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Les Flims Plalstique présente
Nouveaux Ancêtres

« Deux possibilités existent : soit nous sommes seuls dans l'univers, soit nous ne le sommes pas. Les deux hypothèses sont tout aussi effrayantes. »  

Arthur C. Clarke  

 

 

 

Le soleil couchant tombait sur la lande anglaise et les prairies prenaient une teinte émeraude presque surnaturelle. Les majestueuses pierres qui se dressaient sur le site de Stonehenge voyaient leur ombre s’allonger à l’infini. Le léger son de la brise qui caressait l’herbe fut bientôt interrompu par le bruit d’un moteur diesel, tel qu’on en faisait plus depuis plusieurs décennies. Rapidement, un 4x4 rouge et boueux apparût à l’horizon et se faufila sur la route défoncée pour s’approcher du cercle de pierre. Le chemin cahoteux était, à une époque pas si éloignée, très empruntée par une multitude de touristes. Aujourd’hui, il était rare que les rochers millénaires aient de la visite. Le véhicule stoppa à quelques dizaines de mètres du site et une jeune femme (Helena Yuen) au corps frêle et tonique s’en extirpa. Dans ses mains, elle tenait une sorte de parchemin qui ressemblait à une page arrachée d'un livre ancien. Avec détermination, elle s’approcha d’un des blocs parmi les plus usés, communément nommé la pierre-talon. La jeune femme jeta un dernier coup d’œil à la feuille de papier et se mit à tâtonner le rocher à sa base. Elle y repéra rapidement une protubérance avec de petites demi-sphères qui y étaient sculptées. Un œil non averti ne les aurait jamais remarqués et Cristina Willis afficha un petit rictus en se disant qu’elle était probablement la première depuis des siècles à les découvrir.  

 

La nuit était tombée et, à la lumière d’une lampe de poche fixée à son épaule gauche, la jeune femme étudia longuement les reliefs et les compara au document qu’elle avait emporté. Puis, tout à coup, elle se leva et son regard se porta au loin dans une direction précise. Elle rangea la feuille de papier dans sa poche et découvrit sa montre-bracelet qui était dissimulée par sa manche. D’une caresse, elle agrandit l’écran qui affichait une carte en relief des lieux. Elle avança pendant quelques minutes, les yeux à la fois sur le sol et sur l’écran de sa montre. Cristina stoppa sa marche alors que le site de Stonehenge, dans son dos, n’était plus visible du tout. Elle se trouvait au beau milieu d’un champ et une légère bruine commençait à tomber. Après s’être accroupie, elle saisit une pelle au manche télescopique qui était attachée dans son dos et se mit à creuser. L’effort était rude et un petit nuage blanc sortait de sa bouche au rythme de sa respiration. Un son métallique se fit entendre. Cristina jeta la pelle et creusa frénétiquement avec ses mains. Rapidement, elle sortit un grand objet de la terre. C’était une sorte de caillou aux formes parfaites, légèrement ovale. L’artefact avait une couleur bleu pâle qui luisait dans la nuit. Et surtout, des dessins représentant des silhouettes humaines s’y trouvaient sur chacune de ses faces.  

 

============ NOUVEAUX ANCÊTRES ============  

 

https://www.youtube.com/watch?v=rGbR7HD6Ryg  

 

- T’es rien qu’un salopard, Isaac ! Et y'aura personne pour me contredire !  

