Cinejeu.net : devenez producteur de cinéma ! (jeu en ligne gratuit de simulation économique)

Les Flims Plalstique présente
UnderWar

Un vent de poussière particulièrement désagréable souffle sur le petit groupe. Les quatre hommes se resserrent et l’un d’eux, le mieux bâti, lève le bras pour désigner un château d’eau à moitié effondré. Cette partie de la zone est plutôt déserte. On pourrait presque se croire dans une exploitation agricole du Kansas, comme dans Le Magicien d’Oz, s’il n’y avait pas ce ciel bleu électrique et cette lumière irréelle qui entoure chaque objet d’un halo jaunâtre. Argo (Dirk Delerue) se place en queue de peloton derrière Dakota et Rabbit, alors que le leader du groupe, le costaud dénommé Snakes, active son écran holographique qui vient se placer devant ses yeux. Il tourne la tête de tous côtés avant de faire disparaître les images de son scan. Au loin, on distingue l’imposant bâtiment qui se trouve au centre de la zone et autour duquel convergent toutes les attentions. Il ressemble plus à une gigantesque station d’épuration qu’autre chose…  

 

Toujours aussi silencieusement, Snakes fait comprendre à son équipe que la voie est dégagée. Les hommes reprennent la route, visiblement tendus. Argo est agrippé à son fusil automatique K27. Il a suffisamment d’expérience pour savoir que les assauts peuvent survenir n’importe quand, sans forcément annoncer leur arrivée. Le château d’eau est à une trentaine de mètres. Personne en vue. Un petit local, pas plus grand qu’un bureau, s’interpose entre l’objectif et les quatre soldats. Snakes désigne Dakota et Argo pour aller y jeter un œil. Malgré un regard inquiet, Dakota, un petit rouquin au nez cassé, prend les devants et se dirige prudemment vers ce qui ressemble à un poste de garde en préfabriqué. La porte est fermée et le silence pesant. Excepté le vent. Dakota pointe son fusil alors qu’Argo pousse la porte avec précaution. Les hommes entrent. Le mobilier présent, notamment un bureau en acajou et une commode, est retourné et le sol est jonché de feuilles perforées en tout genre. Derrière le bureau, on distingue un léger bruit, comme un grattement de souris… Dakota s’approche et, en tendant le cou, jette un œil par-dessus le meuble. Il fait sombre et il ne distingue qu’une masse informe qui semble lui tourner le dos. Lorsqu’il remarque les appendices qui pendent de part et d’autres de la chose, il est déjà trop tard.  

 

La chose, presque aussi grosse que lui, lui saute littéralement au visage. Argo appuie précipitamment sur la gâchette de son fusil et un rayon solaire vient frapper la chose de plein fouet. Mais pas suffisamment. Déjà, le corps déchiqueté de Dakota est abandonné par l’horreur qui s’approche lentement d’Argo. Elle traverse un rayon jaunâtre de lumière qui passe par une fenêtre recouverte de poussière. Le soldat distingue alors les pattes métalliques, les connecteurs qui pendent et remuent imperceptiblement et surtout les cellules infrarouges qui se matérialisent par trois points rouges lumineux et qui donnent un regard terrifiant à la créature. Argo sort de sa stupeur et fait demi-tour vers la porte en courant. Rapidement, il sent le sable sous ses pieds et il est ébloui par la luminosité extérieure. Mais alors qu’il croit avoir pris ses distances avec la chose, il heurte un rocher et tombe lourdement sur le sol. À peine le temps de se retourner, il voit le monstre déjà en train de lui sauter dessus. Un rayon solaire vient frapper l’abomination de plein fouet. Elle tombe sur le sable et se relève aussitôt mais un nouveau rayon l’achève et un liquide bleu fluorescent s’écoule de la plaie qui lui déchire le corps. Argo se relève péniblement. Snakes et Rabbit, le fusil à la main, s’approchent. Ensemble, ils tournent la tête vers le local où gît Dakota. Une voix féminine venant de nulle part et au ton détaché se fait entendre.  

