Le soleil était à son zénith, illuminant les tours de la ville qui surplombaient la population. Dans un quartier de la périphérie de la ville, un groupe d'hommes armés se déployait silencieusement autour d'un bâtiment ancien, mené par l'agent Lukas Burke (Peer Strätz). A l'intérieur du bâtiment, au second sous-sol, plusieurs hommes contrôlaient l'activité neurologique de leurs clients, allongés sur des banquettes allignées dans la cave clandestine.  

Voilà plusieurs dizaines d'années qu'avait été mis au point, par la société privée Wished Life, une technologie permettant à ses clients de rêver leur vie idéale. Grâce à cette technologie qui permettait d'envoyer au cerveau du client, dans son sommeil, les données qu'il avait choisies, nombreux furent ceux qui s'offrirent quelques heures de rêves pour fuire leur vie réelle. Mais très rapidement, cette technologie s'était révélée avoir des effets secondaires néfastes. Non seulement les clients qui y avaient recours devenaient vite dépendants de cette réalité virtuelle qu'ils pouvaient façonner selon leur loisir, mais il arrivait également que certains clients ne se réveillent pas, et plongent dans un profond coma, comme si leur cerveau refusait de quitter ce rêve. Face à ces conséquences désastreuses sur sa clientèle, la société avait donc rapidement interrompu son activité pour trouver un moyen d'améliorer son produit en évitant ces effets. Pourtant la demande continuait d'affluer, et malgré ses recherches Wished Life ne parvint pas à contourner ces problèmes.  

Criblée de dettes, la société mit un terme définitif à son activité. Mais rapidement, des réseaux mafieux proposèrent à travers des salles de rêve clandestines, ces services à tout un chacun, telle une drogue vendue à la sauvette. Officiellement, la technologie de Wished Life avait été dérobée par le milieu mafieux, mais beaucoup pensaient que la société qui l'avait développée, ne pouvant pas l'exploiter elle-même et ne trouvant pas de moyen de solutionner les problèmes rencontrés lors des premiers essais, l'avait tout simplement vendue clandestinement pour s'assurer un bénéfice sur ses recherches.  

Depuis ce jour, le "rêve programmé" était couremment consommé par un certain nombre de citoyens. Et malgré les efforts de la Dream Enforcement Administration, dont faisait partie Lukas Burke, lorsque l'une de ces salles de rêves clandestines était fermée, deux autres ouvraient ailleurs en ville. Le rêve programmé était devenu un véritable fléau qui poussait leurs consommateurs dépendants à s'endetter, et détruisait le cerveau de certain d'entre eux. Chaque jour, de nouveaux cas de comas, conséquence de la consommation de ces rêves, étaient admis dans les hôpitaux de la ville, et aucun moyen n'avait encore été découvert pour sortir ces victimes de leur état.  

Depuis toujours, Lukas Burke voulait consacrer sa vie à la protection des citoyens. Faire partie d'une organisation comme la DEA était pour lui un accomplissement dont il était fier. Chaque jour il luttait contre ce fléau, puis rentrait le soir retrouver sa femme. Une vie idéale qu'il avait construite, si bien qu'il ne comprenait pas ces gens qui, plutôt que de tenter par eux-même d'accomplir leurs rêves, s'enfermaient dans cette réalité virtuelle au risque de détruire leur vie réelle.  

Sur ses ordres, l'assaut fut lancé et ses hommes pénétrèrent dans la salle de rêve clandestine, où une dizaine de patients allongés, inconscients de ce qui se passait autour d'eux, poursuivaient leurs rêves. Comme à chaque fois, il allait falloir les laisser par eux-même sortir de leur état de sommeil, pour ne prendre aucun risque, avant de pouvoir embarquer le matériel. En attendant, dans un premier temps, chacun des hommes qui travaillait dans cette salle de rêve fut emmené. Une mission réussie pour Burke, pourtant il savait que cela n'allait pas mettre en périle le commerce du rêve.  

Parfois l'agent se questionnait sur l'utilité de son travail. A quoi bon continuer de tenter de détruire ce réseau, alors que les adeptes du rêve programmé étaient de plus en plus nombreux, gonflant la demande auprès de la mafia qui parvenait toujours à poursuivre son activité malgré le travail de la DEA.  

La journée touchait à sa fin, et Lukas n'allait pas tarder à rentrer chez lui où l'attendait sa femme. Il n'avait encore que dix-neuf ans lorsqu'il l'avait rencontrée. Son premier vrai amour, et le seul qu'il n'avait jamais vécu. Depuis leur rencontre, il était convaincu d'avoir trouvé son âme soeur tant l'un comme l'autre était sur la même longueur d'onde.  

