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Les Flims Plalstique présente
Pandémie

L'aéroport de Lagos, Nigéria, est en effervescence. Lorsqu'elle y pénètre, Deborah West (Chloé Marthe) ne semble pourtant pas décontenancée. Il est vrai que son pays est en crise depuis plusieurs semaines et les barrages sanitaires qu'elle doit traverser lui rappellent en permanence la gravité de la situation. Mais la jeune femme a pris le parti de traverser les épreuves avec sang-froid et assurance. Et alors qu'elle se dirige vers le terminal qui déverse des passagers en provenance de São Paulo, elle se remémore les derniers événements.  

 

Elle se souvient des premières morts suspectes, dans la province de Nassarawa. Les quelques médecins présents sur place ont rapidement décelé une pathologie inconnue avec des symptômes qui semblaient concorder vers un dérèglement du système immunitaire et une contagion forte. La propagation de la maladie a rapidement pris une ampleur démesurée. Abuja, la capitale, a vite été contaminée et si les porteurs de la maladie ne mourraient pas en masse, ils étaient de plus en plus nombreux. Dans l'est du pays, au bout de quelques semaines, on comptait un taux de contamination proche de cinquante pour cent. Les quelques organisations humanitaires qui avaient pu envoyer des médecins furent submergées par la demande et freinées par le manque de moyens. Les malades avaient besoin de soin, mais jusqu'à présent, rien ne semblait pouvoir mettre un terme à ce mal sans précédent.  

 

Déborah a fait ses études de médecine en Grande-Bretagne et elle est familière du monde occidental. Aussi, elle n'a pas été surprise lorsqu'elle a appris qu'il avait fallu attendre presque deux mois et la contamination de plusieurs millions de personnes pour que les pays dits "civilisés" daignent envoyer une équipe médicale digne de ce nom. L'histoire a beau se répéter, l'Afrique reste la cinquième roue du carrosse des cinq continents... Toutefois, la jeune femme a le cœur rempli d'espoir. Elle a souvent entendu parler de celui qui est à la tête de l'équipe sélectionnée par les membres de l'ONU. Dans le milieu médical, le docteur Richard Collins (Steve Damian) est presque une légende. Cet américain d'une quarantaine d'années a notamment été l'un des membres de l'AAEF, qui a contribué au recul conséquent du virus du sida. Déborah l'aperçoit enfin et lui fait un signe de la main. L'homme n'est pas seul. Il est accompagné d'une jeune femme, visiblement son assistante, et de deux colosses qui semblent assurer sa protection. Déborah cache difficilement sa déception. Les moyens envoyés par l'ONU sont minces. Mais Collins est un cador.  

- Dr Collins, je suis le Dr Déborah West. Je vous souhaite la bienvenue au Nigéria et je vous remercie infiniment de votre venue. Ici, vous êtes attendu comme le messie.  

L'américain répond par un sourire un peu las. Le voyage a été long car les États-Unis ont suspendu les vols en direction du continent africain.  

- Dr West, j'ai lu avec grand intérêt vos rapports et vos articles. J'ai hâte de me mettre au travail.  

 

Le laboratoire de Déborah est pauvrement équipé, mais la jeune femme fait preuve d'ingéniosité. Ainsi, ses études sur le virus ont permis de se faire une première idée de l'ennemi en présence. Elle en montre une version modélisée en images de synthèse sur un écran d'ordinateur. Le virus a une forme ovoïde et il est parsemé de petits picots, ce qui lui donne une allure agressive. Puis elle enchaîne avec des photos de malades alignés sur des matelas, visiblement dans l'arrière-pays nigérian.  

- Éruptions cutanées, asthénies, diarrhées, pneumopathies, les symptômes ne sont pas constants. Hormis cette fièvre puissante et permanente qui conduit vers une mort lente et inéluctable. J'ai mis au point un traitement rétroviral sommaire, mais les premiers tests ne sont pas concluants et un éclairage de votre part pourrait...  

Le Dr Collins détaille les photos avec intérêt.  