 

- ZONE SÉCURISÉE. DÉCONNEXION.  

 

Presque instantanément, Argo voit le sol se dérober sous ses pieds.  

 

*************** UNDERWAR ***************  

 

https://www.youtube.com/watch?v=A3K48o08ijw  

 

2077 – Le monde a connu une telle dématérialisation que la totalité des échanges d’informations a désormais lieu sur des réseaux informatiques interconnectés. Le stockage des données et des programmes appartenant aux gouvernements ou aux multinationales sont ainsi à la portée des corporations de pirates, de chasseurs de primes ou d’espions à la solde de nations ennemies qui n’hésitent pas à lâcher leurs virus dans les réseaux. Les systèmes de défense successivement mis en place n’ont jamais été à la hauteur car les virus ont toujours fait preuve d’une grande adaptabilité. Seule solution, envoyer sur place, dans les réseaux informatiques appelés également "le monde souterrain", la meilleure arme connue : l’homme.  

 

Un petit bip-bip strident se fait entendre. Stanley (Dirk Delerue) ouvre les yeux et se redresse légèrement dans son fauteuil. Il retire délicatement les capteurs posés sur son crâne et se masse un peu les tempes. Il lance un regard prolongé vers le mur sur lequel finit par apparaître un écran de télévision. Une femme aux cheveux bleus ciel, assise derrière un pupitre, semble annoncer les dernières actualités, comme l’indique le bandeau déroulant au bas de l’écran. Stanley s’approche de la grande vitre cachée par un store vénitien. Il écarte un peu les lames métalliques pour observer le paysage. La flèche du Chrysler Building transperce le ciel New-Yorkais alors qu’un tramway aérien passe à toute vitesse devant la fenêtre.  

 

Stanley se retourne et se dirige vers un petit placard d’où il sort un grand verre et une bouteille remplie d’un liquide brun. Il s’en sert un verre tout en observant la femme qui remue des lèvres silencieusement.  

 

- Volume à quinze.  

- … gouverneur du Texas n’a pas précisé les dégâts humains causés par cet assaut qui n’a pas été revendiqué. Sans transition, les relations entre les États-Unis et la Corée Réunifiée semblent se durcir. Les négociations à la Nouvelle Istanbul n’auraient pas abouti et il se dit, dans les milieux autorisés, que le président Steckton préparerait sa défense en vue d’une nouvelle Underwar qui…  

 

Après avoir posé son verre, vide évidemment, sur le comptoir, Stanley se dirige vers la douche. L’eau brûlante qui lui coule dessus est peut-être l’une des dernières sensations qui le rattache au monde réel. Ça et le bourbon synthétique, bien sûr. Il repense à Dakota. Stanley ne connaissait pas son identité, et il ne la connaîtra jamais. À quoi bon ? Il était juste Dakota, un équipier fiable et courageux. Un de plus qui a perdu la vie dans le monde souterrain. Comme à chaque fois qu’il est témoin d’une déconnexion permanente, l’esprit de Stanley s’interroge. Qui vient récupérer les corps inertes ? Qu’en fait-on ? Et surtout, garde-t-on son âme, contrairement à ce qu’énonçaient les évangélistes de la télé quand il était encore gamin ?  

 

 

Le décor a beau différer à chaque fois, il n’en reste pas moins familier. Il ignore pourquoi, mais les zones à défendre sont toujours des paysages urbains qui tombent plus ou moins en ruine. Stanley, sous son identité d’Argo, est un soldat d’élite. Il repense avec nostalgie à l’époque où il travaillait pour ElectroCo. La société était, à cette période, l’un des principaux fournisseurs d’énergie d’Amérique du Nord. Personne n’avait alors réellement osé attaquer les programmes de la compagnie et Argo menait une patrouille de quelques hommes sans jamais sentir l’épée de Damoclès qu’il connait si bien aujourd’hui. Même si tout se passait dans le monde souterrain, des contacts se nouaient entre les membres de son équipe. Des contacts humains. Les communications orales étaient encore permises. Mais depuis le Grand Assaut qui vit la disparition des principales firmes américaines, plus rien ne fut pareil. Aujourd’hui, l’état de guerre est perpétuel. Et Argo a beau savoir qu’il est payé par le gouvernement, il ne sait plus très bien qui il défend. Et contre qui.  

