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Morcar Prod présente
Mardi Gras

Résonnant entre les arbres aux silhouettes difformes qui semblaient se tordre aux dessus des marais, la mélodie macabre de tambours résonnait du plus profond du bayou, accompagnant les cris gutturaux psalmodiant une litanie abjecte. Puis d'autres cris retentirent, de terreur cette fois, ceux d'une jeune femme hurlant et se débatant en vain tandis qu'on la conduisait devant une idole impie, déjà couverte du sang du précédent sacrifice. Terrorisée, la jeune femme se débatait en tournant la tête dans tous les sens à la recherche d'une aide inespérée, mais seule des silhouettes masquées l'entouraient, psalmodiant en choeur ces litanies obscures et terrifiantes. Arrivés près de l'idole, les deux hommes maintenant fermement la pauvre fille lui plaquèrent le dos contre la statue et la ligotèrent à celle-ci avant de s'écarter et de rejoindre les autres.  

Une silhouette se distinguant des autres par sa tenue, approcha alors de la jeune femme, sans aucun doute le hougan, sorte de prêtre vaudou. Elle s'approcha de la jeune femme qui épuisée à force de se débattre ne trouvait même plus la force de crier. Arrivé à sa hauteur, l'homme lui releva la tête et posant la main sur son front la plaqua contre l'idole impie. De son autre main, brandissant un couteau, il lui trancha la gorge lentement, comme pour qu'elle sente sa vie quitter son corps. Ouvrant grand la bouche, la jeune femme poussa un cri silencieux, alors que le sang du sacrifice coulait sur l'idole de pierre, devant une assemblée qui observait le spectacle sans aucune compassion.  

Par ce sacrifice, le hougan terminait la première étape du rituel qui prendrait fin le lendemain. Car la nuit suivante était la nuit du Mardi Gras, et alors le sang allait couler tel des rivières par le fait de ses "vaisseaux", pour "Lui", pour son avènement prochain, pour son réveil...  

 

- Nouvelle-Orléans -  

 

La nuit tombait sur la Nouvelle-Orléans, dont les rues étaient désormais éclairées à la lumière des lampions, pour célébrer la grande nuit qui clotûrait plus d'un mois de festivités. Après la grande parade qui avait eut lieu dans la journée, la fête allait continuer jusque tard dans la nuit, au son de la musique jazz qui emplissait les rues de la ville. Une foule de gens costumés marchait dans tous les sens, allant et venant un verre à la main au milieu des brass band qui jouaient "When The Saints Go Marching In" et autres chansons traditionnelles.  

Au milieu de toute cette population, Emma Ryan (Evalena Sweet) marchait tout en prenant quelques photos. Envoyée par son journal pour couvrir l'évènement, la jeune journaliste appréciait tout particulièrement l'ambiance qui régnait dans ces rues. Pour le moment, elle n'avait pas eut vent d'évènement particulier pouvant l'intéresser, car en réalité elle était là pour pour une toute autre raison que celle de sa venue officielle. Jeune journaliste, Emma n'était encore qu'une débutante dans le métier, mais avait déjà des ambitions allant au delà de ce qu'on lui proposait. Récemment, elle s'était intéressée à plusieurs disparitions étranges à la Nouvelle-Orléans ayant eut lieu depuis le début du Carnaval, et qui pourtant n'avaient pas alerté plus que ça la presse et l'opinion. Pour beaucoup, il s'agissait seulement de fêtards trop saouls pour se souvenir de la route pour rentrer chez eux, et qui ne réapparaissaient que quelques jours plus tard. Mais la jeune femme avait discuté au téléphone avec les proches de plusieurs de ces disparus jamais retrouvés depuis, et était convaincue que tout ça cachait autre chose.  

Déterminée à mener son enquête sur place, elle avait proposé à son patron de réaliser un article sur le Carnaval du Mardi Gras sans lui préciser réellement la raison de son intérêt pour cet évènement, sachant que celui-ci aurait refusé si elle lui avait fait part de ses soupçons. Pour le moment, elle n'était à ses yeux qu'une débutante qui devait faire ses preuves, mais Emma ne voulait pas perdre son temps des années à réaliser des articles sans grand intérêt. Elle voulait plus, et tout de suite. Sous couvert de cette fête qui était pour les Louisianais l'occasion de se déguiser et de s'amuser dans une ambiance bon enfant, elle espérait donc découvrir de quoi écrire un article qui marquerait définitivement sa carrière.  