- Ce virus est encore tout neuf, tout beau. Nous n'en savons pas assez sur lui pour nous lancer dans la recherche d'un traitement. Il faut l'observer, le comprendre, l'identifier, traquer ses moindres faiblesses, et le prendre en traître.  

- Que voulez-vous dire ? J'ai suffisamment d'échantillons ici pour...  

- Où a eu lieu le premier cas connu ? Vous avez des dossiers là-dessus ?  

- Oui, mais... Attendez, une seconde.  

Le curseur de la souris quitte le diaporama et ouvre un fichier de traitement de texte.  

- C'est dans le village de Nwakele, à l'est d'Abuja, qu'on aurait repéré la maladie, au départ. Que comptez-vous faire ? Trouver le patient zéro ?  

- Évidemment.  

Déborah reste bouche bée de stupéfaction. Elle hésite entre l'admiration ou la panique devant la folie de cet homme.  

 

L'hélicoptère survole rapidement la savane nigériane. Au loin, les passagers aperçoivent Abuja. Depuis quelques jours, la capitale a été mise en quarantaine et le gouvernement a du quitter la région. Des rumeurs circulent sur la contamination présumée du président. Le trajet est long et Déborah somnole légèrement. Du coin de l’œil, elle observe le Dr Collins qui reste imperturbablement agrippé à une mallette noire alors que son assistante compulse nerveusement un dossier relié. Le village de Nwakele est en vue. Une centaine de cases, de huttes ou de bâtiments modestes se regroupent au milieu de la savane. Déborah distribue des combinaisons jaunes et rappelle les consignes de sécurité.  

- Pour l'instant, on a décelé une contamination qui a lieu par les fluides corporels. Salive, transpiration, sang. Évitez tout contact et restez toujours à distance des autochtones. N'enlevez vos protections sous aucun prétexte. On ignore si la transmission du virus n'a pas lieu également par les airs...  

 

Les pâles de l'hélicoptère toujours en rotation forment un nuage de poussière sur l'une des places du village. Un petit comité s'approche des médecins. À sa tête, le chef du village, un certain Alujo (Avi John). Le visage de celui-ci est fermé et il se contente de désigner avec méfiance le dispensaire qui officie comme hôpital. Ou mouroir. Le docteur Collins s'y dirige à petites foulées, suivi par son assistante, ses deux gorilles et Déborah. La jeune femme remarque les regards à la fois inquiets et curieux des enfants regroupés à distance. Un groupe de bonhommes en combinaison jaune, ça ne doit pas être habituel pour eux.  

 

Ils entrent dans une grande pièce aux murs blancs et au plafond bas. Seules quelques lamentations brisent un silence pesant. De chaque côté, des rangées d'une douzaine de lits de fortune accueillent des malades qui dépérissent à l'écart de la population. Déborah, les mains sur les hanches, ne sait pas trop comment s'y prendre. Elle s'approche du premier contaminé et commence à lui parler d'une voix douce. Le jeune homme, âgé d'une quinzaine d'années, semble absent et son regard vitreux ne trahit aucune émotion, si ce n'est la souffrance. Devant l'absence de réponse, Déborah lève les yeux et se rend compte que Collins attend calmement alors que son assistante circule entre les lits, jetant de temps en temps un coup d’œil à son dossier. Elle finit par stopper sa marche et désigne un lit.  

- C'est elle.  

Tous les regards se dirigent vers une femme d'environ vingt-cinq ans (Geneva Backhouse). Elle ne semble pas en meilleur état que les autres. Le docteur Collins se rapproche d'elle. Déborah observe un rictus sur son visage et finit par s'approcher à son tour.  

- Comment... comment vous savez ?  

Elle ne peut pas cacher sa méfiance devant les cachotteries dont Collins se rend visiblement coupable. Mais l'américain ne lui répond pas. Il interpelle ses deux gardes du corps et leur indique une salle attenante. Les hommes se saisissent du lit et le font glisser à l'écart des autres malades. Mais le lit est trop large pour la petite porte et Collins sollicite également l'aide de son assistante. Il va falloir porter la jeune femme contaminée. Déborah se retrouve seule, excepté les mourants qui gémissent faiblement... et le dossier que l'assistante a négligemment laissé traîner lorsque son patron l'a appelée. Déborah s'en saisit et retrouve rapidement la page faisant état de l'identité de la présumée patiente zéro.  

