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MMP présente
Nous Venons en Paix

"- Luminateur stéréoscopique ?  

- Activé.  

- Moteur quantique gravitationnel ?  

- Activé.  

- Ecrans à suspension optique ?  

- Activé.  

- OK - Houston, derniers réglages effectués, démarrez le compte-à-rebours."  

 

L'homme qui vient de lancer l'ordre est Mitch Mitchum (Sam Hawkins) Général de l'Armée des Etats-Unis du Monde, ancien pilote de Starfighter Classe Yavine, astrophysicien de renommée internationale et joueur d'échec occasionnel. Egalement père de cinq enfants, marié à la belle Roberta (Elaine Chusid) et bon chrétien.  

 

Celui qui vient de vérifier la bonne marche de la Navette Max Planck-009 est Jasmin Bonnegarde (Amaury Kirdar), n°2 de la mission, créateur du Coeur Quantique de la navette, né en Suisse, scientifique de renom et athée reconnu. Les médias l'ont méchamment nommé "quota des minorités", s'avérant le seul non-américain non-blanc non-croyant non-végétarien de l'équipage.  

 

Celui qui a lancé le compte-à-rebours dans la base militarisée de la NASA est Bob Reynolds (Ronald Hand), responsable des budgets et Prix Nobel Spécial 2031 pour avoir découvert en 2028 la possibilité d'atteindre des mondes parallèles en se servant de la "matière noire".  

La matière noire, celle qui compose 96% de l'univers connu* et dont on découvre aujourd'hui toutes les possibilités.  

Grace aux progrès spectaculaires de la physique quantique, ce n'est plus la navette qui se déplace vers sa destination, c'est le temps et l'espace qui se courbent à sa rencontre - merci au Coeur de Bonnegarde. Le coût des voyages spatiaux a donc été divisé par 100 et les programmes de l'Agence ont pu reprendre de plus belle après la découverte du Système Deluma.  

 

Le système Deluma est une galaxie jumelle de la nôtre, destination de l'équipage du MP-009. C'est le premier vol véritablement "habité" vers la planète la plus habitable du système - on y avait envoyé des sondes, des animaux, des plantes auparavant. Les informations retournées avaient bouleversé l'humanité. Nous n'étions plus seuls, il y avait présence d'une forme de vie intelligente là-bas. Et amicale.  

De patientes recherches avaient abouti à la conception d'un émetteur-récepteur-traducteur à même de décrypter le langage des habitants. Chaque membre de l'équipage en avait reçu un exemplaire miniaturisé, greffé directement à leur cortex cérébral et alimenté par l'électricité de leur corps.  

 

"3..."  

La tension montait - pour Mitch, le message à délivrer était celui de la paix, de la prospérité, et de l'espoir d'échanges économico-énergétiques soutenus : les prélèvements avaient révélé une impressionnante quantité de minerai fossile et d'hydrocarbure. Le conglomérat militaro-énergétique se préparait à toutes les éventualités : d'une manière ou d'une autre, le drapeau des Etats-Unis du Monde flotterait là-bas. Mitch était confiant que tout cela se passerait sans violence.  

 

"2..."  

Jasmin Bonnegarde était extrêmement fier : son Moteur Quantique était parfaitement rodé - ils débarqueraient là où ils l'avaient prévu, à des milliards d'années-lumière d'ici, à un moment où la Terre elle-même n'existerait plus. Ils seraient, au moment de leur arrivée sur Deluma, les véritables 'Derniers Humains'... jusqu'à leur retour, utilisant le même moteur - pour les autres, ils ne seraient partis de quelques secondes. Eux en prenaient pour six jours. C'était excitant.  

 

"1..."  

Roberta regardait la retransmission mondo-télévisée de l'expérience, le coeur plein d'appréhension et la maison remplie de voisins de la communauté du quartier venue la soutenir. Elle était en larmes, leurs enfants autour d'elle. A l'extérieur, le Drapeau des Etats-Unis du Monde flottait au ralenti, soutenu par une musique patriotique.  