Quittant Frenchmen Street où des orchestres de cuivres offraient de splendides concerts à l'intérieur et à l'extérieur des bars, la journaliste se dirigea vers Bourbon street en passant par des petites ruelles désertes afin d'aller plus vite. Là-bas, elle pourrait prendre d'autres photos pour son article, l'ambiance y étant selon les dires très différente. Tandis que le son des cuivres disparaissait au loin derrière elle, la jeune femme marcha tranquillement au coeur du quartier du vieux carré, au milieu des détritus, des colliers abandonnés et des bouteilles vides qui n'avaient pas eut le temps d'être ramassés. Alors qu'elle marchait droit devant elle, son appareil photo à la main, elle remarqua la silhouette massive d'un homme qui marchait d'un pas lent dans la même direction qu'elle, et dont l'attitude lui parut étrange. Vêtu d'une veste en cuir et d'un pantalon crasseux, il portait sur la tête un sac de toile en guise de déguisement. Peu rassurée, la jeune femme allait faire demi-tour pour emprunter un autre chemin lorsqu'un groupe d'étudiants s'engouffra dans la rue face à elle. Rassurée, Emma continua alors sa route sans crainte.  

 

Accompagnée de ses amies de l'université, Danica Livingstone (Earinn Stone) était bien décidée à profiter au maximum de la fête ce soir ! Arborant fièrement autour du cou les "beads" qu'elles avaient attrappé dans l'après-midi, lors du célèbre lancer de colliers de perles, les trois filles du groupe accompagnées du petit ami de l'une d'entre elles marchaient avec insouciance en direction de Frenchmen Street où elles avaient repéré durant l'après-midi un bar très sympa pour passer une partie de la nuit, sans faire attention à l'homme masqué qui marchait dans leur direction.  

Alors que le groupe arriva à sa hauteur, l'homme au masque brandit un large couteau et tout en psalmodiant une litanie étrange, le planta avec violence dans la gorge du garçon du groupe qui fut sa première cible. Ignorant les hurlements des étudiants, l'assassin retira d'une main sa lame et la planta dans une autre des amies de la jeune étudiante avant même que sa victime n'ait eut le temps de prendre la fuite, et de l'autre main attrappa les cheveux d'une seconde qui tentait de fuire en courant. Danica aurait pu tenter de fuire elle aussi, mais paralysée par la peur elle faillit s'écrouler, s'appuya dos au mur d'un bâtiment de la rue, et se mit à pleurer, sanglotant et suppliant l'homme au masque de ne pas lui faire de mal.  

D'un mouvement sec, il trancha la gorge de celle qu'il tenait par les cheveux, puis ignorant totalement les supplices de l'unique survivante du groupe, il continua à psalmodier ses litanies obscures et se tourna vers elle. Il s'apprêtait à tuer Danica lorsqu'il sentit quelqu'un retenir son bras. Ne pouvant rester sans rien faire face à cette scène, et ignorant qu'une femme comme elle ne pouvait pas faire le poids face à un tel colosse, Emma avait bondit sur lui pour l'empêcher de commettre un meurtre de plus. Mais d'un simple mouvement, ce dernier envoya la journaliste valser lourdement au sol sans le moindre effort, avant de reprendre là où il en était avant son intervention, reportant de nouveau son attention sur la pauvre Danica.  

 

Le sort des deux jeunes femmes semblait scellé, mais par chance pour elles, un flic effectuant une ronde dans le quartier apparut alors à l'autre bout de la rue. Alerté par les cris, le sergent Davey Hopkins (Malcolm Porter), un flic en uniforme Afro-Américain, sortit son arme et ordonna au tueur de lâcher la sienne. Emma profita du fait que l'attention du tueur s'était reportée sur le flic pour s'approcher de Danica terrorisée qui était recroquevillée au sol, et la prendre dans ses bras pour la rassurer. Sous le regard des deux jeunes femmes, le tueur marcha dans la direction du flic sans lacher son couteau. Les deux hommes avançaient l'un vers l'autre pas à pas, tandis que le flic répétait son ordre de lâcher l'armée ensanglantée.  

Ils n'étaient plus qu'à quelques pas l'un de l'autre lorsque le colosse se rua vers le flic en tentant d'abattre son couteau sur lui. Plusieurs détonations résonnèrent comme des coups de canons dans la ruelle, sans alerter aucunement les fêtards habitués à entendre des pétards à tous les coins de rue lors du Mardi Gras. Contre le mur, les yeux fermés nichée entre les bras d'Emma, Danica tressaillit à chaque explosion. Sous les yeux de la journaliste, le tueur tomba lourdement au sol, puis le flic s'approcha des deux femmes pour s'assurer que tout allait bien pour elles, avant d'appeler du renfort. Autour d'elles, les trois corps des amis de Danica gisaient immobiles, victimes malheureuses d'un forcené.  

Si Emma de son côté conservait du mieux qu'elle pouvait son calme, elle était forcée d'avouer qu'elle avait bien cru sa dernière heure venue. Mais qui était donc ce colosse qui avait entrepris d'assassiner ce groupe d'étudiants ? Etait-ce lui le responsable des disparitions auxquelles Emma s'était intéressée ? Alors que le sergent Hopkins s'approchait du corps, elle aida Danica à se relever et s'approcha de celui-ci en la soutenant, pour voir de qui il s'agissait. Davey Hopkins se pencha alors sur le corps et retira le sac de toile qui lui couvrait le visage. Ce qu'ils découvrirent alors dépassa l'entendement : le tueur était un homme Blanc, d'un quarantaine d'années. Ses paupières étaient cousues par de fines lanières de cuir. Sur son front, gravé avec un couteau ou une lame quelconque, un vévé étrange et assez atypique, un symbole utilisé dans les cérémonies vaudou par les hougan, les prêtres vaudou.  

