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Les Flims Plalstique présente
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Il (Igor Berbatov) ouvrit les yeux avec une gêne dans le crâne mais pas vraiment une douleur. La couchette n’était pas tellement confortable et une lumière diffuse assez désagréable entrait dans la cellule. Il n’avait aucune idée d’où il se trouvait. Mais il ne ressentit ni confusion ni panique, comme si sa situation était tout à fait normale. Il s’assit sur le bord du lit ; ses pieds entrèrent en contact avec le sol glacé en béton brut. Il s’attrapa la tête à deux mains. Il ne se sentait pas si mal mais cette impression de flou maîtrisé était étrange. Il ne savait pas où il était, ni depuis quand. Mais surtout, il ne savait plus qui il était. Ou plutôt qui il était avant. Il se sentait chez lui dans son corps et rien ne lui semblait étranger quand il observait ses mains. C’était juste qu’il ne se souvenait de rien.  

- J’croyais que tu t’réveillerais jamais.  

Il leva la tête et aperçut une ombre. De l’autre côté de la cellule, un homme à la peau noire (Carl M.) était adossé au mur, à moitié allongé sur sa couchette.  

- Tu t’demandes où on est ? Et qui tu es ? On est tous passé par là. Et si ça peut t’rassurer, dis-toi que ça va pas s’arranger.  

La voix grave de l’inconnu était à peine imperceptible, comme s’il ne voulait pas réveiller quelqu’un. Le nouvel arrivant se redressa un peu.  

- C’est quoi ici, au juste… Une prison ?  

- Dans le meilleur des cas, oui.  

- Tu t’appelles comment ?  

- Parce que tu t’rappelles de ton nom, toi ?  

Il y eut un long silence. Finalement, l’homme noir se leva et tendit son bras, paume de la main vers le ciel. Sur la peau de l’avant-bras, un petit symbole était tatoué. En s’approchant davantage, on pouvait discerner un code-barres, comme on en trouvait sur les paquets de céréales dans les supermarchés. Immédiatement, le nouveau retourna son poignet. Il en avait un également et ça, il en était certain, c’était nouveau.  

- Putain, mais on est où ?  

- Voila ta nouvelle identité, mon gars. Bienvenue en enfer.  

Et le type retourna se coucher alors qu’une voix se mit à résonner dans le couloir. Une voix douce et fragile qui murmurait une chanson dans une langue inconnue.  

 

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Il se réveilla avec la gêne persistante à l’arrière du crâne. Toujours la même petite cellule triste. Pas forcément sordide, juste blanche, dépersonnalisée, morte. L’autre gars était absent. La porte était ouverte et donnait sur un long couloir faiblement éclairé. Vêtu d’un pantalon de toile et d’un débardeur blanc, il décida de suivre le corridor. À peine en eut-il franchi le seuil que la porte se referma derrière lui. Il avança, longeant de nombreuses portes toutes aussi fermées. Le silence pesant finit par disparaître derrière quelques éclats de voix.  

Il déboucha dans une pièce de taille moyenne et tout aussi terne. Au centre, on trouvait une table ronde avec quelques aliments posés dessus : des fruits et des briques de lait. Tous les regards se tournèrent vers lui et les conversations stoppèrent. Ils n’étaient pas plus de dix. Le nouveau venu reconnut immédiatement son codétenu assis dans un coin. Celui-ci ne se manifesta pas.  

- Hey ! Regardez la jolie nouvelle qu’on nous envoie !  

Un grand type barbu Avi Elias) se rapprocha de lui et le fixa avec une pointe de défi dans les yeux.  

- Moi j’dis qu’il est venu spécial’ment pour moi. Z’en pensez quoi, les mecs ?  

Deux autres gars se mirent à ricaner avec lui. Le premier était également un grand balaise au regard sombre (Joshua Kloss) alors que le second était un petit jeune (Alex McBrain) qui avait du mal à poser son regard. Le nouveau ignora les sarcasmes et contourna le petit groupe. Un vieil homme (Jeff Collins) était assis à la table à côté de deux hommes plus jeunes. L’un d’eux (Baya Santiago) avait le regard perdu dans le vide. L’autre (Jimmy Oakes) se leva précipitamment et salua le nouvel arrivant.  

- Bonjour ! Je m’appelle… heu…  

Et il se rassit pour attraper une pomme, comme si de rien n'était. Enfin, un dernier type à la carrure impressionnante (Konrad Hamilton) se rapprocha du nouveau. Il lui posa la main sur l’épaule dans une attitude paternaliste et désigna le petit groupe qui continuait à ricaner.  

- T’occupe pas de ces cons. Si tu fais pas le malin, y t’ferons que dalle.  

