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Le Professeur Marcos Kipri (Joel Anderson) est créateur de "La Machine".  

"La Machine" dit-il est une remarquable invention. Celle qui lui permettra de discuter avec les morts et de retrouver la trace de sa bien-aimée.  

 

Les morts, toujours les morts. Depuis le décès de son épouse il y a 20 ans, tout le travail de Kipri s'est focalisé autour de l'au-delà, l'ancien neurobiologiste devenant pour l'occasion érudit que la connaissance de l'occulte n'effrayait pas. Lui autrefois si pragmatique, réaliste et rationnel a fait sienne la devise d'Einstein prétendant que l'humain n'utiliserait que 15% de son cerveau.  

 

La Machine était là pour débloquer les 85% restants. Dans son laboratoire du CNRS de Strasbourg, il travaillait à la meilleure méthode pour enclencher "le déclic". Les surdoués prétendait-il ne faisaient qu'exploiter des phases et secteurs moins connus du cortex cérébral : ils en souffraient car n'étaient pas responsables de leur état, ni même volontaires. Kipri souhaitait devenir ce surdoué, cet homme nouveau qui discuterait avec l'invisible. Sa machine à photons devait le lui permettre : elle le bombarderait de rayons de couleurs multicolores par impulsions - ces décharges répétées, ces "vagues de lumière" devaient stimuler son esprit et modifier de manière substantielle son intellect et sa perception.  

 

Marie Lauvergeon (Ruth Galway) venait de Paris, en prise directe avec le Ministère de l'Education et de la Recherche dont les services de Kipri dépendaient. Evidemment, pour les besoins de ses financements, le scientifique auteur de plusieurs thèses et au bureau rempli de diplômes avait évoqué le traitement des maladies mentales, d'une avancée spectaculaire de notre compréhension de ces affections. A aucun moment n'avait-il songé à évoquer des discussions avec les morts.  

 

Lauvergeon souhaitait auditer les services de cet ami du Sous-secrétaire d'Etat à la Recherche - en toute discrétion et sans brusquer le vieil homme. Son maintien au poste était autant politique (de grandes universités à travers le monde étaient intéressées par ses travaux) qu'économique (divers laboratoires pharmaceutiques collaboraient avec lui) : à terme, "le vieux" pouvait se retrouver avec un Nobel de Médecine dans les bras. Valait mieux qu'il porte l'emblème tricolore que Russe, Chinois ou Américain. Et Marie tenait à sa place : elle se plaisait à Paris avec toute sa famille, et susciter l'ire de ses supérieurs signifiait une mutation-expresse au fin fond de la Creuse. C'était joli la Creuse, mais bon... On lui avait donc recommandé de prendre des pincettes avec ses conclusions. L'ancienne concubine de l'ex-Ministre de l'Industrie connaissait les ficelles, oui.  

 

A Strasbourg, elle avait trouvé les équipes de Kipri relativement découragées : plus les travaux semblaient avancer, plus le professeur réduisait le nombre de ses collaborateurs. Le responsable de l'Etablissement avait évoqué la "fébrilité" de même que leurs difficultés à communiquer avec Marcos : le Directeur de Recherche inquiétait beaucoup de gens.  

"- Des fois, on l'observe de l'autre côté de la baie vitrée, il se parle tout seul pendant des heures, seul avec la Machine - il est en circuit fermé, ne sort plus..." Une partie des personnels interrogés par Lauvergeon mettait cela sur la proximité d'un résultat probant des études. Marie considéra qu'elle s'intéresserait dans un premier temps à l'audit financier de "La Machine".  

 

Il était catastrophique. Sa construction avait exigé la venue de minerai rare, de certain type de haute technologie relative à la biologie encore balbutiante : l'homme avait fait venir de nombreux experts... et des médiums, des gourous, des charlatans. Ami des puissants ou pas, de l'argent public gaspillé restait du gâchis pour la science et les finances. Le fonctionnaire responsable des achats ne pouvait qu'acquiescer aux desideratas d'un homme qui connaissait tant de monde dans le milieu scientifique, politique, économique... C'était le poids de la peur qui faisait de Kipri un homme aux coudées franches, pas le respect dû à son statut d'homme de science...  

 

Quelques temps plus tard vint le jour où Marie décida de discuter avec l'intéressé. Une discussion franche durant laquelle celle-ci essayerait de le ménager tout en posant les bonnes questions.  

Se rendant au laboratoire principal (celui de "La Machine"), elle fut surprise de rencontrer tout le monde sur le palier, apeuré. Kipri avait viré toute l'équipe - et menacé ceux qui prétendaient encore travailler avec lui.  

Si le vieux avait pété les plombs, peut-être Paris demanderait-il son remplacement immédiat - ce qui déchargerait la fonctionnaire d'un reporting pénible pour elle et dangereux pour sa carrière.  

 

Elle devait pourtant aller au contact. Elle ouvrit la porte pour trouver le vieil homme affalé sur son bureau, comme en transe.  

"- La Machine..." avança-t'elle.  

Il se tourna vers elle, en sueur. Le grand homme faisait peine à voir, plus que peur...  

"- Eux, là-bas, ils ne me connaissent pas (il désignait ses collègues), ils ne savent pas - et EUX, ils s'en foutent (pointant du doigt sa machine), vous savez ce qu'"ils" m'ont dit, ce qu'ils ont OSÉ ME DIRE, À MOI ???" Il hurlait à présent. La porte restée entr'ouverte, toute l'aile du bâtiment résonnait désormais de la colère de Kipri.  

 

"Ils m'ont dit... de LA laisser tranquille."  

Il avait relaché la pression, commençait à pleurer nerveusement. Comme un enfant à qui l'on aurait volé une promesse. Marie Lauvergeon ne comprenait pas.  

 

Mais cela n'avait probablement aucun rapport avec le travail entrepris dans ces locaux...  

 

(Script original)

Scénario : (1 commentaire)
une série Z fantastique (Drame) de Valeria Weiner

Joel Anderson

Ruth Galway
Musique par Gina Harland
Sorti le 09 février 2019 (Semaine 736)
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