Emma fut fascinée par ce symbole qui semblait presque irréel, comme quelque chose non-destiné au monde des hommes. En voyant cela, Hopkins se signa comme pour conjurer le mauvais sort. Quand à Danica, horrifiée, elle détourna le regard devant ce visage mutilé. Bien que le flic avait plusieurs fois entendu des rumeurs au sein de la communauté créole, que des choses horribles liées à d'anciens cultes païens se déroulaient lors du carnaval, il n'y avait jamais vraiment cru. Pour lui il s'agissait seulement de folklore, d'histoires que les Créoles se racontaient entre eux pour se faire peur. Pourtant là, il était forcé de constater que ce qu'il avait sous les yeux donnait raison à ces histoires. Pire encore, au fond de lui cela lui rappelait des souvenirs de ce que son grand-père maternel lui avait raconté à propos d'un culte étrange.  

 

De son côté, Emma était quand à elle soulagée. Ce tueur était mort et ne ferait pas d'autres victimes. Par ailleurs, elle avait là sans aucun doute de quoi écrire l'article dont elle rêvait. Les renforts demandés par le sergent Hopkins arrivèrent enfin, mais tandis que le flic discutait avec ses collègues, Emma remarqua son visage comme se décomposer. Laissant Danica un instant avec deux autres flics, la journaliste s'approcha pour tenter d'en savoir plus sur la situation.  

Elle surpris alors un morceau de la conversation et entendit que ces meurtres n'étaient pas les seuls qui avaient eut lieu dans la soirée. Le forcené avait sans doute fait d'autres victimes avant de s'en prendre à Danica et ses amis. Pourtant d'après les éléments que la police avaient en main, il semblait impossible que ce soit le même homme qui ait commis tous ces crimes. A deux pâtés de maisons de là, trois autres meurtres avaient eut lieu avec le même mode opératoir, qui pouvaient tout à fait avoir été commis par celui qui gisait à présent à terre. Mais deux autres encore venaient d'avoir lieu également dans la ville basse. Or cet homme ne pouvait pas avoir parcouru cette distance en si peu de temps. Emma avait du mal à y croire. Etait-il possible qu'il y ait plusieurs tueurs ? Dans ce cas pour quelle raison ces différentes personnes avaient-elle décidé de commettre ces crimes la même nuit ? De son côté, Hopkins semblait d'avantage comprendre ce qui se passait. A mesure qu'il découvrait ce que lui racontaient ses collègues, il avait de plus en plus la désagréable sensation de vivre une des histoires racontées par son grand père.  

 

Tandis que la musique du carnaval continuait de retentir non loin de là, les policiers sur place tentaient de gérer au mieux la situation. Terrorisée, Danica ne voulait plus quitter Emma. Apeurée, elle était au bord de la crise de nerfs, pleurant ses amis morts sous ses yeux. De son côté, la journaliste avait la curieuse impression qu'Hopkins ne disait pas tout ce qu'il savait.  

L'étudiante accepta d'être conduite à l'hôpital par Hopkins en voiture, à la seule condition qu'Emma l'accompagne. Alors qu'ils roulaient, l'étudiante commença à se détendre enfin et à somnoler, épuisée par ce qu'elle venait de vivre. Emma en profita pour tenter de parler avec Hopkins et de découvrir ce qu'il savait. Bien qu'il essaya d'abord d'éluder les questions de la journaliste, face à l'insistance de celle-ci il finit par cracher le morceau. Son grand père affirmait, comme beaucoup d'autres, qu'au coeur du bayou un culte horrible et abjecte avait cours, utilisant les oripeaux du vaudou mais étant bien plus terrible, honorant une chose impie, terriblement ancienne et avide de sacrifices humains.  

La radio grésilla alors et annonça qu'un nouveau 187 avait eu lieu, à l'autre bout de la ville. Emma connaissait très bien la signification de ce code dans le jargon de la police. Il s'agissait d'un nouveau meurtre. L'endroit étant sur la route de l'hôpital, Hopkins décida d'y faire un arrêt pour voir si ses collègues sur place avaient besoin d'aide, encouragé par Emma alors que Danica était profondément endormie.  

Au volant de sa voiture, le flic craignait que tout ça ne soit que le début, car la nuit ne faisat que commencer et déjà les morts s'accumulaient. Alors que de la musique entrainante et festive, accompagnée de cris de joie, emplissait les rues illuminées comme en plein jour, Emma, Hopkins et Danica entammaient une nuit qui serait sans doute la plus longue de leur vie.

Scénario : (2 commentaires)
une série B d'horreur de Patrick Wang

Malcolm Porter

Evalena Sweet

Aethawa Ungava

Earinn Stone
Musique par Ray Halligan
Sorti le 17 janvier 2037 (Semaine 1672)
Entrées : 24 609 231
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