 

Comment s’était-il trouvé dans cette nouvelle pièce ? Il l’ignorait. Inexplicablement, il s’était senti guidé par la douleur à l’arrière de sa tête. Et de toute évidence, il en était de même pour ses camarades d’infortune. Chacun avait pris un chemin différent et s’était retrouvé seul. Cette soudaine solitude était plus réconfortante que gênante. Les autres types étaient tous plus tarés les uns que les autres et il se demanda s’il deviendrait comme eux. S’il était déjà comme eux, peut-être.  

Un fauteuil trônait au milieu de la pièce. Le genre de fauteuil que l’on trouve habituellement chez le dentiste ou tout autre déphasé mental pratiquant la torture. Il s’y installa, sentant une torpeur aussi soudaine qu’agréable l’envahir.  

Ses pensées vagabondèrent suivant des associations d’idées toutes les plus inattendues les unes que les autres. Des images et des sensations vécues ou fantasmées lui glissaient dessus, des odeurs lui revenaient sans qu’il puisse y mettre un nom dessus. Des couleurs, des vagues, des visages. Des rires, des voix d’enfants, de la musique, des mots d’amour…  

Tout s’arrêta et il ouvrit les yeux. Avait-il dormi ? Il n’arrivait pas à saisir ce qu’on venait de lui faire. Mais il avait déjà tout oublié. Pourtant, et jusque tard dans la nuit, une vision le hanta. Celle d’une femme (Eva Bardinger) qui courait sur une jetée au bord de la mer et qui se retournait vers lui avec un sourire radieux et obsédant.  

 

Le lendemain, même s’il ignorait à quelle vitesse les heures s’enchaînaient, tout recommença. La cellule, le couloir terne, le petit déjeuner collectif, les têtes de nœuds.  

- Bonjour ! Je m’appelle… heu… Je m’appelle…  

Le jeune type (Jimmy Oakes) retourna s’asseoir, visiblement toujours aussi peu fâché de ne pas avoir de nom à présenter. Le nouveau s’assit dans un coin et le grand costaud (Konrad Hamilton) vint le rejoindre.  

- C’est quoi son problème ?  

Le colosse regarda le garçon qui cherchait vainement à se présenter tous les jours.  

- Lui ? Toutes les nuits, il oublie tout. Il repart à zéro. Disque dur formaté. En tout cas, c’est l’impression qu’il donne.  

- Pourquoi vous lui filez pas un blase ? N’importe quoi, juste pour qu’il arrête ce cirque à la con…  

- On… On n’a pas le droit de se donner des noms.  

Le nouveau resta bête. L’existence de règles était quelque chose à laquelle il ne s’attendait plus.  

- Tu veux dire qu’il y a d’autres personnes que nous ?  

- J’en sais rien. Je suppose. On nous surveille probablement. Et la bouffe apparaît pas par magie, enfin tu vois.  

- Alors comment vous savez ce qu’il ne faut pas faire ?  

- On le sait. Et tu ferais mieux de pas discuter.  

Pour une raison inconnue, le nouveau savait qu’il n’aimait pas suivre les règles imposées. Il se leva et se dirigea vers l’amnésique. La plupart des autres types avaient suivi la fin de la conversation et observait la scène avec attention.  

Il posa sa main sur son épaule.  

- Salut…  

L’autre se leva très vite.  

- Bonjour ! Je m’appelle… heu… Je…  

- T’inquiète. J’te connais déjà. Et je sais comment tu t’appelles. Ton nom c’est… Adam.  

- Oh… Mais oui ! Je m’en souviens ! Je m’appelle Adam !  

Le garçon montra une joie démesurée et il dévisagea tous les autres avec un bonheur incroyable. Pourtant, personne ne se réjouit. Certains baissèrent même les yeux. Au fil des secondes, le visage de l’amnésique se tordit dans une succession d'expressions décomposées et ses cris de joie devinrent des cris de douleur. Le type se prit la tête à deux mains et tomba sur le sol en hurlant. Le nouveau sentit alors une décharge électrique qui lui brûlait l’arrière du crâne. Il n’aurait rien senti de différent si sa tête avait explosé. La souffrance était indescriptible et des larmes coulaient abondamment sur ses joues.  

Au bout d’un moment qui lui sembla éternel, la douleur s’estompa suffisamment pour reprendre conscience du monde qui l’entourait. Et la première sensation fut un choc violent dans l’estomac.  

- Sale enculé ! Il t’avait dit de pas le faire !  

Le grand barbu (Avi Elias) était dans une colère noire et de la bave coulait presque sur son menton tant il était enragé. Avec lui, le jeune homme au regard de chien fou (Alex McBrain) répondait par des « Ouais ! Ouais ! ». Et les deux rouaient de coups de pied le nouveau roulé en boule, au sol.  

