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Morcar Prod présente
Le Seigneur des Corbeaux

Surplombant le quartier qui l'entourait de ses nombreux étages, la demeure du Lord se perdait dans la brume opaque qui envahissait chaque nuit le royaume. A cette heure de la nuit, pas une lumière ne s'échappait de ses nombreuses fenêtres, donnant au bâtiment un air austère et inquiétant. Traversant la brume, une silhouette sombre grimpant la façade apparut, à peine visible. Arrivée au terme de son ascension, au dernier étage du manoir, la forme se glissa silencieusement à l'intérieur du bâtiment, après avoir fracturé une fenêtre sans même un bruit.  

A l'intérieur, l'homme avança sur le sol de bois ancien sans faire un seul bruit, en direction de son objectif, un coffre de bois à l'intérieur duquel, selon son employeur, se trouvait l'objet qu'il devait voler et lui remettre. Au passage, plusieurs bibelots de valeur disparurent dans les poches du voleur. Ceux-ci seraient pour lui, en complément de la somme promise par l'homme pour qui il travaillait. Le voleur arriva enfin à la hauteur du coffre, et se pencha vers celui-ci pour crocheter sa serrure. Celle-ci ne fut pas facile à faire céder, mais après maints efforts, un cliquetis se fit enfin entendre. L'homme souleva alors le couvercle du coffre.  

Au moment même où il découvrait avec stupéfaction que celui-ci était vide, une lame se posa sur sa gorge, froide et tranchante. Pas encore remis de s'être laissé piéger sans même avoir entendu un pas dans son dos, le voleur se retourna doucement comme le lui demanda la voix derrière lui, pour découvrir que son propriétaire était un vieil homme bien plus âgé que lui. Pourtant dans son regard, on pouvait deviner qu'il était préférable de ne rien tenter pour s'échapper. Immobile, le voleur comprit alors que sa vie se jouait à ce moment là.  

 

Au coeur de la brume épaisse, l'homme se tenait accroupi au sommet du bâtiment, surplombant la cité, camoufflé dans sa cape sombre dont la capuche rabattue sur le visage masquait ses traits. Loin devant lui, le clocher de la cathédrale perçait difficilement le brouillard, illuminé par les torches qui brûlaient continuellement jour et nuit, remplacées régulièrement par les membres du monastère qui, semblable à une citadelle, trônait au coeur de la ville, fermé sur lui-même. Lorsque la cloche retentit, l'homme se jeta en avant dans le vide, étendant dans son dos sa cape. Tandis qu'un vol de corbeaux quittait le toit de l'endroit même où la silhouette s'était jetée, celle-ci semblable elle-même à un oiseau sombre, se dirigea droit vers le sol, et atterrit silencieusement dans une charette de foin trônant dans la rue.  

Patientant quelques instants, le temps que les gardes de la cité qui effectuaient leur ronde poursuivent leur chemin et tournent au carrefour suivant, Elend s'extirpa de sa cachette sans se soucier d'être vu par les deux pauvres ères, à moitié ivres, qui gisaient dans le caniveau près de la charette. Se glissant dans les ombres de la nuit, le jeune homme se faufila de ruelle en ruelle, jusqu'au quartier pauvre où devait se dérouler le prochain rendez-vous des Corbeaux, dans le sous-sol d'une auberge dont le propriétaire appartenait au groupe rebelle.  

 

Voilà près de quinze ans déjà que le Seigneur Keldrake avait pris le pouvoir du Royaume, en assassinant de ses mains l'ancien Seigneur, plus proche ami de son défunt père. A la mort de celui qui toute sa vie durant oeuvra pour son Seigneur et ami, Keldrake n'avait pas accepté que sa famille ne soit pas d'avantage récompensée qu'elle l'avait été. Considérant que le trône lui revenait de droit, le Seigneur alors en place n'ayant aucune descendance, Keldrake avait monté un coup d'état, et assassiné le dirigeant du Royaume pour prendre sa place. Celui pour qui son père s'était toujours battu, et qui l'avait toujours considéré comme son propre fils, était alors mort de sa main.  

