Arrivée sur le lieu du crime, qui avait déjà été sécurisé par les agents de police venus sur place immédiatement, le capitaine Monica Juarez (Penelope Vélez) passa la barrière de gardes qui empêchaient les curieux d'entrer dans l'immeuble d'appartements dont les habitants avaient été priés de rester chez eux. Accompagnée d'un jeune flic qui lui indiquait le chemin, elle monta les marches de l'escalier de bois pour rejoindre le premier étage. L'immeuble était sombre et vétuste, tout comme la plupart des bâtiments de ce quartier pauvre de la ville. Arrivée devant la porte de l'appartement, le capitaine Juarez passa le bandeau délimitant la scène de crime et se dirigea droit vers la chambre où gisait le cadavre, allongé dans une mare de sang sur le plancher, au pied d'une commode dont un tiroir était resté ouvert et dans lequel se trouvait un coffret feutré, vide. D'après les flics déjà sur place, aucun voisin n'avait entendu de coup de feu, pourtant le corps gisait là, au sol, abattu à bout portant d'une balle en plein front. Cependant, la voisine de pallier disait avoir entendu quelques cris, puis comme un bruit de verre brisé dans le courant de la nuit.  

La porte de l'appartement avait été trouvée fermée, mais pas verrouillée. Par ailleurs, une fenêtre avait été également retrouvée ouverte, dont un carreau était brisé. Aucun morceau de verre ne se trouvant à l'intérieur, on pouvait en déduire que c'est depuis l'intérieur de l'appartement qu'il avait été cassé. Mais surtout, le plus intéressant était cette marque qu'on avait retrouvée gravée au couteau dans le cadre de bois de la fenêtre. Lorsque le capitaine Juarez se pencha pour observer cette gravure, elle ne comprit pas exactement ce que celle-ci avait d'intéressant. C'est un flic qui le lui expliqua.  

Depuis plusieurs mois, un cambrioleur sévissait dans le quartier, et s'amusait à marquer chacun des lieux de ses larcins en gravant ce symbole dont on ignorait la signification dans le bois de la fenêtre par laquelle il entrait. Une sorte de signature qu'il laissait derrière lui, comme un pied de nez à l'intention de la police qui cherchait depuis des mois à lui mettre la main dessus. Jusqu'à présent, ce sont pas moins de vingt trois cambriolages déjà qu'on pouvait lui attribuer, mais toujours effectués dans les règles de l'art, sans laisser une trace derrière lui, et surtout pas un cadavre. Les victimes de ses cambriolages étaient chaque fois absent de leur appartement lorsque le voleur y pénétrait.  

Ce nouveau larcin avait-il mal tourné au point de finir en meurtre ? C'est ce que semblait indiquer les éléments en la possession de la police pour le moment. Et si jusqu'à présent les affaires concernant cet homme ou cette femme ne faisaient pas l'objet d'une enquête criminelle et n'intéressait donc pas le capitaine, désormais l'affaire était entre les mains de Monica Juarez.  

Debout dans sa salle de bain, Melvin Whitaker (Jeffrey Lester) retira le pansement de fortune qu'il s'était fait la veille en rentrant de sa nouvelle escapade nocturne, pour observer dans le miroir la plaie qu'il avait sur le côte du ventre. Par chance pour lui, la balle que cet homme lui avait tirée dessus n'avait fait que traverser le gras de sa hanche, et était ressortie de l'autre côté. Malgré tout, la plaie qu'il avait n'était pas belle du tout, et la douleur le faisait attrocement souffrir. Pourtant, il ne pouvait pas se permettre de se rendre dans un hôpital pour se faire soigner, car on lui demanderait alors comment il s'était fait ça, et il craignait d'attirer sur lui des soupçons dont il préférait se passer.  

Dans un coin de la petite salle de bain, près de la douche, gisait un tas de vêtements sombres, qu'il avait retirés la veille avant de prendre sa douche, et qui étaient macculés de sang, son sang. Il allait devoir également s'en débarasser au plus vite. Le regard de Melvin se leva alors vers cet objet qu'il avait reposé sur le bord du lavabo la veille, un objet doré dont il ignorait la valeur exacte, mais qui devait valoir une fortune. Lorsqu'il avait mis la main dessus la veille, en fouillant dans cette comode de la chambre de l'appartement qu'il cambriolait, il avait failli sauter de joie, convaincu d'avoir touché le jackpot. Mais alors qu'il fouillait le reste de l'appartement, deux hommes y étaient entrés, alors que Melvin s'était assuré que personne n'était là ce soir là.  

Les deux hommes s'étaient approchés de la commode, mais lorsqu'ils avaient découverts l'étui vide, une violente dispute s'était engagé entre eux deux, et très vite l'un des hommes avait saisi une arme équipée d'un silencieux, et avait abattu le second. Tétanisé sur place en assistant à cette scène, Melvin avait étouffé un cri. Le tueur avait alors cru entendre un bruit suspect et avait commencé à chercher son origine. Se trouvant non loin de la fenêtre par laquelle il était entré et qu'il avait laissé ouverte, le cambrioleur avait attendu le bon moment, lorsque l'homme avait le dos tourné, pour se jeter à travers celle-ci, brisant au passage un carreau lorsque son talon le heurta. Il n'entendit pas le coup de feu tiré par l'assassin, étouffé par la silencieux dont était équipé son pistolet, mais senti la douleur lorsque la balle traversa son flanc.  

Surmontant la douleur, le cambrioleur avait fuit au plus vite la scène sans demander son reste, en jetant de temps à autre un regard derrière lui pour s'assurer qu'il n'était pas suivi.  

A présent, il se retrouvait là, dans son appartement, avec cet objet dont il ignorait la valeur mais qui devait sans aucun doute coûter très cher pour qu'on en arrive à tuer un homme, blessé sans pouvoir se faire soigner, et avec sans doute après lui cet assassin, mais aussi la police qui allait chercher à le retrouver. A ce moment là, son petit jeu consistant à signer chacun des lieux de ses cambriolage lui sembla d'une grande bêtise. Lui qui vivait comme une grande fierté le fait de se jouer ainsi de la police comprenait à présent que tout ça risquait de se retourner contre lui plus qu'il ne l'aurait imaginé.  

A la fois témoin d'une scène de crime et coupable de ses cambriolage, il ne pouvait pas contacter la police pour témoigner. Pourtant le seul moyen pour lui d'espérer se débarasser de cet homme qui devait sans aucun doute en avoir après lui pour récupérer cet objet qu'il avait dérobé, était que la police mette la main sur lui avant que lui ne le coince.