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Les Flims Plalstique présente
Le Ninja de Brooklyn

Brooklyn - 1977  

 

https://www.youtube.com/watch?v=uRenGvCgeH8  

 

Le soleil tombant, en cette fin de printemps, donne au quartier de Paxton Heights une lumière particulièrement brillante. Les murs en brique rouge de Brooklyn se reflètent dans les vitrines des marchands de disques ou des coiffeurs afros. La journée se termine mais la vie commence. Les gamins jouent au baseball entre les voitures garées et les dealers plaisantent gaiement sur les marches de leurs bâtiments. Dans une ruelle à l'écart, se trouve le dojo de Takeshi Sensei. C'est un maître japonais spécialiste en arts martiaux de toutes sortes. Il est presque étonnant de voir une telle maîtrise chez un simple professeur d'un tel quartier, mais si l'on s'attardait un peu sur son passé, on en comprendrait les raisons. Takeshi Sensei a un lourd passif, notamment dans son pays. Les services secrets américains lui ont donné une nouvelle identité et sa part du contrat est de rester discret. Ainsi, ce sont les habitants de Paxton Heights qui en bénéficient. Les films d'action de Bruce Lee sont à la mode et tous les gosses du quartier s'imaginent rééditer ses exploits.  

 

Ce jour-là, le cours de karaté prend fin. Takeshi Sensei salue ses élèves qui le lui rendent bien. Au milieu de tous les enfants, se trouve une silhouette bien plus massive. C'est un jeune homme d'une vingtaine d'année, à la mine rigolarde et aux gestes peu maîtrisés. C'est le seul adulte du cours et cela ne semble pas le gêner, malgré les moqueries des plus jeunes. Marcus White (Lukas Hart), puisque c'est son nom, ne fait rien d'autre de ses journées, ce qui a le don d'exaspérer Takeshi Sensei. Marcus n'est pas un mauvais bougre mais c'est surtout un bon à rien. Même les voyous du quartier ne s'intéressent pas à lui. Il faut dire que malgré un corps musculeux, Marcus affiche l'âge mental d'un garçon de douze ans. Au moment de sortir, Takeshi l'appelle d'un signe de main discret.  

- Yo Sensei. Z'avez vu mon full high kick retourné ? J'commence à assurer, trouvez pas ?  

- Mmh. Je crois surtout que tu devrais maîtriser ta fougue, petit cancrelat. Le jeune Ruben n'a que dix ans et tu lui a probablement démis l'épaule. Je perds beaucoup d'élèves par ta faute. Mais ce n'est pas de cela que je voulais te parler. As-tu rencontré Mr Smith pour le job de commis pour lequel je t'avais recommandé ?  

- Ouais. Mais ça a pas marché. Fallait qu'j'me lève à 6 heures du mat' et je devais porter un tablier craignos.  

- Je commence à être fatigué à penser que tu finiras par trouver ta voie et je...  

- Mais elle est toute trouvée ma voie ! Hier, au cinoche, y'avait Opération Dragon. Je veux devenir un ninja.  

- Marcus... Il est temps de grandir...  

- Ne suis-je pas prêt, Sensei ? Je suis fort et courageux, et je peux être très discret.  

- Tu as des efforts à faire. Je te ferai comprendre quand tu seras prêt. Et tu en es loin. Trouve-toi un travail et on en reparlera.  

Le vieux maître regarde son élève s'éloigner en frappant le vide de ses poings avec des cris suraigus.  

 

Marcus débarque dans la rue et se met à l'arpenter en roulant des épaules. Tout à coup, il repère une jeune femme très charmante. C'est Sugar Belly (Geneva Backhouse), l'apprentie fleuriste qui se trouve justement dans sa boutique. En voyant le beau gosse s'approcher, elle se met à lever les yeux au ciel et se retourne en espérant qu'il passera sans l'aborder.  

- Yo, Sugar !  

Pas de bol.  

- Hey, tu pourrais me conseiller ? Je voudrais trouver une fleur, pour la plus belle fleur de la ville.  

- Va te pendre, Marcus.  

- Pas cool, ça. Tu fais quoi ce soir ? On pourrait aller au ciné. J'suis même prêt à aller m'faire un film de tapettes avec d'l'amour et tout, là.  

- Quel programme enthousiasmant. Mais c'est vraiment pas de chance, j'ai un cours de poterie suédoise, ce soir.  

- Ah ouais, merde.  

Marcus cache difficilement sa déception. Mais alors qu'il s'apprête à tenter une nouvelle approche, un type armé et cagoulé entre dans la boutique en pointant un pistolet.  

- LE FRIC ! VITE !  

 

Pris de panique, Marcus plonge sous les pots de fleurs. Le choc surprend le malfaiteur qui tire dans sa direction. Manque de chance, Sugar se trouve sur la trajectoire de la balle. Elle s'effondre dans un souffle sinistre. Le type se rend compte qu'il a foiré son coup et s'enfuit sans demander son reste. Au bout de deux minutes, Marcus lève timidement la tête pour savoir s'il est hors de danger. Ses joues sont recouvertes de larmes qui dégoulinent. Très vite, il aperçoit le corps agonisant de Sugar. Il se met à hurler en levant les poings vers le plafond.  

- Nooooooooooooooooon !  

 

La nuit est tombée et la rue clignote au rythme des gyrophares des voitures de police et de l'ambulance qui a pris en charge Sugar. Ses jours ne sont pas en danger mais elle nourrit une rancœur féroce envers Marcus qui s'en veut terriblement. Mais le jeune homme est déterminé dans ses intentions : il se vengera du type en cagoule, ce salopard qui a osé tirer sur la jolie fleuriste. Il se promet de le traquer jusqu'à sa mort.  

