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Drexl Production présente
Simulation de Crise chez Drexl Prod

1- Sélection du genre  

2- Fausse manip'  

3- "Lancer le projet"  

 

Plus qu'un gâchis, tous les acteurs sont en furie.  

Plus qu'une crise, c'est un coup de gueule contre ces producteurs qui font des bourdes coûteuses.  

Plus qu'un documentaire, c'est un rattrapage minable à 8 182 014$ (+9% des revenus).  

 

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Thomas Gabriel  

 

En fait il ne s'agissait pas d'une simulation. La crise était réelle chez Drexl Production.  

 

Nous étions à la fin de l'année 2020. La petite société indépendante commençait à prendre de l'expansion après la sortie de quelques films plutôt bien accueillis. Drexl Reynolds et Jayne Stansfield m'ont appelé un soir pour me proposer la réalisation d'un nouveau film, leur première série A.  

Pour l'occasion, ils avaient fait l'acquisition d'un studio de cinq millions de dollars, qui permettait de tourner des trucs énormes. C'était un vieux studio qui datait de 2005 et qui avait appartenu à une société dont le dirigeant était soi-disant un genre de criminel toxicomane. Il avait quitté la ville depuis peu et la bâtisse était à rabais. Reynolds était content de son achat. Je le sentais dans sa voix. Mais bref. J'ai accepté leur offre évidemment. Je les aimais bien les types de chez Drexl. J'avais réalisé quatre films pour eux en moins d'un an. À l'époque ils me prenaient un peu pour un mentor, même si je n'avais pas beaucoup plus d'expérience qu'eux.  

 

J'étais excité à l'idée de réaliser pour eux leur première série A. Les p'tits gars allaient enfin rentrer dans la cours des grands. Je les voyais facilement dans le top dix des producteurs pour 2021 et comme ils appréciaient mes services, je savais que leur ascension serait bonne pour ma carrière. J'ai donc signé un contrat d'exclusivité avec eux sans même lire le script qu'ils me proposaient. Je savais que Jim en était l'auteur de toute façon.  

Quelques semaine plus tard j'avais pris pleinement connaissance du projet et Reynolds m'a contacté pour une séance de casting. On a fait défiler toute une brochette d'acteurs devant nous pour trouver le premier rôle qu'on destinait déjà à Roy McAllister, à moins de trouver mieux. Finalement on a prit Roy. Les types qui se pointaient aux séances de casting avaient toujours des défauts insurmontables. Soit leurs gueules étaient trop communes, soit ils étaient de parfaits tocards.  

 

Ensuite on est passé au premier rôle féminin. Cette fois je n'ai pas eu de droit de parole. Reynolds voulait absolument choisir sa petite protégée, Kaylee Cobb. Je continu de penser qu'ils couchaient ensemble depuis le tournage de ce film que j'ai réalisé et où elle jouait une pute... Le reste du casting a été choisit de concert. James Carter Jr pour le bad guy et Elizabeth du Prez dans le rôle complètement fou d'une grand-mère psychopathe. Jim R. Serra était le genre de scénariste à écrire des trucs sombres et torturés. Je n'osais imaginer de quoi le bonhomme avait l'air en vrai. Même les producteurs ne l'avaient jamais rencontré en personne. Il vivait reclus dans un autre pays, se contentant de leur envoyer des scripts via Fedex... C'est au réalisateur, à moi donc, que revenait la difficile tâche de déchiffrer ses gribouillages et ses délires métaphysiques. Une fois traduit, les textes de Jim avaient une certaine valeur, c'est certain.  

Comme pour le coup nous étions tous un peu novice pour gérer une production à gros budget, j'ai demandé aux producteurs qu'on me file un assistant. Ils ont choisit Luccio Calvino qui était tout autant novice mais qui avait le mérite de connaître le fonctionnement de la société.  

 

C'est peu de temps après que la crise a éclaté. Pour faire une histoire courte, Reynolds et Stansfield ont fait une demande de subvention à la ville de Gérardmerveille pour gonfler le budget du film. Ça n'avait rien d'exceptionnel. Sauf que les deux poireaux ont rempli la demande en ligne et ce faisant, ils ont fait une erreur dans le descriptif du projet. Ils ont envoyé une demande de subvention pour un documentaire, plutôt que pour un film d'horreur. Une fausse manipulation qui a tout gâché.  

 

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Roy McAllister  

 

J'avais signé pour un premier rôle dans une série A et je dois avouer que j'étais excité comme un gamin dans une confiserie. Ma carrière semblait destinée à prendre un envol rapide. Kaylee, James et moi ont s'était réuni dans un café pour discuter du film et de nos rôles respectifs. J'avais plusieurs idées sur la façon dont j'allais aborder mon personnage. Encore une fois on me demandait de jouer un héros qui recelait une part d'ombre importante. J'aimais bien ce concept.  

