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Empire Vampire - 1789

1789 : pilotée par la bourgeoisie Française, la Révolution renverse l'ordre établi par une monarchie absolue jusqu'alors aux affaires depuis près d'un millénaire. Le 21 octobre, le citoyen Mirabeau fait voter la loi martiale en France. Cette loi donne toute latitude aux municipalités pour mater les éventuelles poches de résistance aux événements en marche...  

 

Le citoyen Laville (Conrad Kelly) regardait les cadavres des petites filles retrouvées dans la grange. Des corps raides et une exsanguination totale. Laville faisait partie du corps de la Garde nationale alors formée pour cadrer les milices citoyennes. Mais l'ancien étudiant en médecine lyonnais de 22 Printemps, doté d'un formidable bagout et d'une connaissance encyclopédique, avait dû déplaire à quelqu'un de plus haut placé : aujourd'hui, il se retrouvait au fin fond de hameaux Normands à essayer d'expliquer au peuple en quoi les choses allaient changer en bien pour eux !  

 

Il est vrai qu'ici, on avait jamais trop souffert de la faim et que la populace n'était pas foncièrement hostile au changement - ni extraordinairement enthousiaste non plus. Ces normands ! Laville voulait faire la révolution, il était un idéaliste plus qu'un idéologue, la ville et les foules étaient son terreau : l'envoyer ici, dans un endroit tranquille à peine perturbé par les vaches et le crachin dominical, était la pire des sanctions à ses yeux !  

 

Et voilà que le sort mettait sur son chemin ces enfants disparus que l'on venait juste de retrouver ; un crime atroce qui, il se le promettait, ne resterait pas impuni de la justice des Hommes.  

Le paysan qui les avait retrouvées était un brave homme ; il sanglotait dans un coin et n'avait vu personne commettre le forfait. L'homme s'était battu pour le Roy, jadis - il en gardait d'ailleurs une méchante cicatrice au bras gauche, mais ça, c'était autre chose. Il l'interrogerait plus tard. Il demanda à ses soldats qu'on lui remette les corps. Il devait rendre ses conclusions avant de les remettre à la famille… Il craignait le pire.  

 

 

 

Amédée de L'Isle (Malcom Ellman) était revenu le plus vite possible d'Haïti à la demande expresse de sa "soeur cadette", Laventia (Annie Hayes) quand il avait reçu son courrier lui faisant part de "troubles" qui les menaçaient directement. Laventia avait toujours idéalement géré le clan mais des événements d'importance réclamaient son retour : les oracles avaient prédit qu'une révolution - celle qui secouait la métropole - pouvait en cacher une autre. Cette révolution de palais qui touchait la France, Haïti n'en avait cure pour le moment : le Pacte Colonial était solide et la bourgeoisie locale en faveur du maintien d'un esclavage inhumain qui faisait les affaires de tous. Amédée était arrivé sur l'île pour sonner la fin de cette terreur - en vain. Peut-être que c'était cela aussi qui inquiétait Laventia et le clan : cet échec d'Amédée sur cette terre qui l'avait vu naître.  

 

D'une puissante constitution, Amédée s'était nourri avant de partir. En hors-la-loi avisé, il avait ordonné à ses gens d'affréter un navire anonymement, s'était glissé dans une caisse et n'était sorti de son sommeil qu'à l'arrivée du bateau sur les côtes portugaises.  

Là, les marins avaient jeté sa caisse à l'eau peu de temps avant la nuit. Il en était sorti et s'était laissé dériver avant que des pêcheurs ne le retrouvent. Ils avaient été son premier repas. Il avait repris la route, profitant des troubles qui secouaient l'Europe du Sud pour arriver dans les meilleurs délais en Normandie.  

 

Amédée n'était pas un monstre mais sa faim le commandait, impérative et tyrannique. Il devait au sang des autres sa puissance hypnotique, son hyper-vélocité, sa force herculéenne. La contrepartie se mesurait en litres quotidiens. Son voyage, rapide, avait donc été émaillé de repas goulus et "consentis".  

Il n'avait eu aucun remord à vider ces petites filles croisées sur son chemin, elles qui voyaient un homme noir pour la première et dernière fois de leur courte existence : il était juste un prédateur qui ne se posait pas de question sur son gibier. Et même s'il était considéré comme un homme de goût, de culture et de Lettres, son échelle de valeurs mettait l'être humain au niveau des lapins et des brebis.  

 

 

 

Dieu merci, les petites n'avaient pas été abusées sexuellement. Aucune trace de violence apparente à l'exception de ces morsures. Une mâchoire d'une taille conséquente sur les deux cous, mais d'une taille d'homme - pas un animal (le Gévaudan était loin) : il ne recherchait pas une légende ou un croquemitaine mais un être humain - monstrueux mais qui avait encore des inhibitions. On en trouvait des comme ça dans les rangs de la soldatesque.  

