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Loupieau Production France présente
Stockolm Syndrom

Inspiré de faits réels.  

 

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Les passants se marchaient presque sur les pieds tant ils étaient nombreux à se trouver dans les grandes rues bien propres de Stockholm, la capitale suédoise. Il faisait un peu frais, mais le grand ciel bleu annoncé pour toute la journée avait encouragé les gens à sortir de chez eux ce weekend. Touristes venus du monde entier, Stockholmois avides de sortir et de profiter de leur ville, ou même hommes d'affaires en costumes impeccables, tous se bousculaient presque dans les rues surchargée du centre. Il y avait assez peu de circulation ce weekend-ci. Une camionnette blanche remonta à basse allure l'avenue principale avant de se garer en face d'un grand immeuble de pierre qui abritait une banque suédoise assez prisée. Un homme encagoulé descendit du véhicule quelque instant plus tard, et il se dirigea à grands pas vers l'établissement bancaire. A peine eut-il poussé la porte qu'il s'écria, brandissant son arme à feu:  

- Les mains en l'air! Videz-moi les coffres.  

Il s'approcha du guichet où quatre employés de la banque se tenaient là, immobiles, les bras en l'air, le visage figé par ce qui se produisait l'instant. L'homme s'approcha d'une jolie et jeune employée, prénommée Kristin (Ashley Brewster) si l'on en croyait le badge accroché à sa poitrine. Il lui dit d'une voix étonnement douce, calme, mais qui ne laissait aucune place à la contestation:  

- Appelez la police et dites-leur de libérer Olaf Hansson, détenu dans la prison de Stockholm. Dites-leur aussi que j'ai quatre otages et qu'aucun mal ne leur sera fait si ils m'obéissent.  

Jim Grorud (Duckas Batson) fit sortir tous les clients présents, trop heureux de repartir sains et saufs, tandis que Kristin prenait maladroitement le combiné et faisait ce que son ravisseur lui avait demandé de faire. Elle raccrocha bientôt, et Jim les emmena tous les quatre dans les sous-sols de la banque. La prise d'otage ne faisait que commencer.  

 

Cela faisait désormais six jours que les quatre employés et leur ravisseur s'étaient enfermés dans les sous-sols. La police avait coopéré et Olaf Hansson les avait rapidement rejoint. Les otages avaient appris que Jim s'était évadé de prison et venait de faire libérer son compagnon de cellule. Les vivres commençaient à manquer et l'espoir de Jim de ressortir libre ou même vivant de ce trou s'amenuisait jour après jour. Pourtant, il tentait de se montrer bienveillant envers ses otages. Il n'avait jamais eu l'intention de les maltraiter ou pire, de les tuer. Il se sentait coupable de les avoir mis dans une pareille situation et en semblait tout à fait désolé. Ce qui importait le plus à Olaf, c'était de repartir d'ici avec la plus grosse somme d'argent possible. Ils venaient de faire une dernière offre à la police.  

Dix millions de couronnes suédoises. Jim se rendait compte que son ami avait certainement vu trop gros. Jamais la police n'accepterait une telle offre.  

Soudain, deux coups sourds se firent entendre derrière la porte blindée. Celle-ci s'ouvrit alors d'un coup et des dizaines de policiers armés rentrèrent. «Couchez-vous» cria Jim aux otages, avant de se lancer à l'assaut des forces de police. Olaf tomba, touché en plein cœur, et Jim se rua sur lui, son ami. Les balles cessèrent de pleuvoir et Jim se laissa menotter en douceur, tandis que les premiers policiers se ruaient vers les otages, les aidant à se relever. Tout ce beau monde sortit de la banque, et l'on jeta Jim dans un fourgon blindé banalisé qui le conduisait déjà vers sa demeure secondaire qu'il allait revoir: la prison.  

 

Jim se morfondait déjà depuis plusieurs mois dans la moiteur de sa cellule, dans l'attente de son jugement, qui approchait à grands pas. Il était décidé à ne plus jamais sortir du droit chemin. C'était la dernière connerie qu'il avait faite.  

Kristin, elle, était beaucoup moins souriante qu'à l'accoutumé depuis la prise d'otages. C'était comme si quelque chose en elle, un petit ressort, s'était cassé. Elle ne gardait pourtant aucun noir souvenir de ces six jours. Au contraire, et c'était bien ça qui lui torturait l'esprit. Durant sa captivité, elle n'avait pu s'empêcher d'éprouver une certaine sympathie envahissante à l'égard de son ravisseur. Elle compatissait aux malheurs de ce pauvre homme, qui l'avaient conduit à commettre une grave erreur. Ses collègues pris en otages avec elle étaient pourtant loin de partager son sentiment quant à Jim. Son acte était pour eux l’œuvre d'un désœuvré, d'un malade mental, d'une vermine qui nuisait au pays. Hans (Bernd Donaldson) se montrait particulièrement dur à l'égard de Jim. Il n'hésitait pas à le traiter de tous les noms, enchainait les blagues des plus douteuses à son sujet, tout cela devant les yeux de Kristin. Il pensait la faire rire, pourtant...Mais au lieu de cela, il la voyait s'éloigner de lui, le regard plein de larmes qui ne demandaient qu'à sortir enfin. Ce n'était pas une situation évidente à vivre. Ni pour lui, ni pour elle.  