La porte du bureau claqua violemment et quelques papiers posés sur un meuble adjacent s'envolèrent. Isaac Bakerson (Terry Fillion) ferma les yeux, souffla bruyamment et se pencha en arrière. Le gros fauteuil en cuir émit une légère plainte mais tint bon grâce à la force de l’habitude. Les pensées du rédacteur en chef du Daily Rocket se mirent à bondir dans toutes les directions. Cet enfoiré de Kris avait raison. Isaac savait qu'il aurait pu conserver le poste du photographe. Tout comme les précédents qu'il avait du flanquer à la porte. Mais il subissait la pression du vieux Richard Kimton et de son comité exécutif de trous du cul qui raclaient les fonds de tiroir pour continuer à récupérer quelques bénéfices d'une activité qui était pourtant - et tout le monde le savait - vouée à disparaître. La presse écrite dématérialisée avait connu son âge d'or mais désormais, la lecture s'éteignait sans bruit. Elle n'était même plus enseignée dans les écoles. Les implants légimiques faisaient tout le boulot et rare étaient ceux qui faisaient encore l'effort de chercher les informations au lieu d'attendre qu'elles tombent toutes crues.  

 

Isaac tapota un écran et une douce musique jazz se fit entendre. L'homme d'une quarantaine d'années et à la peau noire se leva lentement et contourna le bureau pour s'approcher de la fenêtre. D'un doigt, il écarta les lamelles du store vénitien et observa la nuit londonienne. Les édifices anciens étaient dissimulés par les hautes tours sombres du début du XXIIe siècle qui pointaient vers la couche de nuages noirs et inamovibles au-dessus de la ville. La musique de la radio laissa sa place à une voix féminine apparemment artificielle qui se mit à débiter les dernières nouvelles. Isaac soupira.  

- Le consortium de la Sudeurope n'a pas répondu à l'ultimatum lancé par les Nouveaux-Etats-Unis sur le traité de Montréal qui...  

Le rédacteur revint vers son bureau et ouvrit son tiroir pour attraper une flasque aux reflets métalliques. Il but quelques gorgées précipitamment, ce qui le fit tousser.  

- ...les conclusions du professeur Octavius Carlsmann pourraient ainsi révolutionner l'industrie spatiale et réduire les distances entre la Terre et les exoplanètes les plus proches. En sport, nouvelle défaite d'Arsenal en coupe...  

Nonchalamment, Isaac retourna les différents mémos qui traînaient à côté de son écran. Son regard fut attiré par un flyer trop coloré. "Les Galeries Peterson présentent Assylah Mildown, artiste classiquement conceptuelle". Le rédacteur en chef se souvint qu'il y avait envoyé l'une de ses meilleures journalistes. L'une des seules, surtout. Cristina était revenue à la fois conquise... et distraite. Mais ce qui était certain, c'est qu'elle n'avait pas toujours pondu son article et qu'elle entendrait parler du pays à son retour. Isaac éteignit soudainement la radio et attrapa sa veste en tweed synthétique. Peut-être qu'aller sur le terrain lui redonnerait un peu le moral. Il traversa une grande salle vide. Pourtant, il n'était pas si tard. La rédaction commençait réellement à ne plus ressembler à une rédaction...  

 

***  

 

Le métro avait encore subi l'assaut de nombreux maraudeurs et Isaac parvint aux Galeries Peterson tard dans la soirée. Il eut néanmoins la bonne surprise de voir qu'il y avait toujours de la lumière dans le vieil immeuble victorien qui accueillait l'exposition. Il poussa la lourde porte vitrée et pénétra dans une grande pièce froide. Isaac fut frappé par l'incroyable ostentation des sculptures holographiques qui y étaient présentées. Elles représentaient des sortes de corps déformés, aux couleurs bleuâtres. Les quelques silhouettes qui traînaient dans les allées ne semblaient pas plus convaincues que lui. Mais rapidement, le rédacteur eut le regard attiré par une petite pièce adjacente. Il entra et fut confronté à un art qui lui parlait déjà beaucoup plus. Des peintures ornaient les murs et Isaac les observa avec grand intérêt. La plupart de ces œuvres représentaient des scènes du passé. Il reconnut notamment la Grèce Antique ou la grande armée de Napoléon 1er. En circulant, un élément commun à toutes les peintures lui sauta aux yeux. À chaque fois, un personnage était entouré d'un halo bleu et diffus. Et l'individu en question avait toujours le regard porté vers le ciel. Isaac se rapprocha du portrait d'un homme moustachu, probablement issu du XXe siècle. Alors qu'il avait presque le nez collé à la peinture, une voix, dans son dos, le fit sursauter.  