- Putain, mais arrêtez ça !  

Le grand costaud s’interposa devant le barbu et le repoussa en arrière.  

- Fous-lui la paix… Il apprend, on est tous passé par là…  

Dans son dos, le petit nerveux continuait à balancer des coups de godasses dans la tête du nouvel arrivant. Le gros balaise l’envoya littéralement contre un mur.  

- ARRÊTE ! ESPÈCE DE DÉGÉNÉRÉ !  

Le barbu s’approcha et grogna presque. On aurait pu croire qu’ils allaient en venir aux mains, mais il finit par s’éloigner, suivi par ses deux comparses. Le dernier (Joshua Kloss) croisa le regard du nouveau qui se relevait lentement. Ils se dévisagèrent pendant quelques secondes.  

 

Il retrouva la femme (Eva Bardinger) dans un lieu inconnu. Son visage était moins bien dessiné que lors de la dernière séance, mais c’était elle. Ils se trouvaient dans un lieu ouvert et chaud. Puis, comme s’ils descendaient un toboggan, ils atterrirent dans une sorte de forêt automnale aux couleurs chamarrées. Une chanson lui trottait dans la tête alors que les sentiments les plus opposés se succédaient en lui, avec la force d’une lame de fond.  

 

Il se réveilla sur le fauteuil, totalement rincé. Se lever fut une épreuve pénible mais il parvint à se remettre sur pied. Tout le but de la manœuvre lui échappait totalement mais il reviendrait encore et encore, il l’avait compris.  

Il sortit dans le couloir et l’arpenta afin de faire son retour dans la salle principale. Il passa devant une pièce d’où des gémissements provenaient. En glissant un coup d’œil, il aperçut son camarade de cellule assis sur un fauteuil tout aussi identique au sien. Les yeux fermés, il se débattait dans tous les sens et semblait aux proies d’un cauchemar. Le nouveau préféra quitter les lieux. Dans la pièce suivante, il put observer un autre détenu, peut-être le plus discret de tous (Baya Santiago). À l’opposé du précédent, l’homme à la peau bronzée semblait vivre l’expérience avec sérénité. Du bout des lèvres, il fredonnait un air inaudible. Tout à coup, il ouvrit les yeux et fixa le curieux qui décampa aussitôt.  

 

La salle était presque vide. Seuls deux hommes restaient assis en silence.  

- Bonjour ! Je m’appelle… Je ne… heu…  

Au moins, l’amnésique avait oublié l’incident du matin. Le nouveau lui glissa un sourire gêné et s’assit en face du vieillard (Jeff Collins) qui fixait ses chaussures avec tristesse.  

- Comment ça se fait que vous soyiez déjà là, tous les deux ?  

L’ancien leva les yeux.  

- L’explication est simple. L’un comme l’autre, nous n’avons plus rien à oublier.  

- À oublier ?  

- Tu ne l’avais pas compris ? De quoi te rappelles-tu ?  

- De rien, je pense.  

- Et quand tu dors ? Tu ne fais aucun rêve ? Pas de visage ? Pas de musique ? Rien ?  

- Si. Je crois. Mais je les oublie aussi vite.  

- Peut-être, mais ils sont quand même toujours là.  

Le vieil homme lui tapota la tempe du bout de l’index, puis enchaîna.  

- Ils nous vident la tête.  

- Pourquoi ?  

- Nous sommes dangereux. Probablement des terroristes. Ils testent sur nous un lavage de cerveaux. Ils nous enlèvent tout ce que nous avons, jusqu’au droit le plus primaire : celui d’avoir une identité. Nous ne sommes plus rien. Des animaux en cage, derrière ces barreaux.  

Il leva le poignet et montra son code-barres.  

 

Les jours passèrent et les images qui l’assaillaient était plus floues, moins déterminées dans le temps et l’espace. Les sensations se résumaient presque à de la chaleur ou de la fraîcheur. Il savait qu’autrefois, une figure féminine hantait encore son esprit. Il n’en était plus rien. Juste la sensation de toucher des cheveux fins. Et cela l’emplit d’une tristesse infinie. Alors il lutta et lutta encore afin de retrouver ce regard qui lui avait permis de tenir jusqu’à présent.  

Le visage apparut quelques secondes. Ce n’était pas celui de la femme mais celui d’un homme (Joshua Kloss) qu’il connaissait. Depuis très longtemps. Depuis toujours, peut-être.  

 

- Putain, c’est lui, j’suis sûr !  

En débarquant dans la salle principale, tous les regards se tournèrent vers lui. Et le jeune homme à l’humeur fragile (Alex McBrain) le désignait avec les yeux injectés de sang.  

