Michael (Adrian Ireland) se réveilla le front trempé de sueur, reprenant ses esprits comme après avoir subi un sérieux choc, et non comme après une simple nuit de sommeil. En ouvrant doucement les yeux, il sentit immédiatement que quelque chose n'allait pas. Il se redressa alors doucement dans son lit et jeta un coup d'oeil à la pièce qui l'entourait. Allongé sur un lit métalique qu'on avait collé au mur de la pièce, il ne reconnut rien de l'endroit où il se trouvait. La pièce était froide et sans âme, dépourvue de tout mobilier à part ce lit, et une petite table de nuit rudimentaire sur laquelle reposait un livre, dont le titre ne lui rappelait rien. On aurait dit une chambre d'hôpital. L'homme chercha alors à se rappeler ses derniers souvenirs, pour comprendre ce qui lui était arrivé et comment il avait pu se retrouver là.  

Cherchant au plus profond de sa mémoire, il fut soudain pris de terribles maux de tête. Ayant l'impression que des images défilaient à toute vitesse devant ses yeux, la douleur fut si intense qu'il se prit le crâne entre les mains, le serrant de toutes ses forces comme pour forcer ce mal à s'en extraire, et hurlant à pleins poumons sous le coup de la douleur. Puis un flash lumineux mis fin à tout cela. Lorsqu'il se dissipa, Michael s'apperçut qu'il était ailleurs.  

Le joli jardin dans lequel il se tenait debout était décoré par des ballons de toutes les couleurs. Sur la table recouverte d'une nappe blanche, des assiettes étaient remplies de chocolats et confiseries, tandis que des verres attendaient près de bouteilles de jus de fruit. La scène était paisible, et Michael se sentit bien à cet endroit. Pour le moment, l'homme se trouvait seul au milieu du jardin, mais d'ici peu de temps, celui-ci allait sans doute être envahi d'enfants venus faire la fête.  

Un nouveau flash lumineux ramena Michael dans cette étrange chambre où il s'était réveillé. La douleur qui lui avait traversé le crâne était passée, et l'homme mit un pied à terre, tout en observant plus en détail la pièce, et plus particulièrement la porte. Au centre de celle-ci, à hauteur d'homme, une ouverture vitrée avait été découpée, pour pouvoir observer l'interieur de la chambre sans avoir à ouvrir la porte. S'interrogeant de plus en plus sur l'endroit où il se trouvait, Michael remarqua seulement à ce moment là les vêtements qu'il portait sur lui. Comme la pièce où il se trouvait, ils étaient sans âme, sans personnalité. On aurait dit des vêtements d'hôpitaux, ou de prisonnier... Inquiet, il se dirigea vers la porte pour appeler quelqu'un, mais personne ne répondit.  

Il frappa alors violemment sur celle-ci, pour obtenir une réaction de l'extérieur, et c'est alors qu'elle s'ouvrit. L'homme resta debout un instant, sans comprendre, se demandant s'il pouvait sortir ou pas. Après une longue hésitation, il jeta un oeil discrètement dans le couloir dans lequel donnait la porte, pour vérifier qu'il n'y avait personne, et se faufila en dehors de la pièce sans savoir vraiment où aller. Il se figea alors sur place lorsqu'il apperçut une petite fille (Amy Kruger) au milieu du couloir, qui semblait l'attendre. Son visage lui était familier, mais encore une fois, il lui était impossible de comprendre où est-ce qu'il l'avait déjà vu. Silencieuse, la petite fille le regardait, et l'attendait.  

Soudain, il fut prit de nouveaux maux de tête qui le terrassèrent. Mettant un genou au sol, l'homme se prit le crâne à deux mains et hurla de plus belle, mais une fois encore, la douleur ne se dissipa qu'avec ce flash lumineux qui l'emmena ailleurs.  

Toujours au milieu de ce jardin, Michael observait les enfants qui jouaient et chahutaient, leurs rires emplissant les lieux, et résonnant dans sa tête. Le sourire aux lèvres, il observait cette petite fille qui ouvrait ses cadeaux les uns après les autres. Soudain, elle en saisit un plus gros que les autres, et après avoir lu l'étiquette qui se trouvait dessus, regarda en direction de Michael les yeux pleins d'étoiles. Sans perdre un instant, la petite fille déchira le papier du cadeau pour découvrir ce qu'il contenait. Ses yeux s'illuminèrent de plus belle lorsqu'elle découvrit enfin de quoi il s'agissait, et se posèrent sur Michael qui, ravis que son cadeau lui plaise autant, admirait la petite fille au sourire si radieux.  

Lorsque le flash se dissipa devant les yeux de Michael, et qu'il releva la tête, la petite fille se trouvait toujours là, au milieu du couloir. C'était la même petite fille que celle du jardin. Elle se trouvait là, à égale distance que dans sa vision, debout devant lui, le regard rivé sur l'homme. Mais son regard lumineux avait disparu, laissant place à un regard vide et triste, et son radieux sourire avait été effacé pour laisser place à une moue triste également.  

D'un pas hésitant, à travers ce couloir étrangement vide, Michael s'approcha doucement de la silhouette, qui ne le quittait pas du regard.  

A mesure qu'il approchait, il essayait de se rappeler qui était cette petite fille, dont le visage lui semblait si familier, comme s'il s'agissait de sa propre enfant.  

Et puis soudain, alors qu'il n'était plus qu'à quelque pas d'elle, il se souvint de tout, et s'arrêta sur place. Cette petite fille était celle de son meilleur ami, un ami qui était comme son frère pour lui, et qui l'accueillait chez lui avec sa femme comme tel. Cette petite fille, était celle qu'il avait tant chérie, presque comme si ça avait été sa fille, jusqu'à ce que bizarrement ses sentiments envers elle se transforment sans qu'il comprenne vraiment pourquoi.  

Cette petite fille, c'était celle qu'il avait assassinée, le soir-même de son anniversaire, tandis que ses parents la lui avaient confié, le temps qu'ils raccompagnent leurs propres parents chez eux. Tout à coup, de nouveaux souvenirs lui revinrent alors, dans lesquels il se tenait debout dans cette chambre. Face à lui, la petite fille était allongée sur le lit, immobile. Il se rappela alors du bruit de la porte d'entrée lorsque les parents de la petite revinrent chez eux. Il se rappela les bruits de pas dans l'escaliers, puis les hurlements de la mère lorsqu'elle comprit ce qui venait d'avoir lieu.  

Il se rappela de lui, se tenant debout au milieu de la pièce, sans comprendre ce qu'il avait fait, de son ami qui l'avait frappé, puis des policiers qui étaient venus le chercher.  

Revenant à ce couloir où il se trouvait à présent, Michael se tenait toujours là debout, sans plus oser bouger. Il chercha à comprendre quel était ce lieux étrange et sombre où il se trouvait, cet hôpital vide, où seuls lui et Suzy se trouvaient. Se tenant toujours debout au milieu de ce sombre couloir, la petite fille s'adressa alors à lui de sa voix douce en lui tendant la main :  

"Viens, suis-moi. Nous avons un long parcours à faire ensemble."