Depuis ce jour, le Royaume vivait sous le joug du Seigneur Tyran. Au fil des ans, la vie y était devenue de plus en plus difficile, la population croulant sous les taxes, creusant ainsi d'avantage le fossé qui séparait les riches Lord et le peuple. Petit à petit, le crime avait envahit les rues, malgré la milice du Royaume qui rôdait jour et nuit. Durant les premières années, nombreux furent ceux qui tentèrent d'attaquer le Seigneur Keldrake, espérant mettre fin à son règne de souffrance. Mais ce dernier, entouré des fidèles gardes qui l'avaient aidé à renverser son prédécesseur, était inaccessible au commun du peuple.  

Plus les années étaient passées, et plus la population avait baissé les bras, oubliant tout espoir de voir un jour la vie redevenir ce qu'elle était avant l'arrivée de ce Tyran au pouvoir. A plusieurs reprises, un rumeur courant les rues annonçait le regroupement de rebels se préparant à attaquer le Seigneur Keldrake, mais jamais ceci ne s'était produit. Ceux que l'on nommait les Corbeaux étaient donc devenus une simple légende, dont les enfants parlaient dans l'espoir d'une vie meilleure à venir.  

 

Avançant d'un pas déterminé en direction de la salle du trône, le Général Kentin Psycot passa entre les deux soldats qui gardaient la double porte et poussa celle-ci avec puissance pour effectuer une entrée remarquée. Assis sur le trône, le Seigneur Keldrake observa son général qui avançait vers lui, attendant de découvrir son dernier rapport.  

Fils d'un grand général de l'armée de l'ancien roi, et d'une mère très religieuse, le Général Psycot avait rejoint sans hésiter Keldrake lorsque ce dernier mettait en place son coup d'état. Car après que son père, mort au combat, soit destitué, ainsi que toute sa famille, de ses titres pour trahison, Kentin n'avait jamais pu accepter cette décision du Seigneur du Royaume, et l'avait tenu pour responsable de tous les malheurs qu'avait connu sa famille par la suite, à commencer par la mort de sa mère, morte de chagrin. Depuis, il était l'un des plus fidèles soldats du Seigneur Tyran, et dirigeait les soldats Keldrims réputés comme les meilleurs combattants du Royaume.  

Ayant également des informateurs infiltrés un peu partout dans le Royaume, Kentin Psycot avait régulièrement recours à eux pour découvrir les éventuels rebels en herbe qui osaient parjurer le nom de leur Seigneur. La rumeur de l'existance des Corbeaux ayant sérieusement pris de l'ampleur depuis plusieurs mois, Keldrake avait alors confié à son Général la mission de découvrir de quoi il en était vraiment. Et le résultat de ses recherches n'était pas très encourageant. Car à en croire les informateurs de Psycot, un groupe de rebels était en effet en train de se constituer, mais il lui avait pour le moment été impossible de découvrir qui exactement en faisait partie.  

Furieux de découvrir l'inefficacité des recherches de son subordonné, le Seigneur Tyran entra dans une colère noire, et ordonna au Général de poursuivre son travail, sans hésiter à torturer les hommes de son réseau pour leur faire cracher tout ce qu'ils savaient. Kentin Psycot quitta alors la salle du trône en gardant la tête haute face aux soldats qui se trouvaient là, mais malgré tout honteux de ne pas avoir réussi à satisfaire son Seigneur.  

 

Allongée sur le dos du Lord, nue, Paava effectuait ce qu'elle savait faire le mieux. Ce n'était pas pour rien qu'elle était devenue la préférée de nombreux nobles de la cité, qui se succédaient les uns après les autres dans la maison close qui l'avait recueillie depuis qu'elle avait dix ans. Experte dans son domaine, la jeune femme laissait dans l'esprit de ceux qui avaient la chance de pouvoir s'offrir ses services un souvenir impérissable. Tout en massant son client, la jeune femme l'interrogeait discrètement, faisant mine de s'intéresser à lui et aux dures journées qu'il effectuait au service du Seigneur Tyran.  

Car en plus d'être une prostituée très douée, Paava savait faire parler les gens, sans même qu'ils s'aperçoivent vraiment des secrets qu'elle parvenait à leur faire révéler. Grâce à ça, elle avait pu obtenir des informations qui lui avaient permis, avec la complicité de Dexo, de se concocter une petite fortune grâce à laquelle elle espérait pouvoir un jour quitter le Royaume.  