 

"Allumage !"  

Pour Bob Reynolds, cette fois, c'était la bonne ! Il envoyait un équipage humain en contact avec la première race extra-terrestre intelligente, aujourd'hui, en 2035. Il était bon pour une explosion de ses budgets, de son salaire, un second Nobel peut-être - voire un poste d'attaché à la Maison Blanche ou peut-être, consécration ultime, le fauteuil du N°1 de l'Agence.  

Il échafaudait tous ses plans, ne consultant que machinalement et marginalement les écrans de contrôle tandis que le dôme dans lequel la navette avait été entreposée luisait d'une teinte d'un blanc cru et que de gigantesques turbines autour d'elle vrombissaient.  

 

Un flash.  

 

La navette était arrivée à bon port. Comme prévu, elle n'avait pas bougé d'un centimètre, c'est l'univers qui s'était déplacé. Formidable.  

Les instruments d'astrogation confirmaient la cartographie des lieux, leur géolocalisation dans le Temps et l'Espace. Bonnegarde pensait qu'Einstein aurait été fier. Il ne put s'empêcher de murmurer : "dans ton cul, Albert !"  

 

Ils étaient arrivés au coeur d'une petite plaine autrefois boisée qui avait été aménagée par les autochtones afin d'accueillir leur engin spatial. Au loin, cachées par un brouillard urbain dans une atmosphère d'un rose pâle, on pouvait distinguer des structures longilignes - comme de grandes tours qui auraient fait fantasmer les créateurs de SF des années 50-60. Le ciel offrait à l'oeil un panorama de couleurs inégalé, deux lunes proches et la présence massive (et, avouons-le, un peu menaçante), d'une planète gazeuse proche. L'atmosphère était paresseuse, comme empreinte d'une certaine lourdeur.  

 

Les spationautes n'avaient qu'une seule envie : sortir pour visiter les lieux, planter éventuellement un drapeau et sortir une punch-line bien sentie. Au pied de la navette, des locaux s'étaient réunis et sautaient gaiement - d'une manière qui évoquait visiblement la joie.  

Tous poussaient de petits cris : "Goff, goff, goff..."  

 

Mitch Mitchum se retourna vers ses quatre collègues, le sourire assuré :  

"- Je suppose qu'il faudrait que je vous remercie tous pour ce voyage extraordinaire, que je prenne le temps d'un petit discours officiel... Sortons d'ici et allons voir les nouveaux amis des Etats-Unis du Monde !"  

Ce fut suffisant - on s'arma donc d'une combinaison de sortie légère - l'air était parfaitement respirable quoique plus iodé que celui du Texas - ils pouvaient "voyager léger". Ils enclenchèrent leurs vidéo-enregistreurs portables et chargèrent leurs armes.  

La passerelle descendue, ils s'attardèrent quelques instants sous les vivats de la foule.  

 

Les créatures venues les accueillir étaient bigarrées. De formes oblongues, de couleurs diverses et d'une taille d'environ 1,20-1,50 m, elles disposaient de petites poches remplies de liquide (?) qui leur permettaient de modeler les éléments de leur physiologie à loisir. C'est à partir de ces poches qu'étaient créées les interfaces linguistiques - qui n'apparaissaient donc qu'à partir du moment où ces individus avaient besoin de communiquer. Un certain nombre de créatures s'étaient créés des bras qui applaudissaient l'arrivée de l'équipage. Les vidéoscans envoyés par la NASA avec ses sondes avaient visiblement pu être décodées par ce peuple - il témoignait d'une forme de soumission et d'un enthousiasme remarquable.  

 

On amena plusieurs véhicules sur coussin d'air et l'on prit la route vers les structures urbaines. Tout le monde dut se serrer un peu.  

