Allongé sur le sol de terre, Jake observa à travers la lunette de visée de son fusil les hommes en tenue de camoufflage qui allaient et venaient autour du bâtiment. Au total, cinq hommes effectuaient des patrouilles pour assurer la sécurité des lieux, semblant floter au-dessus du nuage orangé formé au sol par la poussière et la châleur. Attendant le signal de Reed, Jake se préparait à tirer dès que son co-équipier et chef de mission déciderait de passer à l'action.  

En repos forcé suite à sa dernière mission en Espagne, au cours de laquelle il avait désobéi aux ordres de sa supérieure et pris des risques insensés pour arrêter Cora Merayo, Mark Reed (Alan Evans) avait été forcé de subire différents tests, à la demande d'Amanda Clarke (Greta Voss), avant de retourner sur le terrain. Bien que sa mission avait été une réussite, et qu'il avait mis hors d'état de nuire la criminelle, son comportement au cours de cette mission avait remis en question son aptitude à diriger ce type d'opération. Toujours profondément marqué par la mort de Sara, son ancienne co-équipière, dont il se sentait encore coupable, l'agent avait du s'entretenir entre autres avec un psychologue avant qu'il soit jugé apte de reprendre du service. Lorsque ce fut le cas, Clarke le nomma à la tête d'une nouvelle équipe, Caterina Sbrizi ayant désormais la sienne. Jake et Rachel l'avaient alors rejoint pour sa première mission en Angola, en Afrique Sud-Ouest.  

C'est à la demande de Laurie Walker (Jessica Aronosky), Chef de Mission Adjoint à l'Ambassade des Etats-Unis, qu'une enquête avait été ouverte pour déterminer l'éventuelle existence d'agents corrompus au sein du Gouvernement Angolais. Depuis peu, l'ambassadeur américain à Luanda, la capitale du pays, soupçonnait la présence d'agents trafiquants avec des terroristes au sein même du gouvernement, et préparant un coup d'état contre ce même gouvernement. Ayant informé en personne le Président de la République d'Angola de ses soupçons, ce dernier avait lui-même demandé une enquête, mais l'Ambassade Américaine avait préféré lancer sa propre enquête pour être certain des résultats. La CIA avait alors confié celle-ci au MR-4, en exigeant la plus grande discrétion, et Amanda Clarke l'avait ensuite transmise à Reed.  

Grâce aux éléments fournis par Laurie Walker, Reed et son équipe étaient remontés jusqu'à cet entrepôt, qu'ils soupçonnaient d'appartenir à un groupe terroriste s'étant considérablement développé ces dernières années, mais dont on ignorait encore qui en était à la tête. Avec ses hommes, Mark Reed espérait infiltrer ce petit complexe et mettre la main sur des données qui, selon son informateur, lui permettraient non seulement d'identifier le chef des criminels, mais également l'homme avec qui il était en contact direct au sein même du gouvernement. Etant donné les risques que prenait l'équipe en tentant d'infiltrer le bâtiment, et le peu de certitude qu'ils avaient d'y découvrir ce qu'ils espéraient trouver, Clarke avait hésité longuement à valider cette mission, mais face à l'insistance de Reed, qui était convaincu de la solidité des informations qu'il avait obtenues, elle avait fini par lui faire confiance et lui donner son feu vert pour se lancer à l'assaut des lieux.  

Donnant le feu vert à Jake, Reed quitta sa planque accompagné de Rachel, et se lança en direction de la porte par laquelle il avait prévu de pénétrer les lieux. Abattu par le tir de sniper de Jake, l'homme qui se trouvait près de la porte s'écroula au sol en silence, avant même d'avoir aperçu les deux agents américains. Sans perdre un instant, Rachel s'attaqua au verrou avant qu'un nouveau garde ne rapplique sur les lieux. Pendant ce temps, Reed ramassa le corps du terroriste et le traina derrière plusieurs bidons qui étaient allignés près du bâtiment, puis effaça les traces dans la terre ocre.  

Dès que Rachel fit céder le verrou de la porte, les deux agents pénétrèrent à l'intérieur et la refermèrent après eux, laissant leur co-équipier à l'extérieur assurer leur sécurité en cas de problème. Ayant appris par coeur les plans du bâtiment et le parcours qu'ils devaient effectuer pour rejoindre leur objectif, les deux agents avancèrent rapidement en échappant autant que possible aux hommes qui allaient et venaient dans les couloirs. Reed rangea son pistolet pour le remplacer par un couteau de combat plus silencieux, se préparant ainsi à mener une attaque silencieuse en cas de besoin. Si tout se passait comme prévu, d'ici quelques minutes lui et Rachel seraient dehors avec en leur possession les informations qu'ils étaient venues chercher, le tout sans avoir été repérés et sans avoir échangé un seul coup de feu.  

Arrivés enfin à la pièce qui les intéressaient, les deux agents ne furent pas surpris de trouver la porte de celle-ci verrouillée également. Pendant que Reed s'assurait qu'aucun terroriste n'approchait, Rachel s'attaqua à ce nouveau verrou. Peu de temps après, celui-ci céda à son tour, et les deux co-équipiers pénétrèrent dans la pièce.  

