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Les Flims Plalstique présente
Sept Petits Nains

Le dernier wagon de la rame du RER B, terminus Roissy, est presque vide. La chaleur est étouffante et les quelques voyageurs qui pénètrent dans la banlieue parisienne en cette fin de dimanche apprécient l’air qui s’engouffre par les fenêtres. Isolé au fond du wagon, un homme au physique imposant et à la barbe épaisse et grisonnante semble perdu dans ses pensées. Il observe d’un œil vide le paysage urbain et grisâtre qui défile . Un petit courant d’air lui caresse les cheveux mais cela ne semble pas le perturber. Tout à coup, il éternue bruyamment. Quelques regards amusés se tournent vers lui alors qu’il se mouche dans un kleenex dégotté au fond d’une poche. Il renifle un peu et retourne à sa contemplation des barres HLM et du chantier du futur grand stade qui accueillera la prochaine coupe du monde. Ses yeux se ferment et, à nouveau, son corps tressaille au son tonitruant d’un puissant éternuement. Il s’essuie le nez mais déjà un nouveau spasme le prend et un atchoum sonore résonne dans le wagon. Puis un autre, et encore un autre. Les rires des autres voyageurs se transforment en expressions interrogatives puis inquiètes. Les éternuements se succèdent à un rythme de plus en plus élevé et le pauvre homme ne semble plus rien contrôler. Son mouchoir se tachète de gouttelettes rouges et des larmes coulent le long de ses joues usées par le temps. Une jeune femme tire sur la poignée d’arrêt d’urgence. Mais tout le monde comprend qu’il est déjà trop tard. Après un dernier regard empli de tristesse et de souffrance, l’inconnu s’effondre sur le sol du train, le visage entièrement ensanglanté.  

 

 

~~~~~~~~~~~~~~ SEPT PETITS NAINS ~~~~~~~~~~~~~~  

 

https://www.youtube.com/watch?v=LlMkJs7XZXg  

 

 

Le lendemain matin  

 

L’odeur du café chaud monte à l’étage du petit pavillon niché au cœur du centre ville de La Courneuve. Sibylline (Victoria Waters) ouvre lascivement les yeux et soupire bruyamment. Elle se retourne et cherche à retrouver le sommeil, mais rien n’y fait : les sifflements enjoués qui lui parviennent du rez-de-chaussée lui interdisent tout endormissement. C’est d’un air las et en trainant les pieds que la femme d’une quarantaine d’années descend les marches pour retrouver celui qui est à l’origine d’un tel remue-ménage. Dans la cuisine, un homme (Leonard Brumel) sautille de tous côtés, entre la cafetière, le grille-pain et le presse-orange. Quand il aperçoit sa femme, il stoppe immédiatement ses sifflements joyeux et ouvre les bras en direction d’elle avec un sourire digne d’une publicité pour le dentifrice.  

- Ah ! Enfin te voila, ma princesse ! Viens me faire un petit câlin du matin !  

Mais la « princesse » n’est pas très coopérative.  

- Bordel Gédéon, il est à peine huit heures. Pffff… Tu m’saoules avec ta bonne humeur.  

Mais l’homme ne se décontenance pas pour si peu et arbore un plateau avec un petit déjeuner qui n’aurait rien à envier à celui d’un grand hôtel.  

- Tiens, c’est pour toi. Je comptais t’acheter des croissants et des meringues, mais le commissaire vient de m’appeler. Faut qu’je retourne sur la scène de crime, le 36 nous envoie des renforts.  

Gédéon continue à s’activer et cherche désespérément à nouer sa cravate mais finit presque par s’étrangler. Sa femme s’approche et parvient à faire le nœud en quelques secondes. Tout heureux dans son costard-cravate rutilant, l’homme attrape sa mallette et embrasse à son épouse.  

- Bonne journée chérie. Essaie de prendre l’air, aujourd’hui…  

Et en quelques secondes, il est déjà dehors. Sibylline souffle à nouveau, mais plus de soulagement. Puis, elle remonte dans sa chambre, toujours en trainant des pieds abandonnant le petit déjeuner sur la table de la cuisine.  

