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MMP présente
Crux Tempus

2017  

 

Une douleur atroce dans le ventre...  

Nadine (Jeanne Winstone) ne va pas s'en remettre - elle sait qu'elle est en train de mourir. Elle s'assied contre le mur. De l'autre côté, la fête bat son plein au son des Revolting Cocks. Elle a averti son ami Armand (Sylvain Barré) qu'elle souffrait atrocement. Mais lui ne comprend pas - personne ne la comprend. On l'a regardée bizarrement. Certains ont même murmuré dans son dos que "quelque chose n'allait pas chez elle" sans pour autant lui prêter assistance...  

Ici, dans les toilettes du nouvel appartement toulousain de leur pote pour lequel on pend la crémaillère, elle va se laisser mourir - elle a une boule dans la gorge, comme si quelque chose ne voulait pas sortir. Un impression d'inachevé.  

Elle finit par cracher du sang. Un goût de métal dans la bouche. Elle perd connaissance.  

 

Elle se réveille sur une table d'opération dans un environnement entièrement stérile.  

Une femme vient à elle. Elle ressemble à une version plus âgée de Polly (Carrie Cave), une des invitées de la fête. Mais que fait Polly ici, à l'hôpital ? La douleur a quasiment disparu. En fait, c'est comme si elle n'avait jamais existé. D'ailleurs, maintenant qu'elle y repense...  

Les souvenirs affluent : sa souffrance est due à ce qui la protège "là-bas", à ce qui l'empêche d'être contaminée.  

Elle n'est pas à l'hôpital. Elle est revenue à Beresford, dans la banlieue londonienne. Dans le labo de sciences militarisé.  

"Polly" s'adresse à elle - consternée :  

"- Encore un échec...  

- S'il n'y avait pas ses douleurs.  

- Un effet secondaire du voyage dans le temps - de tous les cobayes envoyés pour comprendre ce qui a contaminé l'humanité il y a 10 ans, tu es celle qui les supporte le mieux : la plupart décédaient dans la journée. Là, tu as tenu trois jours..."  

Seules les femmes pouvaient voyager dans le temps et intégrer leurs corps à tout moment de leur existence passée. Le problème avec cette "réincarnation expresse", c'est qu'elles perdaient non seulement le souvenir de leur mission mais héritaient de problèmes au bassin, au ventre, parfois à la tête et au coeur... Une dislocation des organes internes qui finissait par les achever.  

 

Ici, à Beresford en 2027, une poignée d'humains non encore touchés avait trouvé refuge sous la direction du Lieutenant-Colonel Boorman (Weston Byrne). Il s'occupait de la sécurité des scientifiques tandis que ces derniers pompaient l'énergie d'une région entière d'afin d'alimenter leur "machine à voyager dans les corps"... Ils étaient un groupe d'une centaine d'individus venus de tous horizons - Nadine l'avait intégré au hasard de ses pérégrinations : elle avait gagné au Loto, voyagé en Angleterre (avec Armand se souvenait-elle). Et puis la maladie les avait rattrapés.  

 

La "maladie" : on en ignorait cause et origine. Certains croyaient en un virus extra-terrestre qui transformait la psychologie des gens pour les rendre identiques les uns aux autres, insensibles et obéissants - un peu comme dans ces films de S.F. qui fichaient la trouille et où les héros voyaient leurs proches changer de comportement graduellement. D'autres imaginaient un terrible malentendu, un gaz lâché par erreur par les autorités dans le cadre d'un contrôle social rendu difficile par les crises mondiales successives. D'aucuns imaginaient enfin que des terroristes religieux avaient trouvé l'arme ultime pour imposer leurs idées fanatiques : d'abord "lessiver" l'esprit des gens puis les "re-formater" à leur image. Dans les trois cas, c'était risible - la situation de ceux qui avaient échappé à cela beaucoup moins.  

 

D'ailleurs, chacun ignorait sa chance : avaient-ils été sauvés par leurs gênes incompatibles avec une quelconque souche virale ou seule la peur (et la fuite) avaient-elles été à l'origine de leur salut ? On ne savait rien. Et les scientifiques de Beresford dirigés par le Dr Tennant (Alex Blakstad) tenaient à remonter au tout début de la contamination supposée. Pour comprendre le comment. Et puis parce qu'il n'y avait plus grand-chose à espérer de leurs concitoyens devenus des drones, emprisonnant ceux qui ne marchaient pas de leur manière. S'il existait d'autres individus préservés de la maladie, ils étaient sûrement en taule, cachés. Ou morts.  

