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MMP présente
Penelope

De nos jours, à New-York City.  

 

Les vacances - cela fait trois ans qu'Ignacio Lopez (Hiromi Knight), 21 ans, n'a plus goûté aux parfums sucrés des congés. Plusieurs années depuis qu'il a repris à 18 ans l'entreprise de grand-mère Agathe (Shannon Huntley), El Vangelis, restaurant très chic situé au coeur de Manhattan.  

Ignacio est allé à bonne école - son père était cuisinier et avant lui l'aïeul qui lui-même etc. Très ancienne coutume familiale issue de la branche française de la famille - lui vient du Brésil mais il y a eu tellement de mélanges que tout le monde s'est retrouvé ici, dans la ville-monde.  

 

Stressé (mais du bon stress) par son job, il en oublie aussi régulièrement de revenir chez lui : Ignacio est un beau parti mais trop occupé pour la bagatelle - personne ne l'attend, sa vie est son restaurant, il a fait installer quelques petits studios à l'étage pour le personnel et lui-même et cas de "coup de bourre". Résultat : il vit sur place alors qu'un loft de grand standing l'attend.  

 

Trop grand pour lui mais il doit s'y résoudre : aujourd'hui, alors que la saison pleine vient de s'achever, il décide d'un break bienvenu d'une petite semaine. Oh, il ne partira nulle part et se contentera de rester dans l'appartement familial que ses parents (repartis au pays) n'occupent plus - peut-être même qu'il repassera au restau une fois ou deux - c'est juste pour reprendre des forces, le corps et sa santé l'exigent. En attendant, son assistance Edwige (Ada Kalmar) tiendra les affaires courantes - elle a toute sa confiance.  

 

Revenu tardivement ce soir-là, il salue le gardien de l'immeuble, passe sa clé à code dans l'ascenseur et accède enfin à son home sweet home.  

La première chose qui le choque, c'est le fatras qui règne dans le lieu : la télévision est allumée, plusieurs sous-vêtements de femme répandus un peu partout. Dans sa chambre, le lit est défait, quelques-uns de ses romans favoris ouverts (lui n'a plus vraiment le temps de lire), le ménage a visiblement été le cadet des soucis de la personne qui a l'air de vivre ici.  

Qui vit ici ?  

Il entend des bruits d'ablution - il y a quelqu'un dans la salle de bains dont la porte est restée entrouverte.  

Il jette un coup d'oeil discret non sans avoir récupéré la batte de base-ball de son enfance. Une jeune femme (Joan Tilford) y finit de se laver les dents en peignoir.  

 

Il ouvre la porte à la volée en criant et montrant son arme. La jeune femme sursaute, se retourne, lâche son peignoir, la brosse à dents et traverse le rideau de douche.  

Ignacio Lopez écarquille les yeux et reste interdit. Il demande à la jeune femme de se montrer, se prépare à tirer le rideau vers lui. Il arrête son geste.  

Une pression froide dans le dos - il sait ce que c'est, lâche son arme, se retourne à son tour, les bras levés.  

C'est la jeune femme, nue, qui le braque, un fusil à pompes dans les mains - ça y est, c'est certain, son heure est arrivé pense-t'il, il va crever ici au coeur d'une des villes les plus sûres des USA pour avoir voulu prendre des vacances - vous parlez d'une ironie !  

 

L'échange est bref :  

"- Qui êtes vous ?" demande la jeune femme.  

"- Le propriétaire des lieux." lui répond Ignacio du tac au tac.  

Elle baisse son arme, la pose contre un mur ("il est pas chargé de toute façon"), passe encore mouillée devant le jeune homme pour reprendre ses vêtements. Tandis qu'elle se rhabille, il la dévisage.  

"- Comment vous avez fait ça ?  

- Quoi ?  

- Ca, ce truc - traverser les murs...  

- Je sais pas."  

Elle refuse de donner son nom - lui se présente comme si l'incident était clôt. Il lui dit qu'il n'appellera pas la police, propose même de faire à manger - de toute façon, lui a faim il doit se restaurer. Elle, n'a avalé que de la junk-food depuis son arrivée s'il en juge par les cadavres de paquets de chips et de biscuits qui trainent. Il commence à préparer le dîner après s'être servi une petite ration de whisky. Que d'émotions ! Surtout, avoir l'air décontracté.  

 

"- Ca fait longtemps que vous êtes là ?  

- Trois jours.  

- Et ça vous arrive souvent de rentrer chez les gens ?"  

