1991 - Pour Andrei (Peter Vrana), jeune berger lituanien de 18 ans, la vie se résume à bien peu de choses : un peu de lait, de pain, l'amour de sa mère alitée (Anya Colloff), celui de ses animaux et de la nature environnante. Andrei est naturellement solitaire. Au village où il vend sa production, il a entendu dire que la mère-russie était tombée et qu'aujourd'hui les capitalistes avaient gagné.

"Capitalistes", "mère-russie" : pour Andrei, ces concepts sont lointains, temporaires - et tellement fragiles ! Pour lui, seule compte la place de l'homme dans son environnement et les bienfaits de la nature. Son univers est fait d'une harmonie que rien ne pourrait perturber et que les saisons rythment de manière intemporelle.

Malgré ce que l'on pourrait croire, Andrei n'est pas un sauvage analphabête, ou un gentil sauvage naïf : il a lu les livres, étudié les mathématiques, l'histoire du monde et sa géographie - tellement de choses qu'il pourrait lui-même enseigner ! A travers cet apprentissage maternel, il a acquit la conviction profonde qu'il était mieux ici qu'au milieu de ses congénères.

Un soir, après avoir rentré son troupeau, il trouve sa mère livide. Celle-ci est décédée dans la journée, paisiblement, s'en est allée retrouver les siens. Andrei reste suspendu aux dernières paroles échangées avec elle la veille, se remémore l'amour de cette femme... Il lui rend ses derniers hommages et l'enterre dignement deux jours plus tard, avant d'avertir les autorités du village.
Puis il s'effondre.

Quelques semaines plus tard, il reçoit un courrier de la ville. Un homme doit venir le voir. Son père.
Pour Andrei qui essaye de se reconstruire malgré la douleur et le deuil, c'est un nouveau choc. Tout s'accèlère, son équilibre périclite...

Il savait que la vie ne s'apprenait pas QUE dans les livres... (Script original)