C'est à ce moment là que Jake, toujours à l'extérieur, repéra un bataillon d'hommes armés pénétrant le bâtiment, guidés par l'un des vigiles. Intrigué, il signala ce mouvement anormal à Reed, mais fut interrompu au milieu de sa phrase. Alors qu'il était toujours allongé au sol, espionnant les lieux à travers sa lunette de visée, il n'avait pas repéré le terroriste qui s'était approché silencieusement dans son dos, et lui tira en pleine tête, ne lui laissant aucune chance de s'en sortir.  

Alerté par le coup de feu qui résonna dans son oreillette, Reed appela son co-équipier qui resta silencieux. Prenant conscience que la situation lui échappait, il décida de fuire le bâtiment tant qu'il en avait encore la possibilité. Sortant bredouille de la salle où il se trouvait, alors que les informations qu'il était venues chercher étaient à portée de main dans un des serveurs informatiques qui se trouvaient là, il ouvrait la marche suivi par Rachel.  

Un coup de feu retentit soudain, frôlant le visage de Reed qui se mit à couvert immédiatement. Abandonnant son couteau de combat pour reprendre son arme à feu, l'agent riposta. Un échange de coups de feu démarra alors. Ne pouvant pas poursuivre leur chemin dans ce sens, les deux agents reprirent le couloir en sens inverse et entrèrent dans le hangar à camion dans l'espoir de rejoindre la sortie. Evidemment, plusieurs hommes les attendaient là et ouvrirent le feu sur eux. La fusillade fut violente. Les cibles ne manquant pas, Reed et Rachel abattirent plusieurs ennemis, mais ceux-ci étaient toujours trop nombreux.  

Repérant plusieurs bidons de carburant réunis près de la porte de garage du hangar, Mark Reed demanda à sa co-équipière de le couvrir le temps qu'il tire sur ces cibles pour les faire exploser. Dans son oreillette, Amanda Clarke hurlait, demandant à ses agents de lui confirmer leur présence. Ayant autre chose à gérer, Reed ignora les cris de sa supérieure, mais Rachel quand à elle lui répondit, confirmant qu'elle était toujours là. Jake de son côté resta silencieux. Après plusieurs tirs, les bidons de combustibles explosèrent enfin. La porte du garage fut soufflée par l'explosion, offrant alors aux agents américains une porte de sortie.  

Profitant du fait que l'attention des terroristes soit détournée par cette explosion, Reed ordonna à sa co-équipière de le suivre vers la sortie qui se trouvait à une quinzaine de mètres d'eux. Tout en tirant vers leurs ennemis pour se couvrir, les deux agents coururent alors sous une pluie de balles, voyant là leur seule chance de se sortir vivant de ce guêpier dans lequel ils se trouvaient. Après avoir passé la sortie, les deux agents abattirent plusieurs terroristes qui se trouvaient dehors, et parvinrent à s'éloigner du bâtiment pour s'enfuire dans la campagne angolaise. Mais Rachel fut soudain touchée par une raffale de balles et s'écroula au sol, blessée à la jambe. Ne pouvant pas abandonner là sa co-équipière, l'agent revint à sa hauteur et l'aida à se relever avant que les terroristes ne soient sur eux. Mais la jeune femme le ralentissait, et derrière eux les terroristes n'allaient pas tarder à se rapprocher.  

Reed remarqua alors que Rachel n'avait pas seulement été touchée à la jambe, mais qu'une balle lui avait également traversé le ventre. Se sachant finie, la jeune femme lui demanda de la laisser là, chose qu'il ne pouvait pas faire. A ce moment là, le souvenir de Sara lui revint en mémoire, son équipière infectée par un virus qui s'était sacrifiée pour le sauver lui et le reste de son équipe. Ca s'était passé en Afrique également, en Tanzanie. Cette fois-ci, il ne pouvait pas abandonner encore sa co-équipière. L'image de Sara repartant en arrière et disparaissant dans la fumée du bâtiment en flammes le hantait encore, et il ne voulait pas avoir encore la mort de Rachel sur la conscience.  

Autour d'eux, les terroristes s'étaient dispersés à leur recherche, avec pour but de les abattre à vue. Sentant toutes ses forces la quitter, Rachel ne tenait plus sur ses jambes, malgré l'aide de Reed. Sous le poids de sa co-équipière, Mark s'écroula, mais il prit sur ses forces pour la relever à nouveau, suppliant Rachel de tenir bon. Le bras de la jeune femme, par lequel il la soutenait, lui échappa alors et elle s'écroula dos à terre. Reed bondit sur elle alors et lui ordonna de se relever, tandis que Clarke hurlait de plus belle dans son oreillette demandant ce qui se passait.  

Mais Rachel n'avait plus la force de faire un pas. Puisant sur ses dernières forces, tandis qu'un filet de sang s'échappait de ses lèvres, la jeune femme ordonna à son chef d'équipe de la laisser là. C'était fini pour elle, jamais il n'attendrait à temps un endroit où la soigner. Contenant sa rage pour ne pas hurler et se faire repérer, Mark Reed frappa le sol refusant cette fatalité. Mais Rachel poussa alors son dernier souffle. Abandonnant derrière lui le corps de la jeune femme, il quitta les lieux en échappant aux terroristes, la rage au ventre.  

