Adaptation du film du même nom sorti à FD.  

Du blanc. C'est la seule couleur. Partout, sur les murs au plafond, même la porte et le carrelage. Partout. Pas de meuble autre qu'une petite table de nuit, blanche également, et un petit bureau inutile. La calme lumière du jour à peine naissant entre paisiblement dans cette pièce isolée et vide. Mais d'ailleurs, est-ce la seule chose vide en ces lieux? Pas sûr. L'on frappe à la porte, comme pour prévenir. Un femme en blouse blanche s'avance alors vers le lit. Une infirmière à n'en pas douter. Pas un geste. Normal: Amandine (Anastasia Gislason) est dans le coma.  

Rêves-t-elle? Pense-t-elle? Nous voit-elle? Les médecins ne savent pas. Ils ne veulent pas se prononcer quant à son état. Pendant ce temps, toute la famille s'inquiète de ce double silence pesant. Son père a beau lui toucher la main, sa mère peut bien lui susurrer à l'oreille de doux mots d'amour, son frère peut même tenter de la faire rire comme avant, rien n'y fait. Amandine reste toujours de marbre, impénétrable. C'est à peine si l'on devinait que son cœur battait encore. Elle laissait sa famille dans un état peut-être encore plus triste qu'elle même ne l'était. Pourtant, elle se battait.  

Depuis ce terrible accident de voiture, il y a de cela une semaine, elle n'avait pas ouvert les yeux. Mais pour autant, elle n'avait jamais abandonné l'espoir. L'espoir de sortir de ces profondeurs étouffantes et décidément trop proche de la mort. Elle se battait à sa façon. Ce n'était pas des rêves, non. Ni des hallucinations, non plus. Cela s'apparentait plutôt à un monde parallèle par lequel son esprit s'était échappé pour survivre et surtout pouvoir s'enfuir, ramenant avec lui à la surface ce corps inerte.  

Alors, Amandine se trouvait dans une grotte sombre. Elle s'approcha de la sortie. De là, elle pouvait admirer le soleil qui se couchait sur cette île entre montagne et mer. Un beau pied de nez à sa vie. Elle se retourna et poussa un cri de surprise: Un homme (Patrick Maidstone) plus vieux qu'elle était assis sur le sol, le regard fixé sur elle.  

- Qui...Qui êtes-vous?  

- Dan. Comme toi et beaucoup d'autre qui sont dans le coma, je me suis retrouvé sur cette île.  

- Pourquoi?  

- Parce qu'elle permet aux plus courageux de s'échapper par un bateau qui ramène à la vie. Mais ce n'est pas si simple. La Mort rôde et emporte avec elle les plus faibles. A jamais.  

Amandine était sous le choc après cette mystérieuse rencontre et ces révélations. Par dessus tout, elle redoutait que la Mort vienne la prendre. Elle ne voulait pas imaginer ce qui se passerait si cela arriverait. Elle frissonna de peur. Et de froid aussi. Il faut dire que la nuit était bien fraîche ici. Exténuée, elle se laissa lentement tomber sur le sol, jusqu'à ce que sa tête prenne appui dessus, et elle se laissa gagner par le sommeil.  

Le lendemain, quand elle se réveilla, elle ne savait plus trop où elle était. Si elle était vivante ou non, si elle était toujours dans le coma profond qui l'avait prise. Mais quand elle aperçut Dan, son énigmatique compagnon, elle sut qu'elle était toujours sur l'île. La veille, Dan lui avait dit de dormir, car la journée d'aujourd'hui serait longue. Ils allaient devoir traverser l'île d'Est en Ouest, pour rejoindre le port et prendre le bateau salvateur. Et ça ne sera pas chose aisée.  

Amandine et Dan marchaient depuis des heures sur les entiers aux cailloux coupants de l'île. Les pieds se faisaient douloureux tandis que les ventres commençaient à s'impatienter. Et Amandine craqua. Dan se retourna, impassible, et pris dans ses bras la pauvre jeune femme en larmes. Quand il releva la tête, une sombre silhouette seulement supposée se tenait derrière Amandine et devant lui. Horrifié, il essaya d'attirer à lui la jeune femme, qui se demanda ce qui se passait. Quand elle tourna la tête en arrière, elle hurla de peur en voyant le visage de la Mort.  

Ils s'en étaient sortis de peu. Sans cet homme providentiel sortit de nulle part, nul ne sait ce que seraient devenus les deux comparses. L'homme avait surgi de derrière un petit bosquet et, avec courage, avait protégé Amandine avec son corps, barrant le passage à la Funeste, qui n'avait eu d'autre choix que de s'en retourner. Car elle ne s'en prenait qu'aux plus faible et cet homme ne l'était pas. Amandine et Dan le remercièrent, mais il ne parlait pas leur langue. Désormais, tous les trois faisaient route ensemble.  

Il ne restait plus que quelques heures avant le départ du bateau. Alors que l'incertitude quant à savoir si l'auraient ou non, Dan cru bon de dévoiler encore tout ce qu'il savait à Amandine.  

- Il faut que je te dise quelques chose. Ce bateau 3306, il ne peut prendre que deux passagers.  

Amandine, pour toute réponse, s'effondra de nouveau dans les bras de Dan. Elle ne savait décidément pas ce qui allait se passer. Elle se demandait même si elle n'allait pas laisser sa place à ses désormais amis.  

Loin de toutes ces pensées agitées, les parents de la jeune femme étaient regroupés près du corps de leur fille, dans la chambre 3306 d'un hôpital. Ils ne savaient pas ce qui se passait en elle mais la sentaient troublée. L'instinct parental peut-être. Une chose était sûre: ils voulaient revoir leur fille. A tout prix.