Mohinder (Conor Torkildsen) est un jeune geek franco-italien fana de nouvelles technologies.  

En fait, Mohinder est un cliché vivant de la rubrique "techno" de n'importe quel média très grand public : il est brillant (il écrit d'ailleurs parfois des chroniques "jeux vidéos" pour ces mêmes médias), aime les mangas, porte des lunettes, n'a aucun succès avec les femmes (son hygiène est relative) et fréquente assidûment les chats et autres sites de charme. Il a installé Linux sur sa bécane parce que Windows pouah et Mac c'est pour les riches mais boote quand même le système de Microsoft sur une partition de son disque dur parce que les jeux sous Linux, ouais c'est pas ça quoi (il a aussi hacké le système d'Apple sur son PC, histoire de montrer quelle bête de code il est alors qu'il s'est contenté de télécharger une version patchée).  

Bref, s'il est un cliché, c'est qu'il répond parfaitement aux stéréotypes sociaux qu'il s'impose de lui-même. A 32 ans, il se cherche toujours. Même son pseudo est issu d'une série TV US.  

Ceci est son aventure.  

Un soir, alors qu'il parcourt les pages web du site des "Copines de Oui-Oui" (à part que son grelot n'est pas un jouet - où pas comme le vrai Oui-Oui - bref...) en s'éclatant devant son écran de portable, il tombe sur une "404".  

Bon, sur Internet, la page 404 est un peu un grand classique de la loose. Pas pour le surfeur, pour le développeur de la page qui a glorieusement planté son code vers une page qui n'existe pas. D'où l'erreur 404 - File not found et tout ce genre de choses...  

Mohinder, des "404", il en a vu des centaines depuis les presque vingt ans qu'il surfe sur la toile (ah, Mosaic, c'était quand même héroïque). Là, un morceau de code bizarre figurant en bas de la page titille sa curiosité. Il ouvre "l'inspecteur web" de son navigateur, qui lui montre le code de la page qu'il visite, copie/colle le drôle de morceau de langage - ajoute quelques balises et se rend compte qu'avec quelques variables supplémentaires, ce code lance un accès vers une page non sécurisée.  

Une "porte arrière" sur le site de Oui-Oui - une porte arrière de 404 ? Muahahah - avec un peu de bol, il pourra peut-être télécharger les vidéos en HD au lieu de se contenter du Flash pourri. Il n'en espère pas tant : il visitera le site, récupérera le maximum qu'il pourra, puis alors laissera un message pour prévenir le webmaster de la faille. Parce que "Copines de Oui-Oui", c'est un peu la moitié de son intimité (l'autre, c'est "Rocco-et-ses-Soeurs.net"), un truc qui se respecte.  

Bong.  

A l'autre bout du monde, Joey Riviera (Joel Hardy) a été réveillé par le son de son PC -il regarde, effaré, l'intrus visiter les pages en anglais du site des Services Secrets Chinois et découvrir l'Incroyable Machination que le Comité Central Pékinois a décidé de mettre en place pour paralyser l'Occident. Le Nom de l'opération est déjà tout un programme : Fesse Immuable. Ces chinois, toujours le sens de la poésie.  

Ce qui dérange le plus Joey n'est pas le fait que ce "jeune pirate" (dont il retrouve l'identité en moins d'une minute) soit italien comme lui, ni qu'il doive le tuer pour préserver le secret. Non - ce qui vibrionne le plus Joey, c'est qu'il fait justement partie des Services Secrets Chinois. Et qu'il est un peu un des instigateurs principaux de ce complot virtuel sexy qui devra faire tomber l'Occident sous un déluge de nichons. La troisième guerre mondiale sans une goutte de sang.  

Du moins au début.  

Il décroche un antique combiné téléphonique, cherche la tonalité - en vain. Il raccroche. Zoom sur sa main qui s'empare d'un portable dernier cri (placement produit ici). Son contact à Monaco - Amanda Piccolo (Brittani Rye) est toujours en activité. Elle travaille pour le plus offrant et Joey paye bien, cash et immédiatement.  

Amanda est aussi une tueuse. La plus implacable du métier. La déplacer pour une bête affaire de site cracké, elle pourrait bien s'en offusquer. Mais Riviera n'a guère le choix : cette bourde, c'est de sa faute - ce morceau de code perdu dans cette page, c'est lui qui l'a posé là, par erreur (car l'erreur est toujours humaine).  

Il doit donc réduire un moustique au silence avant que les Services Secrets de l'Occident n'aient la puce à l'oreille.  

Quitte à utiliser un tank pour ça.  

(Script original)