" Fadeelah Kanu. Née le 11/05/2009 à Nojiwa. VIH diagnostiqué le 23/03/2023. Sélectionnée par l'AAEF pour faire partie d'un groupe de cobayes humains pour une batterie de test sur un vaccin anti-VIH. Résultats positifs et encourageants. Malgré une totale rémission, des symptômes ont de nouveau été observés lors de sa troisième grossesse en février 2033. À surveiller. "  

Au bas de la page, un logo discret paraphe le document : Goldberg Laboratory. Déborah a déjà entendu ce nom. Ce laboratoire médical, l'un des plus puissants au monde, a grandement participé à l'élaboration d'un vaccin contre le sida, avec notamment l'aide du docteur Collins. Mais la compagnie est également connue pour avoir, à plusieurs reprises, dépassé la ligne blanche en matière d'expérimentation et de protocole médical.  

 

-Qu'est-ce que ça signifie ?  

Déborah entre dans la petite pièce, le dossier à la main. Sa voix tremble. Elle se rend immédiatement compte que la jeune femme est presque entièrement emballée dans un sac plastique de couleur noire. Et pourtant elle vit encore. Sa poitrine se soulève au rythme lent de sa respiration saccadée. À ses côtés, Collins a une seringue entre les mains. Il s'apprête à lui injecter un liquide bleuâtre. Il lève les yeux et soupire légèrement.  

- Elle doit mourir, Dr West. Nous n'avons plus le choix.  

- Et c'est comme ça que vous comptez mettre au point un traitement ? Avec un cadavre ?  

Elle marque une pause.  

- Vous... vous n'aviez jamais eu l'intention de m'aider à l'élaboration d'un vaccin. Je me trompe ?  

- Je suis désolé. Mais j'ai des ordres.  

- Et pas de l'ONU, hein ? Vous êtes toujours à la solde de ces salopards de chez Goldberg !  

- Ce nouveau virus ferait tâche si le lien était prouvé avec notre vaccin du VIH. Ce serait la fin du labo. Les actionnaires sont déjà fébriles. Comprenez... On ne peut pas se permettre un tel scandale. Il faut éliminer tous les indices qui pourraient remonter jusqu'à nous... Des milliers de personnes seraient au chômage... sans compter les millions d'autres qui comptent sur nos produits et...  

- Vous allez laisser crever notre pays pour des raisons économiques ? Est-ce là l'idée que vous vous faites de la médecine ?  

Déborah tombe de haut. Cet homme qu'elle admirait tant ne vaut pas mieux que les autres.  

- Vous ne pouvez pas comprendre, Dr West.  

Tout à coup, une nouvelle voix, à la fois grave et puissante, retentit dans le dos de Déborah.  

- Pour ma part, monsieur, je crois avoir parfaitement compris.  

Alujo, le chef du village, fait irruption dans la petite pièce. Il ne possède aucune protection sanitaire, hormis une paire de gants, et il est accompagné d'une demie-douzaine d'hommes armés de fusils automatiques.  

 

La nuit tombe sur le petit village de Nwakele. L'hélicoptère est toujours sur place, moteur éteint désormais. Déborah et le groupe des quatre américains croupissent dans une prison à l'hygiène plus que douteuse. Ils ne peuvent cacher leur angoisse. Ils ignorent le sort qui leur est réservé. On les a délestés de leur combinaison sanitaire. Et Alujo a récupéré leurs papiers d'identité avant de quitter le village en compagnie de Fadeelah.  

 

 

 

 

Scénario :
une série B dramatique (Thriller médical) de Adam Lester

Steve Damian

Chloé Marthe

Avi John

Geneva Backhouse
Sorti le 04 février 2034 (Semaine 1518)
Entrées : 10 703 700
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