Pour le plus grand tueur en série de tous les temps Sigjaw (Christopher Wieczorek), l'affaire est entendue : il a récemment montré QUI était le boss, le mètre-étalon de l'assassinat gratuit et des pièges "à la con". Le piratage de LiveMurderTV, l'intervention en quasi-direct dans "On a échangé nos serial-killers", la vague de meurtres de ses propres concurrents l'ont transformé en vedette internationale.

Mais toute médaille a son revers : les "djeun'z" français arborent désormais crânement des Tee-shirts à son effigie, Sigjaw fait l'objet de parodies cinématographiques de la part de producteurs peu scrupuleux à Gérardmerveille (penser à s'occuper d'eux un jour), les petites japonaises adorent sa peluche (penser à elles aussi, après). Pire : avoir réduit ses adversaires de boucherie à l'état de copeaux lui décernerait presque la médaille de Citoyen d'Honneur - pour avoir fait "drastiquement baisser les statistiques liées aux assassinats crapoteux et gratuits" ! Comble de l'ironie : l'intervention de sociologues et de psychologues à la TV pour expliquer au grand public que Sigjaw n'est "pas un méchant garçon", qu'il est "fondamentalement une victime de la société qui l'a rendu ainsi", qu'il "souffre autant que ses victimes", blah, blah, blah... Insupportable.

Mais Sig' veut leur montrer à tous qu'il n'est pas GENTIL, qu'il ne prend du plaisir que dans la souffrance d'autrui - et que s'il a réduit ses concurrents au silence, c'était pour mieux susciter terreurs, angoisses, crises d'épilepsie et indignation auprès du monde civilisé. Un monde qui, visiblement, a décidé de le recycler en vulgaire "icône pop" merchandisable.

Mais ça ne va pas se passer comme ça. Reclus dans le laboratoire de son QG ultra-secret (une chambre de bonne louée à l'année au coeur du Queens, NYC), le Maître du Mal ourdit une sombre vengance. Puisque les classes moyennes ont fait de lui un pantin télévisuel de plus, elles souffriront en premières.

Et qui dit "classes moyennes" dit "chaussettes". C'est donc par la chaussette que la mort viendra :
Horrible : une nouvelle génération de gaz mortel qui se déclenche par simple pression du pied sur le sol.
Habile : le gaz ne commence à se répandre qu'au bout de deux heures.
Efficace : le gaz peut également atteindre d'autres cibles, à condition que celles-ci soient suffisamment proches de la victime.
Terrifiant : la mort est lente, douloureuse (effets graduels), graphique (spasmes).
Stupéfiant : le gaz ne laisse aucune trace sur les vêtements dès qu'il s'est répandu et qu'il a été inhalé - bon courage aux CSI pour le retrouver.
Et surtout : cette mort sera massive. Plein. Beaucoup. Des tonnes de victimes. Qui porteront SA signature. Celle de l'ulti...

Minute.
Sigjaw prend à nouveau le temps de la réflexion. Il y a un problème dans l'équation. Pour contaminer les chaussettes, il doit forcément administrer son poison durant la fabrication. Or... Il n'y a plus UN seul fabricant de chaussettes dans tous les USA.

Aaarrgh. Non : ce n'est pas ce détail qui le bloquera. Si la chaussette ne vient pas à lui, il ira à la chaussette. Il va donc relancer le marché de la chaussette "made in USA".

Il ouvre le bottin et cherche des capital-risqueurs. Il jette son dévolu sur la "Anderson Bruford Wakeman & Howe co" dirigée par Elisabeth Moonlight (Shannon Wryn).
Il enfile ses chaussures, retrouve sa cravate, vide sa malette de ses instruments de torture et se prépare à engager le combat de toute une vie : la chaussette US pour le malheur du monde.
Infaillible.

(Script original, suite de "Saw6 et le Silence des Jambons" - http://www.cinejeu.net/index.php?page=p&id=54&unite=fenetre&section=vueFilm&idFilm=498 - sorti en 2005 sur Gerardmerveille et produit par MMP - titre très largement inspiré du film de James Wan)