Orphelin à l'âge de douze ans, Dexo Coleman avait rapidement dû apprendre à voler pour survivre, puis très rapidement, avait franchit la limite le séparant d'un assassin en étranglant ses victimes dans un premier temps, puis en les égorgeant à l'arme blanche. Devenu un excellent voleur et assassin malgré son jeune âge, il était très souvent engagé par les nobles pour divers contrats. Mais ceux-ci n'étaient pour lui que des employeurs, et il pouvait tout à fait cambrioler un jour un homme pour qui il travaillait la veille. Sur les conseils de Paava, il avait ainsi dérobé un certain nombre de nobles, se partageant le butin avec la prostituée sans lui demander d'où elle tirait ses informations.  

Mais ce soir-là, ce n'était pas pour Dexo que Paava travaillait. D'ici peu, elle allait se rendre au rendez-vous des Corbeaux, et elle comptait bien leur remettre de nouvelles informations qui les aideraient à mettre en place leur plan pour renverser enfin le Seigneur Tyran. Depuis peu, la jeune femme avait rejoint le groupe de rebels, après avoir difficilement acquis leur confiance. Car on n'entrait pas facilement dans cette organisation, qui s'assurait la plus grande discrétion afin qu'on ne puisse pas les coincer. Aucun membre ne savait quelle était l'identité de celui qu'on nommait le "Seigneur des Corbeaux", l'homme qui dirigeait toute l'opération. Seul un homme la connaissait, un mystérieux homme qui restait toujours dans l'ombre lors des réunions, le visage camoufflé sous la capuche de sa cape sombre.  

 

Lorsqu'elle en eut fini avec son client, Paava s'apprêta à quitter la maison close où elle travaillait, pour se rendre comme prévu à l'endroit du rendez-vous. Mais alors qu'elle allait partir, Amara la hêla, se demandant où son amie s'en allait ainsi d'un pas si rapide. Malgré son caractère sombre et morbide, Amara Edward était la seule fille que Paava considérait comme une amie. Se sentant proche d'elle par leur passé si proche par certains points, c'était avec difficulté qu'elle devait lui mentir à chaque fois que son amie l'interrogeait sur son passé, ou bien sur l'objet de ses escapades nocturnes. A plusieurs reprises ces dernières semaines, elle avait même dû faire le nécessaire pour semer Amara dans les rues de la Cité, cette dernière tentant de la suivre pour découvrir où elle se rendait.  

Amara ignorait tout d'elle, et de son passé. Car si la jeune fille, qui se prostituait elle aussi dans le même établissement, souffrait de la mort de son père suite à laquelle elle avait sombré dans cette vie sans avenir, elle ignorait que celle qu'elle considérait comme sa meilleure amie n'utilisait pas son véritable nom. Car Paava Yrynen était en réalité Rikka Vanos, la fille de l'un des Lord du roi. Elle n'était encore qu'une jeune fille lorsqu'elle avait assisté impuissante au massacre de sa famille, et au viol de ses soeurs, par les hommes du Seigneur Tyran. Etant parvenue à s'échapper et à éviter de connaître le même sort que les siens, elle avait été recueillie dans la rue par la patrone de la maison close où elle vivait depuis, en espérant un jour pouvoir venger sa famille. Voilà pourquoi elle avait rejoint les Corbeaux. Car depuis toutes ses années, le seul et unique objectif de sa vie était de réduire à néant ceux qui s'en étaient pris à ses parents et ses soeurs.  

Depuis qu'elle avait rejoint le groupe de rebels, Paava tentait de les convaincre d'accepter son amie parmi eux, persuadée qu'elle pourrait leur être elle aussi d'une grande aide, et que le fait d'avoir un objectif dans la vie permettrait à Amara de quitter cette mentalité morbide dans laquelle elle vivait chaque jour, mais jusqu'à présent, on le lui avait toujours refusé. Elle ne pouvait donc rien révéler de tout cela à son amie, mais elle espérait pouvoir enfin un jour tout lui raconter.  