- Pendant vingt bonnes minutes, j’ai été cloué au sol tant la douleur était puissante. Et voila qui débarque comme une fleur ? Espèce d’enculé de fils de pute !  

Le jeune homme attrapa une chaise et la lança en direction de sa cible qui l’évita de justesse. Mais le barbu en avait profité pour s’approcher et il envoya un crochet du droit en plein menton du nouveau venu. Celui-ci l'encaissa et se jeta sur son assaillant. Ils se rendirent coup pour coup et la bagarre excita tous les autres détenus présents. Le barbu réussit à bloquer son adversaire en lui agrippant les poignets. Mais il ne pouvait plus frapper. Celui qui était dessous lança un regard de supplication envers les autres. Le grand costaud s’approcha.  

- Désolé, mais t’es allé trop loin. P'tite merde.  

Et il envoya un terrible coup de poing dans la joue de celui qu’il avait protégé quelques jours auparavant.  

 

Il (Igor Berbatov) ouvrit les yeux avec une gêne dans le crâne mais pas vraiment une douleur. La couchette n’était pas tellement confortable et une lumière diffuse assez désagréable entrait dans la cellule. Il craignait de savoir où il se trouvait. Mais il ne ressentit ni confusion ni panique, comme si sa situation était réglée depuis longtemps déjà. Il s’assit sur le bord du lit ; ses pieds entrèrent en contact avec le sol glacé en béton brut. Il s’attrapa la tête à deux mains et sentit que le côté droit de son visage était déformé par le coup qui l’avait vraisemblablement envoyé dans les vapes.  

- J’croyais que tu t’réveillerais jamais.  

Il leva la tête et aperçut une ombre. De l’autre côté de la cellule, l’homme à la peau noire (Carl M.) était adossé au mur, à moitié allongé sur sa couchette. La douleur qui lui brulait le visage empêcha le nouveau de répondre. L’autre enchaîna.  

- Tu te poses des questions. Je sais que t’as discuté avec le vieux. Te leurres pas, il en sait pas plus que les autres. Je parie qu’il t’as parlé d’un complot, d’un État qui lobotomise des prisonniers de guerre, ou que sais-je. La vérité, c’est qu’on ne sait rien. J’ai beau me retourner le truc, j’ignore quelle époque nous vivons, quelle langue nous parlons et si vous tous êtes réels. Mais la vraie question n’est pas pourquoi ou quand ou encore où. C’est qui. Qui sont-ils. Et la seule conclusion que j’ai pu en tirer – j’y mettrais ma main au feu – c’est que l’un de nous est l’un des leurs. Ils nous surveillent ainsi.  

Dans la cellule voisine, la voix du type à la peau hâlée (Baya Santiago) résonna à voix basse. Il ne chantait même plus. Il fredonnait comme s’il n’était qu’un instrument. Et le nouveau, qui n’en était plus un, se murmura pour lui-même :  

- Je connais cette chanson.  

 

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Les Flims Plalstique présentent  

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Un film de Todd Mitchell (Blutsauger Projekt)  

Sur une musique de Raphael Hemmings (Monsieur Georges)  

 

Avec  

Igor Berbatov (Les Enfants du Monde - l'Age de colère) dans le rôle de ||| ||||| || ||| ||  

Konrad Hamilton (The Argonauts and the Lost Cities of Atlantis) dans le rôle de |||| | ||| ||  

Carl M. (Un Autre Monde) dans le rôle de || ||| | ||||  

Joshua Kloss (Gospel for Mickey Leigh) dans le rôle de || ||| || ||||| |||  

Avi Elias (Le Sabre du Pirée) dans le rôle de ||||| || ||| ||||  

Alex McBrain (Adpetituque Maledictus Rex) dans le rôle de ||| ||| | || |||  

Jeff Collins (Vixen 3 : Le Soulèvement des Variants) dans le rôle de | || |||| ||||  

Jimmy Oakes (In The Flesh) dans le rôle de |||| ||||| | |||  

Baya Santiago (Mon nom est John Lemon) dans le rôle de ||| || ||| || ||  

et  

Eva Berdinger (Nouvelle Lune) dans le rôle du souvenir

Scénario : (1 commentaire)
une superproduction de science-fiction (One Flew Over the Spotless Mind) de Todd Mitchell

Igor Berbatov

Eva Berdinger

Konrad Hamilton
Avec la participation exceptionnelle de Carl M., Jeff Collins, Joshua Kloss, Alex McBrain, Avi Elias, Baya Santiago, Jimmy Oakes
Musique par Raphael Hemmings
Sorti le 29 août 2037 (Semaine 1704)
Entrées : 23 646 950
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