 

Quand Kristin se retrouvait seule chez elle le soir, sa tristesse remontait encore plus à la surface. Elle se sentait autant coupable que Jim. Pourtant, c'était bien lui qui croupissait derrière les barreaux. Elle aurait dû faire quelque chose, s'interposer, mentir, l'aider à fuir, le protéger, quelque chose...Elle se sentait responsable de sa situation à lui. Quelque part, c'était un peu à cause d'elle qu'il était en prison.  

Aussi avait elle décidé de lui écrire. A travers ses lettres, elle ne cessait de s'excuser auprès de celui qui avait été son ravisseur, et tentait de réchauffer un peu son cœur refroidi par les épais murs de pierre de sa cellule. Kristin pensait avec raison que cela l’aiderait à surmonter sa peine. Jim était très content de recevoir chaque semaine un courrier venant de Kristin. Et lui aussi commençait à éprouver quelques choses pour elle. Il voulait refaire sa vie avec elle, après.  

Les jours s'étaient succédés et Jim avait été condamné. Cinq ans. C'était toujours mieux que les dix ans qu'il redoutait, mais la peine était plutôt lourde. Peut-être payait-il car Olaf était mort dans la fusillade...Jim s'était résolu à affronter son sort dignement et il paraissait serein. Après tout, il aurait toute la vie devant lui, après.  

Kristin semblait bien plus touchée que lui par l'annonce du verdict. Cinq ans...C'était sa faute. Elle ne le supportait pas. Elle écrivit une dernière lettre à Jim. Au moment d'écrire les derniers mots, sa main trembla et une chaude larme tomba sur la feuille de papier. Elle parvint néanmoins à tracer ces lettres:  

This is the last time I'll abandon you. And this is The last time I'll forget you. I wish I could.*  

 

Dans la dernière lettre qu'elle avait adressé à sa grande sœur avant de se suicider, Kristin lui avait dit pourquoi. Elle avait tout indiqué: ses remords, ses doutes...Et elle laissait entendre que les blagues douteuses de son collègue, Hans, n'étaient pas étrangères à son passage à l'acte. Stefy (Chiara Amen) se rendit donc à la banque en question, et ne mit que peu de temps à repérer l'homme auquel elle voulait parler. Elle s'adressa à celui qui portait un badge «Hans» sur la poitrine d'une voix déterminée et assez froide. L'homme semblait dans un piteux état, rongé sans doute par de vieux démons.  

- Hans Jorgensen? Vous avez appris pour ma sœur?  

Hans ne savait pas comment s'appelait son interlocutrice mais il acquiesça d'un signe de tête grave, retenant ses larmes du mieux qu'il le put. La nouvelle du suicide de Kristin avait fait l'effet d'une bombe dans la banque. Tous les employés étaient sous le choc, et particulièrement les trois qui avaient été pris en otages avec elle.  

- Et bien je vous attaque en justice pour non assistance à personne en danger.  

- Non, je vous en prie, ce n'est pas ma faute!  

Hans s'était agenouillé devant elle. Il pleurait, désormais. Stefy ne daigna même pas regarder ce triste spectacle et tourna les talons sans répondre. Elle avait fait son devoir. Pour la mémoire de sa petite sœur qu'elle aimait tant. A peine sortit dehors, elle tomba le masque de dureté qu'elle avait arboré et laissa ses sentiment sortir au grand jour. Elle éclata en sanglots en pleine rue. Sa sœur était morte...  

Hans Jorgensen s'était suicidé à son tour. Il n'avait pu supporter l'horrible vérité: Kristin était morte à cause de lui. Il avait avalé quantité de médicament, puis s'était endormi, pour ne plus jamais se réveiller.  

 

Jim humait enfin le doux nectar de l'air pur du dehors. Deux ans qu'il attendait cela. Il avait en effet bénéficié d'une remise de peine, ses geôliers récompensant ainsi sa conduite irréprochable derrière les barreaux. Il s’apprêtait à aller voir Kristin pour lui faire la surprise de sa libération précoce. Cela faisait certes deux ans qu'elle ne lui avait plus écrit, mais était sûr qu'elle ne l'avait jamais oublié. Il se dirigea vers son appartement. Il entra dans celui-ci, grimpa les marches qui menaient jusqu'à sa porte, et sonna. Au bout d'un long moment, l'on vint lui ouvrir. Jim retint son souffle. Une vieille femme vint lui ouvrir.  

- Ah, non, je ne veux pas de démarcheur devant chez moi!  

Elle claqua la porte au nez de Jim. Celui-ci protesta:  

- Eh, qu'est-il arrivé à Kristin Jonsson?  

La vieille rouvrit sa porte d'un air intéressé.  

- L'ancienne propriétaire? Elle s'est suicidé. Il paraît que son copain était en taule à celle là!  

Jim murmura un vague «merci» et redescendit les marches. Il s'assit là, dans la porte d'entrée de l'immeuble. Jim pleurait. «Kristin s'est suicidé...». Il ne l'avait jamais su jusque lors. Il n'avait jamais reçu sa dernière lettre non plus.  

Tiraillé entre la vie et la mort, Jim allait devoir faire un choix. Il essuya ses larmes d'un revers de manche. Avait-il vécu tout cela pour mourir à la fin?  

 

* Syndrome Stockholm, Muse.  

 

Scénario : (2 commentaires)
une série B thriller de Abella Landers

Duckas Batson

Ashley Brewster

Bernd Donaldson

Chiara Amen
Musique par Sean Ferguson
Sorti le 17 août 2024 (Semaine 1024)
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