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La petite bourgade de Crewe avait toujours été réputée pour son calme. C'était un lieu où il faisait bon vivre. Les habitants, pour la plupart assez aisés, pouvaient s'y reposer les weekends, après la dure semaine de travail. Ils y menaient une existence sereine, sans trouble. Ici, pas d'ivrogne égaré par hasard qui traine dans les rues à pas d'heure, pas de supporters de foot un peu trop bruyants, ni de course poursuite entre un délinquant et la police. Non, ici, il n'y avait qu'une immensité de maisons douillettes et identiques qui s'étalaient à travers les rues parallèles. Dans un style très anglais, briques rouges et perrons, elles symbolisaient fort bien la tranquillité permanente de leurs occupants. Aussi, au beau milieu de ce quartier normal et fier de l'être, Joyce Martins (Max Jarre) ne pouvait-il pas passer inaperçu. Loin de là.  

 

Joyce Martins s'avançait dans la rue, une belle pile de prospectus rouge sang sous le bras. Il sonnait à une porte, attendait une minute, puis repartait, allant sonner chez une autre personne. Personne ne daignait lui ouvrir la porte. Il fallait dire que les démarcheurs n'étaient pas les bienvenus à Crewe. Mais un démarcheur comme lui, ça ne s'était encore jamais vu. Et, quand les habitants apercevaient de leur fenêtre ou par le judas de leur porte d'entrée la longue crinière verte de Joyce, qui revenait barrer son front d'une blancheur cadavérique, ses yeux maquillés de noir, ses longs doigts blanchâtres, ouvrir la porte à cet étrangeté était bien la dernière idée qui leur traversait l'esprit. Aussi, tout le monde restait bien cloîtré chez soi, à attendre que cet inconnu excentrique quitte les lieux.  

Harry Gordon (Nathan Kondor) observait cet individu pour le moins étrange depuis sa fenêtre depuis un bon moment déjà quand il décida de le suivre à distance. Il en allait de la tranquillité de son quartier, se disait-il. Il saisit son fusil de chasse qu'il n'avait pas touché depuis dix ans et sortit sans bruit dans la rue.  

 

Joyce effectuait toujours son petit manège, s'arrêtant aux portes, attendant, repartant. Personne n'avait encore eu la folle idée de lui ouvrir. Planqué derrière une belle voiture garée sur le trottoir, Harry l'observait toujours. Soudain, une belle jeune fille blonde vint enfin ouvrir à Joyce. Harry la reconnaissait. C'était Beth (Carrie Kwiat), la fille des Anderson, une famille toujours souriante qui avait toujours été là pour le soutenir dans les moments difficiles. Harry pensa à sa femme (Enya Dudley), puis se mordit la lèvre. Pas question de penser à ça. Pas maintenant. Beth avait l'air de ne pas être très réveillée. Elle discutait avec Joyce d'une voix pâteuse. Il lui tendit un de ses nombreux prospectus rouge sang.  

- C'est quoi?  

- Mademoiselle, je promet la vie éternelle!  

Intriguée, la jeune fille prit le morceau de papier glacé que lui tendait son visiteur improbable. Dès que ses doigts eurent effleuré la surface de l'objet, Beth disparut. Harry en avait le souffle coupé. Que c'était-il passé? Avant qu'il n'ait eu le temps de bondir sur cet homme bizarre, Joyce se retourna et pointa du doigt l'endroit où Harry se cachait. Un horrible sourire se dessinait sur ses lèvres rouges, et il lâcha dans un grand éclat:  

- Harry Gordon, je sais qui vous êtes!  

Tout devint noir, et Harry s'évanouit.  

 

Quand il se réveilla, Harry avait horriblement mal au crâne. Il se releva péniblement afin de contempler le lieu dans lequel il se trouvait. Des murs de bois sombres, un plafond tapissé de soie rouge. L'endroit semblait gigantesque. Il se mit en tête de trouver une sortie. Il n'y avait aucune porte. Juste des trous dans les murs qui permettaient de passer d'une pièce à une autre. Harry avançait timidement, en silence, par peur de se faire découvrir. Où était-il, d'ailleurs? Il marchait à présent dans un petit salon joliment décoré, qui sentait le luxe d'antan, avec ces rideaux de soie rouge, ce parquet fin, ces tables garnies de broderies et de porcelaine cassée. La pièce suivante était la salle de bain. Il y avait là un miroir énorme, incrusté de partout de pierres plus ou moins précieuses, plus ou moins reluisantes. En face, une énorme baignoire, toute émaillée, encore pleine d'eau sale, crasseuse. Un petit canard en PVC jaune trainait même au sol.  

