Être footballeur n’est pas un métier comme les autres. Certaines personnes nous envient, nous les professionnels, pour devoir mener une vie tranquille et sans souci financier. Cependant, ce métier est l’un des plus durs.  

Hier en 2016, dans un livre édité par Morcar Éditions, je révèlais la pression qui avait été autour de moi durant de nombreuses années. Plus particulièrement durant la période 2009-2010. Heureusement que mes proches et ma famille étaient là pour me soutenir dans les moments difficiles et pour fêter avec moi les moments heureux. Aujourd’hui, je ne pensais pas que mon livre prendrait autant d’ampleur. Mais je l'assume.  

Mon nom est Thierry Henry et ceci est mon histoire.  

Être le joueur le plus expérimenté au sein d’une équipe de football nationale comme celle de la France n’est pas simple. On est en quelque sorte le coach mais seulement durant le match, seulement sur le terrain, pendant les 90 minutes qui vous séparent d'une qualif' ou d'une désillusion. La pression est alors énorme - on a pas idée : soit vous rentrez dans l'histoire, soit l'histoire vous rentre dedans.  

Cela fait maintenant dix ans que les problèmes de Thierry Henry (Daryl Emerson) ont commencé, dix ans en effet à partir de la fin de la Coupe du Monde 2006 pour être précis. A l’époque, le sélectionneur aux épais sourcils alias Raymond Domenech (Logan Kordic) avait l’équipe entre ses mains. Bien que contesté, le coach des Bleus avait confiance en son jeu et son équipe. Partant de cette dernière, les joueurs déchus n’étant plus sélectionnés et voyant leurs carrières internationales prématurément s’achever créèrent leur "groupe anti-Domenech".  

Alors que ce dernier, en costume, s’alliait pour le meilleur et le pire à sa nouvelle compagne (Caroline Burns), Mickaël Landreau (Ronald Mirren), Ludovic Guily et quelques autres sous le commandement de Robert Pires faisaient part de leur mécontentement quant aux choix du coach. Ces derniers se faisaient déjà entendre avant la Coupe du Monde mais l’arrivée du charismatique David Trezeguet (Barclay Weiner) augmenta l’ampleur et la notoriété des "anti-Domenech".  

L'amplification des problèmes d'Henry commença un certain 5 septembre 2009. Le prétendu capitaine de l'Equipe de France se serait, ce jour-là, ouvertement opposé au sélectionneur devant le reste du groupe la veille du match de la France contre l'équipe Roumaine. La peur et le doute de Thierry Henry, en direct, sur la chaîne nationale pour démentir cette nouvelle, aurait dû en alerter plus d'un.  

La rumeur avait en effet été "balancée" par les "anti-Domenech" pour que l'équipe soit déstabilisée et que la France rate sa qualification au Mondial - pour, évidemment, que le coach soit licencié une fois décrédibilisé pour de bon.  

"Qui croire, que faire" s'était bien sûr demandé Henry avant de choisir de rester dans le silence. Lui le savait, mais ne savait que faire. Devait-il prendre au sérieux les menaces de ce "gang" pour faire partir Raymond de son poste ? Un tel événement entrainerait certainement de ne plus jamais participer à une Coupe du Monde pour lui ? Choix difficile.  

Henry avait été malmené bien avant cette rencontre par bon nombre de personnes. Il se souviendrait toujours : France-Eire. On avait averti Henry...  

Il avait décidé - il cédait à toute cette pression, il cédait à ces menaces, il bouillonnait.  

Lors des prolongations, les Français égaliseraient finalement sur une action de jeu marquée par un double contrôle de la main de Thierry Henry, passeur décisif pour son collègue William Gallas.  

Que s'est-il passé durant cette action ? Qu'est-ce qui est passé dans la tête du joueur ?  

Il le confirmera plus tard, après cette égalisation envoyant son équipe en Afrique du Sud - il ne re-céderait jamais plus à des provocations, à des menaces. Ce jour-là, Henry l'annonçait : "Chaque main doit (devait) être un but".  

Et celle-là en particulier.  

(Script original : Quentin LGD, d'après les événements / Affiche originale : Morcar Editions / post-production par les équipes MMP)