La seule chose qu'il manquait à cette vie idéale était des enfants. Souvent, Lukas et Malaurie (Lisa Edwards) en avaient parlé, mais le travail de Burke lui accaparait tant de temps qu'il était toujours trop tôt selon lui pour en avoir. Il lui promettait régulièrement de décrocher de son travail, de demander sa mutation dans un service qui lui demanderait une moins grande implication personnelle. Mais il avait toujours une nouvelle mission à accomplir avant de faire cette demande, et repoussait sans arrêt l'échéance.  

Ce soir là, pour leur anniversaire de mariage, il avait décidé de ne pas traîner pour une fois, et de laisser ses collègues se charger des derniers détails concernant leur opération du jour, afin de rejoindre plus tôt son épouse. Il n'était pas encore parti lorsque son chef lui demanda de venir dans son bureau, d'urgence. Un appel de l'hôpital lui était parvenu, Malaurie avait été hospitalisée dans l'après-midi.  

C'est un passant qui l'avait retrouvée abandonnée dans une ruelle, et avait appelé les secours en urgence. Plongée dans un profond coma, Malaurie avait tous les symptômes de la "rêveuse", et la situation dans laquelle on l'avait retrouvé confirmait les soupçons que l'on pouvait avoir quand à la raison de son coma. Tous ces malheureux dont le cerveau refusait un jour de se réveiller étaient ainsi abandonnés tels des animaux morts, par les hors-la-loi qui les avaient plongés dans cet état.  

En découvrant que sa femme fuyait elle aussi la réalité pour se réfugier dans les rêves, le monde de Lukas sembla s'écrouler. Lui qui se croyait si proche de son épouse, et qui luttait quotidiennement contre ces vendeurs de rêves, ne s'était même pas aperçu que Malaurie avait elle-même recours à ces hommes. Lui qui croyait leur vie idéale, n'avait pas été capable de s'apercevoir de la souffrance de celle qu'il aimait, et qu'il avait délaissée pour son travail.  

Sans perdre un instant, il quitta les locaux de la DEA pour filer droit vers l'hôpital où son épouse avait été admise. Sur place, le médecin lui confirma ses craintes. Après analyse de son activité neurologique, les résultats avaient confirmé qu'elle était plongée dans un rêve dont elle ne sortirait pas. Furieux contre lui-même, et contre ces hommes qui détruisaient la vie de tous ces gens, Burke quitta l'hôpital pour filer vers l'endroit où avait été retrouvée Malaurie, déterminé à y trouver des éléments le menant aux responsables de tout ça.  

Déterminé à découvrir où se trouvait la salle de rêve clandestine où se rendait Malaurie, il demanda l'autorisation à son supérieur de travailler sur cette piste avec son équipe. Celui-ci refusa cependant de la lui donner, cette affaire touchant de trop près Burke qui en faisait, à raison, une affaire personnelle. Face au refus de son chef, Lukas lui demanda alors de lui accorder les congés qu'il n'avait pas pris depuis des mois. Par amitié, et parce qu'il devinait que Burke ne pourrait pas travailler correctement tant qu'il n'aurait pas fait le nécessaire concernant sa femme, son chef accepta, et lui accorda ses congés, en lui conseillant cependant de faire attention à ce qu'il faisait.  

Pendant des jours, Burke interrogea les habitants du quartier où avait été découverte Malaurie, pour trouver la moindre piste pouvant le mener à son dealer. Travaillant volontairement sans discrétion, afin que tous soient au courant de ce qu'il recherchait, il commença à attirer un peu trop l'attention ce qui n'était pas du goût de tous. Après plusieurs jours, une jeune femme vint à sa rencontre et se présenta. Elle se nommait Jane (Sabrina Sbrizi), et disait connaitre quelqu'un pouvant l'aider. Intéressé, Burke demanda à rencontrer cette personne. Evidemment, cette personne demandait à prendre des précautions, et Burke dut accepter qu'on lui mette un sac sur la tête pendant tout le trajet le menant à celui qui se proposait de l'aider.  

Lorsqu'on lui retira le sac, l'agent était assis sur une chaise dans une salle sans fenêtre. Un endroit qui ressemblait d'avantage au local mafieux qu'à un bureau. Mais Burke ne s'en soucia pas. Etant donné les méthodes employées jusque là, il se doutait que cet homme qu'il devait rencontrer n'était pas un homme totalement clean. Le principal pour lui était de savoir en quoi celui-ci pourrait l'aider. Après de longues minutes, un homme entra dans la pièce et se présenta. Il se prénommait Taye (Charles L. Brown), et avait entendu parler du cas de Burke. Or il pensait avoir un moyen de l'aider, et se proposait de le lui mettre à disposition.  

