1812  

"Le Lord" Christian James Fontenoy (Ronald Hand) parcourt la vie tel un touriste. A 26 ans, il demeure célibataire et d'une nature dépensière et narcissique, reposant sa fortune sur les biens de son père Charles-Robert (Manfred Ribic), puissant commerçant textile de la banlieue de Leeds, Royaume-Uni.  

S'il se fait appeler "Lord", jamais aucun sang noble ne coulera dans ses veines. Il sait qu'il prend un risque à se qualifier ainsi - on ne plaisante pas avec cela ici - mais papillonnant dans les sphères de la bourgeoisie, il n'en a cure.  

11 mai - à Londres, le Premier Ministre Spencer Perceval est assassiné alors qu'il se rend à la Chambre des Communes : "Meurtre au Palais de Westminster" titre la presse : on est décidément plus en sécurité nulle part si même les édiles à la tête du gouvernement craignent pour leur vie. James profite de cette émotion pour quitter le sol Britannique.  

Mais pour aller où ? La France de l'aventure Napoléonienne le tenterait bien s'il ne craignait d'y laisser des plumes : les Français n'aiment pas les étrangers et encore moins les "godons", c'est bien connu.  

Le Royaume de Hongrie est tentant par certains aspects : les filles y sont faciles et il pourrait aisément y prospérer - mais l'instabilité politique et la mésentente Prusse ne sont pas à son goût. Cet homme cherche la sécurité. De même, il se refuse aux teutons.  

Reste l'Italie de ce début de siècle : passée en partie sous la botte Napoléonienne cette année, le pays est un peu Royaume d'Italie, un peu Empire Français, un peu Royaume de Naples. Difficile décidément de trouver un lieu de villégiature pour cet éternel hédoniste : Europe connait des soubresauts géopolitiques qui ne font pas son affaire, ou la guerre. Il jette néanmoins son dévolu sur le micro-état de Pontecorvo.  

Pontecorvo, une enclave papale au coeur du Royaume de Naples. Mais les curés sont les plus gros baiseurs, c'est bien connu.  

Il prend donc la mer quelques semaines plus tard. Il a averti une famille éloignée de se tenir à sa disposition dès son arrivée.  

Il refuse de poser pied en France et décide de contourner le pays par l'Espagne, traverser le détroit de Gibraltar et la Méditerranée pour arriver sur la botte un gros mois plus tard.  

Mais le trajet s'est mal déroulé pour lui - il a été malade au large des cotes Françaises, ce qu'il prend pour une malédiction à son encontre. Il arrive donc en Toscane amaigri, affaibli. Le Capitaine du navire fait descendre l'intriguant personnage, le remettant à Lucia Fontenoya (Priscilla Keith), une vague cousine.  

Plusieurs semaines passent sans nouvelle. Resté à Leeds, son père reçoit un soir la visite de Elisabeth Peel (Ezra Hewitt). Miss Peel est la fille de Sir Robert Peel, sous-secrétaire d'État à la Guerre et aux Colonies*. Elle n'a aucune mission officielle mais prévient son père qu'une enquête des Services de renseignements de Sa Majesté porte le soupçon de l'assassinat du Premier Ministre sur son fils. Charles-Robert, incrédule dans un premier temps, décide de faire sa propre enquête et commandite William Kawazaki (Geoffrey Baker), vieil ami japonais rencontré à l'époque de la Compagnie des Indes, devenu Détective privé à Manchester.  

La missive postée de Pontecorvo que Christian se décide à envoyer au patriarche plonge ce dernier dans des abîmes de perplexité : son fils unique y annonce un mariage en grande pompe avec Lucia. L'ensemble des Fontenoy sont ses invités.  

Pendant ce temps, Kawazaki remonte la trace du jeune homme et constate de nombreuses incohérences entre ce qu'il aurait dit et fait. Des incohérences qui le mènent dans les bas-fonds de la capitale, où il rencontre Tabita (Sophia Banks), jeune ouvrière immigrée polonaise avec laquelle Christian aurait eu "bien plus qu'une affaire". A force de persévérance, il finit par se lier d'amitié avec elle et apprend que "Le Lord" Fontenoy a mené une double-vie depuis son adolescence, double-vie dissimulée à sa famille qui l'a amené à descendre de plus en plus profondément dans la décadence, la luxure et l'immoralité.  

"- Christian n'est pas seulement un homme pour lequel on donnerait son âme. C'est aussi un prédateur : vous n'imaginez pas la liste de ses crimes."  

* et futur Ministre de l'Intérieur, à ce titre fondateur de Scotland Yard dix ans plus tard  

(Script original)