"Goff, goff, goff..." Les habitants d'ici n'avaient que ce mot à la bouche - Mitchum ne comprenait pas : le traducteur avait-il un bogue ? Il essaya bien de communiquer avec ces créatures dont il ignorait les canaux linguistiques (avaient-elles seulement, en plus de leur bouche sans dents, des oreilles, des yeux, des cordes vocales ?).  

Côté architecture, c'était un mélange de Flash Gordon-version Alex Raymond et de Buck Rogers-version TV, d'un kitsch très sûr et remarquablement exécuté. Mitchum se souvenait que l'Agence avait envoyé divers éléments culturels antiques et contemporains, les avaient-ils déjà assimilés ? Arrivaient-ils en terrain déjà culturellement conquis ? - il fronça les sourcils d'un coup.  

 

Bonnegarde avait perçu la tension de Mitch. Ils avaient laissé un collègue dans la navette ; lui aurait préféré qu'ils ne s'en éloignent pas tant. Mais pris dans la liesse, ils avaient perdu un peu de bon sens.  

Ils furent accueillis au centre d'une gigantesque avenue sur laquelle une esplanade avait été édifiée. Autour d'eux, les tours se dressaient, fières représentantes de l'imagination fertile d'un peuple destiné à conquérir les cieux. Sur l'esplanade trônait une sorte de leader et sa compagne, de tailles plus hautes et d'aspect humanoïde affirmé : les deux créatures s'étaient constituées des attributs sexuels. Le premier était visiblement un mâle (Kevin Bourrinos) : si ce n'était l'horreur de son visage, il disposait de bras, d'un buste et d'une tête modelés sur le type terrien. Il se déplaçait sur son pied unique comme le reste de ses congénères, n'ayant pas pris le risque de marcher sur les deux jambes. Il ne s'agissait probablement pas de vertébrés.  

 

Au moment où ce leader vint à eux, Bonnegarde écarquilla les yeux.  

"- Je reconnais le visage de ce gars !  

- Il est très laid... même pour un alien, oui." confirma Mitch.  

"- Non, non, je l'ai vu au cinéma - dans de vieilles comédies : c'était une sorte d'amuseur ou quelque chose dans le genre.  

- Regardez sa femme, alors..."  

La femelle (Johanna Rammstein) était charnue et disposait des attributs d'une humaine, exception faite de sa partie inférieure. Elle semblait dévisager l'équipage de manière indécente, comme une tentative de séduction décalée. Un lieutenant, gêné, osa même jusqu'à murmurer :  

"- Je rêve où cette chose nous fait de l'oeil ??!"  

Ce qui lui valut aussitôt un regard meurtrier de la part de son supérieur.  

 

Le mâle prit Mitch dans ces bras - il était gluant.  

Il se tournèrent tous les deux vers les milliers (millions ?) d'individus qui avaient fait silence depuis leur arrivée sur l'avenue. Le leader leva le bras et cria à leur attention.  

"- Goff !"  

Tous répétèrent le terme à l'unisson dans un formidable écho.  

 

On amena par ascenseurs gravitationnels rapides l'équipage, les "leaders" et quelques happy few au sommet d'une des tours. On leur attribua une suite avec panorama ; puis les créatures se retirèrent, tout sourire. Mitchum décida de contacter la navette avant de commencer un debriefing, sans succès. On déplia une holo-carte sur une des nombreuses tables de la pièce. Celui qui avait fait la réflexion sur la femelle s'enhardit.  

"- Patron, je ne sais pas ce que c'est que cette race, mais c'est tout-à-fait..  

... Insolite l'interrompit Bonnegarde. On dirait qu'ils se sont préparés à nous recevoir - en se basant sur ce qui nous flatterait le plus. Comme s'ils se basaient sur ce que nous attendions d'eux - à supposer que leur accueil soit bien tel que nous l'imaginions : gloire, confettis, etc.  

- Et ... ce n'est pas ... bien ?"  

