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MMP présente
Domination

*** Texte déconseillé aux mineurs ***  

 

… mais je sais que vous le lirez quand même.  

 

 

 

 

 

 

 

Rome, Italie, une soirée bien arrosée.  

 

La fête bat son plein sur la place Torello, prétexte à une victoire footballistique de l'équipe locale, sacrée Championne d'Europe. Lucas (Adrian Harland) et ses amis ne sont pas venus pour le foot, juste pour passer un moment sympa. Lucas vient de terminer des études de droit et se destine à un cabinet d'avocat new-yorkais. Rester en Italie ? Ouais, pour la fête… mais le boulot non merci.  

 

Quand une grande lumière nimbe la place sous les cris de la foule, tout le monde croit en l'apparition-surprise de l'équipe locale en hélicoptère. Quelques secondes plus tard, les femmes de l'assistance disparaissent brusquement. Lucas, qui a vu les premiers signes inquiétants prend son ami Evangela (Gaëlle Wilson) par le bras et veut l'éloigner à tout prix de la place.  

"- Vite, il faut partir…"  

Evangela proteste : elle était en train de retirer du cash et sa CB est encore dans le distributeur à bill...  

 

Trop tard, elle disparait, happée à son tour… et Lucas avec.  

 

Tous se retrouvent littéralement flottants au-dessus de Rome à plusieurs centaines de mètres. Le paysage serait magique s'il n'était pas aussi terrifiant : Evangela, Lucas et le reste de l'assistance hurlent de peur.  

Bientôt une surface opaque et métallique apparait au-dessous d'eux - tous sont posés dessus. Ils ont mal à la gorge, certains ont tourné de l'oeil.  

 

Où sont-ils ?  

L'endroit est grand comme plusieurs stades de foot. La pièce est toujours nimbée d'une lumière équivalente à celle qui les a "emportés", mais plus diffuse, plus… tamisée.  

Lucas ne voit que des gens à perte de vue, aucun mur, comme si ces derniers étaient flous ou que l'on souhaitait que les sens humains y perdent leur latin.  

Et il n'y a que des nanas autour de lui si l'on excepte ceux qui, comme Lucas, tenaient (à) leur copine.  

 

Parmi eux, Ricardo (Reginald Attree) un biker itinérant qui bivouaquait tranquillement en banlieue avec sa fiancée Svetlana (Mélodie Duval), jeune russe trouvée par catalogue sur internet et actuellement en petite tenue. Ricardo lui-même profite de la confusion pour remettre son pantalon de cuir noir moulant : une chance même qu'il ne l'ait pas perdu "en vol".  

 

Rapidement, Lucas se rend compte que tous ne viennent pas du centre-ville - certains ont été happés à plus de 100 kilomètres de distance ! Ils sont une dizaine de gars au milieu de plusieurs milliers de femmes. Pas mal d'étrangers aussi - normal, Rome est une ville plutôt touristique. Il ne veut pas imaginer la panique que ça doit être en bas : des femmes qui disparaissent et rien que des hommes pour les retrouver.  

Tiens, ça pourrait presque être le début d'une comédie. Italienne, bien sûr.  

 

Il goûterait sûrement l'ironie de la situation s'il savait ce qui les attend. Quelques minutes après leur arrivée, il surprend une rumeur qui parcourt la foule comme une trainée de poudre : on aurait trouvé une porte !  

Et puis un cri. De douleur. Suivi d'une odeur de chair humaine brulée, puis rapidement décomposée… Ca sent d'ici, il s'est donc passé quelque chose pas très loin. Lucas et Evangela se précipitent.  

 

Il s'agit effectivement d'un portique assez large pour laisser passer une dizaine de personnes, et qui mène à un couloir. Un portique qui laisse voir ce qui se trame derrière.  

Mais un portique mortellement invisible, comme le corps foudroyé gisant par terre l'atteste. La foule s'est brusquement reculée, bien sûr. Des cris d'horreur, de l'effroi.  

Du coup, on voit mieux qui observe la scène de l'autre côté. Deux individus, une femme (Evangelina Heaven) et un homme (Ron Botton) qui… prennent des notes sur des espèces de tablettes, elles aussi invisibles ce qui fait que l'on "voit" ce qu'ils écrivent.  

Pas une écriture commune, pour ce que l'on peut en juger.  

