Cinejeu.net : devenez producteur de cinéma ! (jeu en ligne gratuit de simulation économique)

Loupieau Production France présente
Le Lac

Lorsque l'hiver montre enfin le bout de son nez, lorsque le cœur des gens commence enfin à s'alléger, lorsqu'il neige et que le ciel se teinte de bleu, il y a-t-il plus bel endroit que le bord du lac ?  

On s'y promène gaiement, en y laissant derrière soi tous ses petits soucis et plus gros tracas de la vie dans la fraîche neige maculée de traces de pas. On parle, on sourit, on rit...On admire ces flots immobiles sur lesquels la vie animale s'active. Les heures passent, sans que les amoureux, marchant main dans la main ne s'en aperçoivent. Les heures passent, sans que les enfants jouant sur la rive ne s'en aperçoivent. Et les jours passent et passent encore, sans que personne ne semble enfin s'en apercevoir. Les jours seulement. Car ici, les nuits semblent bien différentes des belles journées ensoleillées et enneigées.  

 

Dès que le soleil s'en va rejoindre l'autre rive et que les gens, peu à peu, désertent à leur tour ce lieu magique, tout change. La douce impression de bonheur n'est plus. La rassurante impression de sérénité et de calme non plus. Il fait nuit. Une de ces nuits pâle et froide vient de prendre la succession de la belle journée. Les roseaux s'agitent. Les saules pleurent. Le vent souffle. La glace recouvrant le lac craque un peu. C'est dans ce paysage froid et étrange que déboule un homme. Il marcha vite en direction du centre du lac. Et là, il fut emporté dans un sinistre craquement sous l'eau glacée.  

Les lieux n'étaient peut-être pas si déserts que cela, finalement. Car une jeune femme avait suivi la scène de loin. Avec curiosité, d'abord, puis avec horreur, ensuite. Et, en ce moment même, elle s'élançait à la rescousse de cet homme inconnu.  

 

Elle courait, courait encore, sur la glace et sur la neige, à en perdre haleine, à en tomber, à en mourir. Finalement, elle atteignit le centre du lac, troué, assez rapidement, et, après qu'une légère hésitation eu parcouru son délicat visage quelques instants, elle se laissa tomber dans ce trou béant.  

Elle tourbillonnait, tourbillonnait, encore et encore, dans un vaste toboggan de couleurs. Oui, mais voilà : au fur et à mesure, la beauté des couleurs laissait place à l'obscurité pesante et envahissante, tel le jour laisse sa place à la nuit. Margarita s'arrêta brusquement de tomber. Pas vraiment rassurée, elle fit quelques pas, à gauche, à droite, toujours dans le noir, sans savoir où elle allait. Puis, une main, sortant des ténèbres, la saisit soudainement au poignet et l'entraîna avec elle. Loin.  

 

Margarita gisait au sol depuis quelques minutes. Le visage marqué, de chaudes larmes salées dégoulinaient de ses yeux, tandis que de chaudes larmes de sang suintaient de ses lèvres. Elle était toute seule dans cette pièce, il n'y avait rien d'autre qu'elle, recroquevillée sur elle-même, et cette mince raie de lumière qui venait éclairer une petite partie de son doux visage terrorisé. Soudain, comme par magie, par magie noire, un homme apparut. Il se positionna devant Margarita, plongeant son regard froid et dément dans les yeux de la pauvre femme. Après quelques minutes passées ainsi à la dévisager, Scott Thomas tendit sa main devant lui, et effleura la peau douce et ambrée de sa victime. Margarita cria. De douleur. De peur. D’horreur. De terreur.  

 

Le visage de Scott passa alors un bref instant dans la lumière. Ainsi éclairé, Margarita reconnaissait son agresseur.  

- Toi !  

Elle semblait énervée, hors d'elle, furieuse, mais on pouvait toujours déceler au fond d'elle et de son regard bleuté de la peur. Oui, c'est ça. De la peur. Une peur grandissante, même. Elle ne savait pas ce que son petit ami était prêt à lui faire subir. Elle se demandait alors pourquoi elle se trouvait sous un lac. L'autre lisait dans ses pensées et répondit avec délectation :  

- Vois-tu, ce Lac reflète bien ma personnalité ; chérie. Mystérieux et attirant, joli, de l'extérieur, mystérieux, sombre, violent, inquiétant, de l'intérieur.  

- Pourquoi ?  

Scott ne répondit pas tout de suite. Il semblait réfléchir avec le plus grand sérieux à cette question.  

- Disons que je ne suis pas tout à fait comme toi. Je suis...Hum...Oui : je suis une créature des ténèbres. Une sorte de démon mi-humain mi-diable. Je suis né pour faire souffrir, comprends-tu ?  

Pour toute réponse, Margarita déglutit avec difficulté. Son regard était implorant. Celui de Scott, impitoyable. Alors, il lui posa cette autre question :  

- Tu connais le Scott du jour, es-tu prête à connaître le Scott de la nuit ?  

Margarita hurla.  

 

En haut, dehors, à l'heure où blanchit la terre, près de ce lac si calme, le jour se lève et reprend lentement la place qu'il avait quitté hier soir. Les premiers rayons de soleils arrivent enfin, commençant à réchauffer tous ceux qui passent près du Lac et à leur insuffler de nouveau le bonheur de vivre. En haut, les gens passent et repassent, parlent, jouent, rient, sans se douter que pas si loin d'ici, un être fragile est en train de vivre de bien plus pénible moment. Pendant que les enfants pleurent de rire, Margarita, elle, pleure tout court, et hurle de douleur et de peur. Pourtant, sa souffrance ne fait que commencer...  

 

Scénario : (1 commentaire)
une série Z d'horreur (Fantastique) de Daniel Giovanni

Adrien Kosinski

Jewel Du Prez
Musique par Bjorn Beal
Sorti le 24 mars 2023 (Semaine 951)
Entrées : 6 614 659
url : http://www.cinejeu.net/index.php?page=p&id=54&unite=fenetre&section=vueFilm&idFilm=17665