 

Snakes s’accroupit et invite ses hommes à en faire de même. Argo remarque une nouvelle tête. Dakota est déjà remplacé. Un coup d’œil à son écran holographique lui permet d’accéder au dossier succinct du nouveau venu. Ou plutôt de la nouvelle venue (Bianca Burns). Nom de code : Eve. Il a beau savoir que les avatars ne sont pas toujours conformes à la réalité, Argo ne peut s’empêcher de la trouver séduisante, ce qui lui pose un problème. Il sait pertinemment qu’il est déconseillé de s’attacher à qui que ce soit dans le monde souterrain.  

 

Le briefing, sous forme de gestes et de cartes holographiques, est limpide. Les quatre soldats doivent traverser une zone de hangars où l’activité ennemie se fait dense afin de récupérer et télécharger un cube de données. Argo hausse les épaules. Il est habitué à ce que les motifs de la mission lui échappent totalement. Il est soldat, pas décisionnaire.  

 

Bien que lente, leur avancée est efficace. Ils font preuve de discrétion et échappent facilement aux regards des araignées qui patrouillent dans la zone. Le dernier hangar est en vue ainsi que la lueur violette du cube de données. D’un signe de main, Snakes indique à Eve et Rabbit de monter la garde à l’extérieur alors qu’il se charge d’aller récupérer la cible avec Argo. Celui-ci est pris d’un mauvais pressentiment. Il a trouvé tout cela un peu facile… Mais déjà, Snakes s’approche du cube qui est placé au centre du hangar, sans protection apparente. L’homme tend la main alors qu’Argo garde le fusil pointé dans toutes les directions, prêt à agir. Un éclair jaillit du cube et frappe Snakes de plein fouet. Son corps bondit sur une dizaine de mètres et retombe lourdement sur le sol, inerte. De tous côtés, des grattements se font entendre et Argo sent son cœur prêt à exploser. Des yeux rouges apparaissent et, très vite, le soldat est cerné par une centaine d’araignées métalliques. Le soldat sait qu’il est perdu mais appuie néanmoins sur la gâchette de son arme. Il pourrait encore faire quelques dégâts avec son rayon solaire. Rien ne se passe. Pris de panique, Argo est impuissant et ferme les yeux lorsqu’il voit l’une des créatures se rapprocher davantage de lui. Les appendices de l’araignée se redressent et se mettent à renifler son corps, comme la truffe d’un animal. Il commence à ressentir une étrange sensation. Comme si la chose cherchait à se connecter à lui, en lui… Il lutte, se débat, mais le combat semble perdu d’avance…  

 

Plus rien. Le néant. Argo ouvre les yeux. Ou peut-être est-il Stanley. Il l’ignore car il est ébloui par une lumière aveuglante. Il discerne une silhouette féminine en contre-jour.  

 

- Faut qu’on décampe. Lève-toi.  

 

Après une brève hésitation, il tend la main en direction d'Eve qui l'aide à se relever.  

 

 

Scénario : (1 commentaire)
une série Z de science-fiction (Counter Strike) de Akimura Mizu

Dirk Delerue

Bianca Burns
Musique par Sharon Ireland
Sorti le 15 octobre 2033 (Semaine 1502)
Entrées : 8 868 443
url : http://www.cinejeu.net/index.php?page=p&id=54&unite=fenetre&section=vueFilm&idFilm=22571