En apercevant leur nouvelle maison, Jérémy (Jeremy Goodman) et Mélanie (Mélodie Duval) étaient...peu enthousiastes. Il fallait dire que la vieille bâtisse que venait de racheter Franck (Patrick Maidstone), leur père, n'était pas vraiment à leur goût. Trop sombre, trop grande... Leur belle-mère, Nina (Shannon Donaggio), avait beau leur assurer qu'elle ne resterait pas comme ça, que Franck ferait des travaux, la pensée des enfants ne changeait pas. Tous les quatre descendirent de la voiture, et Franck poussa la porte qu'il franchit en premier.  

- Voilà, vos chambres sont à l'étages mes chéris !  

Et les chambres étaient loin de combler Jérémy et sa sœur. Elles étaient grandes, certes, mais le papier peint était plus que défraîchi. L'horrible rose bonbon d'autrefois avait cédé sa place à un rose pâle à faire vomir. Aussi Franck proposa-t-il de changer le papier peint.  

- Moi je veux du bleu !  

- Moi du blanc !  

- On se calme, on se calme ! Ne vous inquiétez pas, vous aurez ce que vous voudrez.  

Cela faisait désormais plusieurs jours que la famille recomposée vivait en ces lieux. Les enfants s'évertuaient à ne pas laisser un instant de répit à leur belle-mère, pourtant proche d'eux en âge. C'était les vacances, et elles s'écoulaient relativement paisiblement. Les chambres avaient été refaites et les exigences satisfaite. Tout le monde pouvait désormais contempler son papier neuf. Le soir, après dîner, tout le monde vaquait à ses occupations. Le couple regardait la dernière série télé, Mélanie était au téléphone avait sa meilleure amie, tandis que Jérémy était tranquillement installé dans son lit, en train de jouer à la console.  

Soudain, il entendit des bruits. Il mit le jeu en pose et se releva. Qui pouvait donc faire ça ? Les autres ne semblait pas l'entendre. Jérémy se rapprocha lentement de là où le bruit devenait plus fort. On aurait dit le bruit incessant des vagues de la mer, un soir de pluie. Le son était le plus fort à un endroit du mur, près de son armoire. Il colla son oreille au papier peint et disparut soudainement dans un tourbillon mouillé.  

Personne n'avait entendu quelque chose. Personne n'avait encore vu l'eau qui trempait le parquet de la chambre vide de Jérémy. Mélanie raccrochait alors le téléphone, après plus d'une demi heure de conversation. Elle éteignit la lumière puis se coucha, pour enfin s'endormir, harassée par le sommeil. Alors, il ne fallut pas longtemps pour qu'un autre phénomène surnaturel se produise. Le papier peint blanc sortit des murs, se transformant en une épaisse brume qui enveloppa le corps endormi de la jeune fille, avant de le faire disparaître loin d'ici.  

La série télé était terminée. Nina dormait. Franck éteignit alors la télé et se leva pour aller sur son ordinateur, à son bureau. Il se connecta à son jeu de poker favori et commença une partie. Il n'arrivait alors pas à gagner, ce qui l'énervait passablement. De plus, il croyait sentir une drôle d'odeur de brûlé. Il se retourna et ne put apercevoir qu'une grande gueule enflammée qui l'avalait.  

Nina se réveilla. Un cauchemar l'avait réveillé. Saleté d'araignée... Si son mari ne s'amusait pas à lui faire peur avec ça aussi... Instinctivement, elle alluma la lumière et fit le tour de la pièce. Tout était normal. Mais la maison était drôlement silencieuse. Elle se rendit alors dans la chambre de sa belle-fille. La surprise fut totale quand elle aperçut la brume qui flottait toujours. Elle se dit que c'était plutôt elle qui était dans le brouillard. Dans la chambre de Jérémy, elle se mit sérieusement à douter. L'eau l'alertait. Tout comme l'odeur de brûlé dans le bureau. Affolé que personne ne lui réponde, elle retourna vers sa chambre pour appeler la police, mais avant qu'elle ne puisse prendre le combiné, elle tomba dans une faille sans fond.  

Jérémy se demandait bien ce qu'il pouvait faire dans une mer aussi tourmenté, alors qu'il devrait être loin de là, dans son lit douillet. Il luttait contre les flots, ce qui lui demandait une force extraordinaire. Mais au bout d'un moment, il fallait se rendre à l'évidence : il ne pouvait plus suivre la lourde cadence des flots qui chaque seconde tentaient de le noyer et d'enfouir sa vie à jamais. Ses muscles commencèrent à cramper, et progressivement, l'on pu apercevoir sa silhouette s'enfoncer dans les eaux ténébreuses.  

Mélanie se trouvait, elle, prisonnière de terribles vents. Elle avait beau courir, le souffle déchaîné et glacé la suivait partout où elle allait. Et elle commençait justement à manquer de souffle. Mais elle voulait lutter jusqu'au bout. Mais quand elle heurta une grosse pierre, elle trébucha et se ramassa de tout son long sur le sol, juste avant que son corps soit prit par les vents, qui l'envoyèrent valser loin dans le ciel.  

Franck, lui, se trouvait sur des pentes volcaniques mais calmes. Comparé aux autres, il s'en sortait bien. Il se releva péniblement et inspecta le lieu où il se tenait. Pas d'herbes. Pas d'arbres. Pas de maisons. Où était-il ? Personne ne le sait. Il se retourna et aperçut le même paysage. Pourvu que le volcan dorme encore longtemps. Il se demandait si il était arrivé la même chose aux autres. Il espérait qu'ils allaient bien. Perdu dans ses pensées, il ne pur voir la vague de lave brûlante qui commençait à dévaler la pente en sa direction. Quand il la vit, il se mit aussitôt à courir. Mais c'était trop tard. Il fut englouti par la vague dévastatrice.  

La surprise était totale. Franck et ses enfants s'étaient retrouvé, comme par magie, dans un même endroit. Les retrouvailles allaient bon train. Chacun racontait le périple qu'il avait vécu pour se retrouver ici. Tous étaient soulagés. Mais tous, même les enfants, ne pouvaient s'empêcher de penser à Nina. Qu'était-elle devenue  ? Quoi qu'il en soit, la grotte dans laquelle ils se trouvaient était magique. Teintée de reflet bleutés irréels, elle était attirante et apaisante. Elle ressemblait bien à une étape de transition. Le calme avant la tempête que tout le monde se préparait à vivre. Tout le monde ?  

La famille était mise à l'épreuve. Tous avaient subi de dures étapes qui n'avait qu'un seul but : les endurcir, humainement, moralement et physiquement. On les mettait à l'épreuve. Mais en finalité, pourquoi ? Était-ce en rapport avec le déchaînement des éléments constaté récemment ?