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MMP présente
... et que Retombe la Poussière !

Dave Farrhakan (Terry Bubble) avait toujours eu des problèmes avec sa famille proche - sa mère surtout. Il gardait d'elle l'image d'une femme terrifiante et tyrannique mais énormément de souvenirs la concernant restaient enfouis. Ce malaise le taraudait, le dérangeait dans sa vie quotidienne et il ne parvenait pas à se défaire d'une culpabilité qui le rongeait. Avait-il tué sa maman ?  

 

Non : sa maman venait de décéder, seule dans la petite demeure familiale. Il avait auparavant mis des centaines de kilomètres entre eux afin que jamais plus il n'ait de contact avec elle.  

Il avait eu un frère aussi. Du moins des bribes lui revenaient. Peut-être un frère. C'était confus et abominablement frustrant pour un jeune homme de 25 ans de se dire qu'une partie de son passé était caché tellement profondément qu'il ne pouvait vivre avec de quelque manière que ce soit.  

 

Il pensait que tout ceci était lié à un drame qu'il avait du vivre dans sa jeunesse et refouler. Quelque chose peut-être bien en rapport avec son père qu'il n'avait jamais connu - enfin, c'était ce qu'il se disait, mais peut-être se mentait-il une fois de plus... Sa mère avait-elle tué son mari ? Il n'avait pas plus de souvenir qu'on en ait jamais parlé dans le cercle des intimes...  

Il n'avait pas eu besoin d'analyse pour chercher ces pistes, des solutions à son problème : les indices, il suffisait de se baisser pour les imaginer - la personnalité agressive et fantasque de Feue-Mme Farrhakan n'aidait pas -, et ses problèmes de mémoire ... - et bien il avait lu des bouquins durant son court séjour à la Fac, les psys n'auraient rien pu faire de mieux.  

 

C'est justement à la fac qu'il avait rencontré Millie (Lacey de La Colonie) à l'âge de 19 ans. Ils s'étaient mariés vite fait à "Vegas" en compagnie de Marilyn Monroe et de Mr Spock comme témoins. Depuis, elle avait trouvé du travail dans une agence immobilière en Louisiane - après les évènements climatiques de la fin des années 2000, il y avait eu du boulot.  

 

Ils coulaient donc des jours heureux à Monroe (oui, Monroe), Louisiane quand un appel de la Police du Comté de Belleville, Illinois, les informait du décès de sa mère. Dave était la seule famille connue de cette dame décédée au bel âge de 70 ans. La Police ne souhaitait pas s'étendre sur les causes du décès et préférait qu'il remonte sur place dans le cadre de la reconnaissance du corps.  

 

C'était à coup sûr un choc pour notre héros : il n'appréciait guère sa mère ni le reste de la famille mais le fait qu'on lui annonçait qu'on avait pas trouvé d'autres parents le choquait autant que la disparition de sa génitrice : les tantes, les cousines, les aïeux aussi étaient décédés. Il était - si on en croyait le responsable de l'appel - le seul survivant de la lignée.  

Or, il avait quitté la demeure familiale aux alentours de 16 ans, essayé de refaire sa vie loin d'elle : zone, petits boulots, une assistante sociale compréhensive, la fac, Millie, et puis ce job stable dans cette usine de retraitement des déchets. Pas une vie hollywoodienne mais une vie qui ne demandait rien à personne...  

Cette méconnaissance du devenir des siens le rassurait dans un sens : il avait vraiment coupé les ponts.  

 

Milie avait arboré un visage de circonstance mais Dave l'avait rassurée : la mère partie, c'était un peu de pression sur lui qui se relâchait. Il ne pouvait l'expliquer mais une vague d'optimiste l'avait submergé. Ce soir-là, il lui avait fait l'amour comme jamais. Trois fois.  

Il avait également demandé un congé exceptionnel pour l'enterrement - il ne devait pas tarder à venir reconnaître le corps et son employeur avait été particulièrement compréhensif. Milie elle-même avait décidé de l'accompagner.  