Harry visita ainsi toute les pièces de la maison, qui se suivaient comme dans un musée, comme s'il y avait un sens de visite. Les toilettes rustiques, la cuisine fantastique, les chambres, la salle à manger, ornée de verres de cristal pleins de poussières...Jusqu'au hall d'entrée.  

Un gigantesque lustre trônait au plafond, venant chatouiller les cheveux des visiteurs. Il y avait une multitude de visage plus que réalistes encadrés aux murs, à perte de vue. Au fur et à mesure qu'il avançait, la luminosité s'accentuait. «Je ne dois pas être loin de la sortie», se dit Harry. Il y avait une porte au fond. C'était la première qu'il voyait ici. Mais il n'y avait nullement de poignée. Une voix mielleuse retentit derrière Harry:  

- Puis-je vous aider, Monsieur Gordon?  

 

Tous les membres d'Harry s'étaient raidis quand l'homme (Alex Kruger) avait parlé. Lentement, il pivota sur ses talons pour se retrouver en face d'un homme gigantesque qui se courbait pour ne pas toucher le plafond. Il était vêtu comme un majordome.  

- Où...Où suis-je?  

- Dans la demeure de mon maître.  

- Qui est-ce?  

- C'est un secret.  

Harry était abasourdi. Que voulait bien dire tout ce charabia? Harry s'était de nouveau plongé dans la contemplation des portraits accrochés au mur. Ils semblaient plus vrais que nature. Soudain, il aperçut le visage de sa femme, Mia. Elle avait disparue depuis tant d'années, c'était impossible. On ne l'avait jamais retrouvé. Harry fondit en larme. Il s'essuya les yeux d'un revers de manche avant de s'apercevoir qu'une poignée se trouvait dans le mur. Sans trop y croire, il tira dessus, et un tiroir secret, habilement caché, révéla enfin son trésor. Harry avait devant lui la tête de sa femme. Il hurla de terreur.  

 

Assis dans son large fauteuil pourpre, Joyce sirotait tranquillement un grand verre contenant un étrange liquide rouge. Après un certain moment, il reposa son verre vide sur une petite table ronde située à portée de main, et fit craquer ses longs doigts noueux et blanchâtres. Il rajusta un peu ses cheveux verts pour leur donner une allure un peu plus convenable, puis claqua des doigts. Une poignée de porte apparut alors dans le mur d'en face, et il tira dessus. Harry apparut de dos. Il l'attrapa par le col et le tira vers lui. Celui-ci ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Il y avait bien une porte, tout à l'heure, mais pas de poignée. Quand il aperçut enfin qui l'avait tiré de la sorte, il ne put retenir un juron. Joyce se saisit d'un objet en fer qui ressemblait fortement à un instrument de torture. Il le tâta longuement de ses longs doigts, l'observa attentivement, sans daigner regarder Harry, qui demeurait immobile, en face de lui. Soudain, il leva les yeux vers son hôte tout en tenant l'arme d'un air bien décidé. Harry parla avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit.  

- Et ma femme?  

- Je lui ai promis la vie éternelle aussi.  

- Vous ne me l'avez pas proposé.  

- Pas encore. Et puis, qui vous dit qu'elle sera pour vous?  

L'instrument horrible s'enfonça dans la chair de Harry, un filet de sang gicla. Joyce s'en nourrit immédiatement, retrouvant ainsi une certaine vitalité morbide. Plus. Il lui fallait plus de sang. La fille des Anderson n'avait pas suffi. Et ce pauvre Harry qui cherchait désespérément une porte par où s'enfuir. Soudain, une poignée apparut sur un mur. Sans réfléchir, Harry tira, et sortit de la pièce. Joyce riait. C'était lui le maître du jeu. Et il avait bien l'intention de s'amuser encore un peu avec sa proie...

Scénario : (3 commentaires)
une série A fantastique (thriller) de Mandy Glau

Max Jarre

Enya Dudley

Nathan Kondor

Carrie Kwiat
Avec la participation exceptionnelle de Alex Kruger
Musique par Erik Badalamenti
Sorti le 03 août 2024 (Semaine 1022)
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