Ce qui étonnait le plus Laville était le fait que les petites auraient du se débattre, essayer de fuir (elles connaissaient le hameau comme leur poche) - or, on les avait retrouvées allongées cote à cote dans la grange et le crime s'était probablement commis à cet endroit - comment ? Leur visage était… paisible. Comment ?  

 

Si le responsable était un rôdeur, les battues entreprises aujourd'hui devraient donner quelque résultat. On avait effectivement retrouvé des gueux dans le coin - ils seraient jugés pour ces actes par défaut, mais Laville tablait sur un individu beaucoup plus machiavélique qu'une bande de souillons avinés, d'une intelligence diabolique.  

 

Il retourna à la grange tandis que le soleil commençait à décroitre. Le travail y avait repris même si tout le monde se regardait avec un regard sombre - l'angelus allait bientôt marquer la fin des activités. La pluie fine avait transformé les chemins en boue. Il retrouva un de ses hommes, à demi-somnolent, qui bafouilla quelque chose :  

"- Monsieur, il y a quelqu'un dedans… J'ai du - euh - la laisser passer."  

Laville exerçait son nouveau métier avec passion ; il n'avait jamais vu "scène de crime" vierge d'indice laissé derrière lui par un criminel, aussi malin soit-il. Et voilà qu'on venait lui chier dans les bottes - une femme par-dessus le marché : Laville était un citoyen pour qui chaque Homme était l'égal de l'autre - pour les femmes, ça se discutait encore.  

 

Furieux, il re-visita l'endroit, examinant chaque botte de foin du rez-de-chaussée avant de monter l'échelle de la remise.  

Là se trouvait une jeune femme (Renee Anderson) qui grattait les traces de sang laissés sur le sol. Laville se présenta et exigea d'elle qu'elle décline son identité. Elle était habillée en homme !  

"- Ingrid Molanescu, Fille du Baron Jankovic d'Episcu de Transylvanie - elle le détailla de pied en cap avec un petit sourire - nous aussi, nous avons fait notre révolution il y a cinq ans… et je connais ce regard."  

La diplomate joua franc-jeu avec lui dès le départ : l'homme qui était responsable de cela était un citoyen de son pays qui avait fui, lui et sa bande. Tous étaient de dangereux criminels, c'est pourquoi elle requerrait le soutien de la Garde - sous la direction de Laville.  

"- Cet individu avait disparu, probablement au-delà des océans. Son retour en Europe nous a permis de retrouver sa trace."  

- Co - comment ?  

- Nous avons d'excellents informateurs."  

 

Elle mentait mais seulement par omission : "l'haïtien" était revenu de terres que ses poursuivants eux-mêmes ne pouvaient fouler sans risquer leur vie. Sa présence sur le continent était étonnante à plus d'un titre : il devait revenir dans le clan dont il avait la charge tutélaire tout en se sachant poursuivi par les autorités Transylvaniennes. C'était une mission-suicide… ou bien quelque chose de plus puissant que sa propre vie était en jeu et obligeait son retour.  

 

Ingrid poursuivait cet homme qui avait fui avec les siens et pris tant d'identités. Mais il restait membre d'une grande famille élargie. Le père d'Ingrid avait fait ce rêve pénétrant il y a deux semaines, la nuit ou "Amédée" s'était nourri à nouveau sur le sol d'Europe. Le Baron avait lancé ses meilleurs limiers, à commencer par sa fille, à sa poursuite. Le but n'était pas de détruire ce représentant de la race mais de comprendre la raison de son retour, de localiser le clan. Et de le soustraire au regard des Hommes.  

 

Tout en discutant avec Laville, Ingrid sentait palpiter le diamant sur sa poitrine ; ce diamant au sang si rare qui lui permettait de se déplacer de jour, ce diamant qui vivait en même temps qu'elle et transmettait tout ce qu'elle voyait à son père.  

 

(Script original, préquelle de Empire Vampire (2005) : http://www.cinejeu.net/index.php?page=p&id=54&unite=fenetre&section=vueFilm&idFilm=65.  

Certains éléments liés à Diamants de Chair (2015) : http://www.cinejeu.net/index.php?page=p&id=54&unite=fenetre&section=vueFilm&idFilm=10732  

et Une Prime sur Spade (2013) : http://www.cinejeu.net/index.php?page=p&id=54&unite=fenetre&section=vueFilm&idFilm=6190)

Scénario : (1 commentaire)
une série B fantastique (Historique / Drame / Horreur) de Sandrine Kudou

Malcom Ellman

Annie Hayes

Conrad Kelly

Renee Anderson
Musique par Coralie Leonard
Sorti le 30 octobre 2021 (Semaine 878)
Entrées : 12 978 346
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