 

Toujours assis sur son trône, le Seigneur Keldrake accueillit un autre de ses hommes, le mercenaire Max, qu'il avait engagé et envoyé en mission auprès du ténèbreux Sire Henrich, pour tenter de le convaincre de rejoindre le Tyran. Ancien Juge à la cour du précédent Roi, Max avait connu une ascension aussi rapide qu'une chute douloureuse. Celui que l'on surnommait désormais "le loup", s'était alors reconverti pour devenir mercenaire, à la solde du plus offrant. Keldrake avait eut régulièrement recours à lui, l'homme ne refusant aucune besogne, jusqu'à la plus ignoble. Et cette fois-ci, c'était pour rallier un homme à la cause du Seigneur qu'il avait été envoyé en mission.  

Dirigeant du petit royaume voisin nommé Himmel, le jeune Seigneur était un puissant mage noir, magie à laquelle il avait eut recours pour venger la mort de sa soeur, dont il était amoureux, alors qu'il n'était qu'un simple écuyer, violée et tuée par le Seigneur alors en place dans ce royaume. Devenu le nouveau souverain d'Himmel, Henrich régnait depuis sur cette terre devenue noire et hostile, vivant reclus et solitaire dans la forteresse tombant en ruine qui lui servait de château. Depuis lors, il tentait de ramener sa soeur bien aimée de l'au-delà, en usant de sa magie.  

Face à la menace d'autres royaumes, le Seigneur Keldrake souhaitait donc rallier à sa cause ce puissant mage noir, espérant pouvoir profiter de sa puissance si jamais un combat devait les opposer à un ou plusieurs ennemis souhaitant le renverser. Après la mauvaise nouvelle ramenée par le Général Psycot, le Seigneur Tyran espérait cette fois pouvoir enfin se réjouir d'une bonne nouvelle. Et à en juger par le sourire qui se dessinait sur le visage du mercenaire, Keldrake devina qu'il en était ainsi. Max lui confirma en effet que Sire Henrich, Seigneur d'Himmel, acceptait l'alliance qui lui était proposée par Keldrake. Ce dernier avait également accepté de venir rencontrer le Seigneur Tyran d'ici quelques jours, quittant ainsi exceptionnellement sa forteresse.  

 

A quelques pas seulement du lieu de rendez-vous où il se rendait, Clovis Pitbull fut bousculé par un jeune mendiant qui érait dans les rues de la Cité, mais ne s'en soucia pas et fila droit vers son objectif, craignant d'être en retard et de se voir refuser l'entrée de la réunion. Lorsqu'il arriva enfin à l'auberge, on lui indiqua le chemin vers le sous-sol où devait avoir lieu le rendez-vous. Là, il retrouva plusieurs visages qu'il connaissait déjà.  

Il y avait Daresha, cette tsigane aux cheveux de feu dotée de dons de voyance et de guérisseuse, sur qui on comptait pour soigner les blessés lors des missions des rebels. Il y avait également l'énygmatique Dante, ce vagabon mystérieux dont tout le monde ignorait tout, et qui vouait aux nobles de la ville une haine sans aucune mesure. Et puis évidemment, cet homme se tenant dans l'ombre au fond de la pièce, le visage masqué par la capuche de sa cape, celui qui dirigeait les réunions, et qui disparaissait le premier une fois celles-ci terminées.  

Clovis allait s'assoir lorsqu'il s'aperçut soudain que sa bourse avait disparue. Soudain pris de panique, il repensa à ce qui s'était passé juste avant son arrivée, à cet enfant qui l'avait bousculé. Sans doute était-ce cette petite fripouille qui lui avait dérobé son bien, mais comment allait-il pouvoir le retrouver. Il devait pourtant à tout prix mettre la main sur lui, car dans cette bourse se trouvait un objet auquel il tenait plus que tout, et qui risquait de compromettre tout ce qu'il avait fait ces dernières années.  

Car Clovis était le neveu du Seigneur Tyran qui avait tué son propre frère pour être le seul à pouvoir régner sur le trône. Alors seulement âgé de douze ans, il avait été pris en charge par le meilleur ami de son défunt père qui lui avait fait échapper à une mort certaine, il avait appris à se battre, et s'était juré de venger sa famille en tuant lui-même son oncle. Après la mort de celui qu'il considérait comme un second père, il avait alors rejoint la Cité Capitale dans l'espoir d'atteindre le meurtrier de sa famille. Tout le monde, même parmi les Corbeaux, ignorait son lien de parenté avec le Seigneur Tyran. Or dans cette bourse, il avait conservé l'emblème de sa famille, et si jamais celui-ci tombait dans de mauvaises mains, Clovis craignait que son oncle ne découvre qu'il était toujours en vie.  