- Auriez-vous des problèmes de vue ?  

Isaac se retourna précipitamment et reconnut immédiatement le visage de l'artiste (Gina Tager) qu'il avait aperçu un peu plus tôt sur le flyer. La jeune femme était séduisante et dégageait paradoxalement une grande froideur.  

- Mademoiselle Mildown, je présume ? Je suis Isaac Bakerson. Je travaille pour le Daily Rocket.  

- Enchantée. Mais... il me semble avoir déjà rencontré quelqu'un de chez vous. Une certaine Cristina Willis. Que me vaut le plaisir de votre visite ?  

- La curiosité, je suppose. Et je dois avouer que cette série de tableaux a piqué ma curiosité. Quel est le message derrière toute cette mise en scène qui se répète ?  

La jeune artiste sembla hésiter une seconde avant de reprendre une expression à la fois amusée et terriblement lasse.  

- Pourquoi chercher un quelconque message ? Peut-être que mon état d'esprit du moment a voulu mettre en exergue le destin de certains hommes hors-du-commun et leur rôle prépondérant dans l'histoire de l'humanité.  

- Je ne comprends pas.  

- Ne vous êtes-vous jamais demandé, Monsieur Bakerson, pourquoi vous avez su très tôt que vous ne marqueriez jamais l'histoire ? Pourquoi vous avez su très tôt que vous n'étiez qu'un anonyme au milieu de la foule, alors que d'autres survolent la masse et marquent l'Histoire de leur empreinte ?  

Isaac ignora s'il devait être vexé par cette remarque, tant le reproche était peu rationnel. Il préféra laisser Mildown terminer son petit laïus.  

- Certains d'entre nous sont appelés à connaître une destinée extraordinaire. Et ce n'est ni le travail, ni la chance qui les désigne. C'est... autre chose.  

Elle lâcha un petit sourire triste.  

- Et maintenant, je dois vous demander de partir. La Galerie ferme ses portes.  

 

***  

 

De retour dans son bureau, le rédacteur du Daily Rocket se mit à compulser ses notes dans l'espoir d'y voir plus clair dans ses pensées. Les paroles d'Assylah Mildown l'avaient touché. Isaac avait toujours eu la tête dans les étoiles et il savait qu'il ne lui fallait pas grand chose pour enflammer son imagination. Et pourtant, il avait beau retourner la chose dans n'importe quelle direction, il arrivait inéluctablement à la conclusion qu'il ne s'agissait que du boniment mystique de bonne femme. Alors qu'il s'apprêtait à quitter les lieux pour enfin rentrer chez lui, il aperçut une silhouette dans l'ombre, à demi assise sur une table près de l'entrée.  

- Qui est là ?  

- Du calme Isaac. Ce n'est que moi.  

Une petite lampe éclaira le visage de Richard Kimton. L'homme qui siégeait au comité de direction du journal n'avait pas pour habitude de se rendre en personne à la rédaction. Isaac en fut particulièrement troublé.  

- Comment s'est passé le licenciement de Kristoffer ? A-t-il bien pris la chose ?  

- Évidemment. Il m'a sauté dans les bras.  

Le rédacteur en chef ne pouvait cacher son hostilité envers le grand chef. Il savait très bien que derrière sa bonhomie apparente se cachait un requin redoutable et sans scrupules.  

- Je vois. Puisque je suis là, je voulais vous entretenir d'un sujet sans grande importance.  

- Je vous écoute.  

- Je me suis laissé entendre dire que vous aviez visité la Galerie Peterson ce soir.  

Isaac réprima un frisson.  

- C'est exact. Willis a proposé de faire un article sur Mildown. J'ai voulu me faire une opinion.  