Taye lui avoua avoir lui-même vendu du rêve programmé par le passé, avant de quitter le milieu. Depuis, il proposait son aide à ceux qui en avaient besoin dans le domaine, tels que Lukas. Car selon Taye, il y avait un moyen de faire sortir Malaurie de son coma, un moyen simple mais risqué : en acceptant de plonger dans le rêve dans lequel elle était elle-même coincée. Car à partir de la technologie mise au point par Wished Life, il avait réussi à améliorer celle-ci pour permettre à un autre individu d'entrer dans le rêve que faisait un premier patient, de se connecter à son inconscient pour partager les images qui passaient dans son cerveau.  

Taye proposait alors à Lukas Burke de purement et simplement pénétrer dans le rêve de son épouse, pour l'aider à en sortir. Evidemment, ceci n'était pas sans risque, et ramaner Malaurie ne serait pas chose facile. Tout d'abord, si Lukas acceptait l'expérience, il serait le premier à la réaliser, personne encore n'ayant testé réellement la technologie améliorée de Taye. Ensuite, si tout se passait bien et que Lukas parvenait à pénétrer le rêve de son épouse, celle-ci ne le renconnaîtrait pas. Car dans ce rêve Malaurie était sans doute une autre femme, et vivait une autre vie. Pour l'aider, il lui faudrait donc entrer en contact avec elle et gagner sa confiance, puis trouver un moyen de lui faire comprendre que ce qu'elle vivait n'était pas réel. Une mission difficile et risquée car si jamais elle refusait cette réalité, elle risquait de plonger plus profondément encore dans son coma, et même d'emporter avec elle son époux.  

En écoutant son interlocuteur, Lukas ne savait pas trop quoi penser. Ni plus ni moins, ce Taye lui proposait de plonger lui-même dans un rêve, une pratique contre laquelle il luttait quotidiennement dans son travail. Mais si cette idée le rebutait sérieusement, il semblait que c'était là sa seule chance de récupérer sa femme. S'il acceptait de le faire, il allait donc devoir kidnapper sa femme à l'hôpital, pour l'amener sur place dans la salle de rêve de Taye, et plonger lui-même dans ce rêve, avec les risques que cela encourait.  

Avec l'aide de Selena (Lorna Hayek), une détective privée qu'elle avait engagée, Ariane (Ashley Brewster) avait enfin réussi à retrouver la piste de l'homme qu'elle recherchait, sans connaître son nom. Selon la détective privée, l'épouse de Lukas Burke était hospitalisée. Si Ariane souhaitait le rencontrer, le mieux était donc de se rendre à cet hôpital et d'attendre qu'il y revienne. Nul doute qu'elle n'aurait pas à attendre longtemps pour le voir arriver.  

Mais lorsque la jeune femme arriva à l'hôpital, et demanda la chambre de Malaurie Burke, la réaction de l'employée à qui elle s'était adressée fut surprenante. Un inspecteur de police approcha alors et demanda à Ariane pour quelle raison elle recherchait Mme Burke. Car cette dernière venait d'être enlevée, par son propre mari. En apprenant la nouvelle, Ariane vit tous ses espoirs de retrouver Lukas Burke disparaître. Comment allait-elle faire pour le retrouver ? En attendant, le policier attendait une explication de sa part, mais il lui était impossible de lui raconter la réalité.  

Comment expliquer à ce flic qu'il n'était pas réel, mais seulement le fruit de l'imagination de son mari, qu'il faisait partie d'un rêve qu'il s'était construit pour fuire la réalité, un rêve dans lequel il était flic, comme il avait toujours rêvé de l'être, un rêve dans lequel il s'était perdu au point de ne plus vouloir en sortir. N'ayant pas d'autre espoir de ramener son époux à la réalité, Ariane avait accepté de participer à un programme expérimental et de rejoindre son mari dans son rêve, pour tenter de le ramener.  

Grâce à cette détective privée, personnage fictif du rêve de son mari, elle était parvenu à retrouver sa trace, à découvrir quelle était l'identité qu'il s'était inventée dans son rêve. Mais à présent il lui avait de nouveau échappé. La seule personne qui pourrait lui permettre de le retrouver à nouveau, de savoir où il se cachait avec l'épouse de son rêve, était cette détective.  

Ariane n'avait pas beaucoup de temps, car elle craignait que son mari ne s'enfonce plus profondément encore dans son rêve, et qu'elle ne puisse jamais l'aider à en sortir...