Voilà pourquoi il allait devoir à tout prix retrouver ce gamin qui lui avait dérobé sa bourse. Car sans le savoir, celui-ci avait mis sa vie en danger en commettant ce larcin.  

 

Dans la rue, le jeune Jeff vida la bourse qu'il venait de dérober à cet homme pressé, pour compter le fruit de sa dérobade. Une belle prise, une très belle prise même ! Il y avait même dans cette bourse une sorte de médaille qu'il parviendrait sans aucun doute à revendre pour un bon prix. Avec cela, il aurait de quoi manger pour une semaine environ. Très fier de son oeuvre, le jeune orphelin devenu voleur pour survivre dans cette ville mourante, commença par chercher un endroit où dormir. Car à présent, il allait pouvoir dormir tranquille.  

Ayant observé le petit voleur, Dirella Cousin s'amusa de voir comment un jeune gamin avait pu ainsi dérober la bourse de cet homme tout en muscle sans que celui-ci s'en aperçoive. Depuis son arrivée dans la Cité Capitale, la jeune femme solitaire allait de surprise en surprise. Fuyant un passé qu'elle préférait garder secret, elle avait rejoint la Cité où elle espérait pouvoir disparaître au coeur de cette population hétéroclyte qui survivait plus qu'elle ne vivait.  

Intriguée par l'homme qui s'était fait voler sa bourse, et semblait étrangement pressé, elle avait entreprit de le suivre discrètement, et l'avait aperçu entrant dans cette auberge. Elle avait alors décidé de s'y rendre, pour y manger un morceau, mais lorsqu'elle entra dans celle-ci, la pièce principale de l'auberge était vide. Elle se rappela pourtant avoir vu un autre homme y entrer peu de temps avant. Intriguée, elle tendit l'oreille et grâce à son ouïe très développée, héritage de son peuple, elle entendit des bribes de paroles au loin. Elle allait se diriger vers l'origine de celles-ci lorsqu'un homme lui barra le chemin et l'invita à quitter l'établissement. "C'est fermé !" lui dit-il sèchement avant de la raccompagner vers la sortie.  

Décidément très intriguée par tout ceci, la jeune femme décida de rester dans le coin pour tenter d'en savoir plus sur la situation. Elle ignorait alors qu'elle risquait de se retrouver malgrée elle embarquée dans une lutte qui déciderait de l'avenir de ce Royaume, dont elle ne faisait pas même partie, et que très bientôt elle allait se retrouvée confrontée à un choix qui pourrait faire basculer la situation en faveur de l'un des deux camps.  

 

La nouvelle n'avait pas mis longtemps à faire le tour des hommes du Seigneur Tyran. Sire Henrich allait bientôt venir sur place pour échanger avec Keldrake à propos de leur alliance, et de la participation du mage noir aux activités du dirigeant du royaume. En tant que Mage du Roi, Eldred Birdnam accueillit la nouvelle en faisant la grimace. Car si jusqu'à présent le vieux mage avait toujours été le premier vers qui le Seigneur Keldrake s'était tourné lorsqu'il avait besoin d'avoir recours à un sort, le fait d'apprendre qu'il se tournait désormais vers ce Sire ténébreux dont on racontait qu'il avait perdu la tête lui donnait le sentiment d'être exclu, ou mis de côté. Cela le dérangea d'autant plus qu'il voyait l'utilisation de la magie noir d'un très mauvais oeil.  

Pour lui, cela ne pouvait apporter que le malheur, autant pour celui qui était la cible du sort, que pour celui qui y avait recours. On ne pouvait pas faire appel à ces forces démoniaques sans en payer le prix. Le Mage Eldred craignait donc pour son Seigneur, mais aussi pour lui et pour sa place au sein de l'entourage de Keldrake. Avant que ce Henrich n'arrive, il devait à tout prix réussir à raisonner celui au service de qui il était depuis plus de dix ans maintenant. Il en allait de l'avenir du Royaume lui-même.  

