Cinejeu.net : devenez producteur de cinéma ! (jeu en ligne gratuit de simulation économique)

MMP présente
Electric

Manchester, 2003.  

 

Vic (Brittani Tager) est une petite fille actuellement en vacances. Non pas que ses petits camarades de classe le soient aussi, non : Vic a tout simplement été renvoyée de la dernière école dans laquelle ses parents aimants l'avait inscrite.  

"Asociale, tendances névrotiques. Violence en réunion et bris de matériel, effraye sa classe : recommandons orientation vers institut spécialisé" : voilà les quelques termes utilisés par le dernier Directeur en date pour qualifier sa conduite. Vic est une petite fille qui aime sa solitude, n'a aucun goût pour les choix des petites filles de son âge et sait que sa vraie mère n'est plus là pour la soutenir. Elle, la comprenait. Il aura fallu qu'un avion s'abatte sur le WTC il y a bientôt deux années de cela pour que sa vie ne soit plus jamais la même.  

 

Elle a également du mal à pardonner à son père sa conduite, de l'avoir remplacée si rapidement dans son coeur. C'est vrai, sa nouvelle maman l'aime beaucoup, mais elle l'aime comme un trophée qu'on aime exhiber : "Oh, ma chérie, mais quelle merveilleuse petite fille tu as - et tu as su garder une telle liiiigne." Vic ne lui en veut pas de l'instrumentaliser : son père l'aime et sa seule famille, c'est désormais lui.  

 

Quand un oncle éloigné propose de la garder un temps, Vic accepte : son père pourra passer du temps avec sa nouvelle femme, elle ne sera pas à traîner dans leur pattes, et Vic de son côté pourra broyer du noir tranquillement tout en profitant des leçons du tonton, autrefois enseignant-chercheur.  

L'oncle, du reste, n'est pas vraiment homme à se laisser envahir : chercheur, il l'est resté... C'est un scientifique un peu bizarre qui manipule des cryoconservateurs, spectrophotomètres, incubateurs, pipettes et microscopes... A son âge pourtant, on passe plutôt son temps à regarder la vie passer. Mais lui, non - il n'est décidément pas comme les autres.  

 

D'ailleurs, l'ancienne maison de maître qu'il occupe depuis bientôt quinze années non plus. Attenante à un cimetière de la famille des anciens propriétaires, la demeure, vaste, sombre et froide, aurait dit-on appartenu à un savant fou. A croire que les murs ont gardé quelque chose de ça... Un savant fou "mais génial" d'après le tonton. Vic, un temps intéressée, se détache vite du bonhomme quand il aborde des sujets beaucoup trop compliqués pour une enfant de son âge. En fait, elle pourrait l'écouter continuer à divaguer sur les cellules, l'immortalité, la renaissance et ce genre de choses... mais elle n'en a tout simplement pas envie. Son propre mal-être lui suffit.  

 

Une semaine passe sans encombre : le vieux bonhomme prodigue des cours réguliers à la gamine et fait livrer suffisamment de pizzas pour nourrir un régiment. Lui passe la plupart de son temps dans son laboratoire au dernier étage de la grande bâtisse victorienne. Alors qu'elle peut encore se promener dans le cimetière et le grand jardin les premiers jours, la dégradation des conditions météo l'amène finalement à se réfugier dans sa chambre ou la bibliothèque. Elle y est au moins tranquille.  

 

Jusqu'à un soir où plusieurs éléments auront le malheur de se conjuguer.  

Tout commence par l'oncle : excité par les éclairs qui zèbrent désormais quotidiennement l'atmosphère, il sort un paratonnerre de sa conception afin d'aviver le "feu atmosphérique" jusqu'à lui et ainsi donner du jus à ses machines.  

Ses machines : achetées à un brocanteur il y a vingt ans. Du genre à avoir appartenu à l'ancien locataire des lieux. Du genre aussi à réveiller des secrets enfouis dans les mémoires occultes les plus blasphématoires.  

Et il y a Vic, petite fille décidément très particulière dont la seule présence fait frissonner les murs.  

 

A 23h00, tout s'enchaîne : l'oncle, en pleine expérimentation, lance un "chaînage moléculaire". Pour cela, il a besoin d'énergie. De beaucoup d'énergie. Beaucoup plus que ne peut lui en fournir le prestataire de service local. Le parafoudre prototype est sorti - il reçoit presqu'immédiatement plusieurs dizaines de décharges... Des dizaines de milliards de watts se déversent dans ses machines puis la maison.  

Les plombs explosent, les lumières s'éteignent. Vic, qui somnolait sur une version illustrée d'Oliver Twist, sursaute au bruit des impacts qui suivent l'obscurité. Immédiatement, la foudre la transperce, est catalysée par elle.  

La jeune fille crie, se débat - la lumière reflue de son corps et disparaît. Vic tombe à terre, assommée par le choc.  

 

Dans le laboratoire, tous les instruments et le professeur sont comme arrêtés dans le temps, lévitent en suspension et au ralenti. Lui observe, halluciné et hilare, le vortex que ses machines viennent de générer pendant un dixième de seconde.  

Un dixième de seconde qui est comme l'aboutissement de toute une vie et qui lui semble durer 10-20 secondes. De l'autre côté se trouve...  

Le vortex se referme, le bonhomme et ses instruments retombent lourdement sur le sol. Dans un gémissement de douleur, le corps endolori, les cheveux crépitants et la tête encore pleine d'images fugitives, il croit avoir distingué "de l'autre côté"... Quelque chose. Oui, mais quoi ?  

 

L'électricité parcourt les pièces à la vitesse de la pensée : drainée par les machines et transformée par elles, elle est désormais à la recherche d'un hôte qu'elle pourra contrôler, puissance primaire, pure, chaotique : le premier corps était trop faible pour l'accueillir, le second l'a carrément rejeté.  

Elle sort de la maison et fond sur le cimetière, fend la pierre tombale dans un fracas d'enfer.  

 

Le crachin qui tombait jusqu'alors sur la région depuis une semaine, devient une pluie battante.  

Puis quelque chose sort du caveau - un cadavre qui renaît à la vie et récupère ses cellules de manière totalement imprévisible et en contradiction totale avec la science. Un corps dont les lambeaux témoignent d'une mode passée de deux siècles et dont l'énergie qui parcourt le corps régénère à une vitesse folle des souvenirs résiduels non encore emportés par son âme.  

 

Howard Brimstone (Joel Hardy) est en train de revenir à la vie. Il a vécu sa propre mort, en est revenu. A perdu son âme au passage.  

Il n'est donc pas de bonne humeur.  

 

(Script original)

Scénario : (1 commentaire)
une série Z thriller (Fantastique) de Chris Baxter

Joel Hardy

Brittani Tager
Musique par Sebastian Kaida
Sorti le 02 octobre 2015 (Semaine 561)
Entrées : 10 868 588
url : http://www.cinejeu.net/index.php?page=p&id=54&unite=fenetre&section=vueFilm&idFilm=12472