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Loupieau Production France présente
Gjakmarrja, la vengeance

Depuis 1990, L’Albanie, comme beaucoup d'autres pays de l'Est et des Balkans, est sortie de la dictature communiste. Les principaux problèmes posés par ce régime ont dès lors commencé à disparaître ou disparus. Mais si certains ont disparu, ce n'est pas le cas de tous. Certains problèmes réapparaissent et sont un véritable fléau pour le pays. Parmi eux, peut-être le plus gênant: le «Gjakmarrja».  

 

La vengeance. En Albanie, l'honneur est une chose très importante. Si importante que chaque affront doit être lavé. Mais nous parlons ici de plus qu'un affront: un meurtre. Si une personne en tue une autre, sa famille est alors frappée par le Gjakmarrja, lancé par celle du défunt. Le sang se venge par le sang. Se cacher ou mourir, tel est le choix donné aux familles. Anastasia Gislason et Alan Pover se sont rendus sur le terrain.  

 

Ici, c'est un petit quartier d'une petite ville. A Kukës, les gens sortent, ils parlent, rient. Ils vivent quoi. Les maisons sont normales, parfois même très belles. Mais, au milieu de la rue, une maison attire l'attention des étrangers. Les habitants du quartier, eux, sont habitués. Cette maison est entourée de partout par des murs de pierre d'au moins cinq mètres de haut. Les fils barbelés interdissent à quiconque d'entrer. Je demande pourquoi elle est comme ça, on me répond qu'ils sont frappés par le Gjakmarrja. Nous y voilà. C'est bien ici. La famille qui vit à l'intérieur a accepté de nous rencontrer.  

 

On attend midi, que la rue se vide enfin, pour pouvoir pénétrer dans la maison fortifiée. Un homme, Egdaj, nous reçoit. Il nous fait vite rentrer à l'intérieur. A voir son visage pâle, on se doutait qu'il vie reclus ici depuis des années. Il nous fit asseoir sur un canapé quelque peu miteux, alors que ses enfants arrivaient. Ils étaient tout aussi pâles que leur père. La conversation put enfin commencer.  

 

Il nous raconta qu'il y a 17 ans, il avait tué accidentellement un homme. C'était un jour de fête nationale. Il était au volant de sa voiture quand l'homme ivre avait traversé devant lui. Il le percuta. Il sortit de sa voiture mais c'était trop tard. Il était mort. La famille de l'autre arrivait et l'avait reconnu. Dès lors, la vendetta était lancée. Il nous dit que ses fils étaient nés sous ce toit, et qu'il n'étaient jamais sortis dehors. Car le Gjakmarrja s'applique à tous sauf aux femmes. Ils s'en prennent même aux enfants maintenant, tant qu'ils sont mâles...  

 

Éprouvé, il fit une pause dans son récit avant de poursuivre. Il disait qu'à cause de lui, toute sa famille était sous la menace. Le seul moyen de sortir de cet enfer était de mourir ou d'obtenir le pardon de l'autre famille. Chose on ne peut plus rare. Egdaj finit par nous dire que des fois, il préférerait être mort. Au moins, sa famille serait libre. Nous le quittons après l'avoir remercié de son difficile témoignage.  

 

Nous quittons Kukës pour Tirana, la capitale. La ville est impressionnante, mais on sent qu'une atmosphère lourde pèse dessus. Nous nous rendons dans un petit quartier pas moderne pour y rencontrer Ilkja. Elle nous a donné rendez-vous dans son bar. Comme vous l'aurez compris, elle n'est pas sujette au Gjakmarrja . Dès qu'elle nous a aperçut, elle nous emmène vite à l'abri des regard, dans sa «pièce personnelle», comme elle le dit elle-même. Tout en nous servant à boire, en bonne patronne, elle commence son récit.  

 

- Vous venez pour le Gjakmarrja , non? Bien...Mon mari était policier. Un jour, au cours d'une arrestation jusque là banale, l'interpellé se rebella. Il cachait sous son manteau une arme qu'il allait sortir. Mon mari l'a vu, il l'a prévenu mais l'autre l'a pointée sur lui. Par réflexe, Arijan a tiré, et l'autre est mort.  

- Et vous n'avez pas peur des représailles?  

- Non, non. Je suis une femme. Eh puis, Arijan est...mort. Le Gjakmarrja est terminé pour notre famille. Le sang a été vengé par le sang. Et l'autre famille a enfin pu pardonner. Seulement quand il y a autant de morts de chaque côté, ils pardonnent.  

- Et vos enfants, comment le vivent-ils?  

- Mal. Eux aussi veulent leur vengeance. Mais j'essaye de les en dissuader, c'est pas ça qui fera revenir Arijan. Ni qui fera avancer l’État.  

Les larmes l'interrompirent à l'évocation de son mari décédé. Assassiné.  

- C'est vraiment horrible...  

- Oui, c'est sûr. Mais par rapport à certaines familles, ont a eu de la chance. J'en connais une qui s'est faite complètement tuée, du père, au fils de 4 ans, en passant par l'oncle. La mère pleurait devant tout ce sang.  

 

A ce moment, l'on fut interrompu par des bruits de coups de feu dans la rue. L'on sortait précipitamment dehors pour voir ce qui se passait. Et là, devant le mur, gisait une jeune adolescente, morte. Le Gjakmarrja avait encore frappé.  

- S'il s'en prennent au femmes maintenant...  

 

Anastasia et Alan continuèrent leur enquête funeste dans ce pays, qui pour s'en sortir, devrait bannir le Gjakmarrja. Encore faut-il le vouloir...

Scénario : (1 commentaire)
une série Z documentaire (dramatique) de Simon Nober

Alan Pover

Anastasia Gislason
Musique par Stanley Landowski
Sorti le 01 mai 2021 (Semaine 852)
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