- Certes. Mais j'aimerais à l'avenir que vous oubliiez cette histoire. J'ai cru comprendre que vous lui aviez posé des questions sans aucun sens et que ses réponses n'étaient que des divagations sans intérêt. Cette jeune femme n'est pas quelqu'un susceptible d'intéresser nos lecteurs. Je crois plutôt que les dernières élections au...  

Isaac durcit sa voix et se permit d'interrompre Kimton.  

- Veuillez m'excuser mais je suis le seul en charge de la ligne éditoriale du Daily Rocket. Si j'estime qu'un sujet doit être traité...  

Cette fois-ci, ce fut au tour de Richard Kimton d'élever légèrement la voix et de reprendre la parole.  

- J'insiste. Oubliez cette affaire.  

Le journaliste resta silencieux. Parfois, il fallait savoir se taire. Il crispa ses poings et se mordit la lèvre inférieure.  

- Très bien.  

 

***  

 

Jusqu'au message subvocal en provenance de Cristina, Isaac avait décidé d'obéir au patron. Il était sur la sellette et il ne pouvait pas se permettre le moindre faux pas. Mais lorsque, sur les coups de trois heures du matin, la jeune femme lui donna rendez-vous devant la Galerie Peterson, l'homme ne put se résoudre davantage à fermer les yeux. Une fois sur place, il repéra immédiatement l'antiquité de la jeune femme qui lui servait de moyen de locomotion.  

- Bon sang, Cristina, où est-ce que t'étais planquée ? Je t'ai appelé toute la journée... Et on fout quoi, là ?  

- Putain, Isaac, je tiens un gros truc, là. Viens, on est attendu.  

Les journalistes traversèrent la rue et Isaac fut surpris de voir que la porte de l'immeuble victorien était entrouverte. Alors qu'il allait préciser que la Galerie était censée être fermée, Cristina prit les devants et expliqua qu'elle et Mildown avaient rendez-vous. Toujours dans le brouillard, Isaac finit par hausser les épaules.  

 

La Galerie était plongée dans le noir. On avait coupé l'alimentation wi-elec des sculptures holographiques et la grande salle d'exposition ne contenait ainsi que des piédestaux vides. Au loin, les deux journalistes aperçurent une légère lueur vacillante. Celle-ci provenait de la pièce qui contenait les fameuses peintures. Cristina passa devant.  

- Par là !  

Elle pénétra dans la salle et porta immédiatement sa main devant sa bouche, le regard horrifié. Le corps d'Allysah Mildown gisait sur le sol, atrocement mutilée. Sa mort avait été, à coup sûr, lente et douloureuse. Alors que le regard d'Isaac se posa sur les peintures qui avaient été également déchirées, Cristina se pencha et observa le corps. Elle remarqua que la main droite de l'artiste se trouvait dans sa poche et serrait un bout de papier sur lequel on distinguait quelques mots manuscrits.  

- Touche à rien, Cris, faut pas qu'on...  

Les mots d'Isaac furent interrompus par une détonation sourde. Un pan de mur s'écroula à quelques centimètres de lui et il distingua une ombre qui se faufilait dans leur direction.  

- Vite !  

Les deux journalistes décampèrent et se mirent à cavaler en direction de la sortie. Un nouveau coup retentit et Cristina perdit l'équilibre. Isaac la rattrapa avant qu'elle ne touche le sol et la poussa à l'extérieur. Il jeta la jeune femme dans son vieux 4x4 et il s'installa au volant. Très vite, le véhicule fit vrombir son moteur et, dans un bruit de crissement de pneus, s'éloigna de la Galerie. Isaac emprunta quelques ruelles avant de déboucher sur une artère déjà plus fréquentée. Il ralentit légèrement et jeta un œil à sa collègue. Elle saignait au niveau de l'épaule mais la blessure semblait heureusement superficielle. Cependant, en tâchant de la redresser, Isaac ne remarqua pas sur sa caméra arrière de contrôle qu'une véhicule aérien se rapprochait dangereusement d'eux.  