 

La Kangoo vert pomme de l’inspecteur Gédéon Quincampoix se glisse dans la circulation en direction de la gare RER de La Courneuve – Aubervilliers. Celui-ci trouve rapidement une place et, après avoir gaiement salué le gérant de la sandwicherie au coin de la rue, il entre dans la gare et rejoint un petit groupe de personnes parmi lesquelles il reconnaît son supérieur hiérarchique qui lui fait un petit signe de la main.  

- Ah ! Quincampoix, vous voila ! Je vous présente l’inspectrice Brigitte La Fayette de la Police Criminelle qui va prendre en charge l’enquête à partir de ce matin.  

Gédéon se tourne alors vers une femme entre deux âges (Cassie Gintrac) qui lui lance un regard mauvais. Gédéon lui serre la main avec un grand sourire.  

- Quel honneur de pouvoir collaborer avec une institution aussi prestigieuse que le 36 Quai des orfèvres et…  

- Cessez vos simagrées !  

L’inspectrice La Fayette se met à crier sur Gédéon qui baisse immédiatement les yeux avec pourtant une expression d’incompréhension. La femme enchaîne.  

- Je connais la chanson ! Dès qu’on débarque dans les patelins de banlieue, les flics nous font bien comprendre qu’on n’a pas à se mêler de leurs affaires et qu’ils sont suffisamment doués pour gérer leurs enquêtes !  

- Oh non ! Pas du tout ! Ce n’est pas mon genre ! Je me réjouis sincèrement de votre venue… même si j’avoue que je ne saisis pas très bien le but de votre venue dans cette affaire de routine.  

Le commissaire de La Courneuve reprend la parole.  

- Les premières analyses sanguines de la victime du RER ont mises en évidence la présence d’une toxine mortelle et excessivement rare.  

Il jette un œil à son dossier.  

- La grimmotoxine. Mais ce qui nous a interpellés, c’est que ce poison a déjà été détecté dans le corps d’une victime d’un meurtre. Et c’était dans la ville voisine de Bobigny, la semaine dernière.  

Brigitte La Fayette fait les gros yeux et conclut d’une voix caverneuse.  

- Je suis quasiment sûre que nous avons affaire à un serial killer.  

 

De retour au commissariat de La Courneuve, Gédéon fait les cent pas dans son bureau. Il mâche le dernier donut qui se trouvait dans la boite en carton ramenée de la boulangerie d’à côté. Installée sur un fauteuil, Brigitte compulse les dossiers. Ses sourcils baissés lui donnent un air renfrogné. Et elle se met à exprimer sa colère au moment où un jeune stagiaire boutonneux fait son entrée avec deux cafés.  

- Bordel ! Mais c’est pas possible ! Qu’est-ce qui peux relier un vieux professeur de lettres de l’Université de Paris XIII à un retraité sans histoires qui succombe d’une crise d’éternuements compulsifs ?!  

- Et chgri chgnté qgne frgnuguazar ?  

- Bon sang, Quincampoix ! Ta mère ne t’a jamais appris à ne pas parler la bouche pleine.  

Gédéon recrache une partie du donut et s’en met plein les doigts. Il semble pris d’un léger fou rire.  

- Pfffrmh… Pardon. Ch’disais : et si ce n’était que le fruit du hasard ? Je veux dire… Un prof et un mec qui éternue dans le RER. Aucun rapport.  

Brigitte retrouve son regard sombre. Elle semble du même avis. Le stagiaire, que tout le monde avait oublié, se met à se racler la gorge. Il reçoit en retour un sourire amical de Gédéon et un regard hargneux de la part de sa collègue.  

- Heu… Excusez-moi… Je sais pas, mais, heu… Prof… Atchoum…  

L’inspectrice s’impatiente.  

- Eh bien quoi ?  

- Bah, Blanche-Neige. Prof, Atchoum, Timide, Simplet, Joyeux, Dormeur et Grincheux. Les sept nains quoi…  

Pendant de très longues secondes, un long silence règne dans le bureau, mis à part Gédéon qui se lèche les doigts pleins de confiture. Finalement, celui-ci lève un sourcil.  

