Graziella et Paolo Lambardi (Sarah Nicotero et David Hemmings) emménagent en cet été 2007 dans une belle maison attenante à un impressionnant manoir au coeur de bois profonds, à quelques encâblures de Rome. Le gars de l'agence touristique est formel : le manoir appartenait autrefois à un illustre Borgia et sa légende voudrait qu'il soit régulièrement hanté. La proximité d'un tel lieu est donc une aubaine pour louer cette ancienne "maison des invités" du maître des lieux. Des dizaines de familles sont donc passées par ici en villégiature - et si jamais on a vu fantôme, toutes ont loué la beauté et la tranquillité du site.

Voilà qui fait les affaires de Graziella, romancière à succès et Paolo, professeur d'Histoire de l'Art à Florence. Cette année, ils sont accompagnés de leur fils Costa (Karl Kruger). Enfin, pas "accompagnés" : ils l'ont carrément traîné ici. C'est que Costa a raté ses concours d'entrée à la Fac et ses parents tiennent à ce qu'il bosse pendant leur séjour.
D'ailleurs, la maison - moderne et refaite à neuf - dispose de tout le confort moderne, de l'internet haut-débit en passant par les machines à laver, le micro-ondes et le satellite. Autant dire que le contraste avec l'imposante demeure voisine est saisissant. Les premiers jours se déroulent dans une atmosphère idyllique.

Le soir du 4ème pourtant, Costa - qui s'ennuie comme un rat mort quand il ne surfe pas sur le 'net - est témoin d'une scène étrange.
Longeant pesamment le petit lac voisin du manoir après le dîner, il se sent brusquement épié - comme si tous ses sens venaient de se mettre en alerte. Il tourne instinctivement la tête vers la masse liquide sur laquelle une belle lune se reflète : quelque chose bouge sous l'eau. En fait, non : plusieurs choses bougent dans l'eau - des choses de petites tailles, comme si elles se passaient le mot. Et le pire, c'est qu'il y en a des dizaines. Costa a le réflexe de rallumer son portable pour filmer la scène : une manif' de poissons d'eau douce, seul spectacle de ce désolant séjour !?!
Lentement, avec une douceur infinie, plusieurs dizaines de visages livides, les yeux ouverts, remontent à la surface. Des visages sans corps ni crânes, comme posés à la surface. Costa prend ses jambes à son cou.

Revenu précipitamment à la maison, il montre ses images aux parents. La petite famille se rend alors sur place. Plus rien.
Le jeune homme se raccroche désespérément à son image tremblante et sombre : pour lui, c'est la preuve. Plus tard, revenu dans sa chambre, il aura du mal à trouver le sommeil. Au rez-de-chaussée, son père regardera à nouveau le petit film.

Avec un soupir, il l'effacera... Demain, il ira visiter le manoir. Il sait que c'est prohibé par le contrat de location, mais les évènements de ce soir étaient le signe attendu. (Script original)