Le Futur sur la Terre de 2078.  

Capitale : New-York, siège de la gouvernance mondiale.  

Curtis Newton (Samual Pietrantonio) le célèbre Capitaine des Forces d'Intervention Galactique (FIG), regarde avec appréhension avec le reste de son équipe l'écran sur lequel est diffusé un extrait d'une série d'animation inspirée par ses exploits : Curtis y apparaît comme un play-boy fade et sans âme affublé d'un brushing ridicule, ses collègues y sont caricaturaux, l'animation inepte et le scénario pour le moins limité.  

Newton se tourne vers son publiciste, le regard furieux. Ce dernier un peu gêné :  

"- Bien sûr, c'est une version de travail - les épisodes suivants seront plus... euh - mieux finis, hein !"  

Le Commandement Galactique avait pensé que transformer le Capt. Curtis Newton - nom de code "Future Fire" en Capitaine Flam et en faire un personnage animé - sous-titré "l'Homme de Demain" - rameuterait la jeunesse dans les casernes où la Souscription Volontaire était encouragée. De nos jours, les bons soldats manquaient et la baisse historique du chômage à moins de 0,5% dans toutes les galaxies connues, si elle augurait de lendemains sans peine, était une plaie pour le recrutement militaire.  

La main métallique de son ami Grag (voix de Reginald Attree) se posa sur son épaule. Grag n'était pas épargné par le dessin animé mais ne passait pas pour un crétin la plupart du temps, un léger sourire se dessinait sur le visage du robot humanoïde. Newton à la limite, s'en fichait : si la hiérarchie voyait ça d'un bon oeil, qui était-il pour leur dicter quelque conduite ? Il n'était pas propriétaire de ses exploits : s'il avait tant de fois sauvé le monde connu, ce n'était ni pour les femmes, la gloire ou l'argent. Il était un soldat avant tout, un soldat qui avait perdu ses parents dans des circonstances tragiques et qui traquait à présent tout ceux qui représentaient un danger pour l'univers.  

Le Professeur Simon Wright (voix de Hubert Dupontal), qui avait adopté Newton à la mort de ses parents et que la vie avait transformé en cerveau confiné dans une petit soucoupe volante, n'avait pas suivi la retransmission.  

Il était devant les écrans de contrôle de la base en compagnie de ses collègues des FIG et décryptait un message en provenance d'une planète de la Ceinture de Reich, dans la Constellation du Cygne. Le message indiquait en substance que la planète Sizyocith avait explosé. Les raisons n'en étaient pas encore explicites mais il semblait que plus aucune forme de vie n'était répertoriée. A la vitesse où le message avait été transmis, les événements remontaient à quelques semaines.  

Wright fit rappeler ses compagnons à des considérations plus sérieuses que la propagande militarisante.  

Dans ce type d'affaires, il était commun et autorisé que le FIG remonte le temps afin d'anticiper / prévenir et réduire à néant les évènements dit "problématiques". Depuis que le problème des paradoxes temporels avait été résolu, ils officiaient presque comme une "brigade du temps".  

Informée de la disparition de Sizyocith et de sa civilisation pacifiste, l'équipe avait spéculé. Newton voyait là-dedans la marque de Kahlon (Sam Hawkins). Ce génocidaire convaincu se disait porteur d'une mission divine de "régulation de la population de l'univers" - seules quelques races dont la hiérarchie n'était connue que de lui seul méritaient de subsister et gouverner. Retrouver son vieil adversaire dans ces circonstances ne l'aurait pas surpris : cet assassin n'était-il pas le fils de ceux qui avaient tué ses parents ?  

Joan Randall (Demetra Staite) n'était pas forcément de cet avis mais se gardait bien de le préciser. Joan avait été envoyée par le Gouvernement Galactique en mission d'observation de l'équipe et s'y était remarquablement intégrée - au point de sortir avec Curtis sans pour autant cesser de le vouvoyer. Elle reportait régulièrement les faits et gestes de Newton à ses employeurs qui s'inquiétaient de sa trop grande propension à n'en faire qu'à sa tête avec ses Futuremen.  

Randall savait également, en bonne espionne intergalactique, que Sizyocith recelait selon pas mal de ressources intéressantes en son sol. De nombreux peuples avancés avaient émis l'hypothèse de les derniers "Fragments de Dieu" étaient enfouis quelque part dans les grottes souterraines de l'auguste planète désormais transformée en champs d'astéroïdes.  

Et si quelqu'un avait retrouvé ces fragments avant les équipes scientifiques et souhaité en tester la puissance ? Détruire une planète grosse comme quinze fois la Terre n'était pas à la portée du premier venu. Il n'y avait probablement pas de mode d'emploi à des reliques spatiales qui remontaient d'on ne sait quand.  

Les "Fragments de Dieu", c'est ainsi que l'on avait nommé les restes d'une civilisation qui leur étaient parvenus. Des artefacts si puissants que la dernière fois que l'on y avait touché, un trou noir avait emporté avec lui la moitié de l'univers. L'humain - à l'époque - n'était encore qu'une amibe mais les races extraterrestres doyennes de l'espace en avaient douloureusement rapporté le souvenir et prévenu tous les gouvernements avant de disparaître. Sizyocith en aurait fait les frais, mais seul un retour dans le temps pourrait leur donner raison. Ou tort.  

Ontho Mala, l'alien protéiforme (dont on pouvait parfois se demander s'il n'était pas intégralement fait de latex) responsable technique de leur vaisseau avait déjà mis le cap sur la planète Megara (autrefois Jupiter) quand Newton et Wright reçurent un second message en provenance de Sizyocith. Ce message avait été émis avant le premier mais reçu après pour des raisons techniques. Il émanait de la Cour, s'adressant directement à la Présidence Terrienne.  

Newton avait bien connu la future Reine (Jewel Mirren) à une certaine époque.  

Le message était difficilement déchiffrable mais portait en lui une suite d'images de parchemins sur lesquels les traducteurs automatiques se cassaient les dents.  

(Script original inspiré des personnages des romans Captain Future écrits par Edmond Hamilton dans les 40's et adaptés en animation sous le titre Capitaine Flam par Toei animation en 1978)