 

Lucas et Ricardo sont arrivés sur les yeux au même moment. Ils ne peuvent s'empêcher d'échanger un petit sourire gêné. "Ric" est un peu plus habitué au bordel ambiant, mais ça, ça dépasse tout ce qu'il a jamais connu.  

La peur, la transpiration et la sueur commencent d'ailleurs à bien refouler parmi les milliers de convives de la "fête".  

 

La femme s'est rapprochée de la barrière invisible. Elle tend un index impératif vers un homme de l'assistance. L'homme se raidit tout à coup, puis avance vers la barrière, tel un automate. Ricardo et Lucas n'ont pas assisté à la mort de la personne qui s'est précédemment jetée dans cet espace apparemment vide mais ils devinent le sort funeste qui attend…  

… Non : on semble avoir baissé le "mur électrique" - l'homme passe sans encombre. Personne, pourtant, ne se risque derrière lui : ses yeux trahissent sa terreur ; lui-même n'y comprend rien et n'est plus maître de son corps.  

 

Il arrive au niveau de leurs "hôtes" : l'homme commence à lui palper l'entrejambe (grimace de dégoût de Ricardo et Lucas), sourit à la femme qui note quelque chose sur sa tablette tactile invisible.  

Sans plus de manière, il lui baisse le pantalon. Le public, fasciné autant qu'effrayé par la scène se rapproche de la barrière - comme si le voyeurisme l'emportait sur la prudence et la raison.  

 

L'homme, hypnotisé commence à pleurer quand il sent "l'étranger" le pénétrer. Mais l'acte n'est pas "sexuel" à proprement parler, l'autre lui mettant le bras à l'intérieur…  

… Enfin, le "bras", façon de parler : on dirait que tout son corps se déforme pour s'adapter à la physionomie humaine. L'étranger grimace un instant.  

Lucas en a assez vu : il faut se barrer - et rapido. Ricardo reste : il n'en croit pas ses yeux, le gars est en train de se glisser dans l'autre...  

 

Mais la pression semble trop forte même pour l'humain hypnotisé, qui explose dans un cri de bête. Littéralement. Répandant 80 kilos de barbaque à travers le couloir, souillant la femme et projetant son collègue à terre. Ses chairs explosent sur la barrière électrique séparant la salle du couloir - et à nouveau, une dégoûtante odeur de grillé.  

La foule s'est brusquement réveillée de sa propre perversité : à présent, c'est la vraie panique : tout le monde crie, tout le monde veut partir - même sauter dans le vide, mais sûrement pas rester ici.  

 

Evangela a repéré des trappes, mais elles sont trop hautes.  

Et d'ailleurs, elles viennent de s'ouvrir, répandant un gaz invisible.  

Toutes et tous s'écroulent...  

 

Un grand vide.  

Plus rien.  

Lucas rêve qu'il est en train de besogner violemment celle qui l'aime. Le haut du corps de la jeune femme explose…  

Il se réveille, en sueur.  

 

Il est nu comme un ver, harnaché à un système de poulies extrêmement sophistiqué qui permet à un opérateur situé en face de lui de manipuler son corps. On a disposé sur son entrejambe une espèce de sex-toy dans lequel on a enfourné son pénis. La femme de tout-à-l'heure est en face de lui, les vêtements tachés de sang. L'opérateur est le gars, le visage encore empourpré, un sourire mauvais aux lèvres.  

 

Une jeune femme - nue - entre dans la pièce, intimidée, deux énormes robots à ses côtés. L'opérateur envoie une décharge dans le sex-toy qui déclenche une érection extrêmement douloureuse pour le jeune homme. La femme retire l'engin et demande - dans un italien parfait - à la jeune impudique de chevaucher Lucas. Celui-ci trouve encore la force de protester :  

 

"- HEY, on est pas des machines ! J'la connais pas, elle - et j'ai pas envie de..."  

Quand un des robots commence à serrer le cou de sa victime, il comprend qu'il n'a plus le choix : s'il lui refuse l'étreinte, la jeune femme est condamnée.  

L'homme derrière son pupitre semble prendre un malin plaisir :  

"- Copulez !"  

Il actionne les poulies : Lucas, telle une poupée, commence à écarter les jambes, le sexe raide mais en feu. La jeune femme s'approche de lui. Ils ont l'air aussi désolés l'un que l'autre de ce qui va se passer.  