 

Ils prenaient le train puis louaient un véhicule sur place : le surlendemain ils étaient tous deux à Belleville, dans la grande banlieue de St Louis. Ils y rencontraient le Détective* Jonas Copperton (Andrew Barton) qui les accompagnait à St Libory, terre natale de la famille Farrhakan. L'assurance-décès souscrite par la mère avait tout pris en charge - un grand bien pour Dave qui n'avait jamais eu goût pour la paperasse. C'était même une surprise pour lui qu'elle eût contracté une telle assurance ; ils apprenaient de plus que Mme Farrhakan avait réclamé crémation puis dispersion des cendres autour de son jardin... ce qui en l'état n'était pas légalement autorisé avait ajouté Copperton, un peu gêné.  

 

A la morgue, il ne reconnut pas vraiment les traits de cette femme avec laquelle il avait mis tant de distance. Non pas que ce n'était pas elle - il l'avait quittée il y a moins de dix ans - mais quelque chose le gênait à nouveau. Comme si le fait de la revoir - même décédée - faisait revenir cet état de stupeur sourde qui le paralysait.  

Copperton avait perçu son malaise. Il lui indiquait qu'on avait du la maquiller "au mieux" : les gars du Comté l'avaient trouvée au bas de ses escaliers, le visage grimaçant dans un rictus éternel. Le visage n'avait pas fini de se détendre depuis. Peut-être avait-elle vu son destin, ou quelque chose de déplaisant avant de décéder. C'est d'ailleurs de cela qu'il souhaitait s'entretenir avec Dave :  

"- Pour moi c'est un accident, mais je dois vous poser la question : votre mère avait-elle des ennemis ?"  

Une question qui déclencha un rire nerveux chez le jeune homme : ce flic était probablement plus au courant de la vie de sa mère dans ses dernières années que lui-même - Maman Farrhakan n'aimait personne sauf sa famille - et à la seule condition qu'elle lui soit inféodée.  

"- Elle ne devait pas très bien vivre le fait que son seul fils, sa dernière famille, soit parti, non ?"  

Là encore, il l'ignorait. Il s'en foutait et souhaitait tourner la page. Le Détective Copperton faisait son boulot, et plutôt de manière réglo : il voulait en finir vite et passer à autre chose aussi - pour une raison qu'il ne s'expliquait pas, cette procédure le mettait mal à l'aise. Pas les procédures en général, celle-là en particulier.  

 

Quarante-huit heures plus tard, le jeune couple prenait possession de la demeure familiale. La cérémonie civile précédant la crémation avait été expédiée - Farrhakan, quoique bigote, avait refusé testamentairement la présence d'un clergyman. Ca n'avait pas surpris Dave : il ne se souvenait pas avoir jamais vu de crucifix dans la maison.  

Très peu de gens avaient assisté à la cérémonie : un voisin direct (celui qui avait prévenu le 911), deux-trois vagues connaissances et une "touriste mortuaire" du genre à faire le tour des enterrements pour se faire voir et passer le temps (Caroline Burns). Cette dernière les avait suivis jusqu'en terre familiale. Milie avait décidé de s'en débarasser :  

"- Ecoutez, je crois que ça ira maintenant - mon mari aimerait un peu rester seul." Elle avait été ferme mais polie : ils n'allaient pas se laisser embêter par un tel parasite ce jour-là.  

La jeune femme avait le visage de la contrition, les larmes aux yeux, les trémolos dans la voix - c'était une excellente comédienne.  

"- Je... Je ne voulais pas être inopportune mais c'est que - voyez-vous... (balbutiante) j'ai bien connu le frère de votre mari !"  

Dave manqua à cet instant de renverser l'urne qu'il tenait dans les bras.  

 

 

* équivalent au grade d'inspecteur ici  

(Script original)

Scénario : (1 commentaire)
une série B dramatique de Jeff Angelis

Terry Bubble

Lacey de La Colonie

Andrew Barton

Caroline Burns
Musique par Barclay Buffett
Sorti le 23 septembre 2017 (Semaine 664)
Entrées : 21 656 760
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