 

Deux semaines se sont écoulées. Marcus a vite oublié la promesse qu'il s'était faite et il passe ses journées à s'amuser à tirer sur des pigeons avec un lance-pierre depuis la fenêtre du foyer social où il loge. Il baisse les yeux. Dans la ruelle qui se trouve sous sa fenêtre, il y a du mouvement. Deux types, deux blancs, discutent avec véhémence. L'un des deux finit par enfiler une cagoule et, l'arme au poing, se rend en courant en direction de l'antiquaire se trouvant dans l'avenue principale. L'autre gars se met tranquillement au volant d'une Chevrolet et allume le moteur. Mais Marcus s'en moque. C'est l'autre qui l'intéresse. C'est le même qui a tiré sur Sugar. N'écoutant que son courage, le jeune homme dévale les marches et se rend en courant en direction de l'antiquaire. Là, il ouvre la porte brutalement.  

- Yo, jette ton arme, fils de p... OH ! Calmos, mec !  

 

En effet, le malfaiteur n'a pas perdu de temps en voyant débouler Marcus. En une seconde, le jeune homme se retrouve avec le canon du flingue sous ses narines. Du coup, il se met à sangloter.  

- Pardon, pardon, j'voulais pas, pardon, m'tuez pas, j'ai pas de fric. Le chinetoque, là, il doit être pété de thunes...  

Il désigne, d'une main tremblante, le gérant de la boutique qui reste d'un calme imperturbable.  

- Ouais. Donne-moi ton fric, face de citron.  

- Le meilleur moyen de fermer la bouche à la médisance est de la mépriser.  

- Rien à foutre, aboule l'oseille.  

- Le ciel, en châtiant un coupable, ne saurait se tromper de l'épaisseur d'un cheveu.  

- Ok. Peut-être ouais. Mais file-moi ton pognon avant que je pète un câble.  

- Chien qui relève la queue méprise son ennemi, tigre qui la baisse va le dévorer.  

- J'VAIS T'DÉFONCER LA GUEULE, J'VAIS T'FAIRE BOUFFER DU RIZ PAR LE FONDEMENT !  

- Heu... Un tien vaut mieux que deux tu l'auras ?  

Alors que le méchant s'apprête à faire feu, la petite cloche de la porte d'entrée se met à sonner. Tout le monde se retourne. Takeshi Sensei entre dans la boutique.  

- Je peux vous aider, peut-être ?  

Le cagoulé, qui commence à trouver qu'il y a un peu trop de monde ici, tend son arme dans sa direction. Mais le maître japonais bondit à la vitesse de l'éclair et atterrit sur la droite de l'assaillant. D'un coup de genou rapide, il le déséquilibre. Puis, il enchaîne avec un coup du tranchant de la main sur le bras du braqueur. Le pistolet est ainsi projeté plusieurs mètres en avant. L'homme hésite une seconde et se tourne finalement vers son adversaire dans une posture de boxeur. Le combat s'envenime. De chaque côté, les coups et les esquives pleuvent. Les combattants chutent de tous côtés, détruisant ainsi tous les objets de valeur qui sont rangées sur les étagères de la boutique d'antiquités. Takeshi Sensei fait preuve d'une agilité surprenante pour son âge avancé et encaisse facilement les coups puissants de l'inconnu.  

 

De son côté, Marcus observe le spectacle avec un mélange d'admiration béate et de crainte contenue. Au bout d'un quart d'heure, il se rend compte que le pistolet se trouve à ses pieds. Il s'en saisit et le pointe en direction des deux adversaires.  

- Bougez plus ! Ou j'tire !  

Mais il n'a pas le temps de savoir si son coup de bluff est gagnant. Il effleure malencontreusement la gâchette de l'arme et le coup part dans un *BANG* retentissant. Le petit corps de Takeshi Sensei s'écroule sur le sol. L'homme à la cagoule lâche un rire démoniaque avant de s'éclipser. Immédiatement, Marcus se précipite sur son maître et parvient à recueillir ses derniers mots.  

- Arrrrh... Espèce de nigaud.... Arrrrhbgrmlblemhrrrrrrrrrrrrrrrr......  

- Nooooooooooooooooon !  

Takeshi Sensei meurt dans les bras du jeune homme. Mais celui-ci est déterminé dans ses intentions : il se vengera du type en cagoule, ce salopard qui a causé la mort du maître. Il se promet de le traquer jusqu'à sa mort.  

 

Un peu plus tard, Marcus pousse la porte du loueur de costume. Il a un plan. Les derniers mots du maître ont été clairs. Nigaud, ninja, c'est la même chose. Enfin, il croit. Ainsi, c'était le signe tant attendu. Marcus est prêt.  

- Carl ! File-moi ton costume de ninja !  

- Encore ? Tu dors avec ou quoi ?  

- Comment tu le... Bref, c'est pas le sujet. Là c'est différent. J'en ai besoin pour protéger les miens.  

 

Ainsi, le soir-même, dans les rues de Paxton Heights à Brooklyn, un nouveau héros circule dans les rues traquant le terrifiant homme à la cagoule : Le Ninja de Brooklyn !  

 

 

 

Scénario : (1 commentaire)
une série Z d'action (Coup de tête, balayette) de Esteban Del Rincòn

Lukas Hart

Geneva Backhouse
Musique par Sharon Ireland
Sorti le 07 janvier 2034 (Semaine 1514)
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