Mon téléphone a sonné et j'ai vu que c'était Thomas qui m'appelait. Au ton de sa voix, j'ai tout de suite compris que quelque chose n'allait pas. Il semblait furax. Il m'a expliqué que le projet était annulé, à moins que nous ne souhaitions produire un documentaire tout ensemble. Il a utilisé des mots durs à l'encontre de Drexl Reynolds puis il a raccroché. C'est donc moi qui ait annoncé à Kaylee et James la mauvaise nouvelle. From the Darkness to the Lights of Hell ne verrait pas le jour, finalement, à cause d'une erreur des producteurs.  

 

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James Carter Jr  

 

L'acteur est assis sur une chaise dans un décor noir, clairement de mauvaise humeur. La caméra de Thomas Gabriel fait un zoom sur le visage de James. Celui-ci fixe la lentille, puis il demande à Thomas d'aller se foutre un objet pointu dans le rectum. L'acteur se lève et quitte la pièce précipitamment. On entend clairement au loin les mots "putain", "merde" et "taureau" dans la langue de Shakespeare.  

 

***  

 

Kaylee Cobb  

 

Je pense que cette maladresse de Drexl m'a coupé les ailes au pire moment. Comprenez-moi bien, j'adore le gars, mais à cause de lui, j'ai passé quatre ans à faire du théâtre pour des cachets misérables alors que j'aurais pu profiter de ce temps pour me faire un nom à Gérardmerveille. J'ai tourné un seul film entre août 2020 et janvier 2024. Pour une jeune femme de vingt-cinq ans qui rêve de devenir la prochaine Tamara Berger, c'est tragique.  

 

- Et qu'est-il advenu de votre relation avec Mr. Reynolds après cet incident?  

 

Sérieusement, Thom ?  

 

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Elizabeth du Prez  

 

Les jeunes sont si impulsifs de nos jours, toujours à jouer avec leurs gadgets et à appuyer sur des boutons. À l'époque, quand on demandait une subvention, il fallait se présenter en personne au bureau de la ville et remplir un formulaire avec l'aide d'un responsable. Il était impossible de se tromper de la sorte. Mais il est vrai que les temps ont changé. Plus personne ne prend le temps, maintenant.  

 

***  

 

Luccio Calvino  

 

Le problème ne vient pas de l'erreur commise par les producteurs. Le problème, c'est cette ville de merde et ses règles de merde. À Gérardmerveille, quand on lance un projet de film, il est impossible de revenir en arrière. Si on abandonne un projet, on abandonne aussi tout l'argent qu'on y a investit. C'est stupide. En plus, on ne peut même pas balancer la paperasse à la poubelle, il faut absolument garder une trace de ces projets annulés, qui reviennent constamment nous narguer et nous rappeler les erreurs du passé. Je déteste ce système pourri.  

 

- Crois-tu que cet incident est la cause de l'arrêt des activités chez Drexl Prod entre 2021 et décembre 2023, puis entre 2024 et 2030 ?  

 

Pour moi, ça ne fait pas de doute. Cette petite erreur et l'impossibilité de la rattraper a dû complètement détruire le moral de Reynolds et Stansfield à l'époque. Faut comprendre qu'ils avaient investit huit millions de dollars dans ce projet de film.  

Je l'affirme clairement, les faiseurs de lois de Gérardmerveille ont empêché la production d'un film grandiose qui aurait marqué l'histoire. From the Darkness to the Lights of Hell était destiné à remporter tous les Awards...  

 

- Tu sais que Drexl Prod ne présente pas ses films lors des GM Awards?  

 

Vraiment ? Y sont cons où quoi ?  

 

- Apparemment ils pensaient que l'organisation sélectionnait elle-même les films nommés...  

 

Oh les tarlouzes !  

 

Bon, on le fait ce documentaire Thom ?  

 

- On vient de le faire, non?  

 

Euh... t'as que quinze minutes de clip. Il manque une bonne heure encore pour que la ville accepte de diffuser le docu au ciné.  

 

- Oh putain, qu'y sont chiants! Bon. Tu m'accompagne ? Je vais aller refaire l'entrevue de Kaylee et prétendre que j'ai perdu la cassette de ce matin. Elle a trente-cinq ans maintenant mais elle est toujours canon.  

 

D'accord. Après on pourra toujours aller emmerder Reynolds dans son bureau. C'est sa faute si on est prit pour réaliser cette connerie.  

 

- Ouais. Faut aussi que je trouve un moyen de dépenser un million de dollars pour respecter le budget technique...  

 

On se fait un Bretsonville ?

Scénario : (1 commentaire)
une série A documentaire de Thomas Gabriel

Roy McAllister

Kaylee Cobb

James Carter Jr

Elizabeth Du Prez
Avec la participation exceptionnelle de Luccio Calvino
Sorti le 10 août 2030 (Semaine 1336)
Entrées : 20 261 152
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