Apparemment oui. Elle ne répond pas. Une fois habillée, elle se prépare doucement à sortir, son baluchon et son "pompe" à l'épaule. Ignacio l'interpelle :  

"- Vous allez où comme ça ?  

- Il y a d'autres appartements vides dans le quartier."  

 

La poêle encore chaude dans la main, il s'interpose.  

"- Je crois qu'on est partis sur de mauvaises bases..."  

La nuit est tombée, le repas se prépare - il propose qu'elle garde la chambre pour la nuit, de toute façon ça fait des mois qu'il ne l'occupe plus - lui est célibataire et aimerait bien discuter avec quelqu'un ce soir. Elle partira demain matin à la première heure si elle le souhaite. Il lui demande cette faveur.  

"- Vous pouvez bien faire ça pour moi, une nuit de plus ?! Allez..." décrochant en passant son plus beau sourire.  

La jeune femme desserre les lèvres. Elle pose son sac et prend place devant son assiette.  

 

Comme elle ne semble pas loquace, Ignacio fera la conversation : il est à la fois effrayé et fasciné par cette inconnue. Est-ce une magicienne, une illusionniste ? Il s'interroge à voix haute. Il ajoute que ce genre de talent doit être pratique pour faire le mur quand on est puni bloqué dans sa chambre. Et lui de partager avec humour les souvenirs de ses pires tentatives d'évasion de chez ses parents. Toutes ratées.  

Elle finit par se dérider. Un peu. Et finit par lui dire que ça fait cinq ans qu'elle est à la rue, et que oui, son "talent" lui a servi plus d'une fois pour survivre.  

 

Il n'épilogue pas.  

"- Ecoutez, si vous cherchez du travail et un toit, j'ai peut-être quelque chose pour vous au restau... Ce sera pas payé des fortunes et on compte pas ses heures mais..."  

Elle le regarde comme si c'était la première fois que quelqu'un s'intéressait à elle vraiment.  

"- Bon, j'imagine que de toute façon vous ferez ce que vous voudrez..."  

Le reste du repas se déroule dans un silence pesant. La jeune femme finit par se lever, se dirige vers la chambre.  

Elle se retourne un bref instant vers lui :  

"- Merci."  

Et referme la porte.  

 

La restauration est un métier exigeant et Ignacio Lopez a pris ses habitudes. Celles de se coucher tard et de se lever avant tout le monde après trois heures de sommeil. C'est donc une bonne odeur de vrai café qui accueille la jeune femme à cinq heures du matin quand elle se lève pour partir. Il est allé chercher des viennoiseries en bas chez son ami boulanger du coin de l'avenue.  

"- Matinale, hein ? Je vais faire un tour à Central Park tout-à-l'heure, vous aviez quelque chose de prévu ?"  

Non. Elle n'a rien de prévu. Elle pose à nouveau ses affaires dans le hall.  

 

La mâtinée se passe merveilleusement bien - Ignacio usant de tout son charme et son humour durant leur balade - ils finissent même par prendre le bus pour rejoindre le restaurant. Il la présente à toute l'équipe. Pour l'entrepreneur, même si elle n'a pas donné de réponse, elle doit savoir que si elle le désire, une porte de sortie à son éternelle fuite lui est offerte.  

Ils ressortent de l'établissement, lui particulièrement fier et elle toute désarçonnée par tant d'attentions. Elle en oublierait presque son éternelle méfiance vis-à-vis des autres pour reprendre confiance en elle.  

 

C'est ainsi qu'elle ne remarque pas l'homme en survêtement (Reginald Attree) qui les file depuis le Park. Ce dernier décroche son cellulaire et rend compte de sa mission :  

"- 'Passe-murailles' retrouvé Monsieur : elle était restée à New-York finalement... oui, comme vous l'aviez dit Monsieur..." Et raccroche.  

A l'autre bout du fil, un homme âgé et d'une belle prestance (Hubert Dupontal) vient de reposer le combiné. Il est confortablement assis devant son bureau. En face de lui, deux individus en clair-obscur à qui il s'adresse directement.  

"Messieurs, j'ai une bonne nouvelle : Mademoiselle Carlisle vient d'être retrouvée - l'Opération Penelope peut ressortir des limbes."  

 

(Script original)

Scénario : (2 commentaires)
une série A sentimentale (Fantastique) de Sam De La Boulaye

Hiromi Knight

Joan Tilford

Reginald Attree

Ada Kalmar
Avec la participation exceptionnelle de Hubert Dupontal, Shannon Huntley
Musique par Salomon Land
Sorti le 05 août 2017 (Semaine 657)
Entrées : 22 979 373
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