Le drame du soir prenait fin. Dans un soupir, Sam (Bruce Vinding) se leva de son confortable fauteuil vert dans lequel il était installé depuis le 20 heures qu'il suivait chaque soir. Il ramassa sa tasse de tisane qu'il avait déposé en travers sur une table étriquée puis se dirigea vers le poste qui jonchait sur un meuble ancestrale poussiéreux. Après avoir éteint la télévision et la lumière il se dirigea vers l'étage de sa petite maison. Plus tard, il se glissa enfin sous les draps de son lit et mélancolique il se dit qu'il venait de passer une nouvelle soirée seule, sans sa femme.  

Les Blondin vivaient dans un petit village situé dans le Lubéron à une trentaine de minute d'Avignon. Juliette (Jewel Lillard) était ambulancière de campagne, elle se rendait chez des patients avec son collègue ambulancier Martin qui l'a conduisait sur les lieux. Elle débordait très régulièrement de ses horaires habituelles. Elle répétait sans cesse à son mari qu'elle était obligée de travailler plus que ses horaires pour se faire une clientèle.  

Sam regarda son réveil, les aiguilles de celui-ci indiquaient deux heures trente du matin. Il se retourna et aperçut sa compagne allongée sous les draps, la peau encore fraîche. Sam en déduit qu'elle était rentrée il y a quelques instants quand il aperçut à travers les deux rideaux quelques flocons de neige tombant, sur la rambarde du balcon, d'un ciel noir menaçant. S'installant sur le dos il ne put trouver le sommeil. Le tic-tac du réveil l'agaçait et, au bout d'une vingtaine de minute il se leva, mit ses pantoufles et sortit de la chambre. Il évita de faire du bruit pour ne pas réveiller sa compagne certainement très fatiguée. Il traversa le long couloir orné de tapisserie du XIXème siècle et d'une moquette rouge foncée. En bas de l'escalier, il enfila son vieux manteau et sortit en extérieur. Sur le seuil de la porte, de la vapeur d'eau sous forme de fumée sortait de sa bouche à chaque respiration. A quoi servait la vie se demanda-t-il à plusieurs reprises si l'on la passe seul. Il était à présent dans la cour et se dirigea ensuite vers une petite porte l'amenant sur la route. Marchant lentement, trainant ses jambes qui refusaient de marcher, il fit un petit tour d'une demie-heure avant d'aller se replacer au côté de son épouse. Le sommeil ne vînt que tardivement.  

Juliette se réveilla doucement ce Samedi, s'aventurant en premier lieu à des plaisirs solitaires, elle descendit ensuite dans la salle à manger où elle trouva son mari, lisant le journal, qui avait préparé le petit déjeuner. Elle s'assit, ne l'embrassa point et mangea. Sam ne comprenait plus ce qui se passait, essayant de faire la discution, il se faisait renvoyer à chaque approche. N'osant demander ce qui se passait, il restait passif à endurer cette monotonie.  

Les jours et les semaines passèrent, Sam se couchait seul, Juliette rentrait dans la nuit, les moments qu'ils passaient ensemble était silencieux et elle ne faisait plus attention à cet homme qui avait animé sa vie pendant presque de vingt ans déjà.  

Un soir, alors que Juliette était revenue plus tôt, Sam s'aventura à des préludes avec sa femme mais celle-ci au bout de quelques instants se retourna dans le sens opposé et fit mine de s'endormir. Sam ne dormit pas une fois de plus... Chaque matin, il rêvait de la reconquérir le soir, puis, lorsqu'elle le regardait de ses yeux froids, il évitait même de lui effleurer la main.  

Une nuit de printemps, aux alentours d'une heure du matin, Sam décida d'aller faire sa promenade devenue à présent habituelle.  

Au même moment, Juliette venait de finir une dernière consultation. Sa patiente énervé venait de lui claquer la porte au nez du fait qu'elle soit arrivée plus d'une heure en retard. Martin lui pris la main et l'emmena derrière la maison, Juliette et son amant se déshabillèrent avant de commencer une nouvelle aventure. Ils ne s'occupaient pas que l'on puissent les repérer comme le prouvait leurs cris intenses. Cette fois-ci, aucun patient n'attendait, cela pouvait durer plus longtemps. Les deux personnes prirent leurs temps.  

Sur l'autre côté de la rue, un homme marchant lentement au milieu des ténèbres passait la tête basse. Il entendit les bruits et se dirigea vers l'endroit d'où ceux-la provenait.