 

Ailleurs.  

Evangela s'est réveillée dans un lit, avec la femme. Elle a manifestement abusé d'elle pendant son sommeil.  

"- Tu veux une cigarette ? C'est comme ça que vous faites, non ?"  

Dégoûtée, elle rampe à l'extérieur des draps, tombe - elle a mal aux jambes, au bas-ventre, mords ses lèvres pour ne pas pleurer - elle ne sait pas ce qu'elle lui a fait mais n'y est pas allée en douceur…  

La pièce est circulaire, sans aucune porte. Aucun échappatoire : est-elle condamnée à devenir une esclave sexuelle ? Des milliers de questions se bousculent dans son esprit. L'autre reprend :  

"- Je ne suis pas celle que tu as vue dans l'autre salle, tout-à-l'heure : nous sommes ce que vous appelez des "clônes" ; nous avons été créés par des gens qui ont abusé de nous durant des siècles, des gens de cette Terre - mais la Terre dans 1000 ans. Nous avons fini par nous révolter, avons trouvé le moyen de revenir ici, à une époque moins… barbare et dans cette gigantesque 'nef' spatiale qui sera désormais votre lieu de vie."  

 

Evangela ne comprend pas : ces "clones" obsédés sexuels ont traversé l'espace et le temps pour venir baiser des humaines ? L'autre rigole :  

"- Oh non : nous allons juste enlever toutes les femmes de cette planète, ainsi les hommes finiront par s'exterminer entre eux et jamais nos créateurs ne naîtront."  

Ce raisonnement échappait à toute logique humaine. Evangela la reprit du tac-au-tac :  

"- Vous n'avez pas pensé que c'est PARCE QUE vous aviez enlevé toutes les femmes que les hommes ont voulu créer les clônes, même s'ils ont mis 1000 années pour le faire ?"  

L'information sembla faire mouche dans l'esprit du clône.  

 

A l'autre bout du vaisseau.  

Ricardo était au milieu d'une vingtaine de jeunes femmes toutes dévêtues. On leur avait donné à manger, à boire - et c'était bien là le problème. Elles s'étaient toutes précipitées sur la boustifaille… qui devait contenir quelque chose de pas clair car désormais, le biker était à deux doigts de se faire violer par une meute en furie.  

 

En temps normal, il n'aurait jamais craché sur l'occasion (encore qu'elles étaient vraiment nombreuses là) mais il ne savait toujours pas où il se trouvait et quelque chose lui serinait intérieurement que les gens qui les avaient amenés ici avaient un sérieux problème avec leur libido.  

D'ailleurs, aurait-il été plus curieux qu'il n'aurait pas manqué de repérer les caméras disséminées dans plusieurs interstices des murs nus.  

 

De l'autre côté des objectifs, une salle de clones prenait des notes studieuses sur la sexualité des humains : leur plan de domination avait une faille, ils le savaient. Les hommes continueraient à vivre sans les femmes. Oh, pas très longtemps pour des raisons évidentes, mais suffisamment pour représenter une menace. On apportait des rapports : déjà dix millions de femelles enlevées à travers le monde. C'était un bon résultat mais pas suffisant pour satisfaire l'intelligence (la folie ?) collective des clones.  

Non : il leur fallait étudier tous les paramètres du sexe. Des sexes. Toutes les situations, tous les cas, tous les rapports sensuels, mais aussi affectifs.  

 

Ils voulaient absolument dominer le sujet pour lequel on les avait créés dans 1000 ans. Le dominer avant de disparaître du fait de leur future "non-création", probablement dans une cinquantaine d'années. Cela leur laissait une marge suffisante : ils partiraient ainsi en paix, après avoir compris ce qui importait tant à cette humanité honnie : d'autres auraient recherché Dieu. Eux étaient en quête de sens. Du sens de leur vie et de leur propre utilité.  

 

(Script original)

Scénario :
une série A thriller (SF de "fumetti") de Casym Walling Jerzec

Adrian Harland

Gaëlle Wilson

Reginald Attree

Evangelina Heaven
Avec la participation exceptionnelle de Mélodie Duval, Ron Botton
Musique par Heather Lathan
Sorti le 18 décembre 2021 (Semaine 885)
Entrées : 14 351 419
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