Dans les locaux du MR-4, Amanda Clarke tentait d'expliquer à son contact à la CIA ce qui s'était passé, bien qu'elle ignorait elle-même exactement les détails de la mission, Reed refusant pour le moment de répondre à ses appels. Le gouvernement de l'Angola accusait les Etats-Unis d'avoir mené une attaque contre un entrepôt millitaire. Deux corps avaient été retrouvés, ceux d'américains armés qui avaient participé à cet assaut. Pour le moment, la CIA tentait de calmer le jeu avec l'Angola, mais elle allait très rapidement demander des comptes au MR-4.  

De retour dans les quartiers de son équipe, dans la capitale Luanda, Reed soigna ses plaies. Puis prenant sur lui, il contacta Amanda Clarke pour lui faire un rapport. A l'autre bout, sa supérieure était furieuse. Qui s'était-il passé ? Elle exigeait que Reed rapplique en urgence aux USA pour lui faire un rapport. Pour le moment, la mission était abandonnée. Reed tenta alors de lui expliquer qu'il avait une autre piste pour retrouver celui qui était responsable de tout cela, mais Clarke refusa de l'entendre.  

Avant même qu'elle finisse sa phrase, Mark Reed coupa alors la conversation. Car il était déterminé plus que jamais à venger les membres de son équipe, et à retrouver le fumier qui lui avait tendu un piège. Il était évident que son ennemi était au courant de son arrivée sur les lieux, et il était bien décidé à découvrir qui l'avait trahi, et à le lui faire payer à lui aussi.  

Le téléphone de Laurie Walker sonna, et la Chef de Mission Adjoint à l'Ambassade des Etats-Unis décrocha sans tarder. A l'autre bout du fil, Wasafa Dubaku (Axel Winthorp) lui fit part de la réussite de leur mission. Suite à l'attaque des services américains contre cet entrepôt, le Président de l'Angola avait exigé de renforcer la sécurité de tous les bâtiments nationaux. Le nombre de millitaires dans l'enceinte même du gouvernement allait donc très rapidement augmenter. Or ces militaires étant tous sous les ordres de Wasafa, le coup d'état qu'il avait prévu de faire n'allait pas tarder à avoir lieu.  

Ravie d'apprendre que tout se déroulait comme prévu, Laurie Walker demanda cependant à son interlocuteur de lui confirmer que tous les agents américains avaient bien été abattus. En apprenant que l'un d'eux s'en était sorti, l'américaine fit la grimace. Il fallait au plus vite mettre la main sur cet homme et le mettre hors d'état de nuire, pour éviter tout risque de remonter jusqu'à elle. Car lui seul connaissait l'identité de l'homme qui avait donné les informations sur l'entrepôt, et à partir duquel il serait possible de remonter jusqu'à elle.  

A l'autre bout du fil, Wasafa Dubaku lui assura que tout était sous contrôle. Très rapidement, ses hommes mettraient la main sur l'américain. Debout près de lui, Yuia (Donzelle Ouachingtone) lui confirma d'un signe de tête qu'elle s'en chargeait personnellement. Très bientôt l'américain ne serait plus un problème pour personne.  

Observant le poste de télévision, Soleymane (Terry Fillion) suivait paniqué les informations, comprenant qu'il était indirectement responsable de ce qui se passait. C'était lui qui avait informé cet américain à propos du bâtiment qui avait été attaqué. On l'avait payé pour transmettre ces informations, mais il ignorait alors que tout cela allait se finir comme ça. A la télévision, tandis que les informations montraient des images du bâtiment en flammes suite à l'explosion, le Président annonçait dans un discours que les coupables de cet acte allaient très rapidement être arrêtés et condamnés. Or s'il avait vendu ces informations, il était lui-même en partie coupable de ça. Ne sachant pas quoi faire, il attrappa quelques affaires et quitta sa maison sans dire un mot. En sortant, il bouscula sa soeur Sherry (Sabrina Sbrizi) qui arrivait seulement. Lui demandant ce qui le faisait courir comme ça, la jeune femme n'obtint aucune réponse et pesta contre son petit frère avant de rentrer dans la maison que leurs parents leur avaient laissés avant de mourir.  

La nuit tombait. Planqué non loin de la maison de Soleymane, Reed observait silencieusement les lieux, attendant le bon moment pour approcher. Lorsque plus personne ne fut dans les parages, il avança vers la maison bien décidé à faire avouer à son informateur qui l'avait poussé dans ce piège. Désormais, Mark Reed en faisait une affaire personnelle. Il savait qu'il n'aurait pas l'appui du MR-4, avec qui il avait rompu tout contact. Il était donc seul pour remonter la piste de ces terroristes. Mais il ne lâcherait pas l'affaire tant qu'il n'aurait pas mis la main sur eux et qu'il ne les aurait pas mis hors d'état de nuire.