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Loupieau Production France présente
La petite fille

A force de voir l'horreur, la misère et la violence, on les prend de plein fouet dans la tête.  

 

Pauline (Virginia Mirren), elle, connaît tout. Elle a connu le bonheur. C'était quand elle était entourée de ses parents. Quand ils vivaient. Tous ensemble, sereinement, sans crainte du lendemain. Puis la longue, très longue descente aux enfers commença. Sa mère tomba gravement malade. Cancer du poumon. Elle avait seulement 43 ans. Son père délaissa alors peu à peu son travaille de cadre dans une banque. Plus l'état de sa mère empirait, moins son père travaillait. Moins ils avaient d'argent. Moins ils pensaient à vivre. Sa mère mourut, un soir orageux d'été. Puis une tempête prenait d'assaut les esprit embués de larmes, de regrets, de Pauline et son père. Son père...Il se laissait aller. Complètement. Il ne travaillait plus. Sa banque le licencia. Il n'avait plus rien pour nourrir sa fille. On la lui retira, la plaça dans une famille d'accueil. Pauline appris plus tard que son père ne lui survécut pas plus de trois mois. La mort prenait là déjà deux parties d'elle.  

A 14 ans, Pauline connaît l'horreur, la misère et la violence. D'un peu trop près même. Sa «famille» adoptive est horrible. Elle est leur esclave: ménage, vaisselle, courses...tout y passe. Elle n'échappe pas aux violences. Chaque jour, des coups, des attouchements...Elle n'en peut plus. Que connaîtra-t-telle ensuite? La mort. La mort froide viendra et se sera pour elle un soulagement immense.  

La mort est venue et l'a emporté. Pauline abandonne son corps à la terre. Son esprit, lui, s'envole vers les cieux, s'envole vers ses parents. Elle a hâte de les revoir. Enfin, elle les aperçoit. Ils lui sourient. Elle coure vers eux, les embrasse. Il semble qu'ils ne manquent de rien. Qu'ils sont heureux. Qu'ils vivent comme avant, tout les trois, nageant dans le bonheur. Le bonheur de l'au-delà.  

Mais voilà. La Mort (voix sombre de Brendan Badelt) se dit en voyant cette famille morte mais heureuse, que la place d'une jeune fille de 14 ans n'est pas ici. Qu'elle doit vivre. Aussi, elle lui dit qu'elle va la faire retourner d'où elle vient. Dans la vie. Mais en échange, elle devra payer. Faust a pactisé avec le Diable, Pauline marchande avec la Mort. Contre son gré.  

 

A force de les subir, on les porte sur notre corps.  

 

Pauline avait marchandé avec la Mort. Elle était si heureuse depuis qu'elle avait retrouvé ses parents. Depuis qu'elle était...morte. Mais la Mort lui avait promis plein de belles choses si elle revenait sur Terre. L'amour, des amis, des enfants...Et puis, elle ne lui avait pas laissé le choix. Mais elle avait aussi ajouté que la vie a un prix. Qu'il faut payer ce prix. Pauline avait accepté de suite, sans savoir ce prix. Ce n'était, ni plus ni moins qu'une partie d'elle-même. Encore une. Mais cette fois-ci, son corps. Elle se retrouvait mutilée. Ses narines n'en était plus. Ses cheveux brulaient. Ses mains se tordaient. La douleur était extrême. Elle n'était pas que physique. Elle était aussi psychique. Elle s'était fait roulée par la Mort.  

Mais d'un autre côté, sa vie changeaient. Elle n'était plus battue ni réduite à l'esclavage. Elle pouvait revivre. Jusqu'à ce que sa «famille» d'accueil décide de l'envoyer chez leur belle-famille...mexicaine. Et trafiquante. Elle voit la misère de la plupart des mexicains. Elle voit les mendiants, les mutilés faire la manche dans la rue. Elle voit les morts, ceux tués par ou pour les cartels. A tel point que l'odeur entêtante et dérangeante du sang flottait partout autour d'elle, où qu'elle aille, comme un parfum pas si délicat que ça. Chaque jour où Pauline voit cette misère, ces morts, ce sang, d'énorme cicatrices apparaissent sur son visage. Des cicatrices comme il y en a dans son esprit, son âme, déchirée. Mais elles ne guérissent pas. Elles restent béantes et laissent les microbes y pénétrer, pour la détruire aussi de l'intérieur. Car maintenant, elle n'était plus sensible à ça. Cela n'avait aucune importance par rapport à ce qu'elle subissait.  

 

A force de les porter sur notre corps, on finit par se les faire seule.  

 

Pauline croyait maintenant qu'elle s'était fait avoir par la Mort. Elle pense que la Mort ne l'a fait revivre que pour mieux l'achevée. Les jours passent et ils sont de plus en plus difficiles à supporter. La douleur physique est extrême. La douleur morale est insoutenable. Pauline n'agit plus que mécaniquement. C'est presque un zombie. Elle fait les choses lentement et seulement par habitudes. On a même plus envie de la maltraiter tellement elle fait peur à voir, tellement elle semble ne plus être là. Le seul moment de «répit»qu'elle a, c'est la nuit. Son esprit tourmentée peut alors penser pour la première fois de la journée, tandis que son corps atrophié se «repose». Pauline regrette le temps où elle était morte. Le temps où elle pouvait voir ses parents, leur parler. S'amuser avec eux... Depuis 5 ans, le seul moment où elle a pu vivre, c'est quand elle était morte. Il lui semblait que la Mort voulait jouer avec elle. Pour finalement l'achever et la renvoyer d'où elle venait. Mais Pauline, maintenant, ne voulait pas lui donner ce plaisir. Elle voulait faire un contre-pied à la Mort. Motivée par la vision souriante de ses parents, Pauline se dit qu'en finalité, ce qu'elle allait faire était sûrement un mal pour un bien. Eh bien, jouons! Pour la dernière fois.

Scénario : (3 commentaires)
une série Z thriller (sombre) de Pamela Wieczorek

Brendan Badelt

Virginia Mirren
Musique par Emmannuelle Cage
Sorti le 30 mai 2020 (Semaine 804)
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