 

Enfermé dans son manoir, Lord Pierce Valgran attendait l'arrivée de son protégé. Véritable héros pour tous les habitants du Royaume, Lord Valgran avait lutté aux côtés de l'ancien Roi, et était considéré par tous comme celui grâce à qui le Royaume avait connu ses plus belles heures de gloire. Protégé par cette réputation, le Lord avait échappé au Seigneur Tyran depuis toutes ces années, ce dernier préférant ne pas s'en prendre à lui au risque de créer un soulèvement du peuple, tant Lord Valgran était considéré comme un dieu pour une bonne partie de celui-ci.  

En recrutant ce voleur plusieurs années plus tôt, l'engeant pour lui voler à lui-même un objet afin de tester ses capacités, et de le piéger, Pierce Valgran avait mis en place les premiers éléments du plan qu'il avait imaginé pour renverser Keldrake. Il avait alors donné naissance à ce qui n'avait été jusque là qu'une légende : les Corbeaux. Le jeune Elend Morcar était alors devenu celui grâce à qui il allait enfin pouvoir sauver le royaume pour lequel il avait toujours lutté. Car à travers lui, il menait les opérations de ces rebels qui commençaient à s'organiser. Lord Valgran était celui que l'on surnommait le "Seigneur des Corbeaux", bien que tous l'ignoraient. Pour le moment...  

Car son plan prévoyait de révéler très bientôt à tous la vérité à propos de l'identité du chef des rebels. Très bientôt, la rumeur allait se répendre dans tout le royaume, et ne tarderait pas à arriver jusqu'aux oreilles du Seigneur Tyran.  

Alors Keldrake ne pourrait pas contenir sa colère, et ferait de sa mort un exemple, afin de couper toute volonté de rébellion au peuple. En tuant le Seigneur des Corbeaux, il imaginerait détruire ce groupe de rebels qui se retrouverait sans chef. Mais tout cela faisait partie du plan de Lord Valgran, qui savait qu'il devait mourir, pour donner aux rebels et au peuple du Royaume l'ultime motivation pour accomplir ce pour quoi il luttait depuis plusieurs années.  

Elend ignorait encore tout du plan de son mentor, car le vieil homme savait que son ami l'empêcherait de l'accomplir si jamais il venait à être au courant de ce qu'il projetait. Mais il avait confiance en ce jeune homme, qu'il avait préparé sans qu'il le sache à cet instant depuis toutes ces années. Ainsi, lorsque Lord Valgran serait mort, Elend Morcar deviendrait le nouveau Seigneur des Corbeaux. Keldrake croirait alors avoir affaibli les rebels, mais au contraire ces derniers seront d'autant plus motivé à le renverser, et c'est uni derrière leur nouveau chef qu'ils lanceraient leur ultime attaque, soutenu par le peuple. Alors Keldrake ne pourrait plus rien contre eux, et le royaume serait enfin libéré.  

Le combat ne faisait que commencer...  

 

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Vivian Gold : Elend Morcar  

Nina Korkivich : Paava Yrynen  

Kenneth Spike : Lord Keldrake  

Léa Geoffrey : Daresha  

Sam Boston : Jeff  

Alan Pover : Dante  

Charles Ponthieux : Dexo Coleman  

Mickael Glau : Kentin Psycot  

Ivan Suerte : Eldred Birdnam  

Johnny Arzanavelegger : Clovis Pitbull  

Alec Matthews : Sire Henrich  

Nolan Andrews : Pierce Valgran  

Marc Cassel : Max, dit "le loup"  

Kara Milovy : Dirella Cousin  

Geena Gregson : Amara Edward

Scénario : (1 commentaire)
une superproduction fantastique (Morcar Annual Show II) de Esther Prescott

Vivian Gold

Nina Korkivich

Kenneth Spike

Léa Geoffrey
Avec la participation exceptionnelle de Sam Boston, Alan Pover, Charles Ponthieux, Mickael Glau, Ivan Suerte, Johnny Arzanavelegger, Alec Matthews, Nolan Andrews, Marc Cassel, Kara Milovy, Geena Gregson
Musique par Wolfgang Buchanan
Sorti le 09 mai 2026 (Semaine 1114)
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