Bellegarde développa : non, ce n'était pas forcément bon présage - pour le Suisse, c'était un signe de dissimulation, d'étouffement de la vigilance. De surcroît leur traducteur avait des ratés et on les avait expédiés à plusieurs dizaines de bornes de leur zone d'atterrissage. Les communications avec la navette étaient bloquées...  

 

Mitchum ne voulait pas tomber dans la parano. La brouillage était probablement du à l'atmosphère, ce qui leur paraissait "étrange" était surtout leur rencontre avec une race étrangère. Chacun devrait y mettre un peu du sien...  

"- C'est du bon sens, Mitch - je regrette." Ils se regardèrent les yeux dans les yeux - échafaudant mille stratégies ...  

Derrière eux, un cri retentit : c'était le cinquième larron.  

 

Il était tombé sur une installation vidéographique. Quand il l'avait branchée, les vidéoscans envoyés par la NASA s'étaient déclenchés et tournaient en boucle. Pour la plupart, de vieilles publicités pour de la lessive, les chefs-d'oeuvre de l'architecture, Victor Hugo, des films témoignant du génie humain.  

"- LA !! Je vous l'avais dit que je connaissais ce gars !!" Bellegarde pointait du doigt le générique de Confessions intimes pour Kevin ! Tous restaient interdits.  

Mitch se tourna alors vers eux :  

"- Ce ... truc a été envoyé par l'Agence en témoignage du GENIE humain !?!"  

Le Suisse s'était pris la tête entre les mains : "C'est pas possible autrement - ils ont voulu saboter la mission..."  

Sur l'écran, le long-métrage s'interrompit un instant - entrecoupé par des réclames... Puis une énorme paire de fesses s'afficha avec le logo d'une chaîne bien connue des érotomanes du monde mondial. L'équipe ferma les yeux devant le programme, mais les râles sonores qui s'en échappaient ne laissaient guère de place aux doute quant à son contenu.  

Puis un écran noir. Et en sourdine, une petite voix : "Arrête Jason t'es con, c'est le vidéoscan du vieux pour sa capsule de merde - t'as rien enregistré dessus au moins ?" suivi d'un timide "Non."  

 

Jason. Jason ... Jason ? c'était pas le petit dernier de Bob Reynolds ?  

Tout le monde se regarda, atterré. Mitch décida qu'ils en avaient assez vu, s'apprêta à éteindre l'émission, quand l'écran fit place à une nouvelle publicité.  

Une réclame japonaise visiblement. Colorée, hystérique, incompréhensible à qui n'était pas issu de l'archipel. On y voyait de petits personnages qui se voulaient rigolos dévorant des gaufres et finissant - par un quelconque sortilège - à transformer tout ce qu'ils voyaient en gaufres.  

Un plan avait plus particulièrement retenu l'attention de tous : celle d'un couple emo que l'on transformait ainsi et qui se faisait littéralement dévorer.  

 

Bonnegarde, Mitch et les autres venaient de comprendre que ce n'était peut-être pas leur traducteur qui merdait.  

Etaient-ils de délicieuses gaufres aux yeux de leurs nouveaux "amis" ? La précarité soudaine de leur situation leur sauta au visage : si c'était le cas, l'humanité était en danger par la faute du zapping d'un merdeux... et ils venaient de leur refiler la clé pour conquérir la Terre et ses colonies !  

Mitchum respira un grand bol d'air : "Pas de panique !"  

 

C'était - comme l'aurait si bien imagé Jason - "une loose à l'échelle cosmique".  

 

(Script original)  

* véridique  

Confessions intimes pour Kevin ! est une production Luxure

Scénario : (2 commentaires)
une série A de science-fiction (Comédie) de Mike Bay

Sam Hawkins

Elaine Chusid

Ronald Hand

Johanna Rammstein
Avec la participation exceptionnelle de Amaury Kirdar, Kevin Bourrinos
Musique par Lou Hunter
Sorti le 25 août 2018 (Semaine 712)
Entrées : 20 584 897
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