 

Le choc fut brutal et pendant quelques secondes, Isaac lâcha le volant. Le 4x4 fit une embardée et évita de peu la sortie de route.  

- Merde ! Il lâche pas l'affaire !  

Le véhicule qui les prenait en chasse était l'un de ces modèles récents qui pouvait tout autant flotter à quelques décimètres du sol, comme n'importe quelle automobile, que s'élever dans les airs. Ainsi, Isaac perdit son assaillant de vue et comprit que celui-ci se trouvait au-dessus d'eux. Le journaliste accéléra et slaloma entre les autres véhicules qui s'écartaient du passage en klaxonnant. De temps en temps, un choc sourd résonnait au plafond et il comprenait que l'autre se trouvait toujours au-dessus de leurs têtes. D'un virage serré, le 4x4 s'engouffra dans une ruelle adjacente et Isaac crut avoir semé l'inconnu. Mais il le retrouva très vite, sur la longue avenue qui longeait la Tamise. Les deux véhicules, qui avaient été conçus à plus d'un siècle d'écart, se tenaient désormais côte à côté et se heurtaient violemment à tour de rôle. Voyant que l'antiquité de Cristina commençait à montrer des signes de faiblesse, Isaac tenta le tout pour le tout. Il planta un grand coup de frein et tourna violemment le volant afin de cogner l'arrière de l'automobile aérienne. La manœuvre permit d'envoyer le véhicule dans le décor. Comme au ralenti, Isaac vit celui-ci qui perdait tout contrôle et il distingua une silhouette masculine au volant. Puis, sans demander son reste, le journaliste repartit dans la direction opposée et profita de l'avance difficilement gagnée.  

 

Il gara le 4x4 dans un parking souterrain et éteignit les phares. Puis, sans un bruit, ils attendirent. Quand ils furent certains d'avoir semé l'inconnu, les deux journalistes purent enfin échanger des mots. Cristina retira sa veste et fut soulagée de voir que sa blessure n'était que superficielle. Une coquille de nanocicatrisants feraient largement l'affaire. La jeune femme fut la première à évoquer les événements de la soirée.  

- Elle m'en avait trop dit. Elle m'avait bien fait comprendre qu'elle risquait sa peau... Et pourtant, c'est elle qui m'avait lancé là-dessus.  

- De quoi tu parles ?  

Pour toute réponse, la journaliste ouvrit un grand sac et en extirpa une pierre aux reflets bleuâtres. Devant l'incompréhension du rédacteur en chef, elle désigna les dessins qui y avaient été gravés. On y voyait une silhouette humaine au milieu d'un groupe d'autres individus plus petits. En suivant une ligne, on voyait le même personnage allongé sur le sol, placé au centre de ce qui ressemblait peut-être à une cérémonie funéraire. La ligne continuait au dos de la pierre, sur l'autre face. On y voyait un petit enfant qui grandissait en suivant toujours le même trait qui ne discontinuait jamais. Si bien qu'il retournait au départ, de l'autre côté de la pierre, sur le dessin qui représentait l'individu plus grand que les autres.  

- J'ai un ami qui se touche un peu en archéologie. Il pourra le dater avec précision. Mais je pense que ce truc a plus de 4000 ans. Et c'est Mildown qui m'a indiqué où le trouver.  

- Mais qu'est-ce que ça veut dire ?  

- Attends. Regarde, j'ai ça aussi.  

Cristina tenait un bout de papier ensanglanté. Celui que l'artiste avait dans la main lorsqu'ils avaient découvert son corps. Ils le lurent fébrilement.  

"...162) Gengis Khan (1227) Thomas d'Aquin (1271) Dante Alighieri (1334) Geoffrey Chaucer (1400) Johannes Gutenberg (1475) Michel-Ange (1564) Galilée (1642) Isaac Newton (1727) Thomas Gainsborough (1788) Arthur Schopenhauer (1860) Tchekhov (1904) Robert Oppenheimer (1967) Stéphane Charbonnier (2015) Zhu Yin Tao (2094) Harald Deisler (2149) O..."  