 

Nadine s'était remise de la douleur : ça lui faisait toujours bizarre de passer de vie à trépas et revenir ici in extremis dans un corps 10 ans plus âgé. En regardant la laborantine, elle essaya de comprendre :  

"- Tu étais là toi aussi, à cette fête du pote de mon frère - on se serait connues à ce moment ?" La jeune femme réfléchit un instant puis finit par répondre.  

"- Ca m'étonnerait - je m'en serais souvenu. La première fois qu'on s'est croisées, c'est ici.  

- Je me souviens que les gens t'appelaient 'Polly"...  

- Polly est mon second prénom, le premier est Janice. Tu dois confondre et c'est la première fois que tu me voyais ? Tu n'en avais pas parlé lors de tes précédentes tentatives...  

- En plus je décède toujours à CE moment précis de la soirée, quand je constate que quelque chose ne va pas avec Armand..."  

 

Tennant était entré dans la pièce et prenait des notes sur les graphes affichés sur les écrans des PC disposés autour du "tube" qui leur servaient de "porte du temps". Il avait relevé la tête : en physique, deux hypothèses se confrontaient. L'un était partante pour un univers en expansion mais unique - toute interaction du futur vers le passé pouvait détruire un futur défini : c'était le principe du paradoxe temporel, popularisé auprès du public par Retour vers le Futur. La seconde théorie, celle de la physique quantique, octroyait à chaque modification du passé la création d'un univers parallèle...  

Que Nadine ait vue Janice - nommée Polly cette fois -, pour Tennant cela ne faisait aucun doute - mais pas leurs affaires. Cela signifiait qu'on ne l'avait pas "envoyée" dans le bon espace-temps, mais dans un parallèle au sein duquel les deux femmes s'étaient déjà rencontrées. Chose intéressante néanmoins dans cette "trame du temps" aussi, le "virus" faisait aussi son oeuvre. Mais était-ce seulement le même ?  

 

Les interrogations du Docteur, Prix Nobel de Physique 2024, étaient toujours cosmiques. Il allait rédiger un rapport en ce sens à Boorman - tout en soulignant qu'en envoyant des cobayes même volontaires dans le temps au péril de leur vie, ils nageaient dans une trame du temps sans aucune visibilité - et à contre-courant : ils ne savaient pas ils les envoyaient, et si seulement cela avait un intérêt.  

La dernière fois qu'il s'était interrogé de la sorte, Boorman lui avait répondu que c'était "ça ou l'extinction". Peut-être se trompait-il et que le militaire avait raison. Peut-être même que finalement Polly avait bien croisé Nad, seulement qu'elle ne s'en souvenait plus. Ou qu'elle mentait, ne voulait plus s'en souvenir : la complexité de l'âme humaine rentrerait en compte aussi dans son bilan. Le militaire en ferait ce qu'il voudrait.  

 

Entre-temps il devait préparer le prochain voyage et son passager, Feral Tennant (Adrian Harland) - son propre cousin que la génétique avait voulu hermaphrodite. Une curiosité de la nature qui lui permettait de franchir, lui aussi, les barrières de l'espace et du temps. Le premier voyage de Feral avait montré qu'à la différence des femmes, les trous de mémoire l'handicapaient peu : il pouvait tenir un ordre de mission. Comme les autres cobayes, il ne souffrait pas du virus mais la "dislocation" prenait un peu plus de temps.  

 

Il ne s'attendait pas à recevoir un mémo aussi rapidement de la part du Lieutenant. Celui-ci était en déplacement dans le Nord et s'était contenté de lui rédiger un SMS crypté. En l'occurrence, le vétéran de la troisième guerre d'Irak lui intimait d'envoyer Nadine et Feral à une heure d'intervalle à l'instant T.  

Feral en 2017 était en déplacement touristique dans le Sud de la France - il rejoindrait Nadine par ses propres moyens. Mais le jeune homme était d'une constitution fragile et il aurait besoin de toutes les ressources de Nadine... 2017 - l'année où l'épidémie s'était déclenchée, quelque part en Provence.  

 

Un autre problème se posait : en utilisant deux fois la machine en un laps de temps aussi court, ils prenaient le risque extrême que leur installation souterraine soit repérée des autorités londoniennes (au-dessus, c'était les ruines de l'ancienne Fac de sciences). Boorman le savait forcément, c'était un message : en substance, la situation empirait - et le temps leur manquait.  

 

(Script original, adaptation d'un rêve de Delorès de Vyce, fondatrice de MMP)

Scénario : (1 commentaire)
une série A dramatique (S.F.) de Alan Caine

Adrian Harland

Jeanne Winstone

Alex Blakstad

Carrie Cave
Avec la participation exceptionnelle de Sylvain Barré, Weston Byrne
Musique par Renee Darby
Sorti le 28 octobre 2017 (Semaine 669)
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