organisèrent leur soirée.  

Tandis que Nicolas s'occupait des grillades, et que les autres buvaient leurs bières, Alexandre proposa à Océane d'aller se promener un peu dans les dunes. La jeune fille accepta et les deux jeunes quittèrent momentanément leurs amis pour discuter.  

- Comment vont tes parents ? demanda la jeune fille.  

- Bien. Mieux, si c'est ça la question que tu voulais poser. Ils ont eut du mal à se remettre de la mort de Gaëtan, mais le temps a fait son oeuvre.  

- Je suis désolé de ne pas être venue vous voir plus tôt mais...  

- Tu n'as pas à t'excuser, Océane. Je comprends très bien pourquoi tu n'es pas revenue. Sans doute était-ce mieux ainsi même. Tu sais, on a entendu toutes sortes d'histoires à l'époque, ce qui n'a pas aidé mes parents à faire leur deuil. Le pire a été ce vieux fou de Pierrick qui a ressorti ses histoires de l'Ankou, racontant qu'elle avait emporté Gaëtan comme elle avait emporté son frère.  

- Quelle horreur !  

- Ce type a le cerveau complètement ramoli par l'alcool. On ne peut presque pas lui en vouloir.  

Mais soudain, tandis qu'ils discutaient tous les deux, Océane poussa un hurlement et se jeta sur Alexandre. L'attrappant par réflexe pour la défendre, le jeune homme regarda tout autour de lui en tentant de comprendre ce qui se passait, mais ils étaient seuls tous les deux.  

Lorsqu'il demanda des explications à la jeune femme, Océane n'osa pas lui dire ce qui lui avait fait peur. Elle avait cru apercevoir une silhouette sombre dans les dunes, tenant une faux dans la main. Sans doute étaient-ce toutes ces histoires qui lui montaient à la tête. Elle préféra alors garder ça pour elle pour éviter d'être la risée du groupe, et raconta qu'elle avait cru entendre un bruit d'animal.  

Elle préféra alors rejoindre les autres qui s'étaient réunis autour du feu. Mais lorsqu'ils s'approchèrent du groupe, ils découvrirent que l'un d'eux manquait. Où était passé Nathan, le plus jeune d'entre eux ? Chacun croyait qu'il était avec un autre, mais maintenant qu'ils étaient tous là, ils s'apercevaient qu'il avait disparu.  

Oubliant leur feu de camp, chacun commença à le chercher, convaincu qu'il était en train de leur faire une blague, grisé par l'alcool qu'il avait tendance à boire en trop grande quantité. Mais à mesure que l'heure avançait, le groupe commença à réellement s'inquiéter. Lorsqu'il commença à se faire vraiment tard, ils décidèrent d'aller prévenir la gendarmerie. Ceux-ci leur promirent de le chercher dès le lendemain matin si Nathan n'était pas rentré chez lui entre temps.  

Le lendemain, toujours aucune trace du jeune homme, si bien que chacun se remit à sa recherche. On retrouva rapidement son corps sur le sable, déposé par la mer. La nouvelle fit rapidement le tour de l'île. Nathan avait sans doute encore trop bu et s'était noyé, emporté par une vague tandis qu'il marchait sur la plage.  

Mais avec ce deuxième drame survenu en si peu de temps, les habitants de Riec commençaient à se demander si une malédiction ne pesait pas sur l'île, et ces croyances anciennes commençaient à trouver un écho plus grand auprès de tous.  

Tous ignoraient qu'un signe avait peut-être été laissé pour annoncer tout ce qui allait arriver, déposé sur un rebord de fenêtre, mais qui n'était adressé ni à la grand-mère d'Océane, ni à son grand-père...  

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Alexandre Lester (Ian Morcar)  

Océane Loisel (Earinn Stone)  

Julien Cadou (Guillaume Neuville)  

Enora Jaffré (Léa Geoffrey)  

Nicolas Quiniou (Oliver Low)  

Pierrick Carradec (Robert Angier)