- Ah ouais, tiens.  

 

Les deux inspecteurs se rendent illico dans la bibliothèque de la ville. Ils sont reçus par un jeune homme qui porte une chemise de bucheron.  

- J’ai bien reçu votre requête, suivez-moi.  

Il les emmène dans une petite pièce sombre où un ordinateur ronronne et éclaire faiblement un bureau. Le jeune homme s’installe sur le fauteuil et tapote le clavier.  

- Croyez-le ou non, mais grâce à l’internet, j’ai accès à toutes les listes d’emprunts de l’ensemble des bibliothèques de la communauté de communes. En me basant sur les critères que vous m’avez communiqués, à savoir les livres de « Blanche-Neige et les Sept Nains », j’ai pu ainsi lister un groupe de suspects potentiels.  

Brigitte s’impatiente.  

- Combien ?  

Le jeune homme s’approche de l’écran.  

- J'en compte 372.  

Gédéon éclate de rire.  

- Oulalah ! C’est beaucoup !  

Mais Brigitte ne se démonte pas.  

- Enlevez tous ceux qui ont moins de huit ans.  

L’homme clique dans une boite de texte et s’exécute. La liste se réduit.  

- Ah ben y’en a plus qu’un. Un dénommé Barnabé Nochon, trente-trois ans.  

- Vite ! Son adresse !  

Alors que le jeune homme s’apprête à cliquer sur l’icône qui permet d’ouvrir la fiche, un écran bleu envahit le moniteur. Le garçon peste.  

- Raaah ! Saloperie de Windows 95 ! Vivement qu’ils nous sortent le 98…  

 

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En sortant de sa Renault 5, Barnabé Nochon (Ian Baker) lève les yeux au ciel et profite un instant du soleil estival. Il ne met quasiment jamais le nez dehors et son teint blanchâtre est là pour en attester. Pourtant, il aime la chaleur de l’extérieur. Dommage qu’il faille devoir supporter la présence des « autres » pour en jouir. Sa vieille mère, cette sorcière, avait raison. Le monde extérieur n’est que poison. Mais depuis sa mort, Barnabé est en pleine déliquescence. Il a besoin de trouver sa moitié, son alter-ego, son prince charmant. Et il élimine implacablement tous ceux qui se mettent sur son chemin, les minables, les moins que rien, les petits… Ca avait commencé avec cet ancien prof qui l’avait rabroué régulièrement en public et avait mis un terme à ses études pourtant prometteuses. Puis cet autre type, à qui il avait offert une mort douloureuse dans le RER, car celui-ci en savait trop sur son plan. Ce n’était que le début, le conte était formel. Il devait éliminer les sept.  

 

Barnabé observe son reflet une dernière fois dans le rétroviseur de sa petite voiture. Il est parfaitement peigné. D’un pas assuré, il traverse la rue et ouvre le portillon qui donne sur la maison. Il grimpe les quelques marches et toque à la porte. Une femme aux paupières lourdes lui ouvre la porte. Barnabé lui offre son plus beau sourire.  

- Madame Sibylline Quincampoix ? J’ai quelque chose pour vous…  

 

 

 

 

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Les Flims Plalstique présentent  

"Sept Petits Nains"  

 

Un film d' Eddie Wilder (Enfer S.A.R.L)  

Sur une musique de Morena Levanon (Silence)  

 

Avec  

Leonard Brumel (Fantômas en croisière) dans le rôle de Gédéon Quincampoix  

Cassie Gintrac (L'Hypothèse Gaia) dans le rôle de Brigitte La Fayette  

Ian Baker (Polly) dans le rôle de Barnabé Nochon  

et  

Victoria Waters (Le Signal) dans le rôle de Sibylline Quincampoix

Scénario : (1 commentaire)
une série B policier (Se7en & dumber) de Eddie Wilder

Leonard Brumel

Cassie Gintrac

Ian Baker

Victoria Waters
Musique par Morena Levanon
Sorti le 22 juin 2035 (Semaine 1590)
Entrées : 18 676 978
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