Il manquait apparemment le début de cette étonnante chronologie. Et le dernier mot n'était qu'une initiale. Mais dans l'esprit d'Isaac, les pièces du puzzle commençaient à se rassembler.  

 

***  

 

Octavius Carlsmann (Daniele Pope) fit un léger mouvement de la tête, ce qui eut pour effet d'éclairer son loft d'une lumière tamisée. Le célèbre homme de sciences enleva sa chemise et arbora un torse musculeux et couvert d'ecchymose. Sa petite sortie nocturne ne s'était pas conclue comme il l'avait prévu. Il se mit un peu d'eau sur le visage et s'assit dans un fauteuil. Un écran de télévision holographique se mit en marche, le volume au minimum. Octavius soupira longuement, le regard un peu perdu. Il avait beau se dire que les deux fouille-merdes ne pouvaient rien avoir saisi, il ignorait ce que Mildown - ou plutôt Réa - leur avait dit. Ce n'était pas la première fois, ni probablement la dernière, qu'elle lui mettait des bâtons dans les roues. Cela faisait quelques millénaires qu'ils se tuaient mutuellement, sous le regard parfois amusé, parfois désapprobateur des Autres. Atonis, notamment, avait déjà essayé de calmer le jeu, mais rien n'y faisait, leurs convictions et leurs projets divergeaient trop pour réussir à s'entendre.  

Octavius se souvint de son premier réveil, dans le maquis du l'Ouest de l'Europe. Il lui avait fallu de nombreuses années, peut-être même une vie entière, pour comprendre qu'il était extraordinaire. Il avait apporté un langage articulé et des outils manufacturés dès sa première enveloppe corporelle. Et à chaque passage de témoin, quand il empruntait le corps d'un nouveau-né, il avait cherché à aller plus loin dans sa recherche de la connaissance. Au départ, il s'était lié d'amitié avec les humains qui le suivaient docilement. Mais au fil des siècles, Octavius les avaient finalement méprisés car il ne se considérait pas de la même espèce qu'eux. Quand il comprit qu'il n'était pas unique et que tous se rassemblèrent au fil des millénaires, leur ignorance lui donna une fureur infinie. Comme les Autres, il alternait des phases de création artistique et de recherche scientifique afin de faire avancer l'humanité. Mais il obtint surtout la certitude (sans preuves toutefois, peut-être ce que les hommes appelaient la foi) qu'ils avaient été envoyés sur Terre par une intelligence supérieure et son objectif était de rejoindre les siens, ailleurs dans le cosmos. Mais peu partageaient son point de vue. Les Autres se contentaient de vivre au milieu des humains, avec une lassitude grandissante, car la vie infinie n'était pas enviable. Et Octavius savait qu'il aurait bientôt ses réponses avec son projet de transport spatial supraluminique. Pour cela, il fallait éviter que qui que ce soit ne mette le nez dans ses affaires. Réa allait lui foutre la paix pour un moment, mais ni Kimton, ni lui n'avaient réussi à éloigner définitivement les deux journalistes...  

 

 

 

 

 

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Les Films Plalstique présentent  

"Nouveaux Ancêtres"  

 

un film de Benjamin Dias (L'inévitable crise du cinéma)  

 

Avec Terry Fillion (Rocco Marchegiano) dans le rôle d' Isaac Bakerson  

Helena Yuen (Labah-Labah) dans le rôle de Cristina Willis  

Daniele Pope (La Pièce manquante) dans le rôle d' Octavius Carlsmann  

et  

Gina Tager (Lenny Vox) dans le rôle d' Assylah Mildown

Scénario : (2 commentaires)
une série B de science-fiction de Benjamin Dias

Terry Fillion

Helena Yuen

Daniele Pope

Gina Tager
Musique par Amaury Avery
Sorti le 01 avril 2034 (Semaine 1526)
Entrées : 21 513 251
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